Quelle commune pour accueillir le nouveau stade du PSG ?

 

La région Île-de-France a annoncé mercredi 12 septembre la mise à disposition pour le PSG d’un espace de 50 hectares pour la construction d’un nouveau stade sans en préciser la localisation. Certaines communes franciliennes se sont déjà positionnées afin d’accueillir les matchs du club de la capitale dans le futur. Un dossier complexe marqué par plusieurs oppositions.

 

Un schéma d’aménagement de la région (SDRIF) a été voté mercredi 12 septembre en séance plénière par la région Île-de-France, ce qui permettra au PSG de disposer d’une enveloppe foncière afin de trouver un espace de construction pour son projet de nouveau stade. Pour rappel, le club parisien doit occuper le Parc des Princes au moins jusqu’en 2043, date de la fin de son bail avec la mairie de Paris qui est propriétaire du stade Porte d’Auteuil. Mais le président du club, Nasser al-Khelaïfi, n’a jamais caché sa volonté de racheter le Parc afin d’agrandir l’enceinte jusqu’à 60 000 places contre 48 000 actuellement. Mais après avoir multiplié les approches auprès de la mairie, le président du PSG s’est vu refuser la vente auprès d’Anne Hidalgo qui ne souhaite pas lâcher le stade de la Porte de Saint-Cloud : « On sait ce que l’on veut, on a gâché des années à vouloir acheter le Parc. C’est fini maintenant, on veut bouger du Parc » avait clamé le qatari début février en marge du congrès de l’UEFA.

Plusieurs candidatures

En mars, le club de la capitale avait lancé les grandes manœuvres en adressant une lettre au patron de la commission d’enquête du schéma directeur de la région Île-de-France afin de trouver un site de construction dans un rayon de 20 km autour du Parc. Quelques mois plus tard, la région francilienne a donc annoncé mettre à disposition du club un terrain d’une cinquantaine d’hectares sans pour autant en préciser l’endroit.

Plusieurs communes se sont d’ores et déjà positionnées. À Saint-Quentin-en-Yvelines dans la ville de Montigny-le-Breton qui dispose d’un terrain tout proche du campus du PSG. Un lieu idéal pour sa proximité et sa connexion avec les transports, notamment le RER C : « Ne boudons pas notre plaisir. Quand le PSG, l’un des plus grands clubs de la scène française, pense à vous (…) Nous sommes favorables à discuter (…) sur un projet ambitieux pour le territoire (…) nous offrons un bassin de vie parfait pour générer de la passion autour d’un club de la dimension du PSG et pour tous les amoureux de cette fabuleuse équipe », avait indiqué Lorrain Merckaert, maire de la ville de Montigny-le-Breton dans un communiqué de presse en début d’année.

L’hippodrome de Saint-Cloud est également une option pour l’équipe de Luis Enrique. Il présente l’avantage d’être à moins de 10 minutes du Parc et n’appartient pas à la ville de Paris mais à France Galop. L’inconvénient réside dans la transformation d’un lieu dédié aux courses hippiques en un stade ultramoderne.

Autre piste évoquée, celle de la commune d’Aulnay-sous-Bois ou de Gonesse, ce qui pourrait dynamiser l’attractivité de la grande couronne. Un temps évoqué, Saint-Germain-en-Laye ne sera pas le lieu du prochain stade du PSG en raison des possibles nuisances sonores et de l’offre de transport jugée insuffisante.

Un projet contesté

Le communiqué de la région présidée par Valérie Pécresse (LR) a été contesté par certains mouvements politiques, notamment du côté des Verts : « Sachant qu’ils ont déjà le Parc, cela me paraît inutile d’avoir un stade ailleurs » regrette Félix Mésonnier, secrétaire régional des Jeunes Écologistes de France. « On est très vigilant sur ce dossier, on va s’opposer au projet si la construction va se faire dans des zones déjà très artificialisées ou dans des terres agricoles (…) Gonesse par exemple dispose de terres très fertiles mais subit déjà trop de projets urbains« .

Du côté des fidèles de la tribune Auteuil, ils se sont déjà résolus à quitter le Parc, comme Gabriel, 39 ans et supporter du PSG depuis plus de 30 ans : « C’est triste de voir que ce projet devient concret. On va devoir quitter le Parc des Princes un jour ou l’autre« .

