Elections européennes : l’espéranto, une langue commune pour « donner une âme au projet européen »

Depuis 2004, le parti Europe Démocratie Espéranto se présente aux élections européennes  pour développer l’espéranto et en faire la langue officielle de l’Union européenne. En 2019, une liste est uniquement présente en France. A quelques jours du scrutin du 26 mai, nous avons rencontré Laure Patas d’Illiers, candidate pour la liste Espéranto – langue commune équitable pour l’Europe.

 

Laure Patas d’Illiers, candidate aux élections européennes sur la liste Espéranto – langue commune équitable pour l’Europe. Crédit : Alexandre Cool

 

Cette année, la France est le seul pays à présenter une liste Europe Démocratie Espéranto. Laure Patas d’Illiers, candidate aux élections européennes, a accepté de répondre à nos questions sur cette langue, encore peu connue du grand public.

 

Pouvez-vous expliquer ce qu’est l’espéranto ?

C’est une langue au même niveau que les autres, même si on dit souvent que c’est une langue artificielle. Elle a été créée au 19 e siècle et elle n’a pas cessé d’évoluer, comme toutes les langues naturelles. Des mots se créent mais aussi des expressions et une culture. C’est une langue parlée actuellement par plusieurs millions de personnes dans le monde et sur tous les continents. C’est difficile d’évaluer le nombre exact de locuteurs parce que ça dépend du niveau, mais ce sont des chiffres qui varient entre 3 et 6 millions de personnes.

L’anglais est déjà une langue universelle qui facilite les échanges. Pourquoi voulez-vous développer l’espéranto ?

L’espéranto est dix fois plus facile que l’anglais, et c’est une langue qui met les locuteurs à égalité. On constate que l’anglais est une langue difficile. Elle est familière car on la voit souvent, mais en réalité elle est très compliquée. Dans l’Union européenne, il y a environ 78 % d’Européens qui ne sont pas à l’aise en anglais et qui ne sont pas capables de suivre une émission télévisée, un débat ou une conversation. Ce sont en quelque sorte des citoyens de seconde zone.

Il y a 24 langues officielles reconnues par l’Union européenne. Pourquoi dites-vous qu’elles ne sont pas au même niveau ?

L’UE pratique un double langage. Officiellement, la doctrine de l’UE est le plurilinguisme, les 24 langues sont traitées à égalité. Sur le terrain c’est le contraire, on assiste au tout anglais. De plus en plus, sur les sites internet ou les instances de l’UE, on ne trouve que l’anglais, ou alors on trouve des traductions mais beaucoup plus tard, lorsque les documents sont définitifs et que les grandes décisions sont déjà prises. Quand il s’agit de collecter les informations et de construire la législation, tout se passe exclusivement en anglais, et la plupart des organes de l’UE ne fonctionnent qu’avec cette langue. Donc l’anglais s’impose de facto sans que ce soit ni décidé ni explicite.

A terme, votre objectif est d’amener les Européens à parler couramment l’espéranto ?

Oui, nous souhaitons que l’espéranto soit enseigné à tous les élèves de l’UE à l’école pour leur permettre d’apprendre une langue commune et de pouvoir se comprendre. C’est un tremplin pour l’apprentissage d’autres langues, cela a été prouvé par l’expérience. Avoir d’abord appris l’espéranto puis une langue étrangère permet d’apprendre plus facilement la langue suivante. C’est donc aussi un moyen de favoriser le plurilinguisme.

pic.twitter.com/9pMsho0DGA— Alexandre Cool (@alexandrecool) 20 mai 2019

L’espéranto ferait-t-il disparaître les langues nationales ?

Au contraire, l’espéranto est un moyen de protéger les langues nationales. L’idée c’est que chacun continue à parler sa langue maternelle chez lui, et qu’il pratique l’espéranto quand il a besoin de communiquer avec des personnes dont la langue maternelle est différente. L’idée c’est que l’UE, acteur puissant sur la scène mondiale, ait sa propre langue pour tenir tête aux États-Unis et à la Chine. Parce que quand la Commission européenne négocie un traité avec les Américains, le fait de communiquer et de négocier dans la langue de l’adversaire c’est se mettre en position de faiblesse car ils sont plus à l’aise et cela leur donne un avantage.

