Mission Patrimoine : 15 millions d’euros récoltés, combien d’heureux ?

Stéphane Bern a été missionné par le président de la République Emmanuel Macron dans la défense du patrimoine français. Photo : Christophe Petit Tesson / POOL / AFP
Stéphane Bern a été missionné par le président de la République Emmanuel Macron dans la défense du patrimoine français. Photo : Christophe Petit Tesson / POOL / AFP

La mission « Patrimoine en péril » menée par Stéphane Bern depuis septembre 2017 a atteint son objectif premier : récolter 15 millions d’euros. Mais comment cet argent va-t-il permettre de sauvegarder le patrimoine français ?

Les habitants de Saint-Ilpize (Haute-Loire) vont bientôt retrouver leur église. Voilà près d’un mois que Sainte-Madeleine est en travaux, après 2 ans de fermeture pour des raisons de sécurité.

Sélectionnée pour faire partie de la « Mission Stéphane Bern », cette église gothique du XIVe siècle, classée monument historique en 1920, a récolté 12 530€ de dons alors que 10 000€ espérés via le site de la Fondation du Patrimoine, partenaire de l’opération. « Nous-mêmes, association et municipalité, avons été surpris par la rapidité avec laquelle l’objectif a été atteint, précise Delphine Dupuis, membre du bureau de l’association des Amis de Saint-Ilpize. Je pense que cela s’explique par le fait que nous n’avions plus d’église. Célébrer dans un autre village l’enterrement de nos anciens qui ont passé leur vie dans ce village est douloureux pour les proches. »

Un versement proportionnel aux dons

Outre le Loto et les jeux de grattage, la Mission Bern aide également à mener des campagnes de dons et incite les entreprises à faire du mécénat. « Nous avons obtenu 7 000€ de subventions de la part de la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles). Il nous restait 10 000€ à obtenir pour les travaux d’urgence de l’église, comme la consolidation des plafonds et des enduits de la nef », souligne Delphine Dupuis. « Mais le gros des travaux restent à venir… Le pourcentage attribué par la Mission Bern n’a pas encore été distribué », regrette-t-elle.

La souscription lancée avec la Fondation du patrimoine (le financement participatif) et le montant récolté servent de baromètre dans la répartition de l’argent récolté au Loto du patrimoine. « Plus le pourcentage des dons reçus grâce à notre souscription est élevé, plus le fond du Loto du patrimoine le sera aussi, en proportion de la somme espérée bien évidemment », se réjouit Delphine Dupuis.

Plus de la moitié du prix des tickets reversés aux gagnants 

Pour un ticket à gratter vendu 15€, seul 1,52€ est reversé à la Fondation du Patrimoine et 10,80€ sont empochés par les gagnants. Du côté du Loto (3€), c’est 0,75€ qui part à la Fondation du patrimoine contre 1,65€ pour les gagnants, apprend-on dans un communiqué de la FDJ.

Les quinze millions d’euros de recettes générés par cette mission sont affectés à un fonds spécifique, « Patrimoine en péril ». Une belle somme dont se réjouit l’organisation, mais celle-ci tempère. Dans un communiqué, elle précise que « le Loto du Patrimoine ne pourra pas résoudre toutes les difficultés ni répondre à toutes les envies de réhabilitation ».

Des monuments prioritaires

Car tous les monuments, bien que participant à la même opération, ne sont pas tous logés à la même enseigne. 18 sites (ceux que l’on a pu apercevoir sur les tickets à gratter) sur les 269 projets sélectionnés sont classés prioritaires. C’est-à-dire qu’une partie du fonds leur sera reversée en priorité et dans une plus large mesure. Ils recevront entre 100 000 et un million d’euros chacun. C’est le cas du Fort Cigogne, à Fouesnant, en Bretagne, qui a lancé un appel aux dons pour récolter 3,6 millions d’euros. Combien recevra-t-il de la part de la FDJ ? Aucune réponse nous a été donnée à temps pour la parution de l’article.

 

La ville de Vieille-Chapelle dans le Pas-de-Calais fait elle aussi partie du « Loto du Patrimoine ». Elle a d’ailleurs entamé sa troisième et avant-dernière phase de travaux. « Nous espérons recevoir 257 000 euros pour la dernière phase, précise le maire Jean-Michel Desse. Au total, c’est 800 000 euros dont nous avons besoin ». C’est la ferme Sénéchal qui a été choisie par la commission Berne. Une fois réhabilitée, celle-ci sera transformée en maison pour autistes. « Participer au Loto du Patrimoine, c’était l’occasion de marier la sauvegarde de notre patrimoine à un projet social : une maison pour autiste. C’est quelque chose qui n’existe pas chez nous », se réjouit le maire.

Les dons collectés pour ce bâtiment ont été directement perçus par la Fondation pour le patrimoine, qui les a reversés à la commune. Celle-ci garde un pourcentage des dons collectés, dont le montant dépend de la somme reçue.

Quant à ce que va verser la FDJ à cette petite commune de 800 habitants, le doute plane. « Nous n’avons pas de contact avec la FDJ, poursuit l’édile. Notre interlocuteur reste la Fondation pour le patrimoine, qui m’a d’ailleurs contacté il y a une dizaine de jours. J’ai dû actualiser mon dossier pour pourvoir entamer la quatrième phase de travaux ».

La FDJ compte renouveler l’opération en 2019. Cette année, entre 3,2 et 4,4 millions de Français y ont participé.

 

N.G.

