Le groupe EDF a revu à la hausse la facture de son réacteur nucléaire de troisième génération dans un communiqué publié ce mercredi, avec un coût qui atteindrait 12,4 milliards d’euros au total.
Le site de Flamanville plonge une nouvelle fois EDF dans la tourmente. Alors que le réacteur nucléaire avait déjà connu des surcoûts par le passé, le groupe a annoncé ce mercredi 9 octobre une facture supplémentaire de 1,5 milliard d’euros, ce qui portera le coût total du site à 12,4 milliards d’euros pour une mise en service repoussée à 2023.
Le chantier avait débuté en 2007 et devait initialement prendre fin en 2012. Mais il a accumulé les retards et les surcoûts au cours des dernières années, voyant sa facture initiale de 3,3 milliards d’euros être multipliée par quatre. L’origine de ce nouveau retard était elle connue depuis plus d’un an : des défauts sur une soixantaine de soudures avaient été repérés par l’électricien en avril 2018. Huit d’entre elles étaient situées à des emplacements dangereux, car elles traversaient notamment la double enceinte en béton du réacteur.
Un désaccord avec l’Autorité de sûreté nucléaire
Alertée par ces défauts, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait demandé en juin au groupe EDF de réparer les soudures non conformes. Pendant plusieurs mois, le groupe avait alors tenté de convaincre son interlocuteur qu’il n’était pas nécessaire de réaliser de telles réparations, dans l’objectif de conserver son calendrier de démarrage. Le président de l’ASN, Bernard Doroszczuk, avait lui déploré la réaction d’EDF, estimant que le groupe avait cherché à « se justifier techniquement (…) plutôt que de réaliser la réparation de ces équipements ».
Ces nouvelles difficultés interviennent au moment où d’autres surcoûts ont été annoncés pour deux réacteurs EPR sur le site de Hinkley Point C au Royaume-Uni. Jusqu’à maintenant, seules deux centrales de ce type ont été mises en service à Taïshan, en Chine.
Celsalab avec AFP