PSG supporters cheer on their team from the stands ahead of the UEFA Champions League semi-final second leg football match between Paris Saint-Germain (PSG) and Borussia Dortmund, at the Parc des Princes stadium in Paris on May 7, 2024. (Photo by FRANCK FIFE / AFP)

Alberto Fujimori laisse derrière lui un souvenir controversé de sa politique au Pérou

Ce mercredi 11 septembre, l’ex-président du Pérou (1990-2000), Alberto Fujimori, est décédé à la suite d’un cancer à l’âge de 86 ans. Une mort à fort impact pour le pays andin qui réveille chez les Péruviens de vieux traumatismes. Retour sur la politique autoritaire de celui que l’on surnommait « El Chino ».

« Après une longue bataille contre le cancer, notre père, Alberto Fujimori, vient de partir à la rencontre du Seigneur. » C’est de cette manière que nous avons appris la mort de l’ex-président du Pérou, Alberto Fujimori, ce mercredi 11 septembre. Sa fille, Keiko Fujimori, aussi connue pour présider le parti de droite Fuerza popular, a communiqué la nouvelle par un post sur X (anciennement Twitter). Elle termine son message par : « Nous demandons à tous ceux qui l’on aimé de nous accompagner par une prière  pour le repos éternel de son âme. Merci pour tout papa! »

Le décès de cet ex-président est loin d’être anecdotique puisqu’Alberto Fujimori est la personnalité politique la plus controversée dans l’histoire du Pérou. Il est autant haï qu’adoré. Sa mort fait justement l’objet d’un deuil national de trois jours à la demande, par décret, de l’actuelle cheffe d’Etat, Dina Boluarte.

Une victoire inattendue

 

Alberto Fujimori n’était pas destiné à gouverner un pays. Professeur de mathématiques et ingénieur agronome de formation, il se présente aux élections présidentielles de 1990. Soutenu par un parti de droite, il se positionne tout de même aux côtés de la classe pauvre du pays. Sans aucune expérience politique, et à la surprise générale, il remporte ces élections face à l’écrivain Mario Vargas Llosa.

De la même manière que le Chili dans les années 1980, Alberto Fujimori calque sa politique aux théories de l’ultralibéralisme. En clair, il privatise tout. De cette manière, il séduit ses électeurs en remettant sur pied le Pérou qui traversait une grande crise et en créant une croissance économique plutôt stable. « Au même titre que Fujimori, Pinochet au Chili était un dictateur mais qui a été vu comme un homme qui restaurait l’économie », avance la Professeure d’études latinoaméricaine à l’Université de Cergy, Lissell Quiroz.

Une politique qui devient rapidement autoritaire

Si une partie de la population se souvient d’Alberto Fujimori pour le redressement économique du pays, d’autres restent traumatisés de son passage au pouvoir qui a tout de même duré dix ans. Au delà d’avoir une politique économique ultralibérale, le président s’est donné pour objectif de combattre sans relâche le parti communiste péruvien appelé « Sentier lumineux ».

Déjà combattu par les anciens présidents du Pérou, le Sentier lumineux est d’autant plus menacé à l’arrivée d’Alberto Fujimori au pouvoir puisqu’en 1991, seulement un an après son élection, ce dernier commandite  un massacre chez des partisans communistes lors d’une fête de quartier à Lima. Les assaillants sont des membres d’un escadron de la mort que le président employait. « Il combattait des groupes que l’on considérait à l’époque comme étant terroristes comme le Sentier lumineux et il a réussi à les réprimer. Donc pour les Péruviens plus âgés de cette époque c’est un évènement très positif », raconte Lissell Quiroz.

« El Chino » s’offre le plein pouvoir

Alberto Fujimori, que l’on surnommait « El Chino » (Le Chinois) pour ses origines asiatiques bien qu’en réalité il soit d’origine japonaise, ne s’arrête pas là. En 1992, le Parlement péruvien majoritairement composé d’élus d’opposition, se voit être dissout par le président. Dans le même temps, ce dernier instaure un gouvernement d’urgence lui permettant même d’interdire certains partis d’opposition et d’emprisonner de nombreux journalistes et personnalités politiques.

Pour toutes ces raisons, il est condamné à 25 ans de prison en 2009. Au vu de son état de santé très dégradé il sera gracié en 2023 et ne fera que 16 ans de prison. Encore aujourd’hui, les Péruviens se divisent concernant sa politique.

