Au studio Elephant Paname, à deux pas de l’Opéra de Paris, Octavie Escure donne un cours de fitness aux frontières de la danse classique.
Tous les lundis midi, Grâce enfile sa tenue de sport le temps d’une pause déjeuner. En legging, T-shirt et demi-pointes de danse classique, la jeune femme de 23 ans a opté pour un cours de Fit’ballet à Elephant Paname, à deux pas de l’Opéra de paris. Son objectif : renouer avec la danse classique et se remettre au sport. « J’ai fait beaucoup de danse quand j’étais plus jeune. Mais j’ai totalement arrêté le sport en commençant mes études. Le fit’ ballet était une manière de reprendre en alliant danse et musculation. » explique t-elle.
Celle qui la guide, c’est Octavie Escure. Formée à la danse classique à l’école de sa mère à Perpignan, cette grande blonde au corps élastique a fait carrière au jeune ballet de Genève puis à San Francisco. Aujourd’hui, elle travaille avec Pete Doherty, le chanteur du groupe les BabyShambles quand elle ne prépare pas de nouveaux enchaînements de fit’ballet. L’idée de cette nouvelle discipline lui est venue de ses amies. « Elles me disaient toujours qu’elles avaient envie de prendre un cours avec moi. Malheureusement, c’était impossible parce que nous n’avions pas le même niveau. C’est comme cela que j’en suis venue à créer mon propre cours ! » Quand elle a débuté, il y a deux ans, à l’ouverture de centre Elephant Paname, elles étaient un petit groupe de cinq à se déchaîner sous les conseils d’Octavie. « Maintenant j’ai en moyenne trente élèves à mes cours du soir ! » s’exclame la danseuse.
30 minutes de cardio, 30 minutes d’assouplissements
Pendant une heure, les exercices s’enchaîne sur un fond de musique pop. Les trente premières minutes sont consacrées à de la cardio. Octavie Escure, devant, montre l’exemple et s’arrête quelques minutes pour corriger les positions de chacun. Les mouvements ressemblent à certains pas de danse classique, Octavie Escure ne le cache pas et utilise le même vocabulaire un peu barbare. Dans un rythme effréné, les élèves font des pliés dans les cinq positions, des « grands battements » avec les jambes tendues ou en « attitude », ou encore petits sauts en « changements de pied ». Et il ne faut pas longtemps pour que tout le monde ait les joues rouges et soit à bout de souffle. Tout le monde, sauf la professeure pour qui tout semble d’une simplicité enfantine.
La deuxième partie du cours, lui, se passe au sol. C’est le moment de s’assouplir. « Beaucoup viennent vraiment pour cela. D’ailleurs on me demande souvent combien de temps il faut pour avoir le grand écart. Le jour où ça arrive, c’est une vraie victoire. » explique la danseuse. D’ailleurs, pour Tania, ancienne patineuse, c’est là tout l’intérêt du fit’ballet. « J’aimerais bien reprendre le patinage, mais j’aimerais retrouver une certaine forme physique avant. » raconte t-elle. Et cela a l’air de bien fonctionner. Grâce vient depuis un mois et demi et est maintenant capable de faire le mouvement le plus difficile de la série sans problème. Allongée sur le dos, elle lève son buste et parvient à mettre ses deux bras au dessus de sa tête en couronne tout en tenant cette position. De quoi prouver à Sarah, qui vient pour la première fois et qui éprouve quelques difficultés, que les progrès arrivent vite. « Je crois que c’est la première fois que j’ai aussi chaud ! » s’exclame t-elle en riant. Octavie Escure a l’habitude de voir des niveaux totalement différents. « Le cours est vraiment ouvert à tout le monde. Le lundi soir, je vois souvent des danseuses professionnelles du Crazy horse travailler avec des amateurs plus ou moins expérimentés. C’est là tout l’intérêt ! Ca tire vers le haut ! ».
Le grand battement final fait, les trois élèves ont un immense sourire aux lèvres. Certaines parce qu’elles ont gagné quelques centimètres vers le grand écart, d’autres simplement parce que la bonne humeur de leur professeure est contagieuse.
Cyrielle CABOT
Cours de Fit’Ballet d’Octavie Escure à Elephant Paname, 10 rue Volney, 75009 Paris : le lundi de 12h30 à 13h30 et de 19h à 20h et le dimanche de 18h à 19h. 15 euros.