Comment comptez-vous développer cette langue à l’échelle européenne ?

Les partis qui défendent l’espéranto dans d’autres pays ne se présentent pas cette année. En Allemagne, la liste Europe Démocratie Espéranto s’est déjà présentée, mais cette fois-ci elle n’a pas réussi. Dans les autres pays, les règles électorales sont différentes et les conditions sont beaucoup plus élevées. C’est pour cela qu’ils n’ont pas pu se présenter, mais ils agissent d’une autre façon. En Pologne par exemple, le parti qui défend l’espéranto a organisé une exposition sur la langue au Parlement, et il a des soutiens parmi les parlementaires. Ils agissent autrement que par les élections. Il n’y a pas de parti qui défend l’espéranto dans les 28 pays membres (le parti Europe Démocratie Espéranto existe dans 19 pays).

Est-ce un combat perdu d’avance ?

Notre but n’est pas d’avoir des élus et de compter le nombre de voix qu’on va obtenir. Notre but est d’utiliser cette élection et cette campagne électorale pour présenter l’espéranto et proposer une solution à un problème qui n’est pas posé. Aujourd’hui le problème des langues n’est pas posé, il est tout simplement ignoré comme si les langues étaient juste un détail qui ne méritent pas d’attention. Or les langues c’est une façon de penser. Et les États-Unis souhaitent nous imposer leur langue, leur façon de penser et de consommer. Nous souhaitons éviter ce mécanisme et poser la question de la discrimination linguistique, basée sur la langue maternelle. Dans les emplois européens, il y a un avantage donné aux anglophones de naissance. Cette injustice n’est jamais traitée donc notre but est de poser ce problème et d’y répondre.

La création d’une langue commune est une forme de fédéralisme. Est-ce que les Européens sont prêts à cela ?

On aimerait aller vers ce scénario parce que si l’UE continue avec ses 24 langues, elle va devenir anglophone. Dans deux générations ce ne sera plus l’anglais qui nous sera imposé mais le mandarin. Donc si on accepte l’anglais pour nos enfants, on acceptera le mandarin pour nos petits-enfants. Donc l’UE a tout intérêt à avoir sa langue, pour marquer son importance économique dans le monde. Un sondage sorti récemment montre qu’un très grand nombre d’Européens craint la disparition de l’Europe. Il y a un grand attachement à l’idée européenne, surtout chez les jeunes. Nous avons fait l’Europe, maintenant il faut faire les Européens, le sentiment de faire partie d’un peuple qui nous dépasse. Pour créer ce sentiment, pour donner une âme au projet européen, on propose une langue parce que la langue c’est l’âme d’un peuple.

Les citoyens ont-ils envie de parler une langue commune au détriment de leur langue nationale ?

Pas au détriment, mais à côté pour mieux la protéger. Actuellement toutes nos langues sont en danger, sauf une. C’est la réalité. L’anglais est en train de remplacer toutes les langues dans l’enseignement supérieur et dans les entreprises. On voit que l’usage des termes anglais se répand. Toutes nos langues sont en danger, c’est quelque chose dont les populations n’ont pas forcément conscience et c’est important de le dire. C’est pour ça qu’on est là, parce qu’il y a une logique d’imprégnation où les États-Unis et les multinationales souhaitent que toute l’UE se mette au diapason américain.

Vous dites que l’espéranto est dix fois plus facile à apprendre qu’une autre langue, ne craignez-vous pas un nivellement vers le bas ?

Non, une langue facile ça ne veut pas dire une langue simpliste. Ça veut dire une langue facile à apprendre, mais ça ne signifie pas qu’elle n’est pas souple et qu’elle ne sait pas exprimer toutes les nuances de la pensée. L’espéranto est tout à fait capable d’exprimer des nuances. Par contre c’est une grammaire extrêmement simple. Une grammaire complexe n’ajoute rien à la richesse d’une langue. C’est juste les traces de l’histoire. La grammaire de l’espéranto est simple parce qu’elle a été créée pour ça. Et elle est logique pour être apprise facilement.

