Le verdict est tombé. Le cycliste espagnol Samuel Sanchez écope de deux ans de suspension. Champion du monde 2008, il a été suspendu après un contrôle antidopage positif à l’hormone réalisé en août 2017. Ce dernier avait entraîné son éviction de l’équipe BCM pour laquelle il courait depuis 2013.
Le coureur est privé de toute compétition jusqu’au 16 août 2019, selon l’Union cycliste internationale (UCI). Âgé de 41 ans, il avait été contrôlé positif à l’hormone une première fois en 2010, l’année de sa troisième place au Tour de France.
Cette décision pourrait être renvoyée en appel par l’agence espagnole et l’agence mondiale antidopage (AMA), dont le nouveau dirigeant va être nommé mardi après-midi.
Emmanuel Macron a appelé lundi les acteurs du monde culturel et audiovisuel à « travailler et à s’engager collectivement » avec le soutien de l’Etat pour « ne pas perdre la bataille » face aux géants américains et chinois comme Netflix.
Au cours d’un déjeuner à l’Elysée avec 130 responsables des industries culturelles et récréatives, le chef de l’Etat a annoncé la création d’un fonds d’investissement dédié de 225 millions d’euros pour aider les entreprises du secteur à se développer, comme il s’y était engagé durant la campagne présidentielle. Mais il a surtout exhorté les auteurs et patrons réunis à l’Elysée, souvent concurrents, à élaborer « un plan de bataille commun » pour s’adapter au nouveau paysage mondial, en plein bouleversement avec les offres de Netflix, Disney ou Apple, et la montée en puissance des acteurs chinois. « Je suis fort d’une conviction, c’est que si nous n’arrivons pas à nous organiser, nous Français, la bataille est perdue. Face aux défis du numérique, c’est d’un engagement collectif que nous avons besoin », a résumé Emmanuel Macron, à la veille du festival de Cannes.
Assis à la table du Président, le réalisateur Claude Lelouch a insisté sur la nécessité de « protéger le cinéma d’auteur » qui « est vraiment en danger ». Le musicien Jean-Michel Jarre a pour sa part souhaité qu’Emmanuel Macron défende la culture en devenant un « François 1er 2:0 » et que soit organisé en France « un Davos de la Culture » pour établir une réponse internationale. Prédisant que les chaînes de télévision allaient « être très fortement secouées » par les offensives attendues d’Apple ou de Disney, le patron de TF1 Gilles Pélisson a quant à lui appelé « à la réinvention du monde du cinéma » et à une refonte des régulations obsolètes pour la télévision, qui « datent de 30 ans ».
« Nous vivons une crise de financement du cinéma et de l’audiovisuel majeure »
Le fonds d’investissement de 225 millions, qui sera géré par l’organisme public d’investissement BPIFrance, est l’une des propositions faites par le rapport commandé il y a un an au producteur Dominique Boutonnat par le ministère de la Culture. « Nous vivons une crise de financement du cinéma et de l’audiovisuel majeure, qui s’accélère et qui est une crise du système », a-t-il expliqué. Rendu public lundi, ce rapport estime que la France « a tous les atouts pour remporter » la « bataille de demain » qui sera celle des « contenus », pour lesquels la demande mondiale « se fait de plus en plus forte ».
« Pour mettre en oeuvre les recommandations de Dominique Boutonnat », le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) organisera « un premier échange vendredi au Festival de Cannes, avec les professionnels du cinéma, de l’audiovisuel et du secteur financier ». Un plan d’action pour l’industrie culturelle sera établi, en concertation avec les acteurs du secteur, d’ici la fin de l’année par le ministre de la Culture Franck Riester.
La cérémonie des Molières, qui se déroulera ce soir, présentera cette année un palmarès très féminin. Mais derrière les têtes d’affiche, les stand-uppeuses sont toujours moins nombreuses que les hommes sur la scène de l’humour. Portrait d’un métier qui évolue progressivement.
Pour la première fois dans sa courte histoire, le Molière de l’Humour ne pourra être décerné qu’à une femme. Un quatuor exclusivement féminin a été nommé : Michèle Bernier, Caroline Vigneaux, Florence Foresti et Blanche Gardin, la première femme à recevoir ce prix l’an passé. Dans la catégorie « seul/e en scène », les femmes sont aussi en tête de peloton, avec un seul homme nominé. Mais pour les jeunes stand-uppeuses qui se lancent, les perspectives s’ouvrent mais trouver sa place reste difficile dans ce milieu dominé par les hommes.
