Le maire de Grenoble (Isère) a été placé en garde à vue mardi 1er juin matin. Entendu par les enquêteurs de Valence (Drôme), Eric Piolle est soupçonné de favoritisme dans l’attribution d’un marché public.
Le maire Europe Ecologie-Les Verts (EELV) de Grenoble Eric Piolle est entendu par les enquêteurs de Valence (Drôme), depuis ce mardi 1er juin au matin. Placé en garde à vue, il est soupçonné d’avoir usé de favoritisme pour attribuer un marché public lors de la Fête des Tuiles.
Un signalement avait été effectué en 2018 par la Chambre régionale des comptes qui avait conclu à « plusieurs irrégularités importantes » dans l’attribution de marchés publics. Cette Fête des Tuiles est l’occasion, depuis 2014, pour tous les Grenoblois, de « partir à la découverte des initiatives qui font vivre leur ville », selon la mairie.
« Un règlement de comptes politique » ?
En mai 2019, deux Grenobloises proches de l’ancien ministre Alain Carignon (Les Républicains), le principal opposant au maire de Grenoble, avaient déposé une première plainte, puis une autre contre X en septembre de la même année, indique l’AFP. Eric Piolle avait alors expliqué qu’il avait « respecté la procédure et qu’il était victime d’un règlement de comptes politique ».
Eric Piolle, figure du parti Europe-Ecologie-Les Verts, envisage une candidature à l’élection présidentielle de 2022.
Tous les pays de l’Union européenne ont désormais accepté les conditions de l’émission de dette commune. Pour un montant total de 750 milliards d’euros, elle doit permettre aux Etats de relancer l’économie, essoufflée par la crise sanitaire.
« Next Generation EU » : c’est ainsi qu’a été baptisé le plan d’endettement commun de l’Union européenne et de ses Etats membres pour relancer les économies fortement ralenties par la crise du Covid-19.
Les 27 ont officiellement notifié leur accord pour entamer la procédure commune à partir du 1er juin, comme l’a annoncé le Conseil européen dans un communiqué diffusé le 31 mai. L’Autriche et la Pologne ont ratifié le 27 mai ce plan, permettant de lancer la procédure de dette commune.
« L’Union européenne est désormais en mesure d’obtenir le financement nécessaire », s’est réjoui le Premier ministre portugais, Antonio Costa, qui assure la présidence tournante de l’Union depuis janvier.
670 milliards d’euros pour la relance des économies européennes
Sur un plan d’emprunt de 750 milliards d’euros, plus de 670 milliards iront aux différents pays de l’Union européenne selon leurs besoins. Ce plan d’endettement commun est inédit pour les 27 et incarne la solidarité continentale face à la crise du Covid-19 qui fait rage depuis mars 2020.
Dans une interview au journal Les Echos, le secrétaire d’Etat français chargé des Affaires européenne Clément Beaune expliquait : « Concrètement, la Commission lance ce 1er juin le processus d’émission de dette en réunissant des grandes banques internationales et européennes, et l’émission de titres aura lieu ce mois-ci. »
La première émission de dette européenne s’élèvera à un montant de 10 milliards d’euros auprès des banques, qui bénéficieront de « taux d’intérêt très favorables » d’après Clément Beaune.
Le lancement de la dette commune est un signal important de la part des Etats européens : la procédure était très critiquée dernièrement pour ses lenteurs institutionnelles. Le plan a été le fruit de négociations difficiles l’été dernier, avant d’être finalement conclu en juillet 2020.
Financer la relance et la transition écologique
Les fonds transmis depuis cette dette commune serviront aux États pour relancer leurs économies, parfois exsangues des suites de la crise sanitaire. « L’objectif est d’atténuer les conséquences économiques et sociales de la pandémie de Covid-19 et de rendre les économies et les sociétés européennes plus durables, plus résilientes et mieux préparées aux défis posés par les transitions écologique et numérique »,d’après la Commission européenne.
