Le télescope spatial Cheops s’est envolé pour explorer les exoplanètes

Après un report de 24 heures, Cheops, le télescope européen chargé d’étudier les exoplanètes afin d’aider à la recherche d’une vie extraterrestre, a décollé mercredi à 9h54 du centre spatial de Kourou, en Guyane.

 

Vue schématique d’un satellite dans l’espace / space0556

Un nouveau cap est franchi dans la recherche spatiale sur les planètes extrasolaires. Après les satellites Corot (2006), Kepler (2009) et Tess (2018), tous chargés de découvrir de nouveaux mondes, c’est au tour de Cheops de partir dans l’espace analyser les exoplanètes. Lancé mercredi à 9h54 depuis Kourou, en Guyane, par l’Agence spatiale européenne (ESA) et la Suisse, le télescope spatial européen Cheops, construit par Airbus, a rejoint son poste d’observation des exoplanètes à plus de 700 km de la Terre. Il n’est pas destiné à repérer de nouvelles planètes extrasolaires, mais à analyser celles déjà identifiées, notamment en mesurant la taille d’un bon nombre d’entre-elles, afin d’en savoir plus sur leur composition et d’aider les scientifiques à la recherche d’une vie extraterrestre.

« La mission Cheops (CHaracterising ExOPlanet Satellite) représente une étape pour mieux comprendre l’astrophysique de toutes ces planètes étranges que nous avons découvertes et qui n’ont pas d’équivalence dans le système solaire », a expliqué Didier Queloz, à l’AFP.

Son objectif est de déterminer précisément la densité des planètes extrasolaires analysées afin d’en connaître le type, c’est-à-dire de savoir s’il s’agit d’un astre rocheux, gazeux ou bien qui héberge des océans. C’est une étape cruciale dans la recherche d’une vie extraterrestre car aujourd’hui bon nombre d’incertitudes plannent et beaucoup d’exoplanètes pourraient finalement être des « mini-Neptune », enveloppées d’une couche gazeuse.

Une exoplanète est, par définition, une planète qui orbite en dehors du système solaire, c’est-à-dire qu’elle tourne autour d’une autre étoile que le soleil. 4143 planètes de ce genre ont été distinguées depuis que Didier Queloz et son collègue Michel Mayor ont pointé la toute première, 51 Pegasi b, il y a 24 ans. Une découverte qui a d’ailleurs permis aux deux astrophysiciens de recevoir le prix Nobel de physique, cette année. Toutefois, nous ne connaissons pas grand-chose sur ces planètes et les scientifiques usent toujours du conditionnel pour évoquer leurs caractéristiques.

Une précision inédite

Pour mener à bien sa mission, Cheops étudiera pendant trois ans et demi les étoiles brillantes et proches de notre système solaire dont on sait pour sûr qu’elles abritent des exoplanètes. Ne pouvant pas s’attaquer aux milliards d’étoiles qui composent notre univers, le satellite se focalisera sur celles qui ont une taille comprise entre celle de la Terre (6 371 km de rayon) et celle de Neptune (24 622 km de rayon).

Ainsi, Cheops, placé en orbite à plus de 700 km au dessus de nous, regardera avec attention le passage des planètes devant leur étoile afin d’observer la baisse de luminosité que ce passage induit. Il pourra ensuite déduire la taille du rayon de l’exoplanète grâce à la baisse de luminosité enregistrée, c’est ce que les chercheurs nomment la technique de « photométrie des transits » (un transit étant le passage d’un objet céleste entre l’observateur et un autre objet, en astrophysique).

L’objectif des chercheurs est évidemment celui d’obtenir une précision sans égal dans les mesures réalisées par le satellite européen. Pour ce faire, Cheops réitérera ses observations de transit tout au long de sa mission et se concentrera sur les exoplanètes ayant une période orbitale courte, de 50 jours maximum, afin d’avoir accès au plus grand nombre de transits possibles. Son dispositif lui permettra également de réaliser des mesures très fréquentes, jusqu’à une par minute, et de dresser ensuite des courbes de lumière extrêmement minutieuses.

Cheops, petit mais puissant

Vue éclatée du satellite Cheops / Communiqué de presse de l’ESA

Le satellite construit par Airbus dispose d’un photomètre très précis, lui-même constitué d’un télescope de 32 cm d’ouverture et d’un capteur CCD (Charged Coupled Device, « dispositif à transfert de charges » en français) couvrant des longueurs d’ondes allant du visible au proche de l’infrarouge. Des outils qui lui permettront d’atteindre une précision de 2% sur la taille des exoplanètes comparables à la Terre et de 5% sur celles comparables à Neptune, et donc, de savoir lesquelles sont dotées d’une atmosphère.