Brigade en sous-effectif
« Le nombre de filles augmente, mais comme le secteur est en expansion de manière générale, l’écart avec le nombre de garçons ne diminue pas« , explique Soun Dembélé. L’humoriste est organisateur à L’Underground Comedy Club, une scène ouverte créée à Paris il y a sept ans. Là-bas, près de 70% des artistes qui viennent tenter leur chance sont des hommes. L’humour attire donc de plus en plus de femmes, mais tout autant d’hommes. Par ailleurs, les filles oseraient moins monter sur scène que les garçons.
« L’humour est très misogyne » – Yoann Chabaud, responsable pédagogique à l’École du One Man Show
Un constat fait par Yoann Chabaud, responsable pédagogique à l’École du One Man Show, établissement qui forme depuis 1994 les espoirs de l’humour français. Il note que la parité dans les promotions est souvent atteinte, et même que les filles sont majoritaires certaines années, alors qu’elles sont minoritaires sur les scènes ouvertes. L’école ne fait pas de distinction entre ses élèves et encourage les filles à choisir librement leurs textes. « L’humour est très misogyne, alors les femmes qui se lancent dans le stand-up ont les dents longues, explique-t-il. Elles sont souvent plus investies et sérieuses que les garçons. »
Un écart noté par Aude Alisque, qui s’est lancée sur les scènes parisiennes il y a trois ans. Pour cette jeune femme de 33 ans, le nombre de candidates au passage sur scène reste réduit : « On s’en rend bien compte, commente-t-elle, les plateaux tournent toujours avec les mêmes humoristes femmes. » Toutefois, les scènes ouvertes favorisent de plus en plus les intervenantes féminines.
Des plateaux réservés aux humoristes femmes
« Depuis un an, je sens que les organisateurs ne se limitent plus à un token girl, une fille invitée seulement pour remplir les quotas sans égard pour son talent, explique Aude Alisque. J’ai le sentiment qu’ils sont au contraire bienveillants, notamment parce que les femmes accèdent à l’organisation. » Des femmes qui mettent parfois sur pied des scènes exclusivement féminines.
« J’ai le sentiment d’être à ma place et d’être prise au sérieux » – Nash Up, humoriste
Nash Up, 28 ans, fréquente entre autres des plateaux « Plus drôles les filles », exclusivement féminins et organisés chaque jeudi soir par le Paname Art Café depuis quelques années. « J’ai le sentiment d’être à ma place et d’être prise au sérieux, explique-t-elle. Je n’ai pas l’impression d’avoir une pression supplémentaire. Et, contrairement à ce qu’on pense, le public est de plus en plus mixte ! » La jeune humoriste ne se sent pas à l’écart dans ce milieu, et regrette seulement que les femmes y soient peu représentées.
Soun Dembelé est quant à lui sceptique face à ce genre d’initiative : « ça peut aider les femmes à se lancer, mais il ne faut pas qu’elles s’enferment là-dedans. Elles doivent se confronter à un plateau mixte, à la fois face à leur collègues que face à un public masculin : c’est là qu’elles progresseront le plus. »
« C’est une question que je me pose tout le temps : on m’a souvent dit que ce serait plus facile de réussir pour moi, en tant que fille, car la demande était plus grande, et en même temps j’ai le sentiment que ce n’est pas si facile que ça et d’être freinée », détaille Aude Alisque. La discrimination positive a ses inconvénients : mettre sous les projecteurs des candidates qui ne sont pas encore prêtes. « Si la fille n’est pas assez douée, explique-t-elle, ça entretient le cliché selon lequel les femmes sont moins douées que les hommes, un préjugé qui nous plombe ». Des idées reçues qui restent enracinées, même si les mœurs évoluent.
Un milieu parfois sexiste mais qui évolue
Aude constate que des « boys clubs » d’humoristes demeurent et monopolisent le marché de l’humour. La jeune femme a déjà fait face à quelques comportements sexistes de la part de collègues. « Lors de ma première scène, un humoriste est venu saluer tous les mecs qui allaient passer et pas moi ! J’ai eu l’impression d’être seulement une copine. Dans ce métier, si on est un peu réservée et qu’on n’a pas une grande gueule, j’ai le sentiment qu’on est un peu mise de côté. »
« On m’a déjà dit, à propos de mes textes : « une femme ne devrait pas dire ça ». » – Florence Cortot, humoriste
Pour autant, une personnalité désinhibée n’est pas non plus bien perçue par certains spectateurs et professionnels. Florence Cortot, 39 ans, s’est lancée dans le stand-up en 2014. Le spectacle de cette ancienne anesthésiste joue sur un répertoire osé et trash – ce qui lui a régulièrement valu des réprobations. « Il reste toujours un tabou aujourd’hui, explique-t-elle. On m’a déjà dit, à propos de mes textes : « une femme ne devrait pas dire ça ». » Des réflexions reçues de son entourage mais aussi de certaines personnes de son public, assénées à la fin des spectacles. La stand-uppeuse se réjouit que certaines humoristes comme Blanche Gardin, ou Elisabeth Buffet avant elle, osent un texte cru et parfois vulgaire. « Elles nous facilitent le travail », commente l’artiste.
