Reinhold Hanning: un des derniers procès nazis? Rétrospective

Ce jeudi 11 février s’est ouvert en Allemagne le procès de Reinhold Hanning, 93 ans, ancien gardien à Auschwitz. C’est le premier d’une série de quatre procès d’anciens gardes du camp. Et ce pourrait bien être les derniers procès de l’Holocauste. Le Celsalab vous fait une rétrospective de la chasse aux nazis.

Sur les 6 500 SS du camp qui ont survécu à la guerre, moins de 50 ont été condamnés.  Des procédures judiciaires sont parfois abandonnées, en raison du décès des suspects, ou en raison de maladie. Car tous les prévenus ont aujourd’hui plus de 90 ans, ce qui rend la tâche difficile. Qui sont les nazis les plus recherchés? Sont-ils condamnés, décédés, en procédure d’extradition? Le Celsalab vous fait le petit bilan de dix procès.

Ouverture du procès Reinhold Hanning, ancien gardien d'Auschwitz/ AFP / POOL / PATRIK STOLLARZ
Ouverture du procès Reinhold Hanning, ancien gardien d’Auschwitz/ AFP / POOL / PATRIK STOLLARZ
  • Les condamnés: une peine symbolique ?

Certaines personnalités ont été condamnées tardivement, comme Oskar Groning, 94 ans, condamné à 4 ans de prison en avril dernier. Mais vu son âge, les risques de finir en prison sont minces. Tout comme Reinhold Hanning, ex-gardien d’Auschwitz dont le procès démarre, la sentence est ici symbolique. De plus, la justice allemande s’attaque aujourd’hui aux gardiens, aux comptables, aux personnalités qui faisaient partie du système, mais qui n’ont à priori pas participé aux crimes contre l’humanité. Et puis il y a ceux qui échappent à leur peine, comme Algimantas Dailide, 94 ans, qui a été condamné mais qui n’a pas purgé sa peine, notamment à cause de son grand âge. D’autres, comme John Demjanjuk, meurent avant même de voir leur peine s’appliquer.

  • Oskar Groning, 94 ans, condamné à 4 ans de prison

    Surnommé « le comptable d’Auschwitz, Oskar Groning a été condamné à 4 ans de prison pour complicité dans la mort de 300 000 personnes. Lors de son procès en avril 2015, il a demandé "pardon" et a affirmé "être coupable moralement".

    Oskar Groning, 94 ans, condamné à 4 ans de prisonSurnommé « le comptable d’Auschwitz, Oskar Groning a été condamné à 4 ans de prison pour complicité dans la mort de 300 000 personnes. Lors de son procès en avril 2015, il a demandé
  • Algimantas Dailide, 94 ans, condamné sans purger sa peine

    Adjoint au chef de la police de Vilnius durant l'occupation nazie, il a participé à des rafles de Juifs qui ont ensuite été exécutés par des nazis et leurs collaborateurs lituaniens. Extradé par les Américains vers l'Allemagne en 2003, il a été reconnu coupable par un tribunal lituanien en 2006 mais il n'a pas purgé sa peine.

    Algimantas Dailide, 94 ans, condamné sans purger sa peineAdjoint au chef de la police de Vilnius durant l'occupation nazie, il a participé à des rafles de Juifs qui ont ensuite été exécutés par des nazis et leurs collaborateurs lituaniens. Extradé par les Américains vers l'Allemagne en 2003, il a été reconnu coupable par un tribunal lituanien en 2006 mais il n'a pas purgé sa peine.
  • John Demjanjuk meurt avant de purger sa peine

    Ex-gardien de Sobibor, il a été condamné à 5 ans de prison pour complicité de crime contre l'humanité en 2011. Il est mort en 2012 à l’âge de 91 ans en Bavière (Allemagne). Emigré aux Etats-Unis après la guerre, il avait été extradé en Allemagne en 2009.

