La contre-offensive ukrainienne dure depuis quatre mois (Photo Genya SAVILOV / AFP).
Une unité d’assaut ukrainienne est revenue sur les déclarations des autorités. Cette avancée de Kiev aurait permis de récupérer un important point logistique aux forces russes.
L’Ukraine a finalement démenti jeudi avoir capturé aux forces russes le village d’Andriïvka, au sud de la ville dévastée de Bakhmout sur le front Est, après avoir pourtant assuré en avoir repris le contrôle, l’un des axes clefs de la contre-offensive menée par les troupes de Kiev depuis juin.
« Andriïvka est à nous« , avait indiqué sur Telegram la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Hanna Maliar, ajoutant que les combats se poursuivent dans ce secteur et dans les zones avoisinantes, avant d’être très rapidement contredite par une unité d’assaut ukrainienne sur le terrain et de modifier sa publication.
Une lente contre-offensive
La bataille pour Bakhmout, la plus longue et la plus meurtrière de la guerre, a lieu depuis plus d’un an. Moscou avait revendiqué en mai la capture de la ville, détruite par les combats et les bombardements.
❗️The Armed Forces of 🇺🇦Ukraine are successful in the offensive south of Bakhmut — the General Staff of Ukraine
« They had partial success in the districts of Klishchiivka, Andriivka, Kurdyumivka of the Donetsk region, inflicting significant losses on the enemy in terms of… pic.twitter.com/fH0XlKfaH4
L’armée ukrainienne mène depuis début juin une lente contre-offensive destinée à repousser les forces russes dans l’est et le sud mais elle fait face à de puissantes lignes défensives faites de tranchées, de champs de mines et de pièges antichars.
« L’ennemi s’efforce de refouler les forces ukrainiennes des hauteurs dominantes ». Hanna Maliar, vice-ministre de la Défense ukrainienne.
Les combats seraient “très durs”, concèdait en juillet Hanna Maliar, la vice-ministre de la Défense, dans une déclaration reprise par le site d’information Obozrevatel. Mais “les forces ukrainiennes avancent progressivement dans les environs de Bakhmout, entre autres au sud. Les zones de Klichiivka, Kourdioumivka et Andriivka sont le théâtre de combats sanglants”.
Point logistique clef
Les Russes, ajoute Hanna Maliar, attaquent eux aussi, en particulier “au nord de Bakhmout”. “En direction de Koupiansk, l’ennemi s’efforce de refouler les forces ukrainiennes des hauteurs dominantes”, et “plusieurs attaques [auraient] été repoussées en direction de Lyman”.
Cette opération n’a jusqu’à présent permis que la prise d’une poignée de villages, mais la poussée ukrainienne s’est intensifiée ces dernières semaines, notamment sur le front sud avec la capture du village de Robotyné, en direction de la ville de Tokmak, un important point logistique pour les forces russes. Lundi, l’Ukraine avait déjà revendiqué des « succès » sur les fronts sud et est.
Marion Maréchal prononce un discours à l’occasion de l’Université d’été du parti Reconquête !, le 10 septembre 2023. CLEMENT MAHOUDEAU / AFP
La tête de liste du parti d’Éric Zemmour pour les prochaines élections européennes doit se rendre ce jeudi sur l’île italienne de Lampedusa où 7.000 migrants ont débarqué ces dernières heures, a indiqué son entourage.
L’ancienne députée Marion Maréchal se rendra jeudi 14 août en début de soirée à Lampedusa, a annoncé son entourage. La petite île italienne située entre la Sicile et la Tunisie fait face depuis plusieurs jours à un afflux de bateaux de migrants en provenance d’Afrique du Nord, notamment de Libye après les inondations qui ont ravagé le pays, et accueille plus de 7.000 personnes, soit l’équivalent de l’ensemble de la population locale.
Le centre d’accueil de l’île, construit pour accueillir moins de 400 personnes, a été débordé, avec des hommes, des femmes et des enfants obligés de dormir dehors sur des lits de fortune en plastique, la plupart enveloppée dans des couvertures de survie.
« Marion Maréchal se rend sur place pour se rendre compte de cette situation catastrophique et apporter son soutien à l’Italie« , a indiqué l’entourage de la numéro deux de Reconquête, en soulignant que « Lampedusa n’est pas uniquement la frontière de l’Italie mais de toute l’Europe, et que ce sont les Européens qui doivent réagir ensemble à la situation en Méditerranée« .
6000 migrants qui débarquent en 24h à #Lampedusa en Italie, une île de 6000 habitants, c’est une submersion migratoire.
