Dans un entretien au Guardian, l’actrice française Léa Seydoux accuse à son tour Harvey Weinstein d’agression sexuelle.
Le scandale continue d’enfler autour du producteur hollywoodien Harvey Weinstein. Chaque jour, de nouvelles actrices et personnalités hollywoodiennes révèlent avoir subi les agressions sexuelles du producteur, trois jours après la publication dans le New York Times d’une enquête révélant ses agissements. Après Rose McGowan, Gwyneth Paltrow, Emma de Caunes, Judith Godrèche et tant d’autres, c’est l’actrice Léa Seydoux qui témoigne avoir été victime d’agression sexuelle, mercredi, dans les colonnes du Guardian.
« J‘étais un morceau de viande«
L’actrice française raconte sa première rencontre avec Harvey Weinstein, lors d’un défilé de mode. Décrit comme un homme « insistant » et « dominateur », la jeune femme accepte de le rencontrer dans un hôtel, avec en tête « un rendez-vous professionnel. Il me regardait comme si j’étais un morceau de viande. Il faisait comme s’il envisageait de me donner un rôle. Mais je savais que c’était des conneries. Je le savais, je pouvais le voir dans ses yeux. Il utilisait son pouvoir pour avoir des rapports sexuels », révèle l’actrice.
Le producteur invite Léa Seydoux à boire un verre dans sa chambre d’hôtel profitant de son statut de cinéaste renommé. Assis sur un canapé, l’homme se jette sur l’actrice française. « Il a essayé de m’embrasser. J’ai dû me défendre. Il est grand, et gros, alors j’ai dû résister vigoureusement », se remémore-t-elle. Un épisode traumatisant pour la trentenaire qui reste tout de fois fréquent dans le monde du cinéma. « Vous devez être désirable pour être aimée. Mais tous les désirs ne peuvent pas être assouvis, même si les hommes dans le milieu du cinéma croient le contraire ».
Dans une vidéo postée mardi à l’occasion de la cérémonie des BET Hip-hop awards 2017, le rappeur Eminem s’en est pris à Donald Trump. Avant lui, d’autres rappeurs américains avaient déjà critiqué publiquement leur président.
« Voici une tasse de café extrêmement chaude. Devrais-je la verser sur Donald Trump ? ». Dès les premières phrases de la vidéo, la légende de Détroit fait bien comprendre qu’elle ne va pas y aller en douceur. A l’occasion des BET Hip-hop awards 2017, une cérémonie qui récompense les artistes issus des minorités ethniques, Eminem a créé la surprise en dégainant un freestyle a cappella intitulé « Cypher ». Pendant plus de quatre minutes, il enchaîne les attaques à l’encontre de Donald Trump.
A l’image, il semble excessivement nerveux, comme habité par son texte, voulant en découdre. Dans son texte, il décrit le président américain comme un « kamikaze qui va probablement causer un holocauste nucléaire ». Crise nord-coréenne, violences raciales, Puerto Rico… tous les sujets y passent et les critiques s’accumulent : « Il obtient une énorme réaction quand il attaque la NFL (ligue de football américaine, NDLR), et nous ne nous concentrons que sur ça au lieu de parler de Puerto Rico ou du contrôle des armes dans le Nevada. Toutes ces horribles tragédies et il s’ennuie. Il préfère déclencher un scandale sur twitter avec les équipes de football. Puis il dit qu’il veut baisser les impôts. Mais qui va payer pour ses extravagants voyages familiaux entre son golf et son manoir ? ».
« Un kamikaze qui va probablement causer un holocauste nucléaire. «
Avec plus de quatre millions de vues en à peine 24h, le buzz est réussi et les réactions sont nombreuses. La plus symbolique est le message de soutien de Colin Kaepernick, joueur de football américain qui est à l’origine des agenouillements durant l’hymne nationale américain. Un joueur que Donald Trump avait insulté de « fils de pute ».
Cette prise de position franche à l’encontre du président des Etats-Unis n’est pas la première de la part d’un rappeur américain. Un temps glorifié par certains d’entre eux pour son côté bling-bling assumé et sa personnification du rêve américain, Donald Trump n’est désormais plus en odeur de sainteté dans le monde du hip-hop. Certains n’hésitent plus à utiliser leur renommée et leur influence sur une partie de la société américaine pour faire passer leur message et dénoncer les dérapages racistes du président américain. Avant Eminem, d’autres rappeurs avaient déjà publiquement exprimé leur critique dans des clips vidéo.