Mais le chemin est encore long. « On m’a également reproché de ne pas assez bien m’occuper de mes trois enfants à cause des contraintes de mon métier », ajoute-t-elle. Yoann Chabaud constate également que le sexisme est récurrent, surtout sur les scènes ouvertes où les organisateurs sont majoritairement des hommes. « Aujourd’hui certains se posent encore la question : « est-ce qu’une fille jolie est légitime à être drôle ? » »
Heureusement, cette mentalité tend à décliner selon Nash Up. Si la jeune femme considère qu’elle est toujours plus jugée sur son physique par rapport à un homme et que certains spectateurs se crispent lorsqu’elle utilise des grossièretés, elle reste optimiste quant à l’avenir des humoristes femmes. Elle ne se compare jamais à ses collègues masculins. Un optimisme encouragé par la programmation des Molières cette année : « c’est génial que les femmes soient si nombreuses et aussi reconnues. »
Le CSA (Conseil de l’Audiovisuel) a officiellement ouvert la période de campagne électorale pour les élections européennes dans les médias audiovisuels. Cette période s’étalera de ce lundi 13 mai jusqu’au 24 mai. Pour ce scrutin il applique pour la première fois les dispositions de la loi du 25 juin 2018. Celles-ci modifient les règles de la campagne audiovisuelle.
Alors que la campagne électorale pour les élections a officiellement été lancée, les dispositions concernant le temps de parole accordé aux candidats sont floues. Pour comprendre, le Celsalab détaille les questions qui se posent.
Comment ça se passait avant ?
En 2014 les partis qui étaient représentés à l’Assemblée nationale ou au Sénat se répartissaient deux heures de temps de parole contre une heure pour les formations non-représentées au Parlement. Ces derniers disposaient chacun d’à peine cinq minutes.
Et maintenant ?
Cette année ce sont 312 minutes de temps d’antenne qui sont découpées en trois « fractions ».
Les formations disposeront chacune de 3 minutes de temps d’antenne, soit 102 minutes réparties entre les 34 listes. Ces 3 minutes seront découpées en deux spots publicitaires d’une minute trente. C’est le minimum accordé à tous les partis.
La deuxième fraction attribue 120 minutes d’antenne à répartir entre les listes enregistrées « au prorata du nombre de députés, de sénateurs et de représentants des élus en France au Parlement européen ayant déclaré les soutenir », selon le CSA. Sénateurs, députés et eurodéputés ont été sollicités par les bureaux du Sénat et de l’Assemblée pour savoir derrière quelle tête de liste ils se rangeaient. Les deux heures sont ainsi réparties entre les listes en fonction des soutiens obtenus. Ainsi LREM/MoDem disposent de 55 minutes. En revanche la France Insoumise, arrivée quatrième à la dernière élection présidentielle obtient 4 minutes et 28 secondes.
Enfin, pour ne pas léser les partis ayant une faible représentativité, le CSA a mis à disposition 90 minutes de « correction ». Celles-ci se fondent sur les intentions de vote et la participation des listes dans le débat public. Le Rassemblement National aura donc droit à 42 minutes.
Qu’en est-il de la parole présidentielle ?
Les chaines de l’audiovisuel vont devoir suivre certaines règles qui s’appliqueront aussi aux futures allocutions du président de la République Emmanuel Macron. Avant la réforme, l’exécutif et les membres du gouvernement disposaient d’un tiers du temps de parole à la télévision et la radio. Les autres listes se répartissaient les deux-tiers restant, en fonction de leur représentativité. Dorénavant les discours du Président seront également pris en compte dans le temps de parole de LREM/ MoDem, s’il est question d’Europe.
Pourquoi ce changement ?
En 2017, à deux semaines du scrutin des législatives, le parti du nouveau président Emmanuel Macron conteste les douze minutes qui lui sont accordées par le CSA. Ce temps d’antenne est prévu par l’article 167-1 du code électoral concernant les partis non-représentés par un groupe parlementaire à l’Assemblée. Le Conseil constitutionnel lui donne raison et oblige le législateur à modifier la loi.