 

 

 

 

La Malaisie a décidé d’abolir la peine de mort

En Malaisie, 1200 détenus sont encore dans les couloirs de la mort - Images AFP
En Malaisie, 1200 détenus sont encore dans les couloirs de la mort – Images AFP

Kuala Lumpur dit adieu à la peine capitale. Un châtiment encore en vigueur dans de nombreux pays à travers le globe. 

C’est une décision historique pour la Malaisie. Le gouvernement de Najib Razak a décidé l’abolition prochaine de la peine capitale. Un châtiment qui suscitait une vive opposition dans un pays qui compte quelque 1.200 détenus dans les couloirs de la mort.

Jusqu’à présent, la peine de mort par pendaison était prévue par la loi malaisienne pour de nombreux crimes comme le meurtre, l’enlèvement ou le trafic de drogue. « Comme nous abolissons cette peine, les prochaines exécutions ne devraient pas être menées », a déclaré Liew Vui Keong, un haut responsable de l’exécutif malaisien. Parmi elles figurait notamment celle de Maria Elvira Pinto Exposto, une Australienne de 54 ans condamnée en mai dernier pour trafic de drogue. En 2017, l’organisation Amnesty International avait placé la Malaisie au dixième rang des pays ayant exécuté le plus de condamnés à mort l’année précédente.

La peine de mort est toujours présente mais recule

Aujourd’hui, la peine capitale est toujours en vigueur au sein de 23 pays dans le monde. Au total, c’est 993 exécutions qui ont été enregistrées en 2017, soit un recul de 4% par rapport à l’année précédente. Ce chiffre n’incluent pas la Chine, toujours considérée comme le « premier bourreau du monde » où Amnesty International estime en « milliers » le nombre d’exécutions chaque année. Les statistiques en la matière relèvent encore du secret d’Etat.

Enfin, Amnesty indique qu’à la fin de l’année dernière, 142 pays avaient aboli la peine de mort en droit ou en pratique, et 106 l’ont abolie en droit pour tous les crimes. Les derniers en date ont été la Guinée et la Mongolie qui, en 2017, ont aboli la peine capitale pour tous les crimes, tandis que le Guatemala l’a interdite pour les crimes civils uniquement.

N.Q

Espagne : les socialistes au pouvoir concluent un accord avec Podemos pour une augmentation du salaire minimum

Pedro Sanchez (à gauche) et Pablo Iglesias (à droite) en juin 2017 (illustration). Crédits : Oscar DEL POZO / AFP)
Pedro Sanchez (à gauche) et Pablo Iglesias (à droite) en juin 2017 (illustration). Crédits : Oscar DEL POZO / AFP

Le gouvernement socialiste, minoritaire au parlement, est tombé d’accord avec le parti de gauche Podemos pour une augmentation du salaire minimum à 900 euros et dix autres mesures. Une étape importante en vue de l’adoption du projet de budget pour 2019. 

Le Smic espagnol passera-t-il de 850 à 900 euros ? C’est du moins ce que prévoit l’accord entre le gouvernement socialiste et le parti de gauche Podemos, un accord qui contient dix autres mesures. 50 pages importantes, en vue de l’adoption du projet de budget pour 2019.

Minoritaires au parlement avec seulement 84 députés sur les 350 que compte le Congrès des députés, les socialistes ont encore besoin du soutien de petits partis face à l’opposition affichée du Parti populaire (droite) et de Ciudadanos (centre droit). Avec Podemos, le gouvernement disposera du soutien de 151 députés au total.

Un budget anti-austérité

Parmi les autres points à retenir, l’impôt sur le patrimoine augmentera de 1% pour les fortunes de plus de dix millions d’euros. Sont également prévus une réforme du marché de la location immobilière ou encore une taxe sur les transactions financières.

« Après sept ans de coupes budgétaires et d’une asphyxie menée par les gouvernements successifs du Parti populaire (…), la majorité des citoyens s’est appauvrie tandis qu’une minorité a été privilégiée », est-il notamment écrit dans le document de 50 pages.

L.M

Défaillance moteur d’une fusée russe Soyouz peu après son décollage du Kazakhstan

La fusée Soyouz décolle depuis Baïkonur, au Kazakhstan, le 11 octobre 2018. Crédits : Kirill KUDRYAVTSEV / AFP
La fusée Soyouz décolle depuis Baïkonur, au Kazakhstan, le 11 octobre 2018. Crédits : Kirill KUDRYAVTSEV / AFP

La fusée devait rejoindre la Station spatiale internationale (ISS) avec à son bord l’astronaute américain Nick Hague et le cosmonaute russe Alexeï Ovtchinine. Les deux hommes sont sains et saufs. 

Le vol aura été de courte durée. Une fusée russe Soyouz a connu ce jeudi une défaillance d’un des moteurs environ deux minutes après son décollage du cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan. Les deux hommes à son bord, l’astronaute américain Nick Hague et le cosmonaute Alexeï Ovtchinine, sont indemnes et ont atterri sur le sol kazakh.

« Problème de lanceurs, deux minutes 45 secondes », a annoncé d’une voix parfaitement calme le commandant de bord Alexeï Ovtchinine dans la retransmission live du décollage. Le contact a été rétabli avec les deux hommes et les secours les ont récupéré.

Une mission de six mois écourtée

Nick Hague et Alexeï Ovtchinine devaient rejoindre la Station spatiale internationale après un vol de six heures à bord d’un vaisseau Soyouz MS-10. Les deux hommes étaient partis pour une mission de six mois au moins dans la station orbitale, qui n’aura finalement duré que quelques minutes.

« Dieu merci, ils sont vivants », a commenté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

L.M