Pourquoi l’espéranto n’a jamais vraiment été répandu ?

Il ne bénéficie pas d’un soutien du gouvernement. Si on veut que l’espéranto soit une langue reconnue et utilisée par l’ONU il n’y a pas de problème, il suffit qu’un gouvernement le demande et qu’il paye les traducteurs. C’est comme ça que ça marche. Mais comme aucun gouvernement n’est prêt à soutenir ou à financer des établissements d’enseignement un peu partout dans le monde, l’espéranto se répand juste de bouche à oreille.

Alexandre Cool

L’Union des démocrates musulmans français : la 34e liste des européennes

Jeudi 9 mai, une 34e liste européenne, portée par l’Union des démocrates musulmans français (UDMF), a été validée, une semaine après la fermeture officielle des candidatures. Appelée « Une Europe au service des peuples », cette nouvelle liste fait face à de nombreuses critiques de communautarisme.

L’Union des démocrates musulmans français porteront la 34e liste françaises aux européennes du 26 mai. Crédit : Site du parti

 

Si ce parti, créé en 2012, demeurait jusqu’ici inconnu pour beaucoup de Français, l’UDMF a vécu sa première victoire électorale en 2014, en se voyant élire un conseiller municipal à la mairie de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Après des résultats décevants aux élections régionales de 2015, puis une impossibilité de présenter un candidat à l’élection présidentielle de 2017, faute de parrainages, l’UDMF compte se refaire un nom lors des élection européennes, qui se tiendront dimanche 26 mai. Le mouvement se revendique « non confessionnel » et vise à combattre la stigmatisation des minorités et l’islamophobie utilisée par les classes politiques comme argument électoral.

Le retard de sa validation comme liste européenne est due à une non-conformité de certains documents administratifs. Il a entraîné une difficulté à rassembler la somme nécessaire au financement de leurs bulletins de vote. Les potentiels électeurs devront donc imprimer eux-mêmes les bulletins, disponibles sur le site officiel du parti.

Que propose la liste « Une Europe au service des peuples » ?

Parmi les propositions phare de la liste UDMF, l’intensification de l’effort environnemental, la mise en place d’un SMIC Européen, la lutte renforcée contre l’optimisation et l’évasion fiscales, et le combat contre les discriminations visant les minorités. Depuis sa création, l’UDMF est régulièrement visée par toutes les classes politiques, qui leur reprochent une forme de communautarisme.

Troisième sur la liste, le franco-syrien et chrétien Bassam Tahhan, contacté par Skype, nous parle des ambitions du parti aux élections européennes et répond à ces critiques.

 

Cécile Da Costa et Agathe Harel

 

INFOGRAPHIES – Quels sont les groupes qui composent le Parlement européen ?

Les élections européennes ont lieu du 23 au 26 mai 2019, partout en Europe. Les électeurs votent pour des partis politiques issus de leur pays. Une fois élus, ces partis se rassemblent en groupes parlementaires au Parlement européen, en fonction de leur couleur politique.

Le Parlement européen est composé de 705 sièges. Actuellement, huit groupes parlementaires se les partagent. Lors des prochaines élections, ces groupes risqueront d’évoluer ou encore d’être remplacés. Ils rassemblent les partis de chaque pays. Ils ne sont pas organisés par nationalité, mais en fonction de leurs affinités politiques.

Comment former un groupe au Parlement européen ?

Pour former un groupe politique, il faut avoir au minimum 25 députés européens représentants au moins un quart des Etats membres. Un député ne peut appartenir qu’à un seul groupe politique. Dans l’hémicycle, les places attribuées aux députés sont déterminées en fonction de leur appartenance politique, de gauche à droite, après accord des présidents de groupe. Les groupes politiques s’organisent en interne en se dotant d’un président (ou de deux co-présidents pour certains d’entre eux), d’un bureau et d’un secrétariat. Certains députés n’appartiennent à aucun groupe politique, ils font partie des non-inscrits.

