Sur Gleeden, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Si le réseau est gratuit pour les femmes, il est payant pour les hommes. Comptez deux euros pour envoyer un seul message. Pour naviguer librement, il leur faut payer 42,99 euros par mois. Il est même possible d’expédier des cadeaux virtuels, émoticônes pixelisés, comme un verre de champagne ou un bouquet de fleurs. Avec ce système, Gleeden espère attirer plus de femmes, qui représentent actuellement 40% de sa communauté. « C’est une marchandisation de la relation », réagit Laura Pereira Diogo, cofondatrice de l’association Stop Fisha, et qui a mené une étude sur l’impact de l’infidélité en ligne sur les cyber-violences conjugales. « Ce fonctionnement reproduit celui des boîtes de nuit qui font payer les hommes et pas les femmes. Gleeden leur donne l’impression d’avoir le contrôle sur les échanges dès lors qu’on paye pour leur parler. Mais au final elles deviennent un produit qu’on vend », ajoute la militante.