C’est fait ! 👏
Tous les Etats membres ont désormais officiellement donné leur feu vert au financement du plan de relance #NextGenerationEU 🇪🇺
— Commission européenne 🇪🇺 (@UEFrance) May 31, 2021
L’idée est de financer en particulier des projets de rénovation thermiques de bâtiments, des projets ferroviaires, des bornes de recharge pour les voitures électriques, des réseaux de télécommunication et des infrastructures pour le stockage de données à travers l’Europe.
Les autres champs d’utilisation de cette dette commune seront notamment le domaine de la santé, de la recherche et de l’innovation, la modernisation des exploitations agricoles dans le cadre de la Politique Agricole Commune et la lutte en faveur de l’égalité femme-homme.
Ce lundi 31 mai signe la fin de la trêve hivernale, repoussée de deux mois en raison de l’épidémie de Covid-19. À compter de mardi, Anne, comme près de 30 000 foyers, risque désormais l’expulsion.
« Je suis parent isolé, femme isolée et auto-entrepreneuse, tous les points de fragilité sont réunis. Alors, même avec toute la bonne volonté du monde, c’est difficile », se désole Anne (le prénom a été modifié), 54 ans, lorsqu’elle évoque sa situation financière. Avec quatre enfants à charge et un avis d’expulsion en cours de négociation, cette professeur de piano, résidente d’un HLM d’une petite ville des Yvelines, s’inquiète de la fin de la trêve hivernale.
Il y a encore deux ans, Anne n’aurait jamais pensé se retrouver dans une telle situation. La quinquagénaire, qui donne des cours de piano depuis plus de trente ans, jouit d’une situation plutôt stable : « Cela fait cinq ans que je travaille dans une école privée, explique-t-elle. À une époque, je donnais même jusqu’à 35 heures de cours par semaine. Un fait rare dans l’enseignement, puisqu’un contrat à temps plein tourne généralement autour des 25 heures ».
Une perte d’aides au logement déterminante
Avec un revenu net annuel d’environ 30 000 euros, elle reconnaît « bien gagner » sa vie. Mais à cela il faut ajouter les nombreuses dépenses fixes dont elle ne peut se départir, telles que la location de la salle de l’école où elle donne cours, les frais d’essence et d’entretien de son véhicule, ou encore les diverses charges liées à sa famille nombreuse. « À la fin, il ne me reste plus qu’un SMIC pour vivre, tout en sachant que mon loyer s’élève à 900 euros », expose méthodiquement Anne, après avoir fait pour la énième fois son calcul.
Jusqu’en 2019, elle bénéficiait de différentes aides qui lui permettaient de s’occuper de ses enfants convenablement. C’est un recalcul de ses droits qui à fait sombrer la famille dans un « engrenage infernal ». Du jour au lendemain, Anne se voit couper son aide personnalisée au logement (APL), élément essentiel de l’équilibre financier du foyer. L’arrêt des versements, qui ne devait être que temporaire – le temps de recalculer son quotient familial – s’est finalement prolongé, laissant la mère de famille dans l’incapacité de régler son loyer. Une situation qu’elle qualifie d’ « inexplicable ». « En plus, en juillet, août, les cours de piano tournent au ralenti », explique-t-elle, de quoi rendre la situation économique d’autant plus tendue.
« Une fois que la machine est enclenchée, c’est fini »
Pour palier ces manques, elle obtient de sa banque un découvert autorisé plus important. Un geste qui ne suffit pas à la sortir de l’embarras, mais qui au contraire, l’entraîne dans la spirale de l’endettement. « Je suis quelqu’un de volontaire, je peux soulever des montagnes pour réussir, mais, à un moment donné, je n’y arrivais plus, j »étais fatiguée », se remémore-t-elle. Lassée de la complexité du parcours administratif et des difficultés à trouver le bon interlocuteur, elle reconnaît avoir un temps cessé de répondre aux administrations. Submergée par un « ras-le-bol général », qu’elle regrette aujourd’hui, car, selon elle, « une fois que la machine est enclenchée, c’est fini ».