Qui sont les groupes actuellement en place ?

 

Parti Populaire Européen (PPE) : la droite conservatrice

 

Le Parti Populaire Européen (PPE) est le groupe parlementaire le plus important au Parlement européen. Il compte 217 sièges occupés par des eurodéputés de tous les Etats membres. Le PPE est majoritairement composé d’eurodéputés issus des droites chrétiennes démocrates et libérales conservatrices. Les principaux partis représentés sont l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU), avec 29 membres, la Plate-forme civique (PO) polonaise avec 18 membres, le Parti populaire (PP) espagnol avec 17 membres, les Républicains (LR) français avec 16 membres et le Fidesz-Union civique hongroise (Fidesz-MPSz) avec 11 membres. Le groupe parlementaire est présidé par l’Allemand Manfred Weber (CSU) depuis juillet 2014

 

 

Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D) : le centre gauche

 

 

C’est la deuxième force politique au Parlement européen avec 187 sièges. L’alliance progressiste des socialistes et démocrates compte lui aussi des députés européens issus des vingt-huit Etats membres, majoritairement d’orientation social-démocrate. Les cinq formations politiques qui y sont les plus représentées sont : le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) avec 27 membres, le Parti démocrate (PD) italien avec 26 membres, le Parti travailliste britannique (Labour) avec 20 membres, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) avec 13 membres, le Parti social-démocrate (PSD) roumain et le Parti socialiste français (PS) avec 10 membres chacun. Il est présidé par l’Allemand Udo Bullmann (SPD) depuis mars 2018.

 

 

Conservateurs et réformistes européens (CRE) : la droite eurosceptique

 

Le CRE est le troisième groupe dans l’hémicycle européen avec 75 sièges. Les eurodéputés du CRE proviennent de partis européens de droite et de la droite nationaliste, eurosceptique et libérale d’un point de vue économique. Ses membres sont originaires de 19 pays de l’UE. Les principaux partis représentés sont : le Parti conservateur britannique (Tories) avec 18 membres, le parti polonais Droit et justice (PiS) avec 14 membres, l’Alliance néo-flamande (N-Va) belge (4 membres) et le Parti populaire danois (DF, 3 membres). Aucun parti français n’y siège. Le groupe est co-présidé par le Britannique Syed Kamall (Parti conservateur) depuis juillet 2014 et le Polonais Ryszard Legutko (PiS) depuis juillet 2017.

 

Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE) : le centre droit

 

L’Alliance des démocrates et des libéraux est composé de 68 eurodéputés, représentants 21 Etats membres. Il rassemble des partis libéraux et centristes européens, très européistes. Les principales formations politiques siégeant à l’ALDE sont les Démocrates 66 (D66) des Pays-Bas (4 membres), le Mouvement des droits et des libertés (DPS) bulgare (4 membres), le Parti libéral-démocrate (FDP, Allemagne), les Libéraux et démocrates flamands (Open VLD, Belgique), le Parti du centre (Kesk, Finlande) et le Parti populaire et démocrate (VVD, Pays-Bas), ces derniers ayant 3 membres chacun dans le groupe. Le Mouvement démocrate (MoDem) est le principal parti français présent à l’ADLE avec 2 membres. Le parti d’Emmanuel Macron, La République en marche (LaREM) pourrait compter, si les intentions de votes actuelles se confirment, une vingtaine d’eurodéputés au sein du groupe à l’issue des élections européennes de mai 2019, s’il décide d’intégrer ce groupe ou d’en créer un nouveau. Depuis juillet 2009, l’ADLE est présidée par l’ex-Premier ministre belge Guy Verhofstadt (Open VLD).