YG – « FDT (Fuck Donald Trump) »
La charge la plus flagrante envers Donald Trump est l’oeuvre du rappeur YG qui a publié un morceau « FDT (Fuck Donald Trump) » en avril 2016. Un morceau qui lui avait d’ailleurs causé de nombreux problèmes. Le rappeur californien aurait été intimidé par les Services Secrets, qui auraient menacé de retirer son album des étals s’il osait évoquer l’ex-candidat à la Maison Blanche sur l’une de ses chansons. Il avait été demandé à sa maison de disque qu’elle dévoile les textes de ses titres avant la sortie officielle de l’album.
G-Easy et Macklemore – « FDT Part. 2 »
Les deux artistes ont collaboré sur un morceau baptisé « FDT Part 2 », suite du « FDT (Fuck Donald Trump) » de YG, dans lequel ils n’hésitaient pas à tirer à boulets rouges sur Trump et son entourage. Quand G-Easy se posait la question de savoir comment l’homme politique avait pu arriver si loin dans les sondages « J’ai une question… / Comment tout ceci a t-il commencé ? / Un meeting de Trump donne l’impression de voir Hitler à Berlin / Ou de voir le KKK », Mackelmore lui, ironisait d’un « T’es devenu riche parce que ton papa t’as financé ».
Mac Miller
Un cas un peu particulier que celui du rappeur Mac Miller. En 2011, il avait sorti le morceau « Donald Trump » dans lequel il s’est amusé à glorifier le type de vie de Trump. La musique est un énorme succès et cumule à ce jour plus de 75 millions de vues sur YouTube. Au début, l’homme d’affaires se disait fan et avait même qualifié Mac Miller de « nouveau Eminem ». Mais une fois la chanson élevée au rang de platine, Trump a menacé d’attaquer le rappeur en justice pour l’usage abusif de son célèbre nom. Désormais, le rappeur originaire de Pittsburg est un anti-Trump convaincu et n’a pas hésité à s’opposer à lui en critiquant sa campagne, puis ses décisions qui sont, selon lui, basées sur le racisme et la haine des minorités.
L’Américaine de 25 ans cartonne avec son morceau, « Bodak Yellow« . Elle s’impose désormais comme l’artiste rap féminine la plus populaire outre-atlantique.
« I’m the hottest in the street, know you prolly heard of me » (je suis la plus populaire, je sais que vous avez probablement entendu parlé de moi) dégaine Cardi B dans son hit, « Bodak Yellow ». Elle ne croyait pas si bien dire. Depuis trois semaines, la rappeuse new-yorkaise squatte la première place du Hot 100 du Billboard, le classement des chansons, avec ce single. Cardi B est la deuxième artiste rap à atteindre cette place. Avant elle, il y a eu Lauryn Hill avec le morceau culte « Doo Woo (That Thing) », il y a 19 ans.
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Jeune femme de son époque, pour Cardi B, le succès est venu avant la musique. Il y a eu le strip-tease, dans un club new-yorkais du Bronx. « Je suis devenue strip-teaseuse pour m’échapper de mon petit-ami violent« , confie-t-elle. Déjà, elle se sert de son corps et de son image pour s’émanciper. La jeune femme acquiert une petite célébrité locale qu’elle cultive grâce à des vidéos et photos postées sur les réseaux sociaux.
D’abord star des réseaux sociaux
Elle y raconte sa vie, ses relations amoureuses et distribue des conseils. Son humour fait mouche tandis que son nombre d’abonnés grandit. Influenceuse précoce, elle gagne sa vie grâce à ses posts à grande audience. « Cardi B fait partie d’une nouvelle génération. C’est un stratège, les artistes doivent désormais être de bons commerciaux« , souligne Eloïse Bouton, co-fondatrice du site Madame Rap.
A ce stade, la musique est encore un rêve un peu fou pour elle. « J’ai toujours eu peur de suivre mes rêves car si je les suis et j’échoue, je ne pourrais plus rêver. C’est plus facile d’en espérer moins« , confie-t-elle au magazine Fader. Son manager repère son flow, il l’encourage à se frotter au rap. Cette première tentative la conduit non pas dans un studio d’enregistrement mais dans Love & Hip-Hop, une émission de télé-réalité qui suit les péripéties de célébrités à la carrière dormante, ayant déjà (un peu) trempées dans le monde de la musique.
Féministe revendiquée
L’émission est son tremplin, elle n’y reste qu’un an avant de la quitter pour se consacrer à sa carrière musicale. En mars 2016, sa mixtape Gangsta Bitch Music Vol. 1 sort avec son premier tube : « Foreva ». Son succès est nourri par son omniprésence sur les réseaux sociaux alors que les maisons de disque ne parient pas souvent sur les femmes dans le milieu très masculin qu’est le rap. « C’est très dur pour les femmes d’avoir une visibilité dans les radios et les magazines. Les maisons de disque font le choix de promouvoir certains artistes et les rappeuses souffrent de ce sexisme institutionnalisé« , explique Eloïse Bouton.
