Panorama de l’hémicycle. / Crédit : Wikimédia Commons
Mesure très controversée, la réforme de l’impôt de solidarité sur la fortune a été votée par l’Assemblée Nationale. Renommé impôt sur la fortune immobilière, il ne représente qu’un tiers de l’ISF original.
Les députés ont voté ce jeudi la transformation de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en impôt sur la seule fortune immobilière (IFI). Cette mesure, la plus controversée du projet de budget 2018, va amputer l’Etat de 3,2 milliards de revenus sur les 5 milliards que rapporte l’ISF.
L’ISF est aujourd’hui payé par 351 000 foyers dont le patrimoine atteint 1,3 millions d’euros. Avec l’arrivée de l’IFI, ces personnes ne devront plus payer d’impôt sur leur patrimoine mobilier et leurs placements (assurance-vie, actions, obligations…).
Le projet de loi doit désormais être validé par le Sénat avant d’être définitivement adopté par l’Assemblée.
Une opposition à droite comme à gauche
L’objectif de cette mesure est d’« orienter l’épargne des gros patrimoines vers le financement des entreprises », a expliqué le rapporteur général Joël Giraud, La République en Marche (LREM), pour défendre la transformation de l’ISF.
La mesure a été vivement critiquée des deux bords de l’échiquier politique.« Une faute historique », selon l’économiste Thomas Piketty. Pour le député communiste Fabien Roussel, c’est « un cadeau aux plus grosses fortunes de France ».
Même des députés du MoDem et de droite se sont opposés à la création de l’IFI. Ils ont plaidé pour une suppression totale de l’ISF, s’inquiétant de l’impact sur le marché immobilier.
Sans parvenir à éteindre la polémique, le groupe LREM a fait voter un amendement pour créer, dans les deux ans, une mission de suivi de la réforme pour évaluer « les effets de la mesure en terme d’investissement dans les entreprises et de répartition des richesses ».
Le feu d’artifice allumé à la centrale de Cattenom. / Crédit : Nicolas Chauveau / Greenpeace
Des militants de l’organisation écologiste se sont introduits, jeudi matin, sur le site d’une centrale en Moselle afin d’y lancer un feu d’artifice. L’opération visait à dénoncer la faible sécurité entourant les centrales nucléaires françaises.
Une quinzaine de militants de Greenpeace se sont introduits ce jeudi matin dans la centrale nucléaire de Cattenom en Moselle et y ont allumé un feu d’artifice à proximité des bâtiments. L’objectif revendiqué par l’organisation : «Dénoncer la fragilité et l’accessibilité de ces bâtiments pourtant chargés de radioactivité».
L’intrusion sur le site de Cattenom fait suite à la publication, mardi 10 octobre, d’un rapport alarmiste de Greenpeace sur la sécurité des centrales nucléaires françaises face aux actes de malveillance. Les résultats du rapport sont tellement alarmants que l’ONG a décidé de ne publier qu’une version allégée, pour ne pas donner de mauvaises idées à de potentiels terroristes.
Les auteurs du rapport se disent notamment inquiets concernant « les piscines d’entreposage des combustibles nucléaires usés. Alors qu’elles peuvent contenir le volume de matière radioactive le plus important au sein des centrales, ces piscines sont très mal protégées. » C’est donc la piscine de la centrale de Cattenom que les militants de Greenpeace ont choisis de cibler, pour alerter l’opinion publique quant à la faible protection dont elle dispose.
« Pas d’impact sur la sûreté des installations »
Deux heures après l’opération coup de poing, les militants ont été interpellés par les forces de police. Huit ont été arrêtés dans le calme. EDF, qui exploite la centrale, a réagi sur Twitter pour contredire Greenpeace, qui affirme avoir atteint la piscine de la centrale.
Militants Greenpeace sur site. Stoppés par les gendarmes.Pas d’accès à la zone nucléaire. Pas d’impact sur la sûreté des installations.
Georges Bos, directeur de cabinet du préfet de la Moselle, a confirmé la version d’EDF. Il a affirmé lors d’une interview avec Reuters que les militants de Greenpeace, placés en garde à vue, n‘avaient eu le temps de franchir qu‘une première enceinte et « n’ont approché aucune partie sensible du site ».
Jeudi matin, les employés de la centrale ne pouvaient pas entrer sur le site.
Quatre candidats ont finalement déposé leurs parrainages pour postuler à l’élection de la présidence des Républicains. Mais rien ne semble faire obstacle à la victoire de Laurent Wauquiez.
Laurent Wauquiez. AFP (c) Joel Saget
Il aura de la concurrence. Ce mercredi 10 octobre, Florence Portelli maire de Taverny (Val d’Oise), Maël de Calan (conseiller départemental du Finistère) et Daniel Fasquelle, député du Pas-de-Calais, sont venus comme Laurent Wauquiez, déposer leurs parrainages à la Haute Autorité du parti. Tous affirment avoir rassemblés les signatures de 2 347 adhérents et de 13 parlementaires nécessaires pour être candidats à la présidence. L’élection aura lieu les 10 et 17 décembre, lors du congrès des Républicains.
La présence de challengers va-t-il compliquer la tâche du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes? Rien n’est moins sûr. Laurent Wauquiez, ancien ministre de Nicolas Sarkozy bénéficie d’une plus grande notoriété que les autres candidats. « Il a aujourd’hui une assise. Il bénéficie du soutien du plus grand nombre de militants« , explique Jean-Daniel Lévy à CelsaLab, président du département politique et opinion de Harris Interactive. »Les électeurs de droite souhaitent voir à la tête du parti une forte personnalité et il incarne cela« , ajoute-t-il.
