Crise en Equateur : ce que l’on sait

Blocages de routes et de puits pétroliers, manifestations… Un mouvement social agite le pays depuis une semaine, en réaction à la forte augmentation du prix du pétrole.
Un manifestant enveloppé dans le drapeau équatorien lors d’affrontements avec la police devant le Parlement, à Quito le mardi 8 octobre 2019. Martin BERNETTI / AFP

La tension est encore montée d’un cran en Equateur. Le président Lenin Moreno a ordonné mardi 8 octobre un couvre-feu nocturne autour des lieux de pouvoir. La liberté de circulation a été restreinte entre 20h00 et 05h00 locales. Cette décision a fait suite à l’irruption de manifestants dans le Parlement à Quito.

Le pays est paralysé depuis six jours par un mouvement social inédit depuis 2007. Ecoles et lycées ont été fermés pendant quarante-huit heures. Les manifestations à Quito se sont soldées par des heurts avec la police et plus de 300 arrestations, dont celles du dirigeant de la fédération de taxis, Jorge Calderon, et du leader indigène Marlon Santi. Des barricades, faites de pneus et branchages ont été incendiées. Plusieurs routes dans différents Etats du pays ont été bloquées, ainsi que des puits de pétrole en Amazonie. Lundi, la baisse de production de pétrole était de 12%.

Les manifestants font face à la police pendant une grève des transports à Quito le vendredi 4 octobre 2019. RODRIGO BUENDIA / AFP

Les manifestations ont commencé jeudi 3 octobre, deux jours après que le gouvernement a annoncé qu’il cessait de subventionner les carburants les moins chers et les plus utilisés. En échange, le pays aura droit à une aide de 4,2 milliards de dollars dans le cadre d’un accord conclu avec le Fonds monétaire international (FMI). L’entrée en vigueur des nouveaux tarifs jeudi a engendré des hausses de prix des carburants allant jusqu’à 123%. Le galon (3,7 litres) de diesel est passé de 1,03 à 2,30 dollars, celui de super de 1,85 à 2,40 dollars.

Le gouvernement bousculé par la crise

Le jour même du début des manifestations, le président Moreno avait déclaré l’état d’urgence pendant 60 jours. Le couvre-feu à Quito aura la même durée. Il avait déjà fait déplacer lundi l’exécutif à Guayaquil, une petite ville portuaire au sud du pays.

 

L’ancien président Rafael Correa nie une tentative de coup d’Etat lors d’une conférence de presse à Bruxelles, mardi 8 octobre 2019. Kenzo TRIBOUILLARD / AFP

Mardi 8 octobre, l’ancien président Rafael Correa, installé en Belgique et demandé par la justice équatorienne, a réclamé la tenue d’une élection anticipée pour répondre à la crise à laquelle est confronté son successeur et ex-allié Lenin Moreno. Il n’exclut pas de se présenter comme vice-président. Ayant déjà effectué trois mandats, il ne peut pas se représenter à la présidence. Moreno a qualifié cette annonce de tentative de « putsch ».

Sept pays latino-américains dont l’Argentine, la Colombie ou le Brésil ont annoncé leur « ferme soutien » au président Moreno. L’Organisation des Etats américains (OEA), l’Union européenne, les Etats-Unis et l’Espagne condamnent les violences, appelant au dialogue.

La ministre de l’Intérieur, Maria Paula Romo, a annoncé que le gouvernement acceptait  la médiation proposée par les Nations unies et par l’Eglise catholique.

 

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Francini Antonella

Pourquoi le dernier épisode de « South Park » a été censuré en Chine

Le dernier épisode en date de la série américaine South Park a été censuré par Pékin. Mardi 8 octobre, « Band in China » était quasi introuvable sur l’internet chinois.

Travail forcé, censure et totalitarisme économique : voilà quelques thèmes abordés par « Band in China », dernier épisode en date de la 23ème saison de la série américaine South Park. Dans cet épisode, les réalisateurs s’en prennent aux entreprises américaines prêtes à tout pour se faire une place sur le marché chinois, quitte à devenir complaisantes envers Pékin. « Vaut mieux pas trop défendre l’idéal de liberté quand on veut téter les lolos de la Chine », déclare par exemple l’un des personnages de « Band in China ». Ce mardi, impossible de trouver l’épisode sur le Twitter chinois Weibo, ni sur le site de critique de films et de livres Douban.

L’incident survient alors que la NBA, la ligue américaine de basket-ball, et sa franchise des Houston Rockets font face à de vives critiques en Chine pour un tweet : un dirigeant du club y soutient les manifestants pro-démocratie à Hong-Kong. Le manager s’est ensuite excusé, toujours via Twitter.

Quant aux créateurs de South Park, ils ont publié d’ironiques excuses : « Comme la NBA, nous sommes heureux d’accueillir les censeurs chinois dans nos foyers et nos cœurs, ont-ils écrit sur Twitter, Nous aussi nous aimons l’argent plus que la liberté et la démocratie ».