Si la Cheffe d’Etat actuelle a imposé au pays trois jours de deuil national en mémoire à cet ex-président, cette décision ne fait pas l’unanimité au sein de la population civile comme l’explique Lissell Quiroz : « C’est clivant ce choix car même s’il a été président c’est un homme qui purgeait une peine de 25 ans. Je pense que ces jours de deuil national vont participer au fait que l’on oublie cette partie sombre de la personne de Fujimori. Le gouvernement de Dina Boluarte est connu pour avoir fortement réprimé les mobilisations donc je pense que les Péruviens qui ne sont pas en accords avec ce deuil national hésiteront à contester. »

Noa Perret

 

Alberto Fujimori en 5 dates 

1938 : Il nait au Pérou à Lima de parents originaires du Japon

1990 : Il est élu président de la République 

1992 : Il est à l’origine d’une crise politique et ordonne le massacre de plus d’une centaine de militants maoïstes. 

2009 : Il est condamné à 25 ans de prison pour violation des droits de l’Homme pendant sa présidence et détournement de fonds. 

2023 : Il est touché par de nombreux problèmes de santé, la Cour Constitutionnelle ordonne sa libération « immédiate ». 

 

 

Le CNC au défi de faire le bon choix pour représenter la France aux Oscars

La commission chargée de la sélection à l’Oscar du meilleur film international a dévoilé les quatre films en lice pour représenter la France à la cérémonie. Une shortlist établie à la suite d’une modification du système de sélection, jusqu’alors décriée par les professionnels du secteur.

Ne pas refaire les mêmes erreurs que les années précédentes. Ce mercredi le CNC a dévoilé les quatre films présélectionnés pour représenter la France à la cérémonie des Oscars 2025. Retenus pour passer à l’étape suivante : Le Comte de Monte Cristo, Emilia Pérez, Miséricorde et All We Imagine as Light

Pour aboutir à cette liste, le CNC a fait évoluer son processus de désignation, largement décrié ces derniers mois après la polémique entourant la réalisatrice Justine Triet et l’éviction du film – maintenant oscarisé – Anatomie d’une chute, pour représenter la France à Los Angeles. Désignés par le ministère de la Culture – que la réalisatrice avait violemment attaqué dans son discours de remise de la palme d’or – les membres de la commission en charge de la sélection, lui avaient préféré La Passion de Dodin Bouffant, malgré l’accueil critique du film. Une punition, selon les professionnels du secteur, pour les propos engagés de la cinéaste. Beaucoup avaient d’ailleurs profité de cet épisode pour dénoncer les conflits d’intérêts entre les décideurs, et la verticalité d’une telle décision. 

Cette année, pour éviter un nouvel orage, le CNC a donc fait évoluer son système de désignation pour “laisser plus de place à la collégialité, et renforcer l’indépendance de la commission vis-à-vis des pouvoirs publics”, explique le CNC au Celsalab.

Elargissement du nombre de membres 

Les changements concernent essentiellement la composition de la commission chargée de la sélection. Son nombre de membres (rassemblant des professionnels du secteur, incluant réalisateurs, vendeurs internationaux, producteurs et autres personnes qualifiées) passe de sept personnes à onze, et comprend maintenant un président de commission à la voix prépondérante en cas d’égalité entre les films. Une évolution permettant la prise d’une décision respectant “une pluralité des points de vue plus importante”. De quoi réduire l’opacité du choix, largement décriée par les professionnels. Après son éviction de la sélection, Justine Triet avait ironisé sur la décision unilatérale de “quatre personnes dans un bureau” pour le média américain Indiewire. 

Le président du CNC – lui désigné par le président de la République -, jusqu’alors membre de la commission en qualité d’observateur, n’assistera plus, dès cette année, aux débats. Une volonté du CNC, d’éviter “tout type de conflits d’intérêts” et de “réaxer le processus autour des professionnels”. Seul le président d’Unifrance, l’organisme chargé de la promotion et de l’exportation du cinéma français à l’étranger, continuera d’assister au processus de désignation. “La verticalité du processus reste un problème même s’il est bienvenu du CNC de ne pas rester dans cet immobilisme dont il a coutume”, salue une productrice du secteur. 

