Alors que la campagne des européennes touche à sa fin, Emmanuel Macron a décidé d’apporter sa pierre à l’édifice et de s’exprimer ce soir. Une prise de parole dénoncée par les oppositions.
Alors que les élections européenne se déroulent dans trois jours, Emmanuel Macron profite de la séquence du débarquement pour intensifier la campagne de européennes de la majorité présidentielle dont la tête de liste est Valérie Hayer.
Le président de la République doit s’exprimer ce soir, à 20h sur TF1, LCI, France 2 et France Info. Officiellement, l’entretien est accordé à l’occasion du 80e anniversaire du Débarquement et pourrait permettre d’annoncer des aides supplémentaires à l’Ukraine. Mais l’interview pourrait aussi être l’occasion pour le chef de l’Etat d’aborder le scrutin européen.
L’Arcom saisie
Inquiètes par cette prise de paroles et le potentiel manquement au respect du temps de parole, les oppositions ont saisi l’Arcom. Le gendarme de l’audiovisuel en a profité pour rappeler mardi que « tout ou partie des propos tenus lors de cette interview pourra être pris en compte » dans le temps de parole de la liste Renaissance et mener à un accès équitable aux antennes des autres listes.
L’arrivée dans la campagne du chef de l’Etat n’est pas nouvelle. Déjà le 25 avril dernier, Emmanuel Macron était à La Sorbonne pour un discours sur l’Europe et avait appelé à une Europe de « puissance », « prospérité » et « humanisme ».
Valérie Hayer « sous tutelle »
Le chef de gouvernement, Gabriel Attal a lui aussi mis sa pierre à l’édifice dans la campagne en acceptant de débattre avec Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national, le 23 mai sur France 2. Plus récemment, il a fait irruption à l’auditorium de Radio France en pleine interview de Valérie Hayer. L’image a fait réagir. La majorité présidentielle a été accusée de « mettre sous tutelle » la candidate, selon les mots d’un conseiller ministériel.
Pour la majorité présidentielle, l’enjeu est de mobiliser de nouveaux électeurs pour concurrencer le parti d’extrême droite dont la victoire est attendue dimanche. Pour rappel, lors du dernier sondage d’Ifop-Fiducial, pour LCI, Le Figaro et Sud Radio, Jordan Bardella, tête de liste du RN, arrive en tête des intentions de vote avec 33% des suffrages.
Inès Sauvaget