Une proximité avec les sympathisants de droite qu’il doit notamment à ses idées. Selon Thierry Mariani, soutien de Laurent Wauquiez, l’ambassadeur de la droite dure est proche « de ce que pensent le plus grand nombre d’adhérents Les Républicains (LR). Ils pensent que la droite n’a jamais été assez à droite. Étant le seul sur ce créneau-là, c’est lui qui a le plus de chance de gagner« , juge Thierry Mariani à CelsaLab.
Le seul à avoir l’envergure du chef
Contrairement aux autres candidats, Laurent Wauquiez bénéficie également du soutien de nombreux poids lourds des Républicains. Parmi lesquels Rachida Dati, ancienne ministre de la Justice, Eric Woerth, qui a été ministre de l’Economie, Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et Virginie Calmels, adjointe à la mairie de Bordeaux auprès d’Alain Juppé. « Cela renforce l’idée que c’est gagné d’avance« , estime Jean-Daniel Lévy.
En l’absence de concurrents ou encore d’une participation suffisante au scrutin, l’élection de Laurent Wauquiez pourrait sembler illégitime. Afin de crédibiliser cette élection, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes appelait fin septembre les adhérents et les parlementaires à parrainer d’autres candidats. « On a besoin qu’il y ait plusieurs candidats« , déclarait-il dans son discours lors de la fête de la Violette. Au public, à l’intérieur duquel se trouvait Daniel Fasquelle, il a ajouté : « Daniel mène une campagne respectueuse […] alors n’ayez pas de soucis, vous pouvez aussi parrainer Daniel et vous pouvez aussi me parrainer« .
L’honneur est sauf car Laurent Wauquiez n’est pas seul. Et pour Thierry Mariani, il n’est pas question de faire un procès en illégitimité car les personnes susceptibles de battre l’ancien ministre comme « les Valérie Pécresse, Xavier Bertrand n’ont pas voulu participer. Quand vous refusez de rentrer sur le terrain pour jouer un match vous ne pouvez pas dire que le match n’est pas bon« , martèle-t-il.
Un passage obligé pour Laurent Wauquiez
Cette élection serait donc jouée d’avance. Mais elle reste indispensable aux yeux des observateurs. « Laurent Wauquiez ne pouvait pas faire autrement« , juge Jean-Daniel Lévy. « Cela permet d’institutionnaliser un candidat, de choisir un chef« . Aux yeux de Thierry Mariani, le scrutin sera également le moyen de clarifier la ligne du parti : « Maël de Calan représente la ligne Juppé, à l’issue du vote on verra à mon avis qu’il ne pèse pas lourd au sein des Républicains« .
En début de semaine, Emmanuel Macron s’est engagé à accueillir 10.000 réfugiés de plus d’ici 2019. Mais aussi, il souhaite rapprocher l’organisation de l’asile en France à celle de l’Allemagne. Une politique d’asile outre-rhin qui justement, change radicalement.
Emmanuel Macron, Ministre de l’économie, au forum économique de Davos. January 22, 2016. Michele Limina
La décision est tombée, lundi 9 octobre: la Chancelière allemande, Angela Merkel, a finalement accepté de limiter à 200.000, par an, le nombre de demandeurs d’asile. Un engagement pris à la suite d’une réélection tendue, le 23 septembre, où son parti enregistre l’un de ses pires résultats (32,9%). Et surtout, c’est le résultat de la politique d’accueil des réfugiés menée jusqu’en 2015. Très généreuse par rapport au reste de l’Europe, elle conduit à l’accueil de plus d’un million de réfugiés en Allemagne. Une arrivée importante qui déclenche de fortes réactions de peur, ainsi que le rejet des réfugiés chez une partie de la population allemande.
Les modalités de ce rapprochement avec la politique d’asile de l’Allemagne demeurent floues
Une volonté de rapprochement des politiques d’asile qui interroge. D’une part, parce que les moyens engagés par l’Allemagne sont plus importants qu’en France. En 2016, le gouvernement allemand alloue 20 millions d’euros pour héberger et former les nouveaux arrivants (soit 4,2% de hausse des dépenses publiques). Sur la même année en France, le montant s’établit à 6 millions d’euros. D’autre part, parce que l’État fédéral a organisé l’accueil des réfugiés en accord avec les Länder. Une répartition qui fait que les États les moins peuplés, ou avec les populations les plus pauvres, reçoivent moins de demandeurs d’asile que les plus riches.
En 2016, le gouvernement allemand qualifie certains États comme « sûrs », à l’exemple du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie, afin de faciliter l’expulsion des ressortissants de leurs territoires. Une modalité d’accueil dont semble vouloir s’inspirer la France. Peut-être que ce rapprochement des politiques d’asile va en réalité se faire sur une requalification des pays dits « sûrs ». D’ailleurs, le projet de loi de Gérard Collomb, évoqué le 7 octobre, ouvre une brèche dans le droit d’asile français. Il prévoit notamment qu’un demandeur d’asile pourra être renvoyé légalement vers un « pays tiers sûr » sans que son dossier n’ait été étudié par la France. La France qui justement n’a pas encore dressé de liste de « pays sûrs ».