Il faut que les Français et Européens mesurent que ce n’est que le début !#ApollineMatin#AvecMarionpic.twitter.com/1O3cbQApjf
Interrogée jeudi matin sur BFMTV-RMC, Marion Maréchal avait évoqué « l’immense défi civilisationnel qui nous attend à travers cette submersion migratoire« , en faisant valoir que « les Italiens ont un terrible sentiment d’abandon« . Son parti, d’extrême droite, est un soutien de la formation post-fasciste Fratelli d’Italia, dont est issue la cheffe du gouvernement transalpine, Giorgia Meloni.
Mercredi, l’Allemagne avait annoncé suspendre l’accueil volontaire de demandeurs d’asile en provenance d’Italie, prévu par les accords européens, en raison d’une « forte pression migratoire » et du refus de Rome d’appliquer ces mêmes accords. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait pour sa part annoncé des renforts dans la lutte contre l’immigration clandestine à la frontière avec l’Italie, où la pression augmente, lors d’une visite à Menton (Alpes-Maritimes) en début de semaine.
Siège de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort. (Photo by Kirill KUDRYAVTSEV / AFP)
La Banque centrale européenne (BCE) relève à nouveau ce jeudi 14 septembre son principal taux directeur, qui est désormais fixé à 4,5 %. Christine Lagarde, la présidente de la BCE, doit justifier ces choix devant la presse.
La BCE a décidé de poursuivre sa lutte contre l’inflation. L’institution de Francfort a relevé jeudi 14 septembre de 0,25 point de pourcentage ses taux directeurs. C’est la dixième hausse successive dans le cadre de cette politique monétaire visant à combattre l’inflation dans la zone euro.
We raised interest rates by 0.25 percentage points.
« L’inflation continue de ralentir mais devrait toujours rester trop forte pendant une trop longue période« , a indiqué l’institution dans un communiqué. Le taux de dépôt, qui fait référence, est porté à un niveau jamais jamais atteint depuis le lancement de la monnaie unique en 1999. Christine Lagarde, présidente de la BCE doit s’exprimer pour justifier ces décisions, considérant selon les premières déclarations que « nous ne pouvons pas dire que nous avons atteint le pic des taux« . La BCE fait face à un dilemme, rendant sa décision plus incertaine que jamais, car l’activité économique de la zone euro affiche de véritables signes de contraction.
Un niveau inédit depuis 1999
Ce relèvement de taux, d’une ampleur inédite, vise à faire revenir l’inflation mesurée en zone euro à des valeurs plus faibles alors que les prévisions d’inflation pour les années 2023 et 2024 ont été revues à la hausse, en raison de l’impact des prix de l’énergie. Les nouvelles projections macroéconomiques de l’institution prévoient une hausse des prix de 5,6% en 2023, puis 3,2% en 2024 et 2,1% en 2025, se rapprochant de l’objectif à moyen terme de 2,0%.
Watch the ECB press conference live: President Christine @Lagarde explains today’s monetary policy decisions. https://t.co/r5QLK64b68
Des objectifs qui sont loin d’être aussi positif que pour le niveau de croissance. La croissance du PIB (Produit intérieur brut) devrait atteindre 0,7% en 2023, contre 0,9% auparavant, puis 1,0% en 2024 et 1,5% en 2025.
De nombreux étudiants étrangers mettent du temps à pouvoir ouvrir des comptes bancaires en France, chaque demande est étudiée à part, selon la nationalité de l’étudiant. Des cas de refus peuvent être signalés.
Si les rentrées scolaires et académiques ne passent jamais sans entraves, elles sont pour les étudiants étrangers source de problèmes sans fin.
Dès leur arrivée dans l’Hexagone, ces étudiants sont confrontés à un défi de taille : ouvrir un compte bancaire, indispensable au bon déroulement de l’année académique.
Des rejets et des silences
Nour (nom d’emprunt), étudiante libanaise en Lettres à l’ENC a tout d’abord approché le Crédit Agricole pour tenter d’y ouvrir un compte. Arrivée avec une somme avoisinant 7000 euros, issus d’un travail de deux ans, l’étudiante n’a reçu aucune réponse de la banque. « Je leur ai présenté mon contrat de travail qui justifie une rémunération de 400 dollars par mois sur deux ans, et malgré ça, je n’ai reçu aucune réponse de leur part, ce que j’ai considéré comme un refus ».
Déterminée à ouvrir un compte, Nour se dirige vers la Société Générale où elle constate un service client plus compréhensif de son cas. « Lorsque le conseiller bancaire a appris que j’avais une somme importante, il m’a recommandé de ne pas la déposer entièrement afin d’éviter les questionnements autour de sa source, ce qui prolongerait la durée d’ouverture du compte ».
