Le gouvernement a présenté ce mercredi 10 octobre les grandes lignes de la prochaine réforme des retraite. Elle reprend les promesses de campagne d’Emmanuel Macron.
Ce matin, avec les partenaires sociaux pour faire un bilan et un point d’étape sur les premiers travaux concernant le futur système universel de #retraite. pic.twitter.com/C0xc6PSVVs
— Jean-Paul Delevoye (@delevoye) 10 octobre 2018
Un système universel et à points, sans toucher à la pénibilité ou à l’âge de départ à la retraite. Ce sont les principales propositions pour la future réforme des retraites, que le Haut commissaire Jean-Paul Delevoye a présenté ce mercredi 10 octobre aux syndicats, après des mois de concertations.
- Un régime universel
Fini les 42 régimes de retraite différents. Aujourd’hui, les règles de calcul des cotisations et des pensions varient d’un régime à l’autre. Demain, ces règles de base seront les mêmes pour tous, salariés du privé comme fonctionnaires par exemple. « Un euro cotisé vaudra les mêmes droits pour tous les Français », résume le Haut commissaire à la réforme des retraites.
Nous travaillons à un système universel de #retraite commun à tous les Français : public, par répartition, il couvrira tous les Français et remplacera l’ensemble des régimes obligatoires actuels. Les mêmes règles s’appliqueront à tous.
— Jean-Paul Delevoye (@delevoye) 10 octobre 2018
Une première nuance : la pénibilité sera prise en compte dans ce calcul. Quant aux travailleurs indépendants, ils « bénéficieront d’un régime de cotisations adapté afin de ne pas bouleverser les équilibres économiques de leur activité », a précisé Jean-Paul Delevoye lors de la rencontre de ce matin. Le régime ne sera donc pas si « universel ».
- Un euro cotisé donne les mêmes droits
Hormi ces deux exceptions, le futur calcul ne prendra plus en compte le statut du travailleur, mais aussi le moment où la cotisation a été versée. Aujourd’hui, le montant de la retraite se base sur les 25 meilleures années du travailleur. A l’avenir, il sera calculé sur l’ensemble de la carrière.
- Système de points
Une autre promesse de campagne d’Emmanuel Macron : les cotisations seront converties en points, « enregistrés sur un compte unique ». Le but : encourager la prise de risque des travailleurs indépendants ou de ceux qui voudraient changer de carrière. Le gouvernement espère aussi rendre le calcul plus clair pour le travailleur, notamment lorsqu’il a connu des arrêts comme le chômage, la maladie ou la maternité.
Changement aussi pour les mères : le système par points accordera une bonification « pour chaque enfant, dès le premier enfant » et non plus à partir du troisième.
- Age légal de départ
C’était, pour les syndicats, la ligne rouge à ne pas franchir : l’âge légal de départ à la retraite. Jean-Paul Delevoye a assuré qu’il « restera fixé à 62 ans ». Mais le Haut commissaire n’a pas encore décidé s’il y aura un « âge pivot » pour inciter les travailleurs à partir plus tard, sur le modèle des retraites complémentaires des salariés du privé qui subissent une décote s’ils partent avant 63 ans.
Ce point a suscité des réactions chez les syndicats. Le patron de la CGT, Philippe Martinez, a confié à l’AFP : « On va vous dire « vous pouvez partir à 62 ans » mais si vous n’avez pas les moyens de vivre, vous allez continuer à travailler pour avoir plus de points. La finalité, c’est que vous allez partir à 65, 67 ans ».
- Planchers et plafonds
La réforme préservera aussi une pension plancher pour les bas salaires. Côté plafond, la cotisation est fixée à 10 000 euros de revenus mensuels.
Une deuxième phase de concertations va suivre : le gouvernement et les syndicats débattront sur la durée de cotisation, les carrières longues, ou la transition vers le nouveau régime. La loi sera discutée au Parlement courant 2019, pour une mise en application en 2025.