« On va y arriver » : Sébastien Lecornu bref mais confiant pour son premier discours en tant que Premier ministre

Contraint à la démission, François Bayrou a passé ses pouvoirs de Premier ministre à son successeur Sébastien Lecornu. Dans un très bref discours, le nouveau chef du gouvernement a remercié son prédécesseur pour son « extraordinaire courage ».

On ne pourra pas reprocher à Sébastien Lecornu, tout nouveau Premier ministre, d’avoir manqué à son premier engagement. Ce mercredi 10 septembre midi, lors de sa passation de pouvoirs avec son prédécesseur François Bayrou à Matignon, il a annoncé que son discours serait bref, car l’instabilité politique du pays « commande à l’humilité et la sobriété ». Résultat : 2 minutes et 21 secondes de parole, après un échange de près d’une heure avec François Bayrou, qui s’est à peine montré plus bavard avec moins de quatre minutes de discours.

Le désormais ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron a assuré à Sébastien Lecornu que « [s]on aide est acquise », et a cité trois mots pour la suite de la gestion politique en France : « aider, rassembler, inventer ».

« Il va falloir des ruptures »

Des termes qui semblent parler au nouveau chef du gouvernement, en particulier le dernier : « il va falloir des ruptures » a-t-il déclaré, sans pour autant préciser lesquelles. Mais le Premier ministre s’est montré confiant : « on va y arriver » a-t-il assuré aux Français. Il a également saluer « l’extraordinaire courage » de son prédécesseur, espérant qu’un jour il serait reconnu.

Sébastien Lecornu prend donc la tête du gouvernement après plus de trois ans en tant que Ministre des Armées, poste qu’il occupait depuis le début de la deuxième présidence d’Emmanuel Macron sous les quatre différents Premiers ministres connus jusqu’ici.

François Bayrou a présenté sa démission au président hier midi, le lendemain de l’échec attendu de son vote de confiance à l’Assemblée nationale, avec 364 députés qui ont voté « contre » la confiance et 194 « pour ». Son gouvernement est le premier de la Ve République à tomber de cette manière.

Mobilisation du 10 septembre : tensions à Gare du Nord

 

Parmi les différentes actions qui ont lieu partout en France, celle de la Gare du Nord à Paris est particulièrement tendue. Une tentative d’intrusion a été déjouée par les forces de l’ordre.

Près d’un millier de manifestants se sont rassemblés tôt ce mercredi 10 septembre matin autour de la Gare du Nord à Paris, dans le cadre de la mobilisation annoncée sur les réseaux sociaux depuis plusieurs mois.

Un peu avant 10 heures, les manifestants ont tenté de s’introduire dans la gare. L’action a été déjouée par la police qui a dispersé le rassemblement avec du gaz lacrymogène. L’objectif des manifestants étaient de bloquer les voies à l’intérieur de la gare, où le trafic est maintenu malgré quelques perturbations liées à la mobilisation. Au sein du rassemblement, beaucoup sont cagoulés pour leur anonymat et se revendiquent plutôt à gauche.

Les tensions sont légèrement redescendues depuis, mais les manifestants et les forces de l’ordre continuent de se faire face. Les accès à la gare sont bloqués par la police qui ne laisse entrer que les voyageurs.

Les tensions à la Gare du Nord étant attendues, un important dispositif de sécurité a été mis en place la veille par les forces de l’ordre. Sur les 80.000 agents mobilisés partout en France, 6.000 le sont à Paris. Plus tôt ce matin, la préfecture de police de Paris recensait 132 interpellations dans l’agglomération de la capitale.

 

Mobilisation du 10 septembre : près de 200 interpellations en France

Bruno Retailleau annonce près de 200 interpellations ce mercredi matin lors de la mobilisation organisée dans toute la France. 80.000 agents des forces de l’ordre sont mobilisés.

Dans un point presse à 10h ce mercredi 10 septembre, le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau a annoncé que les forces de l’ordre ont procédé à près de 200 interpellations partout en France, au cours de la mobilisation « Bloquons tout ». Selon la préfecture de police de Paris, 132 personnes ont été interpellées dans l’agglomération parisienne.

Plusieurs actions ont lieu sur l’ensemble du territoire, dans l’Hexagone comme dans les Outre-mers, dans le cadre de cette mobilisation annoncée depuis plusieurs mois sur les réseaux sociaux. A la Gare du Nord, à Paris, où près d’un millier de manifestants se sont rassemblés, des tentatives d’intrusion ont été déjouées par la police. Des blocages de rond-points ont lieu à Lyon ou encore Toulouse, tandis que deux personnes ont été interpellées à la Réunion pour des tags.

Plusieurs actions sont également recensées devant des lycées, à Paris, Montpellier ou Rennes. L’établissement Henri IV, dans le 5e arrondissement de la capitale, a été débloqué par les forces de l’ordre. A Rennes, une cinquantaine d’élèves ont bloqué le lycée Emile Zola avec des poubelles et des barrières. Des tentatives ont eu lieu à Lille, sans qu’aucun établissement ne soit complètement bloqué.

Bruno Retailleau a annoncé lors de son point presse que 80.000 agents des forces de l’ordre ont été mobilisées aujourd’hui, alors qu’ils étaient 65.000 lors du 14 juillet. « On a mis les moyens » a-t-il déclaré. Il accuse de nouveau « la mouvance de l’extrême-gauche » d’avoir capté cette mobilisation qui n’a « rien d’une mobilisation citoyenne ».

Isaure Gillet