De manière concrète, les données enregistrées par Cheops permettront aux scientifiques de suivre l’activité de ces étoiles et d’établir une liste concise de celles qui ont des caractéristiques semblables à celles de la Terre. Sa précision dans la mesure de la lumière stellaire pourrait permettre de faire des découvertes inédites, celles de petites planètes en orbite à proximité de leur étoile.

L.B

Astéroïdes qui frappent la Terre : un risque faible

Ce jeudi 12 octobre, à 7h40, l’astéroïde 2012 TC4 a frôlé la Terre. Enfin… Il est passé à 42.000 km de notre planète, ce qui, à l’échelle de l’espace, ne représente presque pas de danger. Mais existe-t-il un risque qu’un jour, une météorite atteigne la surface de la Terre ? Sommes-nous préparés ?

Crédits photo : Pixabay
Crédits photo : Pixabay

 

Vous vaquiez sûrement à vos occupations, entre petit-déjeuner et brossage de dents, quand ce jeudi 12 octobre, à 7h40, un astéroïde a frôlé la Terre. 2012 TC4, de son petit nom, qui a été découvert en 2012, n’est passé « qu’à » 42.000 km de la planète bleue. Donc, aucun risque de collision, ni avec la Terre, ni avec les satellites, mais c’est une distance suffisante pour avoir permis aux scientifiques de mener un exercice de « défense planétaire », comme l’explique Sylvain Bouley, planétologue au laboratoire GéoSciences de l’Université Paris Sud, au micro de France Culture.

Un risque faible, mais permanent

Même si le risque qu’un astéroïde s’écrase sur la surface de la Terre est très faible, il est permanent. Philippe Henarejos, rédacteur en chef du magazine Ciel et Espace, nous indique « qu’une myriade d’objets, et environ 40 tonnes de poussières cosmiques par jour se déposent sur la planète. On ne s’en rend pas compte, car à l’échelle de la Terre, c’est ridicule »

Lorsque la taille est supérieure, comme celle de l’astéroïde de ce jeudi 12 octobre (10 à 30 mètres de diamètres), c’est plus dangereux, si jamais il s’écrase sur la planète. « Cela arrive une fois tous les siècles… Par exemple, en 1908, en Sibérie : 2000 km2 ont été aplatis, des arbres ont été brûlés », rappelle le rédacteur en chef. En 2013, une météorite a explosé au-dessus de la ville de Tcheliabinsk en Russie. L’explosion, sous l’effet des frottements avec l’atmosphère, a créé une onde de choc, qui a fait éclater les vitres des habitants. Les gens, en apercevant le « bolide » lumineux, s’étaient précipités aux fenêtres : 1.300 personnes ont été blessées. Les images de la météorite à Tcheliabinsk, en Russie : 

 

2012 TC4 n’est pas le seul astéroïde à frôler la Terre (même si c’est celui qui est passé le plus près). Rien que pour ce début du mois d’octobre, 31 astéroïdes sont déjà passés près de la Terre. Selon Philippe Henarejos, la plupart passent très loin de notre planète. « Les agences spatiales les surveillent et connaissent les distances entre ces objets et la Terre. Cependant, il y a toujours un risque ».

Sommes-nous préparés ?

Et si jamais cela arrivait ? Si jamais, une météorite s’écrasait sur la Terre, sur une de nos régions ? « Nous ne sommes pas assez préparés », répond Philippe Henarejos. »Les agences spatiales simulent des évacuations de régions, mais ils se rendent compte que ce n’est pas facile ». Il existe une autre solution : la déviation de l’astéroïde. « On peut se dire que c’est simple, mais avec la masse et la vitesse, ça l’est moins. Des déviations pourraient donc être envisagées, il faut juste être sûrs de les détecter des mois à l’avance ». L’Agence spatiale européenne et la Nasa envisagent de dévier en 2022 la trajectoire d’un astéroïde pour éviter ce genre de catastrophe. Selon Philippe Henarejos, les scientifiques n’ont pas encore trouvé de solution pour dévier un astéroïde, mais c’est ce qui a rendu spécial l’événement de ce matin. Grâce au passage assez proche de 2012 TC4, les chercheurs ont pu observer l’objet, pour pouvoir travailler sur une future déviation. Selon Detlef Koschny, codirecteur du segment Objets géocroiseurs de l’Agence spatiale européenne, cet exercice a été un « grand succès« . 

La meilleure solution reste donc d’évacuer, le plus rapidement possible, la zone qui pourrait être touchée. « Et même si le risque est très faible par rapport à l’échelle du temps, il pourrait y avoir quelque chose qui nous arrive demain sur la tête, juste pour me faire mentir ! », plaisante Philippe Henarejos. Et dans ce cas-là, sommes-nous préparés ? « Ah non, la seule chose, à faire, c’est de paniquer ».

