EN IMAGES – La justice dans la rue ce mercredi

Mercredi 11 avril 2018, magistrats, avocats et greffiers de toute la France se sont réunis place du Châtelet à Paris contre la réforme de la justice, dévoilée le 9 mars dernier. Retour en images.

Selon les syndicats, 6 à 7 000 manifestants étaient présents.
Selon les syndicats, 6 à 7 000 manifestants étaient présents.

Ce mercredi, les syndicats ont appelé à une mobilisation nationale à Paris. Magistrats, avocats et greffiers se sont donné rendez-vous place du Châtelet en début d’après-midi.

L’Union syndicale des magistrats (USM), le Syndicat de la magistrature (SM), les syndicats de greffiers et des personnels de justice (CGT, CFDT, FO, Unsa) et le Syndicat des avocats de France (SAF) sont mobilisés contre la réforme de la justice portée par la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, et présentée le 9 mars.

Plusieurs critiques de cette réforme, qui vise l’accès au droit pour tous, sont avancées :

  • Le manque de consultation des magistrats afin d’écrire la réforme
  • Les tribunaux d’instance menacés : Si Nicole Belloubet a promis de ne supprimer aucun tribunal, les 307 tribunaux d’instance, qui délivrent une justice de proximité, pour les amendes de moins de 10 000 euros, seront intégrés aux Tribunaux de Grande Instance, moins nombreux. L’accès, dans les petites villes, serait donc moindre.
  • La suppression de la spécialisation pour les juges d’instance
  • Le recours plus fréquent à un avocat : aujourd’hui, certaines affaires, comme celles liées à la Sécurité sociale, n’obligent pas l’intervention d’avocats. Après la réforme, le recours à un avocat dans ces cas précis sera obligatoire.
  • Plus de numérique, moins de contact : les petits délits devraient pouvoir être jugés lors d’une procédure en ligne. Les interrogatoires de première comparution devant le juge d’instruction se feraient, eux, par visioconférence. Les magistrats dénoncent cet éloignement.

En somme, les manifestants estiment que l’accès des Français à la justice ne sera pas facilité. La réforme prévoit aussi une augmentation du budget, qui devrait atteindre 8,3 milliards d’euros en 2022, et 6 500 postes supplémentaires.

Le Nord a été largement représenté, avec la présence des barreaux de Lille (qui a réuni à lui seul 100 manifestants), Avesnes-sur-Helpe, Valenciennes, Douai, Dunkerque, ou encore Boulogne-sur-Mer.

Mercredi 18 avril, une lettre ouverte à la Ministre de la Justice et au Premier ministre et signée par plus de 250 magistrats sera présentée au conseil des ministres.

Solène Agnès

 

Paris, le parc Kellermann accueille pour la deuxième année une ferme pédagogique

 

La ferme pédagogique du parc Kellermann (13e) est la première à s'implanter intra-muros.
La ferme pédagogique du parc Kellermann (13e) est la première à s’implanter dans Paris intra-muros.

Dans la lignée de la ferme de Paris, installée depuis 1989 dans le bois de Vincennes et la ferme mobile qui se déplace dans tout Paris, la ferme du parc Kellermann dans le 13e arrondissement de Paris est la première implantation intra-muros permanente. La première édition s’est déroulée l’année dernière. Depuis dimanche 8 avril, moutons, brebis, chèvres, poules et lapins profitent d’un espace vert de 2 300 m2.

Informations pratiques :

La ferme organise des accueils et des présentations au public (discussion libre) les mercredis de 15 h à 17 h, les samedis de 14 h 30 à 17 h et un dimanche par mois, sur inscription.

Les centres de loisirs et les classes peuvent prendre rendez-vous pour des animations par courriel auprès de lafermedeparis@paris.fr

G. de PRÉVAL

« Les Leçons du pouvoir » : Hollande fait le bilan

Le livre de l’ancien président de la République est disponible dans toutes les librairies depuis ce mercredi 11 avril.

"Les Leçons du Pouvoir", le livre de François Hollande sort mercredi 11 avril en librairies © Jean-Marc Ayrault
« Les Leçons du pouvoir », le livre de François Hollande sort mercredi 11 avril en librairie © Jean-Marc Ayrault

Redorer son image, rétablir une vérité, reconquérir les Français ou simplement continuer à exister : autant de raisons qui poussent les anciens chefs d’État à coucher sur le papier leur expérience élyséenne. « Des livres qui prouvent que sans la politique, ces gens n’ont rien », observe Marie-Laure Defretin, ancienne responsable de la communication aux éditions Fayard. Aujourd’hui, c’est au tour de François Hollande de livrer sa version de l’exercice du pouvoir.