    John Demjanjuk meurt avant de purger sa peineEx-gardien de Sobibor,  il a été condamné à 5 ans de prison pour complicité de crime contre l'humanité en 2011. Il est mort en 2012 à l’âge de 91 ans en Bavière (Allemagne). Emigré aux Etats-Unis après la guerre, il avait été extradé en Allemagne en 2009.
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  • Procès suspendu pour folie

Gerhard Sommer, 94  ans n’a pas pu participer à son procès pour cause de démence. Tout comme Hans Lipschis, un ex-gardien d’Auschwitz âgé de 96 ans accusé de complicité de meurtres.

  • Gerhard Sommer, 94 ans, échappe au procès

    Cet ancien SS a été condamné en juin 2005 à la prison à perpétuité par le tribunal militaire de La Spezia. Il a été déclaré coupable dans le massacre de 560 civils italiens, commis le 12 août 1944. En mai 2015, il a été déclaré inapte à être jugé par le parquet allemand, pour cause de démence.

    Gerhard Sommer, 94 ans, échappe au procèsCet ancien SS a été condamné en juin 2005 à la prison à perpétuité par le tribunal militaire de La Spezia. Il a été déclaré coupable dans le massacre de 560 civils italiens, commis le 12 août 1944. En mai 2015, il a été déclaré inapte à être jugé par le parquet allemand, pour cause de démence.
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    •  Procès stoppé net

    Ladislaus Csizsik-Csatary  n’a même pas eu le temps d’être jugé, il est mort juste avant.

    • Ladislaus Csizsik-Csatary meurt avant d’être jugé

      Responsable du ghetto des Juifs «privilégiés» à Kosice, il avait été condamné à mort par coutumace en 1948 en Tchécoslovaquie pour crimes de guerre. Il est notamment accusé d'avoir organisé la déportation vers Auschwitz de 15.700 Juifs au printemps 1944. Retrouvé en 2012 à Budapest, il n’a pas eu le temps d’être jugé, il est mort en 2013, à 98 ans.

      Ladislaus Csizsik-Csatary meurt avant d’être jugéResponsable du ghetto des Juifs «privilégiés» à Kosice, il avait été condamné à mort par coutumace en 1948 en Tchécoslovaquie pour crimes de guerre. Il est notamment accusé d'avoir organisé la déportation vers Auschwitz de 15.700 Juifs au printemps 1944. Retrouvé en 2012 à Budapest, il n’a pas eu le temps d’être jugé, il est mort en 2013, à 98 ans.
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      • Les non-extradés

      Nombreux sont les criminels de guerre nazis qui sont réfugiés à l’étranger. La complexité de la procédure de l’extradition bloque souvent les procès. Karoly Zentai, le « Traqueur » de Juifs est en Australie, Helmut Oberlander, ukrainien d’origine allemande a obtenu la nationalité canadienne, l’Allemagne a refusé l’extradition de Johann Robert Riss vers l’Italie, tout comme Alfred Stark.

      D’autres sont également décédés avant d’avoir été extradés, comme Vladimir Katriuk, réfugié au Canada, Ivan Kalymon naturalisé aux Etats-Unis, ou encore Mikhail Gorshkow en Estonie. Dans ce cas, les poursuites s’arrêtent.

      • Johann Robert Riss, 92 ans, a échappé à l’extradition vers l’Italie

        En mai 2011, il avait été condamné par la court militaire de Rome pour participation au meurtre de 184 civils en Italie, près du marais de Fucecchio. Il était sergent au moment des faits. Mais l’Allemagne a refusé de l’extrader.

        Johann Robert Riss, 92 ans, a échappé à l’extradition vers l’ItalieEn mai 2011, il avait été condamné par la court militaire de Rome pour participation au meurtre de 184 civils en Italie, près du marais de Fucecchio. Il était sergent au moment des faits. Mais l’Allemagne a refusé de l’extrader.
      • Karoly Zentai, 94 ans, reste réfugié en Australie

        “Traqueur” de Juifs, cet officier hongrois a battu à mort un jeune homme dans un train parce qu'il ne portait pas l'étoile jaune. Il s’est éfugié à Perth, en Australie depuis une soixantaine d’années. En 2005 la Hongrie avait demandé son extradition, jusqu'à présent sans succès. Selon ses avocats, son état de santé ne lui permet pas d'affronter un procès.