Bientôt auditionnés

Dès le 18 décembre, les producteurs des films présélectionnés seront auditionnés devant la commission pour défendre leurs films devant les différents membres. Plusieurs critères seront pris en compte, ceux fixés par l’Académie des Oscars en priorité : la durée du film (plus de quarante minutes), la date de sortie dans les salles françaises, l’équipe artistique majoritairement française… 

D’autres facteurs entreront en compte, comme “la stratégie de distribution et la campagne de promotion du film aux Etats-Unis, qui sont susceptibles d’influencer les votant·e·s de l’Académie des oscars», précise le CNC sur son site internet. “La campagne pour les Oscars est très intense et coûte une fortune : il faut se déplacer aux Etats-Unis, rencontrer les votants, organiser des projections. Seule une grosse production peut se permettre de tenir une telle campagne, le CNC en tient évidemment compte”, explique une connaisseuse du secteur. 

Pour ce qui est du succès du film en salle et de l’accueil critique en festival, le CNC explique que s’ils ne sont pas « des critères de choix pour les membres de la commission, les producteurs pourront évidemment en faire un argument pour défendre le film”. Un atout pour Le Comte de Monte Cristo, qui peut se féliciter d’un succès populaire en salles avec plus de 7 millions d’entrées, mais aussi pour Emilia Pérez, dont le casting féminin a remporté le prix d’interprétation à Cannes.

– Noa Jacquet

Procès des viols de Mazan: le magistrat suspend l’audience jusqu’à lundi

Le procès des viols de Mazan ne reprendra pas avant lundi. Accusé d’avoir drogué son ex-femme Gisèle Pelicot, pour la violer et la laisser se faire violer par d’autres hommes à Mazan, Dominique Pelicot est toujours absent de l’audience pour des raisons de santé.

Cela fait quatre jours que son absence au procès semait le doute. Le procès des viols de Mazan est à présent officiellement suspendu jusqu’à lundi, a annoncé ce jeudi le président de la cour criminelle de Vaucluse, Roger Arata.

Dominique Pelicot, principal accusé dans l’affaire des viols de Mazan, est dispensé d’audience en raison de son état de santé. Mais cette absence prolongée, évoquée ce jeudi par le président de la cour criminelle de Vaucluse, menaçait la poursuite des débats.

Le retraité de 71 ans a été examiné par un médecin qui « confirme la nécessité d’une dispense ce jeudi et demain vendredi, la mise en place d’un traitement adapté, avec une possible hospitalisation, et une date de sortie possible lundi », avait expliqué Roger Arata à l’ouverture de l’audience.

L’affaire possiblement renvoyée

« Et si M. Pelicot n’est pas là lundi ? », a alors demandé son avocate, Me Béatrice Zavarro, qui plaidait comme les parties civiles, pour la suspension des débats s’il reste absent.

« Alors, c’est la catastrophe (…), nous serions obligés de reporter encore une semaine », a répondu le président Arata, avant de nuancer: « S’il ne peut pas être là que lundi, nous pouvons reporter sur mardi, la semaine est souple ». Mais si le septuagénaire devenait « durablement indisponible », l’affaire serait alors « renvoyée », a ajouté le magistrat, évoquant donc l’arrêt de ce procès entamé le 2 septembre et prévu pour durer jusqu’en décembre, et son report à une date ultérieure.

Si toutefois M. Pelicot, qui souffre apparemment d’une infection, était effectivement « sortant » lundi, la semaine serait alors « prioritairement » consacrée à son audition, ainsi qu’à la suite de l’audition de son ex-épouse et principale victime, Gisèle Pelicot, a ensuite expliqué le magistrat. Puis ce serait le tour des « parties civiles laissées en suspens », dont les deux fils du couple, David et Florian, le gendre, Pierre P., et le frère de l’accusé, Joël Pelicot.

Jeudi matin, les débats ont repris à Avignon, en l’absence donc de Dominique Pelicot mais aussi de sa famille, son ex-femme, toujours présente depuis le début de ce procès hors norme le 2 septembre, et ses trois enfants. Les parties civiles n’étaient représentées que par leurs avocats.

Au total, ce sont 50 hommes, âgés de 26 à 74 ans, qui sont jugés au côté de Dominique Pelicot. Des inconnus que celui-ci avait recrutés sur internet pour venir violer son épouse, à leur domicile de Mazan, dans le Vaucluse, après qu’il l’avait droguée aux anxiolytiques.

Sarah-Yasmine Ziani avec AFP