Des centaines de milliers d’élèves et d’enseignants font grève ce mardi 1er juin contre la réouverture des écoles en Birmanie, pour protester contre la répression sanglante de la junte, au pouvoir depuis le putsch militaire du 1er février.
« Pas un seul de mes amis ne va en cours », relève à l’AFP un jeune Birman inscrit en anglais à Mawlamyine, ville du sud du pays théâtre d’une répression brutale des forces de sécurité en février. Comme lui, des centaines de milliers d’élèves et d’enseignants birmans ont boycotté ce mardi 1er juin la réouverture des écoles, défiant la junte.
Shwe Nadi a en effet refusé d’aller « enseigner de la propagande aux élèves ». L’institutrice a rejoint la vaste campagne de désobéissance civile contre le nouveau régime militaire, qui a pris le pouvoir par la force, mettant fin à dix ans d’expérience démocratique.
Comme elle, quelque 150 000 professeurs, soit près d’un tiers des effectifs, ont été suspendus par la junte. Certains ont été inculpés en vertu d’une loi qui interdit d’encourager la mutinerie.
Depuis le début de la pandémie, les Français ont épargné 140 milliards d’euros de plus que d’habitude. Un enjeu majeur pour le gouvernement qui compte sur un réinvestissement de ce tas d’or dans l’économie au cours des prochains mois.
142 milliards d’euros. C’est le surplus d’argent épargné par les Français depuis le début de la crise du Covid-19 par rapport aux années précédentes. La majeure partie de cette épargne a été stockée durant les mois de confinement, notamment en mars, avril et mai 2020 puis en novembre et décembre de la même année, d’après les conclusions de la Banque de France parues le 1er juin. L’institution précise que l’accumulation de cette épargne s’est « poursuivie au premier trimestre 2021 ».
Pourquoi les Français ont-ils tant épargné ?
Ce surplus de 142 milliards d’euros représente la quantité d’argent qui n’aurait probablement pas été épargnée sans la crise sanitaire.
Les dépôts sur les comptes à vue et sur les Livrets A ont bondi pendant la pandémie à des niveaux record notamment du fait de la fermeture des commerces non-essentiels durant de longs mois. Les Français ont aussi eu la volonté d’épargner pour se prémunir des risques économiques éventuels liés à l’incertitude du contexte.
En 2020, les Français ont épargné plus de 300 milliards d’euros sur l’année, soit une hausse de 20% par rapport à l’année précédente, d’après la Banque de France. En moyenne, les ménages ont épargné 21 % de leurs revenus disponibles. Un niveau comparable à celui de 1975, qui constituait le dernier record.
Le festival de films Plurielles se tiendra du 11 au 19 juin 2021, au cinéma le Majestic à Compiègne. Malgré les contraintes sanitaires, ses organisateurs ont tout mis en oeuvre pour maintenir cette quatrième édition, qui se déroulera en présence de grands noms du cinéma français, comme Emmanuelle Béart ou encore Aïssa Maïga.
« C’est un travail acharné, surtout là, à dix jours de l’événement. C’est le travail d’une année, il faut aller chercher les meilleurs films, trouver comment arranger la programmation… » Quentin Delcourt, réalisateur et co-créateur du Festival Plurielles, est sur le qui-vive. Pour la quatrième fois, le cinéma le Majestic, à Compiègne (Oise), accueille cet évènement unique dans la région. Son objectif : mettre en lumière les femmes et prôner des valeurs d’inclusion à travers le cinéma.
Ce projet est le fruit de la rencontre entre Quentin Delcourt et Laurence Meunier, PDG du cinéma compiégnois. « On s’est rencontrés en 2017 au festival de Cannes », se remémore le réalisateur. Dans son métier, ce dernier met un point d’honneur à valoriser les femmes – il est notamment à l’origine du documentaire Pygmalionnes, dans lequel il interroge onze femmes sur leur expérience au sein de l’industrie du cinéma.