        Karoly Zentai, 94 ans, reste réfugié en Australie “Traqueur” de Juifs, cet officier hongrois a battu à mort un jeune homme dans un train parce qu'il ne portait pas l'étoile jaune. Il s’est éfugié à Perth, en Australie depuis une soixantaine d’années. En 2005 la Hongrie avait demandé son extradition, jusqu'à présent sans succès. Selon ses avocats, son état de santé ne lui permet pas d'affronter un procès.
      • Vladimir Katriuk, 93 ans, décédé avant d’être extradé

        Membre d'un bataillon ukrainien, il est accusé d'avoir participé à des atrocités commises contre des civils en Biélorussie entre 1942 et 1944. Après la guerre, il a émigré au Canada. Il a perdu puis regagné sa nationalité canadienne, ce qui lui a permit de rester dans ce pays. Il est mort en mai 2015, ce qui clôt la procédure.

        Vladimir Katriuk, 93 ans, décédé avant d’être extradé Membre d'un bataillon ukrainien, il est accusé d'avoir participé à des atrocités commises contre des civils en Biélorussie entre 1942 et 1944. Après la guerre, il a émigré au Canada. Il a perdu puis regagné sa nationalité canadienne, ce qui lui a permit de rester dans ce pays. Il est mort en mai 2015, ce qui clôt la procédure.
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      • Les morts présumés

      Enfin, il y a les célèbres nazis, les plus recherchés, comme Aloïs Brunner ou Aribert Heim. Tous deux sont censés être morts, mais des doutes subsistent.

      • Aloïs Brunner, le plus célèbre des fugitifs

        Cet ancien capitaine SS s’est réfugié en Syrie après la guerre. Il est considéré comme un responsable direct de la déportation de plus de 120 000 Juifs. Si son décès n'a jamais été officiellement confirmé, la plupart des spécialistes s'accordent pour dire que l'ex-chef de camp serait mort en 1996 et serait enterré à Damas.

        Aloïs Brunner, le plus célèbre des fugitifs Cet ancien capitaine SS s’est réfugié en Syrie après la guerre. Il est considéré comme un responsable direct de la déportation de plus de 120 000 Juifs.  Si son décès n'a jamais été officiellement confirmé, la plupart des spécialistes s'accordent pour dire que l'ex-chef de camp serait mort en 1996 et serait enterré à Damas.
      • Aribert Heim, “Docteur la mort”

        Surnommé «le boucher», ce SS autrichien, médecin-chef du camp de concentration de Mauthausen en 1941, a tué des centaines de déportés. Il pratiquait des expériences sadiques. Il s’est refugié en Égypte, où il se serait converti à l'islam et pris le nom de Tarek. Il serait mort d'un cancer au Caire en 1992 mais plusieurs éléments font douter de cette version.

        Aribert Heim, “Docteur la mort”Surnommé «le boucher», ce SS autrichien, médecin-chef du camp de concentration de Mauthausen en 1941, a tué des centaines de déportés. Il pratiquait des expériences sadiques. Il s’est refugié en Égypte, où il se serait converti à l'islam et pris le nom de Tarek. Il serait mort d'un cancer au Caire en 1992 mais plusieurs éléments font douter de cette version.
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      Cette liste n’est pas exhaustive, ils existent encore de nombreux criminels de guerre recherchés, mais leur âge grandissant devient un problème en ce qui concerne la suite des poursuites. Rappelons que six millions de personnes sont décédés durant l’Holocauste. Parmi les victimes, des juifs mais aussi des prisonniers politiques, des tziganes, des Polonais et des Russes ainsi que d’autres groupes ethniques, des homosexuels et des handicapés.

      Camille Roudet

      Cinéma : la crise des réfugiés au coeur de la Berlinale

      La 66ème édition de la Berlinale, le festival du cinéma allemand, commence ce jeudi 11 février à Berlin. Depuis sa création en 1951, il a fait des grandes problématiques contemporaines sa marque de fabrique. Cette année, plusieurs films et de nombreuses initiatives se focalisent sur les vagues migratoires.