South Park, qui met en scène les aventures de quatre enfants d’école primaire, offre un regard sur la société américaine à travers un humour absurde et provocateur, et régulièrement sujet aux controverses. En effet, en France, la plateforme de streaming Netflix a choisi de ne pas diffuser une dizaine d’épisodes jugés « dénigrants », s’attirant les foudres de plusieurs fans.

Ces dernières semaines, plusieurs autres entreprises étrangères ont provoqué la colère de Pékin après avoir soutenu les manifestations à Hong Kong, comme c’est le cas de la marque de luxe Versace, ou encore la compagnie aérienne Cathay Pacific.

 

La rédaction de Celsalab

L’Irlande se prépare à un Brexit sans accord

Paschal Donohoe, ministre des Finances irlandais
© Aron Urb

Un plan d’1,2 milliard d’euros. C’est ce que prévoit le ministre des Finances irlandais, Paschal Donohoe. Devant le Parlement irlandais, il a souligné, ce mardi, la difficulté à laquelle sera confronté son pays, si le Royaume-Uni sortait de l’Union européenne sans accord. « Nous ferons face aux défis d’un Brexit sans accord en position de force », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Nous sommes prêts ».

Ce plan d’1,2 milliard d’euros devrait atténuer l’impact d’un « no deal » ; 600 millions d’euros seront notamment injectés dans certains secteurs clé comme l’agriculture et le tourisme. « C‘est un budget sans précédent (…) mais ce sont des heures sans précédent », a complété le ministre.

Un Brexit sans accord, qui rétablirait des frontières physiques entre l’Irlande – membre de l’UE – et l’Irlande du nord – province britannique – pourrait priver 55 000 Irlandais de travail et faire plonger le Produit intérieur brut (PIB) du pays de 6%, selon des données gouvernementales. Politiquement, le retour des frontières menacerait aussi la paix avec l’Irlande du nord, après des décennies de conflits.

Ce matin, la chancelière allemande avait également déclaré, lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre britannique, Boris Johnson, qu’un nouvel accord de Brexit entre Londres et Bruxelles était « extrêmement improbable«  en ajoutant que le Royaume-Uni ne pouvait quitter l’Union européenne sans laisser l’Irlande du Nord dans une union douanière avec les Européens.

Boris Johnson de son côté, a promis un Brexit « coûte que coûte » le 31 octobre, avec ou sans accord, et les négociations avec Bruxelles sont dans l’impasse à trois semaines de l’échéance.

Celsalab avec AFP

Le secteur de l’e-sport bat des records économiques

Encore à la recherche d’un système économique viable, l’e-sport constitue déjà une industrie très rentable. Crédit photo : BagoGames

Secteur en plein essor, l’e-sport, représentait en 2018 un marché de plus de 2 millions de pratiquants dans l’hexagone, pour environ 5 millions de spectateurs. Au niveau mondial, on comptait près de 17 400 joueurs professionnels actifs en 2017, contre 8000 en 2014.

Le baromètre France Esports estime que l’e-sport représente 1.2 % des revenus générés au total par l’industrie du jeu vidéo. Un pourcentage suffisant pour affoler les compteurs depuis bientôt une dizaine d’année, avec des investissements croissants et des gains de plus en plus importants lors des compétitions internationales.

 

« Vers 3,5 milliards d’euros de revenus en 2022 »

Le dynamisme du secteur s’explique par des investissements massifs de la part de marques extérieures. L’année 2017 a marqué un nouveau record avec 1,8 milliards de dollars investis dans le milieu. Les dotations distribuées aux compétiteurs s’élevaient quant à elles à 113 millions de dollars au total, soit plus de 10 fois la somme distribuée en 2011. Les prévisions estiment que d’ici 2022, les revenus du secteur pourraient dépasser les 3,5 milliards d’euros.

Pour assurer la croissance de ces revenus, les éditeurs conçoivent leurs jeux pour qu’ils puissent être pratiqués sur la scène e-sport et évoluer régulièrement afin de rallonger leur cycle de vie de plusieurs années. Overwatch, jeu développé par Activision Blizzard, compte ainsi 12 franchises créées sur le modèle du sport américain. Chaque franchise a coûté près de 20 millions de dollars à ses propriétaires. De son côté, Epic Games, le développeur de Fortnite, a annoncé vouloir injecter environ 100 millions de dollars dans les récompenses destinées aux joueurs. « Les investissements ne sont pas les mêmes sur chaque jeu et en fonction des marques. Certaines souhaitent vraiment développer leur activité dans l’e-sport. Sur FIFA par exemple, l’éditeur met peu de moyens pour cela. La décision finale repose uniquement sur l’éditeur du jeu », résume Samuel Benitah, directeur de la branche e-sport chez Prism Paris, une agence de marketing.

Valentin Berg