Le Majestic, que Laurence Meunier dirige depuis 2002, organise régulièrement des débats en présence d’associations pour la défense des femmes. L’idée de créer un festival plaçant les actrices sur le devant de la scène est ainsi venue naturellement. Un an après leur rencontre, l’évènement est né. Et ce dernier ne cesse de prendre de l’ampleur au fil des années.
Une édition adaptée aux consignes sanitaires
La pandémie de Covid-19 n’avait pas non plus empêché l’édition 2020 de se tenir. Les organisateurs ont su s’adapter aux contraintes sanitaires et sont prêts à recevoir de nouveau le public. « La première difficulté, ce sont les jauges réduites, on ne peut pas dépasser 65% d’occupation. Il va falloir gérer les flux, et on ne peut pas avoir de grand cocktail d’ouverture et de clôture, souligne Quentin Delcourt. C’est un peu frustrant, mais en même temps ça aurait été pire de devoir annuler. »
Au programme de cette année, une sélection de films éclectique et internationale. Rouge de Farid Bentoumi, True Mothers de Naomi Kawase, ou encore Sœur, avec Isabelle Adjani et réalisé par Yamina Benguigui, font notamment partie de la compétition officielle. Pour la première fois, documentaires et courts-métrages seront aussi en compétition.
Un jury d’exception et plusieurs nouveautés
Le jury du festival Plurielles sera co-présidé par les actrices et réalisatrices Emmanuelle Béart et Aïssa Maïga. Parmi ses membres, on retrouvera Camélia Jordana, Sarah Stern et bien d’autres. De grands noms du cinéma français figurent également parmi les invités.
Autre nouveauté : la création du « jury Plurielles émergence ». « Il va récompenser le meilleur premier film français. Il sera présidé par Anne Parillaud et composé de sept membres », précise Quentin Delcourt.
L’évènement sera aussi ponctué de plusieurs rencontres littéraires : Enora Malagré sera notamment présente le 12 juin pour présenter et dédicacer son livre Un cri du ventre, dans lequel elle évoque son combat contre l’endométriose.
Les places pour le festival sont déjà disponibles et peuvent être réservées en ligne. Le tarif plein pour une séance est de 6 euros. Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site du festival Plurielles.
Des milliers de candidatures « en attente », des jeunes stressés, un manque de place dans les formations… Les résultats d’admissions aux 17 000 offres post-bac proposées sur la plateforme Parcoursup ont commencé à tomber jeudi 27 mai 2021. Le marathon se poursuit jusqu’au 16 juillet.
Sur Admission Post-Bac (APB), les choix étaient hiérarchisés. Les candidats classaient leurs vœux. Sur Parcoursup, succédant à son homologue en janvier 2018, ce n’est plus le cas. Cette décision, Camille Coti, maîtresse de conférences spécialisée en calcul à hautes performances, l’explique par « une volonté d’introduire plus d’interventions humaines dans les étapes de sélection des candidats ». Le but ? Un choix plus juste et moins automatisé pour un minimum de stress généré.
L’algorithme des mariages mixtes
« Un algorithme, c’est une suite d’instructions qu’un ordinateur va exécuter », explique Camille Coti. Celui de Parcoursup se base sur deux suites de calculs, appelé l’algorithme des mariages mixtes : l’algorithme global et les algorithmes locaux. Le premier vient faire l’appareillement entre les seconds. C’est dans ces algorithmes locaux que peut intervenir le facteur humain.
Chaque formation définit des coefficients en fonction de l’importance de certains critères. Olivier Ertzscheid est professeur à l’institut universitaire de technologie (IUT) de la Roche sur Yon au département Information et communication. Pour soixante places, il a reçu près de 700 dossiers complets. Le premier critère, choisi par l’établissement, se base sur les moyennes générales obtenues en classe de première et de terminale. Le deuxième se concentre sur les appréciations des bulletins scolaires. Le troisième se focalise sur le CV, la lettre de motivation et la présentation d’un projet professionnel. Enfin, le dernier élément concerne un compte-rendu d’entretien avec un professionnel.