 

Léa Broquerie

« L’émergence de nouvelles énergies peut améliorer le sort de l’humanité »

Dépression à Hydrogène
On peut repérer les gisements d’hydrogène naturel au trou creusé dans le sol. On parle alors de dépression à hydrogène. Photo publiée avec l’autorisation d’Alain Prinzhofer
Alain Prinzhofer est géologue biochimiste, co-auteur du livre “Hydrogène naturel, la prochaine révolution énergétique ?” publié en 2015. Pour Alain Prinzhofer, l’hydrogène naturel s’est imposé en 2010 comme solution, après la découverte en Russie d’émanations d’hydrogène qui pourraient être exploitables. Depuis lors, il mène des travaux sur cette source potentielle d’énergie.

L’hydrogène naturel continental est encore mal compris des scientifiques. Où se situe la recherche dans ce domaine ?

Alain Prinzhofer : Nous sommes dans une période charnière, comme en 1850 quand on commençait à s’intéresser au pétrole. On me dit souvent qu’en 50 ans, on n’a pas bougé. L’arrivée d’une nouvelle source d’énergie induit forcément des doutes : est-ce vraiment une innovation ou est-ce marginal ? Est ce que ce n’est pas dangereux ? On ne peut pas investir tout de suite un milliard d’euros, il faut réaliser des tests. De plus, certains lobbies voient d’un mauvais œil l’hydrogène naturel. Ils gagnent de l’argent avec la fabrication d’hydrogène de synthèse, donc ils cherchent à nous ralentir. C’est normal, c’est de bonne guerre.

Pourquoi miser sur l’hydrogène naturel ?

L’avantage de cette source potentielle, c’est qu’elle est renouvelable à l’échelle humaine. On dit que le pétrole est une énergie fossile, mais en toute rigueur scientifique, ce n’est pas vrai. Aujourd’hui, du pétrole se forme au coeur de la Terre, sauf qu’il met des millions d’années à se reconstituer, et qu’en deux siècles l’humanité a presque tout pompé.

Pensez-vous que cette énergie puisse être utilisable à court terme ?

Il faut que la société s’adapte. Je parlais récemment avec un grand raffineur, qui me disait que l’hydrogène naturel ne pourrait jamais atteindre des quantités suffisantes pour faire fonctionner son usine. Il n’imaginait même pas un autre système. L’émergence de nouvelles énergies permet d’imaginer une relation décentralisée entre l’homme et l’énergie. On peut se questionner, est-ce que ça va améliorer le sort de l’humanité ? Je crois personnellement que oui.

L’hydrogène naturel, la prochaine révolution énergétique ? from IRIS-Video on Vimeo.

 

Rouler à l’hydrogène : la rentabilité est pour demain

C'est avec les Kangoo Z.E H2 que l'aventure Symbio à conmencée. La voiture à évolué avec l'entreprise et les technoilogie, c'est aujour'hui une troisième généraitons d'hybrides qui est commercialisée.
C’est avec les Kangoo Z.E H2 que l’aventure Symbio à conmencée. La voiture à évolué avec l’entreprise et les technoilogie, c’est aujour’hui une troisième généraitons d’hybrides qui est commercialisée.

Maintenant installée dans le secteur de la mobilité, la société Symbio a fait le pari de la complémentarité entre hydrogène et électricité pour augmenter l’autonomie des véhicules non polluants. Son produit phare : la Renault Kangoo électrique, agrémentée d’une pile à combustible et vendue à 30.000 euros. Aujourd’hui, plus de 150 de ces véhicules circulent à travers l’Europe et en mai, l’entreprise a reçu une commande de 50 nouvelles voitures.

L’exemple de Symbio est révélateur du développement de la filière hydrogène. En 2010, c’était une activité « de Géo-trouve-tout », plaisante Bertrand Joubert, Directeur général adjoint de Symbio. Rapidement, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) est venu leur apporter son aide en matière de recherche. Quatre ans plus tard, Michelin entre au capital de l’entreprise, apportant son assise industrielle et les économies qui vont avec. Dernière entrée au capital, Engie, en 2016, illustrant la mobilisation récente des grands acteurs de l’énergie.

« Nous sommes encore en mode start-up », explique Bertrand Joubert. L’entreprise n’est pas encore rentable. Mais l’appui des géants qui se sont penchés sur son berceau laisse entrevoir une rentabilité future. Les technologies évoluent et le coût de fabrication se rapproche de plus en plus du prix de vente des voitures. « L’horizon de la rentabilité se rapproche extrêmement vite » confirme le directeur.

Alors que manque-t-il pour que tout le monde roule à l’hydrogène ? « Nous sommes entrés dans une logique économique, c’est désormais une question de zéros sur le chéquier pour franchir le pas industriel. »