Et si ce livre intitulé « Les Leçons du pouvoir » fait couler beaucoup d’encre, cela ne signifie pas qu’il se vendra bien. À la librairie Decitre de Levallois-Perret, seulement deux exemplaires ont été vendus depuis ce mercredi matin. « On nous l’a beaucoup demandé », tempère Charlotte, 26 ans, libraire au rayon littérature, « les gens sont curieux, ils le feuillettent, mais ne l’achètent pas forcément ». De manière générale, les livres politiques, toutes catégories confondues, « boostent les ventes » des librairies, mais seulement pendant un temps. Une fois la date de sortie passée, l’euphorie retombe, et les ventes avec.

Mais qu’y a-t-il dans ces « Leçons du pouvoir » ? D’abord, des chapitres à l’infinitif : « décider », « voyager », « vivre »… Des verbes choisis méticuleusement par François Hollande pour retranscrire les états qu’il a traversés pendant son quinquennat. Et puis le choix de commencer par la fin, comme en atteste la première phrase du livre : « C’est mon dernier jour à l’Élysée ».

« Ce n’est pas qu’un bilan, c’est le journal d’un homme malheureux », décrypte Marie-Laure Defretin. « La perte de pouvoir, c’est compliqué. Ce livre est d’autant plus légitime que sa chute a été brutale ». Alors, bilan ou règlement de comptes ? Au fil des pages, un certain Emmanuel Macron en prend pour son grade. « Hollande souhaite qu’on n’oublie pas ce qu’il a fait pendant cinq ans, mais il veut aussi rétablir les choses sur Macron », explique l’attachée de presse.

Les livres de présidents, une tradition politique

Une fois parti de l’Élysée, François Hollande n’est pas le premier président à se confier dans un livre. Retour sur les testaments politiques des anciens chefs d’État de la Ve République.

Caroline Quevrain

Le dessinateur de bande dessinée F’murr est mort

Auteur du célèbre « Génie des alpages », le dessinateur de bande dessinée, Richard Peyzaret, alias F’murr est décédé mardi, à l’âge de 72 ans. 

Crédits : CC
Crédits : CC

« Si je fais ce métier, expliquait F’murr au magazine Bédéka en 2004, c’est parce que c’est une activité que je peux exercer sans avoir plein de gens autour de moi, et rêver un peu. ». Le dessinateur originaire de la capitale était un poète utopiste, à l’image des personnages qu’il avait créés. En 1973, F’murr lance sa série Le Génie des alpages, une oeuvre bucolique dans laquelle il met en scène Athanase Percevale, un berger solitaire accompagné d’un chien sans nom, doté d’un QI hors norme. Un fidèle compagnon comme Milou, l’ami de toujours de Tintin, que F’murr admirait tant.

Une carrière aux côtés des plus grands

Très tôt déjà, le jeune Richard Peyzaret se passionne pour le travail de l’école belge, et particulièrement pour Hergé (Les Aventures de Tintin) et Franquin (Spirou, Le Marsupilami, Gaston Lagaffe). Après une tentative dans le dessin d’humour, qui s’est soldé par un échec, il intègre l’Ecole supérieure des arts appliqués Dupérré, avant de rejoindre l’atelier de Raymond Poïvet, dessinateur qui lancera notamment les carrières d’Uderzo, Cabu et Gigi. F’murr travaille à ses côtés pour les magazines humoristiques Pif et Pilote. C’est dans ces publications que paraissent les premières planches de Le Génie des alpages. 

La série rencontre un succès immédiat auprès des lecteurs, grâce à l’humour décalé de F’murr. En 1988, pour les 50 ans de Spirou (Franquin), Spirella mangeuse d’écureuils, il réalise une histoire où l’on peut voir Spirou travesti en femme et accompagné d’un écureuil baraqué, dans un univers loufoque, style typique du dessinateur.

Le “génie des alpages“, mais pas que…

Passionné d’histoire, F’Murr affichait également un goût prononcé pour le Moyen-Âge qu’il revisitait avec des oeuvres tels que Attila le Hun, Jehanne d’Arque, Robin (des Boîtes), et l’archange Gabriel dans Porfirio & Gabriel. Toujours dans le même genre,  Le Pauvre Chevalier raconte la triste et brève histoire d’un chevalier sans-le-sou. Des oeuvres humoristiques qui parodient les personnages moyenâgeux de la BD.

 

Camille Bichler