Selon un décompte effectué par le journal Washington Post, le nombre d’individus abattus chaque jour par la police américaine est bien supérieur aux données officielles.
Le chiffre fait froid dans le dos. Selon une analyse menée par le Washington Post, les forces de l’ordre américaines aurait déjà tué par balles 385 individus sur les cinq premiers mois de l’année. Soit une moyenne de 2,5 personnes par jour, deux fois plus que le chiffre enregistré par les autorités fédérales sur les dix dernières années. Mais le FBI et du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) ont reconnu eux-mêmes que leurs données étaient très incomplètes.
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Pour mener son étude, le quotidien s’est basé sur des interviews, des rapports de police et des sources locales d’information. Il relève notamment que la moitié des victimes sont blanches, et l’autre moitié sont issues de minorités, en particulier afro-américaines et hispaniques. Toutefois, si on tient compte de la répartition géographique des incidents, les Noirs ont été trois fois plus victimes des balles des policiers que les Blancs ou les autres minorités.
D’autre part, l’étude du Washington Post soulève que si la majorité des victimes, soit 80 % d’entre elles, étaient armées de pistolets, de couteaux ou encore de machettes, 16% ne portaient pas d’arme, ou alors un jouet.
Autre chiffre marquant : sur les 385 cas, seuls trois ont donné lieu à des poursuites contre le policier auteur des tirs.
Cette analyse est publiée alors que de vifs débats sur les violences policières secouent la société américaine. De violentes manifestations avaient éclaté à Ferguson, en août dernier, après la mort de Michael Brown, un Noir de 18 ans, tué par la police. Baltimore a également été le théâtre d’émeutes, en avril dernier, suite aux funérailles de Freddie Gray, un Noir de 25 ans, décédé suite à sa brutale arrestation par les forces de l’ordre.
Fanny ZARIFI.