 

Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL) : l’extrême gauche

 

Ce groupe d’extrême gauche rassemble 52 eurodéputés issus de partis de la gauche radicale et de l’extrême gauche, venants de 14 Etats membres. Le groupe défend une ligne politique « altereuropéenne », c’est-à-dire, attachée à la construction européenne, mais rejetant celle mise en place, qualifiée de « néolibérale » par les membres du GUE/NGL. Les partis politiques y siégeant sont : Die Linke (Allemagne, 7 membres), Podemos (Espagne, 5 membres), le Sinn Féin (Irlande, 4 membres), Syriza (Grèce), la coalition Gauche unie (IU, Espagne), le Parti communiste portugais (PCP) et le Parti communiste de Bohême et Moravie (KSČM), ces dernières formations politiques comportant chacune 3 eurodéputés au sein du GUE/GNL. Les eurodéputés français y sont au nombre de 5, dont 3 membres de la France insoumise et 2 du Parti communiste. Le groupe est présidé par par l’Allemande Gabriele Zimmer (Die Linke) depuis mars 2012.

 

Verts/Alliance libre européenne (Verts/ALE) : la gauche écologiste

Le groupe écologiste compte lui aussi 52 eurodéputés, issus de 18 Etats membres. Il rassemble des membres de la gauche écologiste européenne comme l’Alliance 90/Les Verts (Allemagne, 11 membres), Europe Ecologie-Les Verts (EELV) (France, 6 membres), le Parti de l’environnement-Les Verts (MP) (Suède, 4 membres), Les Verts – L’Alternative verte (Autriche, 3 membres) et le Parti vert de l’Angleterre et du pays de Galles (Royaume-Uni, 3 membres). Le groupe est Co-présidé par le Belge Philippe Lamberts (Ecolo) et l’Allemande Ska Keller (Alliance 90/Les Verts) pour la deuxième moitié de la législature 2014-2019 (depuis décembre 2016).

 

Europe de la liberté et de la démocratie directe (ELDD) : la droite souverainiste

La droite souverainiste comprend 41 eurodéputés, venants de 7 Etats membres. Le groupe est issu de membres de la droite populiste et de l’extrême droite. Ils ont une orientation très eurosceptique, voire europhobes. Les principales formations politiques de l’ELDD sont le Mouvement 5 Etoiles (M5S) (Italie, 12 membres), le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP, 3 membres), Debout la France (DLF, 2 membres) et Les Patriotes (LP, 2 membres). Le Royaume-Uni y compte par ailleurs 10 eurodéputés. Le groupe est présidé par le Britannique Nigel Farage (indépendant, ex-UKIP) depuis janvier 2017.

 

Europe des Nations et des Libertés (ENL) : l’extrême droite

Il représente le plus petit groupe du Parlement européen avec 37 membres. Les membres sont originaires de 8 pays membres. C’est le groupe le plus à l’extrême droite sur l’échiquier politique. Tous ses membres sont hostiles à l’immigration extra-européenne, sont anti-islam et se revendiquent souverainistes. Les principaux partis politiques qui y siègent sont le Rassemblement national (RN) (France, 14 membres), la Ligue du Nord (LN) (Italie, 6 membres), le Parti pour la liberté (PVV) (Pays-Bas, 4 membres), le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ, 4 membres) et le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) avec 3 membres qui ont rejoint l’ENL en janvier 2019. Le groupe est co-présidé par le Néerlandais Marcel de Graaff (PVV) depuis juin 2015, rejoint par le Français Nicolas Bay (RN) en septembre 2017 en remplacement de Marine Le Pen (devenue députée française).

 

Non-inscrits (NI)

Ils sont 22 eurodéputés à n’appartenir à aucun groupe au Parlement européen. Ils sont le plus souvent issus de l’extrême droite, même si ce n’est pas systématique. Ils sont originaires de 9 Etats de l’Union européenne. On y trouve ainsi des membres d’Aube dorée (Grèce), du Jobbik (Hongrie) ou encore du Parti national-démocrate d’Allemagne (NPD), qualifiés par certains de formations politiques néonazies. Côté français, Jean-Marie Le Pen, exclu du Front national (devenu Rassemblement national), fait, par exemple, partie des eurodéputés non-inscrits.