Dans ses chansons, Cardi B parle d’argent, de sexe… les thèmes classiques du gangsta rap. « Elle a choisi de s’approprier les codes du rap viril pour les détourner« , souligne la spécialiste. Féministe revendiquée, elle montre son corps modelé par la chirurgie esthétique et hyper-sexualisé dans ses clips pour se l’approprier, à l’image de Nicki Minaj se touchant le pubis dans « Side to Side ». Dans une de ses plus célèbres vidéos « A Hoe Never Gets Cold« , Cardi B s’exprime en soutien-gorge et jupe ultra-moulante. Elle assume s’habiller comme elle veut parce qu’une « salope ne prend jamais froid« .
Son succès, elle l’assume et le partage avec ses 11 millions d’abonnés sur Instagram, un réseau social de partage d’images. Elle communique directement avec ses fans, donne ses réactions, aussi bien musicales que politiques.
Don’t be fool guys Carrot face just using this football thing as a distraction from North Korea wanting to blow our shit up
(Ne soyez pas naïfs les gars, Face de carotte [Donald Trump] utilise juste l’épisode du football comme une distraction de la Corée du Nord qui veut nous faire exploser.)
Son succès est aussi une bonne nouvelle pour la place des femmes dans le monde du rap. Eloïse Bouton se réjouit : « cela montre une évolution dans l’audience du rap. Les gens sont de plus en plus prêts à voir une rappeuse pour son art et pas comme juste comme une fille« .
La fête des vendanges s’est installée pour sa 84ème édition sur les hauts de Montmartre, ce mercredi. Entre tradition et folklore, les vignes du Clos Montmartre témoignent d’une richesse passée. Focus chez un caviste de la Butte.
Dans cette petite cave à vin située rue des Abbesses (18e arrondissement), à deux pas des vignes de Montmartre il est impossible de trouver une bouteille de la « Cuvée des Lumières ». Chaque année, la cuvée de la Butte est vinifiée dans les caves de la mairie du 18e arrondissement, actuel propriétaire, et célébrée lors de la fête des vendanges pendant quatre jours. A cette occasion, les centaines de bouteilles de vin produites dans l’année sont vendues à prix d’or, non pas pour leur qualité mais pour leur rareté. Au prix de 45 euros la bouteille, l’ensemble des bénéfices issus de la vente du Clos Montmartre est reversé aux oeuvres sociales du quartier.
Adossé à son comptoir, le caviste Jérémy Vincent grimace à l’évocation de cette cuvée spéciale. » Cette microproduction est infâme à la dégustation: c’est un vin clairet, presque limpide et acide. Mais je comprends qu’on veuille s’approprier un bien unique de Montmartre », explique-t-il. Une production de qualité moyenne qui se justifie par sa situation géographique.
1 556 m2 de vignes
Au XVIIe et XVIIIe siècle, les vignes recouvraient les trois quarts de la colline. Aujourd’hui, il n’en reste plus que 1 556 m2, plantés au Nord de la Butte, entre la rue des Saules et la rue Saint-Vincent. « De ce côté là, il n’y a pas de lumière. Les vignes ont besoin au minimum de cent jours de soleil. De plus, des cépages de toutes sortes sont mélangés : pinot noir, gamay et autres variétés. On ne s’y retrouve plus gustativement », poursuit le propriétaire de la cave à vin.
Installé dans la boutique juxtaposant la cave, le maire du Bas-Montmartre, Guy Florentin souhaite avant tout faire perdurer, à travers cette production, la tradition viticole à Paris. « Les premières vignes ont été plantées au XIIe siècle par les soeurs de l’abbaye de Montmartre. Elles ont par la suite progressivement disparu pour laisser place à des habitations. Puis, elles ont réapparu en 1933 », développe l’antiquaire féru d’histoire.
Malgré la fermeture des chais de Bercy où s’élaboraient vins et spiritueux au XIXe siècle, la capitale s’accroche à son héritage viticole à travers la conservation de ses vignes à Montmartre, mais pas seulement. A Belleville, on produit aujourd’hui du pinot meunier, quant au parc de Bercy, on y retrouve du Chardonnay et du Sauvignon blanc. Une manière de nous rappeler que l’Ile-de-France était au XVIIIe siècle, la première région vinicole et viticole de France.