Une centaine de cinéastes français se sont mobilisés dans une tribune parue mardi contre le Front national dont l’arrivée au pouvoir serait, pour eux, « une épouvante et une désolation » avec « la censure érigée comme principe » pour la culture.
La mobilisation du monde de la culture a été tardive. Parmi les signataires de cette tribune parue sur le site du Huffington Post, figurent des grands noms du cinéma français comme Costa-Gavras, Bertrand Tavernier,Agnès Varda, Cédric Klapisch, Jacques Audiard ou encore Pascale Ferran. « L’arrivée du Front national au pouvoir serait une épouvante et une désolation », écrivent-ils, dénonçant aussi la politique culturelle de l’extrême droite qui cherche « à faire interdire la diffusion de certaines oeuvres ».
« C’est aussi cela le Front national: la censure érigée comme principe, la mise sous tutelle de la presse, la disparition de certains livres dans les bibliothèques, de certaines oeuvres d’art dans les expositions, de pièces de théâtre ou de films dans les salles », dénoncent les signataires.
Leurs craintes portent également sur les risques de stigmatisation et de violence que pourrait engendrer une victoire de Marine Le Pen (FN) à la présidentielle. Selon les signataires, l’arrivée de Marine le Pen au pouvoir « libérerait le nuage d’énergies toxiques qui plane déjà au-dessus de nos têtes. Et la haine d’une fraction (ou d’une faction) de ses électeurs envers les étrangers, les homosexuels, les juifs, les arabes, les noirs ». (…) « Le risque est grand que la violence verbale, déjà à l’oeuvre sur les réseaux sociaux de la part de la fachosphère, se transforme en actes envers tout ou partie de ceux-là », pointent-ils.
Mardi soir, un millier de représentants du monde de la culture, dont le pianiste Alexandre Tharaud et l’humoriste Christophe Alévêque, ont participé en présence de la ministre Audrey Azoulay à un rassemblement contre le FN à Paris, à l’appel d’une soixantaine d’organisations notamment syndicales.
Gaël Flaugère (avec AFP)