Les professeurs interviennent donc dans l’algorithme lorsqu’ils définissent le seuil des moyennes ainsi que sur l’appréciation des motivations du candidat. L’enseignant déplore la non-intégration de la hiérarchisation des vœux : « Cet algorithme, si on le déploie sans prendre en compte la hiérarchisation, complexifie l’attribution des vœux et le processus de sélection. C’est paradoxal pour un algorithme. »
Une plateforme faisant débat
Les avis sur le sujet divergent. Olivier Ertzscheid juge l’interface « catastrophique ». Un enseignant en techniques de commercialisation dans un IUT breton, préférant rester anonyme, se dit satisfait de l’algorithme de Parcoursup puisqu’« il est possible pour les enseignants de le paramétrer comme ils le souhaitent ». Ce professeur est néanmoins conscient des progrès restant à faire, notamment concernant la réforme du baccalauréat et les moyennes des élèves selon leurs spécialités.
Pour Lou, lycéenne en terminale dans un lycée à Vannes (56) « les écoles regardent beaucoup le classement dans la classe. Mais tout dépend dans quelle classe tu tombes, avec quel niveau. Je trouve que ce n’est pas trop représentatif ». Elle attend toujours une réponse définitive après avoir candidaté à huit licences et IUT en Info Comm. Avec 15 de moyenne générale, elle se situe au milieu des autres élèves de sa classe. Un classement qui aurait pu être totalement différent parmi d’autres camarades.
Ma nièce, passionnée de médecine, vient à chaque vacances en garde avec moi.
Elle est humaine, empathique et à toutes les qualités pour être un bon médecin. 15,8 de moyenne.
1590eme s/ liste d’attente
Elle est effondrée
Une honte de tuer l’espoir de tous ces jeunes #ParcoursSup
— Sabrina AliBenali (@DrSabrinaaurora) May 30, 2021
« Les enseignants ont dû prendre sur leurs vacances pour faire le recrutement »
Parcoursup permet aux jeunes de choisir plusieurs vœux. Afin de maximiser leurs chances d’être reçus dans un établissement correspondant à la formation de leur choix, leurs professeurs les encouragent à postuler à un maximum de formations. Dans l’IUT de Bretagne, précédemment mentionné, près de 4 000 dossiers complets ont été reçus cette année contre près de 3 000 en 2020 pour 112 places.
Plus de candidatures signifie plus de travail. « Les enseignants ont dû prendre sur leurs vacances pour faire le recrutement », témoigne le professeur breton. Même s’il atteste que l’équipe pédagogique continue d’accorder autant d’importance à la présence humaine dans la sélection des dossiers, Olivier Ertzscheid est plus sceptique. « Les algorithmes locaux sont totalement opaques. Certaines filières comme Polytechnique ne regardent même plus les CV et les lettres de motivation car ils ont trop de demandes. Ils regardent juste les moyennes statistiques. Je suis remonté contre ce système politique de l’Etat qui est d’atomiser le processus de recrutement. Les recruteurs les plus motivés sont en train de se demander si faire un pré-tri par moyenne et basta, ne serait pas la meilleure solution… »
Il ajoute que l’intérêt du recrutement sans algorithme, « c’est qu’on avait du temps sur chaque dossier et que dans ce système sélectif, chacun avait les mêmes chances au départ ».
Une dimension politique
L’enjeu de la réussite de la plateforme est crucial. Il s’agit de l’orientation de 931 000 candidats qui est en jeu. « L’algorithme de Parcoursup est très important car il est déterminant dans la vie de beaucoup de gens. Il ne faut pas qu’il y ait de bugs. Il existe des filières sous tension, mais le problème n’est pas qu’algorithmique, il est aussi politique. On se focalise trop sur Parcoursup, mais ce n’est pas le seul coupable », avance Camille Coti. « Le gouvernement pourrait se servir des milliers de données récoltés sur cette classe d’âge de la population pour ajuster les formations. Il n’en fait rien », complète Olivier Ertzscheid.
Lou, pour sa part reste confiante. « J’arrive à relativiser. Si je ne trouve rien, je sais que je me débrouillerai. Je ferai un service civique ou je partirai voyager. Une chose est sûre, je ne veux pas ne rien faire», lance-t-elle avec conviction.