      Dieter Kosslick, président du festival, le 2 février 2016. / AFP / ODD ANDERSEN
      Dieter Kosslick, président du festival, le 2 février 2016. / AFP / ODD ANDERSEN

      C’est un jeu de mots bien trouvé. « Recht auf Glück », littéralement « droit au bonheur » ou « droit à la chance » – chance et bonheur se disent de la même façon en allemand – est le thème de la 66ème édition de la Berlinale qui commence ce jeudi 11 février à Berlin. « Nous croyons que c’est l’un des souhaits les plus importants de l’homme. Le droit au bonheur, c’est le droit à une patrie, à l’amour, à l’autodétermination, au travail, à la vie et à la survie », a indiqué mardi 9 février le président du festival Dieter Kosslick en guise de présentation.

      Montrer les difficultés du monde

      En choisissant de faire la part belle à la crise des réfugiés, la Berlinale reste fidèle à sa réputation, celle d’un festival en lien avec l’actualité. « La Berlinale a été fondée en 1951, soit six ans après la fin du nazisme. C’était une époque où l’Allemagne était en ruine et où des milliers d’Allemands avaient fui le pays. La tolérance et la proximité avec le réel sont depuis le début des thèmes fondamentaux de ce festival », explique au CelsaLab, Katharina Neumann, responsable de la Berlinale en charge de la programmation sur le thème des réfugiés.

      Et pour cause : plus d’une douzaine de films en lice se penchent sur l’immigration, la guerre ou l’oppression. Le documentaire Fuocoammare du réalisateur Gianfranco Rossi, qui a passé sept mois à Lampedusa, se plonge dans l’enfer des migrants de l’île italienne. Autre exemple : le long métrage tunisien Inhebbek Hedi, produit par les frères Dardenne, met en scène un homme contraint au départ suite à un mariage arrangé avec une femme qu’il n’a pas choisie. « Le rôle du cinéma et en particulier de la Berlinale, c’est de montrer les difficultés du monde et d’apporter des perspectives », explique Katharina Neumann.

      Des initiatives pour les réfugiés

      En coulisse aussi, le festival met à l’honneur les réfugiés. Le Forum de la Berlinale propose une table ronde et une sélection de documentaires sur le sujet. Par ailleurs, diverses organisations associées au festival viennent en aide aux réfugiés. « Pour la première fois, dans une perspective d’intégration, dix-huit réfugiés travaillent ici comme bénévoles. Ils sont aussi invités à des projections, grâce à un système de parrainage, et des dons sont récoltés pour les victimes de la torture », indique Katharina Neumann. Une buvette tenue par des réfugiés proposera également des menus du Moyen-Orient.

      Au total, plus de 400 films de 77 pays seront projetés pendant 10 jours. Dix-sept films sont en compétition pour l’ours d’or 2016. La remise des prix, prévue pour 14 catégories, aura lieu le 21 février.

      Léo Pierrard

      Ayrault, Cosse, Placé… La liste du nouveau gouvernement Valls

      La composition du nouveau gouvernement a été annoncée par l’Élysée. Il comporte 38 ministres et secrétaires d’État, 19 hommes et 19 femmes. Parmi lesquels, beaucoup de petits nouveaux mais aussi quelques revenants.

      (COMBO) This combination of pictures created on February 11, 2016 shows former French Prime minister Jean-Marc Ayrault (L) on April 1, 2014 in Paris and French Foreign Affairs minister Laurent Fabius taken on January 11, 2016 in Paris. French President Francois Hollande has chosen former prime minister Jean-Marc Ayrault to take over as foreign minister replacing Laurent Fabius, several sources said on February 11, 2016. / AFP / KENZO TRIBOUILLARD AND PATRICK KOVARIK
      Jean-Marc Ayrault et Laurent Fabius / AFP / KENZO TRIBOUILLARD AND PATRICK KOVARIK

       

      On l’attendait, le voilà. Le nouveau gouvernement Valls a été dévoilé cet après-midi par l’Élysée. Au total, dix ministres ou secrétaires d’État rejoignent les rangs du gouvernement, quatre autres s’en vont. Le point.