Ce qui la désole le plus : le cercle vicieux des administrations. « Sans APL, je ne peux pas payer mon loyer, mais si je ne paye pas mon loyer, les APL sont bloquées. Quant aux solutions de relogement pour payer moins cher, elles sont elles aussi gelées tant que ma dette n’est pas réglée. C’est le serpent qui se mord la queue ! ». À ce jour, entre ses dix mois de loyers impayés et la crise sanitaire qui ralentit son activité, sa dette avoisine les 8 000 euros. Il y a quelques semaines, le couperet est tombé : un avis d’expulsion lui est adressé et son bail est clôturé.
Accompagnée par une association
Dans l’incapacité d’engager un avocat pour l’accompagner dans ses démarches, Anne s’est tournée vers l’association Droit au logement (DAL) des Yvelines. Celle-ci la conseille et l’appuie dans ses démarches pour faire appel de la décision. « Tant que nous sommes en discussion, l’expulsion ne peut pas avoir lieu », se rassure-t-elle. En parallèle, elle espère bénéficier du Fonds de solidarité au logement (FSL), qui lui permettrait de s’acquitter de la majeure partie de sa dette.
« Ce qui est étonnant dans le cas de cette dame, c’est qu’elle n’a pas le profil typique d’une personne qui se retrouve dans ce genre de situation, expose Etienne Recht du comité DAL. C‘est une personne de classe moyenne, avec un parcours de vie plutôt solide. »
Dans l’attente de la décision, Anne continue d’occuper son logement avec ses enfants. « Les deux grands m’aident pour régler les indemnitésd’occupation – qui se sont soustraites au loyer – C’est grâce à eux que je peux rester dans les lieux, sinon c’était direct la rue», explique-t-elle.
La trêve hivernale, prolongée de manière exceptionnelle deux années consécutives, s’interrompt ce mardi 1er juin, après deux mois de sursis supplémentaires accordés par ordonnance le 10 février dernier. La reprise des expulsions menacent cette année environ 30 000 ménages, soit 66 000 personnes selon un communiqué de la Fondation Abbé Pierre, publié le 24 mai. En 2020, très peu d’expulsions avaient été comptabilisées en raison de la pandémie de Covid-19, « seulement 3 200 personnes ont perdu leur logement l’an passé, notamment grâce aux mesures prises par le gouvernement qui rend obligatoire le fait de fournir une solution de relogement en cas d’expulsion», atteste un membre de la fondation. Les dossiers se sont donc accumulés, créant une sorte de « bombe à retardement ».
L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a annoncé ce lundi des prévisions de croissance pour l’année 2021. Elle prévoit une croissance de 5,8 % pour l’ensemble du monde malgré de fortes inégalités entre États.
L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a fait part le 31 mai de ses prévisions de croissance pour l’année 2021, qui révèlent des chiffres impressionnants et rehaussés par rapport aux estimations antérieures.
Alors que la pandémie de coronavirus se résorbe dans de nombreux États grâce à la vaccination, les économies reprennent peu à peu leur souffle. Le monde devrait connaître une croissance de 5,8 % en 2021 d’après l’organisme qui regroupe trente pays pour la plupart très développés.
En ce qui concerne la France, l’OCDE prévoit également une croissance importante, à hauteur de 5,8 % en 2021 puis 4 % en 2022. Ce matin, le ministre français de l’Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, affirmait par ailleurs son désir de maintenir cette prévision au-dessus de 5 %. Pour la zone euro, l’OCDE annonce une croissance de 4,3 %.
De fortes inégalités
L’OCDE a cependant mis en garde contre une rechute de l’économie en raison de la persistance de « vents contraires ». Elle s’inquiète en particulier de la vaccination trop lente dans les pays les plus pauvres de la planète et de la nervosité des marchés financiers.
Dans son bilan, l’organisme explique également que la croissance entre les pays du monde, bien que globalement élevée, devrait être très inégalitaire. Ce sont en effet les pays qui vaccinent le plus vite qui verront leur économie décoller le plus rapidement, comme par exemple aux Etats-Unis où la campagne de vaccination est très avancée, accompagnée d’un plan de relance historique. La vaccination permet en particulier la hausse des emplois dans plusieurs secteurs comme la santé et le tourisme, entraînant une accélération des déplacements de populations.