CARTE INTERACTIVE – La prise symbolique de la ville syrienne de Palmyre, l’échec des forces gouvernementales irakiennes à Ramadi et les avancées au détriment des rebelles dans le nord de la Syrie sont la preuve que l’Etat islamique poursuit sa conquête.
Alors que les représentants de la coalition internationale contre l’Etat islamique (EI) s’apprêtent à se réunir à Paris ce mardi 2 juin, l’EI continue d’élargir les frontières de son califat auto-proclamé. L’organisation a pris dimanche le village de Suran, au nord d’Alep, près de la frontière turque. De violents combats ont eu lieu trois jours durant, faisant plus de 70 morts parmi les rebelles et les djihadistes. L’EI s’approche désormais dangereusement de la ville de Marea, sur la route de la Turquie, cruciale pour le ravitaillement des forces rebelles.
Dans le centre du territoire, suite à la prise de Palmyre le 21 mai dernier, l’EI s’est emparé samedi de la petite ville de Basireh. Ce point de contrôle est un carrefour stratégique, car situé sur les routes de Damas et de Homs. Il ouvre également la voie « sans plus aucun obstacle » vers la province d’Al-Anbar en Irak, a indiqué le militant local Mohammed Hassan al-Homsi à l’AFP. Les djihadistes ont également pris le contrôle d’Al-Tanfar, dernier poste-frontière avec l’Irak.
En Irak, la prise récente de la ville Ramadi démontre la faiblesse des forces gouvernementales et l’impuissance de la coalition internationale. Un constat à relativiser toutefois, puisque la collaboration de ces derniers a conduit en avril à la reprise de la ville de Tikrit, un peu plus au nord.
En noir : les villes au mains de l’EI ; En rouge : les villes restées souveraines ; En vert : les villes contrôlées par les Kurdes. Sources : Institute for the Study of War
Selon le géographe français spécialiste de la Syrie, Fabrice Ballanche, l’EI se serait emparé de près de 300 000 km2 sur les territoires syrien et irakien. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) considère, quand à lui, que l’EI contrôle presque la moitié de la Syrie.
Fanny ZARIFI, avec AFP.