      Les entrants

      Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères
      Jean-Michel Baylet (PRG), ministre de l’aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités territoriales
      Emmanuelle Cosse (EELV), ministre du Logement et de l’habitat durable
      Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la communication
      – Barbara Pompili (ex-EELV), secrétaire d’État chargée des Relations internationales sur le climat (Élysée)
      – Juliette Méadel, porte-parole du PS, nommée secrétaire d’État chargée de l’Aide aux victimes
      – Jean-Vincent Placé nommé secrétaire d’État chargé de la Réforme de l’État
      – Ericka Bareigts, députée de la Réunion, nommée secrétaire d’État chargée de l’Égalité réelle
      Estelle Grelier, député de la Seine-Maritime, nommée secrétaire d’État chargée des Collectivités territoriales
      Hélène Geoffroy, députée PS, nommée secrétaire d’État chargée de la Ville

       

      Les sortants

      Laurent Fabius quitte le ministère des Affaires étrangères et rejoint le Conseil constitutionnel et est remplacé par Jean-Marc Ayrault
      Sylvia Pinel quitte le ministère du Logement et est remplacée par Emmanuelle Cosse
      Marylise Lebranchu, quitte le ministère de la Décentralisation et de la Fonction publique
      Fleur Pellerin, quitte le ministère de la Culture et est remplacée par Audrey Azoulay

       

       

      Uber est (encore) dans le viseur de la justice française

      Le géant des VTC est accusé de pratique commerciale trompeuse, conservation illégale de données informatiques et complicité d’exercice illégal de la profession de taxi. 

      Thibaud Simphal, directeur général de Uber France et Pierre-Dimitri Gore-Coty, directeur général de Uber de l’Europe de l’Ouest, sont à nouveau convoqués devant la justice. Ce jeudi 11 et vendredi 12 février marquent le début de la première phase pour régler l’affaire Uberpop – service qui mettait en relation des clients avec des chauffeurs amateurs au volant de leur propre véhicule. Au Tribunal Correctionnel de Paris, ils sont accusés de pratique commerciale trompeuse, conservation illégale de données informatiques et complicité d’exercice illégal de la profession de taxi. Pour ces deux dernières infractions, la peine maximale est de cinq ans de prison et 300.000 euros pour les deux dirigeants, et 1,5 million d’euros d’amende pour la société. Une des parties civiles au procès, l’Union nationale des taxis (UNT), demande plus de 30 millions d’euros de dommages et intérêts supplémentaires.

      Heetch est aussi ciblée

      Le procès contre Uber pourrait aussi inspirer d’autres batailles contre la concurrence. La start-up française Heetch met en relation des chauffeurs amateurs et des particuliers dans la région parisienne, uniquement entre 20h et 6h. Contrairement à Uber, les clients ne paient que les frais de service. Ses dirigeants, Teddy Pelerin et Mathieu Jacob, ont déjà été mis en garde à vue le 19 janvier et sont convoqués le 22 juin devant les juges. Ainsi, comme UberPop, Heetch se présente comme une application de covoiturage, et suscite la colère des taxis comme des VTC.

      Des convocations régulières devant la justice

      Pour rappel, le 7 décembre, la Cour d’appel de Paris a condamné la filiale française d’Uber à payer 150.000 euros d’amende pour pratique commercial trompeuse, car le service UberPop se présentait comme du covoiturage. La peine a été aggravée puisque Uber France avait été déjà condamnée en première instance le 16 octobre 2014 à 100.000 euros d’amende.

      Ce procès se déroule en même temps que les mobilisations de chauffeurs de VTC contre les mesures accordées par le gouvernement aux taxis. Ces derniers ont eux-mêmes manifesté contre Uber, qu’ils accusent de concurrence déloyale.

       

      Fernanda Guimaraes