 

La future composition du Parlement européen :

Les sondages compilés par l’AFP et le Parlement européen permettent de faire une estimation de la probable composition du futur hémicycle. Les groupes d’extrême gauche et les socio-démocrates verraient leur nombre de sièges diminuer, tandis que les écologistes gagneraient cinq sièges. Les centres droits gagneraient eux aussi des sièges, avec en partie l’arrivée de La République en Marche. À droite, le PPE perdrait 37 sièges. Les eurosceptiques perdraient des sièges eux aussi en faveur de l’extrême droite qui elle, en remporteraient. 62 sièges sont prévus pour des nouveaux partis.

Simon Tachdjian.

Élections européennes : mode d’emploi du scrutin

Les élections européennes de 2019, les neuvièmes depuis le premier vote au suffrage universel direct en juin 1979, ont lieu entre le 23 et le 26 mai dans les 27 États membres de l’Union européenne. Les quelques 45,5 millions d’électeurs français inscrits en métropole seront parmi les derniers à s’exprimer dimanche 26 mai. Mode d’emploi de cette journée d’élections.
Rendez-vous dimanche 26 mai en France métropolitaine pour les élections européennes. (Crédits : Metronews Toulouse – Creative Commons)

Dimanche 26 mai en France, les citoyens sont appelés à voter pour désigner ceux qui siégeront à Strasbourg au Parlement européen, pour les cinq prochaines années. Les isoloirs ouvriront à 8 heures et fermeront entre 18 et 20 heures en fonction des villes. Comme pour chaque élection, la carte d’identité (ou un autre papier d’identité) est nécessaire pour pouvoir voter. La carte électorale, par contre, n’est elle pas obligatoire. Le vote par procuration est toujours possible mais se prépare à l’avance. Un mandataire de la même commune doit être désigné auprès des autorités.

Lors du scrutin européen de 2014, le taux de participation sur la France entière (métropole et outre-mer) avait été de 42,43 %. Selon plusieurs enquêtes d’opinion, l’abstention pourrait encore battre des records cette année. Seulement 4 électeurs sur 10 envisageraient d’aller voter, l’abstention pourrait donc atteindre 60%.

Le fonctionnement des élections

Tous les 5 ans, les élections ont lieu à la même période dans l’ensemble des pays de l’Union, avec un scrutin universel à un tour. Les Français âgés de 18 ans et plus, inscrits sur les listes électorales et les citoyens de l’Union européenne qui résident en France depuis au moins 6 mois inscrits sur des listes complémentaires peuvent se rendre dans leur bureau de vote. En France, le choix se porte sur 34 listes de chacune 79 noms, avec une alternance de candidats de chaque sexe. Seules les listes qui franchiront la barre des 5% des suffrages exprimés auront un certain nombre de sièges proportionnel à leur score.

Les nouveautés du scrutin

Nouveauté de ces élections européennes, les Français votent pour 79 députés contre 74 actuellement. La raison ? Le départ prévu du Royaume-Uni de l’Union européenne. L’occasion de rééquilibrer la composition du Parlement européen. En effet, le nombre total de sièges de chaque pays est attribué en fonction de sa population. Certains États membres « sous-représentés » démographiquement ont donc vu leur nombre de sièges augmenter, ce qui est le cas de la France. Mais puisque l’accord du Brexit n’a pas encore été validé, les Britanniques peuvent encore participer au scrutin et auront des députés jusqu’à leur sortie. La nouvelle configuration du Parlement se mettra en place à ce moment-là. Les cinq candidats français élus de la 75è à la 79è place ne vont donc pas entrer en fonction tout de suite.

Autre évolution du scrutin, les listes sont cette fois nationales et non plus régionales comme elles l’étaient depuis 2004. Le système de « circonscription unique » a été adopté et remplace les huit circonscriptions régionales. C’est également le cas dans 23 des 27 pays de l’Union Européenne.

De nouvelles règles ont été mises en place concernant le non-cumul de plusieurs mandats. Les eurodéputés ne pourront plus en même temps être à la tête d’un exécutif local comme maire ou président de conseil départemental ou régional. Par contre, ils peuvent conserver leur poste de conseiller.

Marine Ritchie