Sans carte bancaire, les étudiants sont comme paralysés : « je ne peux pas payer ma Contribution de vie étudiante et de campus (CVEC) et par conséquent cela retarde mon inscription administrative. Il en va de même pour d’autres procédures comme la carte de métro » regrette Nour.
Même son de cloche du côté de Patricia (nom d’emprunt), étudiante tunisienne à l’Université Paris-Saclay qui a ouvert un compte début septembre à BNP Paribas, et qui attend toujours de recevoir ses identifiants. « À chaque fois que j’essaie de les joindre, ils me demandent de patienter encore quelques jours en raison du volume de demandes pressant issu de la rentrée. Les trois premières semaines, j’avais l’impression de ne pas avoir de compte ».
Pour Saïd (nom d’emprunt), étudiant algérien, la question a été d’autant plus difficile qu’il est arrivé En France à l’âge de 17 ans, à deux mois de sa majorité. Les banques ont refusé de lui ouvrir un compte sans la présence de ses parents. « C’était l’enfer, le Crous n’acceptait pas d’encaisser en liquide, je ne pouvais pas manger à prix réduit. Pour mon forfait mobile, j’ai dû prendre des cartes prépayées et changer mon numéro plusieurs fois, ma famille s’inquiétait souvent » se souvient-il.
Des restrictions bancaires sur un certain nombre de pays
Si la loi française garantit à chaque individu le droit d’avoir un compte de dépôt bancaire en vertu du droit au compte, il n’en demeure pas moins que les origines des étudiants ou même des particuliers peuvent s’avérer contraignantes pour mener le processus à bout.
En effet, c’est en raison de mesures pour la lutte contre le blanchiment d’argent que des ressortissants de certaines nationalités peuvent connaître un retard, voire un refus, de l’ouverture de leur compte bancaire.
La Direction générale du Trésor, dépendant du Ministère de l’Économie et des Finances, a pour rôle de prendre des mesures pour lutter contre le blanchiment.
Le GAFI (Groupe d’action financière de 39 pays dont la France fait partie) dresse les deux listes indiquant les états à juridictions sous surveillance (liste grise) et les pays à juridiction à haut risque (liste noire). Ces juridictions visent à protéger le système financier mondial en luttant contre le blanchiment de capitaux.
La liste grise comprend des pays tels que l’Albanie, la Jordanie, la Syrie et le Yémen. La liste noire comprend trois pays: la Corée du Nord, l’Iran et la Birmanie.
Ainsi, les ressortissants des pays classés gris qui souhaitent s’installer en France rencontreront des difficultés à ouvrir un compte bancaire.
« La sécurité financière des banques s’attèlera donc à bien étudier le dossier de chacun des ressortissants de ces pays afin de démontrer que l’argent qui va être déposé en banque est propre. Des pays comme le Liban ou l’Algérie sont considérés comme étant dans une zone dite rouge, on nous demande d’être très prudents avec les cas qui se présentent » affirme un conseiller bancaire du groupe CIC qui a requis l’anonymat.
« Pour les pays classés noirs, il est impossible d’ouvrir un compte en banque; le rejet est systématique », poursuit-il.
L’Unef, l’Union nationale des étudiants de France, estime sur son site web qu’une banque a le droit de refuser l’ouverture d’un compte, mais qu’elle est « tenue de fournir une attestation de refus qui fera valoir le « droit au compte » auprès de la Banque de France ». Le syndicat estudiantin ajoute que des ressortissants de pays figurant sur la liste noire de la Commission Européenne ne peuvent pas effectuer de transferts de ou vers ces pays. Le syndicat ne propose pas de solutions à ce problème qui relève de juridictions nationales et européennes.
Au final, une issue
Chacun des étudiants interrogés a fini par obtenir son compte bancaire avec ses identifiants. Au bout de longues semaines de patience, les conseillers bancaires ont fini par les joindre et leur annoncer que leurs cartes étaient prêtes à retirer.
Pour Saïd, il a fallu qu’il attende sa majorité pour que sa banque accepte qu’il ouvre un compte. Patricia a dû attendre une vingtaine de jours entre la déposition de sa demande et l’activation de son compte à BNP Paribas. Quant à Nour, elle a fini par avoir son RIB quelques jours seulement après sa seconde demande à la SG.
Que ce soit un problème d’âge ou bien un classement du pays dans des listes grises, rouges ou noires, ouvrir un compte en banque s’avère être un défi de taille pour les étudiants étrangers. Entre un système qu’ils ne comprennent pas et un traitement au cas par cas, leur rentrée universitaire peut se révéler difficile.