C’est la deuxième étape des primaires aux États-Unis, et pas des moindres. Les élections au New Hampshire doivent permettre de savoir quels candidats représenteront les partis démocrate et républicain lors des élections présidentielles de novembre prochain. Les enjeux sont particulièrement importants dans la bataille démocrate que se livrent Hillary Clinton et Bernie Sanders, dont les idées proches du socialisme rassemblent de plus en plus.
Il faut surveiller de près les résultats dans l’ “État du granit”. Il est celui qui détermine souvent une tendance pour le reste de la campagne. Après la fragile victoire d’Hillary Clinton dans l’Iowa le 1er février, toutes les cartes peuvent être rebattues.
Côté démocrate, les intentions de vote semblent donner Sanders vainqueur, avec environ 12,8 points d’avance sur Hillary Clinton. Le sénateur de l’Etat voisin du Vermont peut compter sur une solide popularité dans l’est du pays et sur des sondages favorables depuis janvier. Mais l’ancienne sénatrice de New York sait qu’elle peut convaincre le vivier des électeurs indépendants, qui représentent environ 40% du corps électoral dans le New Hampshire.
La démocrate mise aussi sur la grande proportion de femmes qui lui sont favorables. Avec un soutien de poids : Madeleine Albright, ex-secrétaire d’État de 1997 à 2001, venue prêter main forte lors d’un meeting samedi. Ce “parrainage” adresse un message clair : il est temps d’avoir une femme présidente des Etats-Unis.
Mais s’il répond aux attentes d’une part des électrices, l’argument ne garantit pas le succès contre la déferlante Sanders. Le pays reste globalement peu ouvert aux femmes politiques : seuls 12% de femmes occupent un poste de gouverneur, 18% un poste de maire. Des difficultés qu’elles rencontrent aussi dans le monde de l’entreprise. Pour espérer l’emporter ce soir, Hillary Clinton devra faire mentir les statistiques, car jamais un candidat n’a remporté l’Iowa et le New Hampshire. Au risque de perdre sa dynamique pour de bon.
Louis Mondot