Il poursuit ses victimes avec un tournevis : 3 mois ferme

 

Les juges de la 23e chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Paris jugeaient, ce mardi, des affaires en comparution immédiate. Entre port d’arme, vol aggravé et conduite sans permis, le box des prévenus affichait complet. Focus sur une affaire de violence en récidive sanctionnée par trois mois de prison ferme.

« J’avais les nerfs, alors j’ai sorti mon tournevis », ânonne Bernale F., 38 ans, pour justifier l’infraction qui lui est reprochée. Chemise à carreaux et longs cheveux bruns, il comparait ce mardi dans le box des prévenus pour des faits de violence en récidive. Le 8 octobre au matin, il aurait poursuivi avec un tournevis Mme F. et son fils. Prises de panique, les deux victimes se seraient réfugiées dans un restaurant. Le prévenu y aurait pénétré et bousculé Mme F., la blessant au tibia. Des témoins auraient alors rapidement immobilisé Bernale F., avant de contacter la police.

Face à un tel accès de violence, la juge reste coite. Bernale F. hoche la tête de droite à gauche. Il n’approuve pas cette version des faits. « Je me promenais rue Bichat lorsque deux hommes m’ont agressé, frappé. Ensuite, ils se sont enfuis et je suis parti à leur recherche. J’ai demandé de l’aide à deux passants qui n’ont pas voulu me répondre. Ca m’a énervé, alors je leur ai couru après, avec mon tournevis ». La présidente, impassible derrière ses petites lunettes rectangulaires, le coupe : « Doit-on en déduire que vous êtes prêt à menacer le premier venu ? ». Le prévenu bafouille, la juge ne lui laisse pas le temps de répondre : « Monsieur, vous avez quand même vu que ce n’étaient pas vos agresseurs ! ». Un maigre « oui », mal assuré, tient lieu de réponse.

« Il faut raison garder »

D’après les procès verbaux des témoins, il s’agirait d’une altercation sur fond de racisme. « Les serveurs du restaurants vous ont entendu proférer des insultes à l’encontre de vos deux victimes chinoises », lance la juge au prévenu. Un autre élément pèse contre lui : son taux d’alcoolémie, 0,78 grammes par litre de sang. Un an plus tôt, l’homme avait déjà été condamné pour des faits similaires, en état d’ivresse. « Cette fois-ci, le délit a eu lieu le matin. J’en conclus que vous n’avez pas entrepris de démarches pour vous sortir de cette addiction », l’accuse la procureure. Elle requiert quatre mois de prison ferme à son encontre : « Se faire justice soi-même est dangereux, surtout quand on commet une erreur judiciaire. Vos victimes ne vous avaient rien fait ».

La défense entre en scène. Son principal argument : la perte de discernement du prévenu. « Bernale F. n’a pas agi rationnellement après s’être fait agresser. Et sous l’effet de l’alcool, il n’a pas su se maîtriser ». L’avocat remet également en cause les déclarations des témoins. Il reste dubitatif sur la motivation raciste de son client. « Les victimes, elles, n’ont jamais fait état de propos racistes à leur égard », précise-t-il. La défense insiste sur le besoin de ne pas couper son client, alcoolique, de la société. « Il faut raison garder. M.Forrero a besoin de soins, non d’une peine de prison ». Malgré ce plaidoyer, le tribunal entre en voie de condamnation. Bernale F. écope de trois mois de prison ferme.

 

Ambre Lepoivre

Corée du Nord : nouveau missile en vue ?

La Corée du Nord célèbre aujourd’hui les 72 ans du Parti des travailleurs, le parti au pouvoir du dirigeant Kim-Jong Un. Selon des observateurs, le dictateur nord-coréen pourrait tirer parti de cette occasion pour lancer une énième provocation : un nouveau tir de missile à longue portée. C’est en tout cas ce qu’a affirmé un haut responsable américain à Washington, qui rappelle néanmoins que des prédictions similaires dans le passé se sont révélées inexactes.

Mais l’éventualité est renforcée par les déclarations de trois députés russes à l’agence de presse Ria. Ils ont visité le pays pendant cinq jours la semaine dernière et certifient que les Etats-Unis sont dans le viseur de Pyongyang. « Ils nous ont donné des calculs mathématiques qui prouvent, selon eux, que leurs missiles peuvent atteindre les côtes des Etats-Unis », affirme l’un d’eux. Un responsable du Korea Mission Center, créé cette année par la CIA à Washington pour faire face aux menaces posées par la Corée du Nord, a dit à ses équipes de se tenir prêtes.

 

Traduction : Le député russe Anton Morozov affirme que

« des missiles de longue portée plus puissants …

seront capables de frapper la côte ouest des Etats-Unis »

Douglas De Graaf

Première Gay Pride à Pristina, la capitale du Kosovo

Le drapeau arc-en-ciel représente la communauté LGBT partout dans le monde.
Le drapeau arc-en-ciel représente la communauté LGBT partout dans le monde.

Mardi 10 octobre est à marquer d’une pierre blanche pour les homosexuels du Kosovo. La toute première marche des fiertés, ou Gay Pride, a été célébrée ce mardi dans les rues de la capitale. Un événement particulièrement important dans un pays où une grande part de la population reste homophobe.

Environ 300 personnes étaient réunies ce mardi 10 octobre dans les rues de Pristina, la capitale du Kosovo. La parade, nommée « In The Name Of Love » (« Au Nom de l’amour », d’après la chanson U2) était riche en bannières, drapeaux arc-en-ciel, musiques et slogans, comme en témoignent certains tweets de journalistes.

D’autres marches de plus faible ampleur avaient été organisées au cours des trois dernières années, marquant l’affirmation de la communauté LGBT au sein du pays indépendant depuis 2008. Organisée par neuf ONG, cette marche est la première à se dérouler de façon aussi visible et officielle.

Le Président Hashim Thaçi a fait une apparition au départ de la marche. L’occasion de faire part du soutien de son gouvernement envers cette démarche et d’insister sur l’importance de l’égalité de toutes les communautés dans le pays. « Nous ne devons pas laisser quiconque au Kosovo subir la peur et la menace de la part de n’importe quelle personne ou de n’importe quel groupe » a-t-il déclaré.

Il a ensuite publié plusieurs images de la manifestation sur son compte Twitter. En revanche, l’absence du premier ministre a été soulignée.


Une large partie de la population, majoritairement musulmane et conservatrice, est toujours hostile à la communauté LGBT. Si la manifestation s’est déroulée sans incident, sur les réseaux sociaux, les propos haineux ont, eux, débordés de toute part.

Louise Boutard