Paris : les urgentistes manifestent pour dénoncer leurs conditions de travail

Les urgentistes du CHU de Strasbourg s’étaient donné rendez-vous, mercredi 11 avril, devant le ministère de la Santé. Rejoints par des collègues venus de toute la France, ils souhaitaient alerter sur la situation des urgences. Ils sont ressortis « déçus » de leur visite au ministère, Agnès Buzyn n’était pas là pour les recevoir.

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Devant le ministère de la santé, mercredi 11 avril. Crédits : Camille Sarazin

En grève depuis le 20 mars, le personnel des urgences du CHU de Strasbourg dénonce des conditions de travail dégradées et la mauvaise prise en charge des patients qui en résulte. Rejoint par des collègues venus de Lille, Creil, Angers ou encore Aix-en-Provence, ils manifestaient devant le ministère de la santé, mercredi 11 avril. Objectif : tirer la sonnette d’alarme sur la situation des urgences en France.

« Les conditions de prise en charge sont intolérables. Les professionnels, en sous-effectif permanent, sont arrivés à bout. » 

Christian Prud’homme, représentant de FO à Strasbourg, à l’AFP.

« Il y a de moins en moins de personnel, les temps d’attente sont de plus en plus longs, il y a de plus en plus d’incidents… » M. Bodersa, du CHU de Lille.

Suppression de lits, manque de personnel, épuisement au travail… Les urgentistes ont le sentiment de ne pas pouvoir faire leur travail correctement. Et ce sont les patients qui en pâtissent. Une sexagénaire est morte d’une crise cardiaque le 6 mars dernier aux urgences de Reims. Elle attendait depuis 2h30. M. Bodersa évoque une situation similaire à Lille : « C’est une mort qui aurait pu être évitée. »

La délégation, reçue par la direction générale de l’offre de soins (DGOS), est ressortie déçue. « Ils nous écoutent, ils comprennent« , mais « la ministre n’étant pas là, personne ne prend de décision », a expliqué Jean-Claude Matry, président de la CFTC au CHU de Strasbourg, à L’Express.

Camille Sarazin

CARTE – Le personnel hospitalier mobilisé contre l’austérité

Face à la baisse des moyens et à la détérioration de ses conditions de travail, le personnel hospitalier se mobilise partout en France. Carte interactive.

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Des syndicalistes FO devant le ministère de la santé, à Paris, le mercredi 11 avril 2018. Crédit : Camille Sarazin.

Les cheminots ne sont pas les seuls à faire grève. Baisse des effectifs, suppressions de lits, horaires de travail à rallonge, appels pendant les jours de repos… Le personnel hospitalier craque. Simples tensions avec la direction à la grève du personnel ou malaise plus profond, où sont les mobilisations en France métropolitaine ?

En rouge : les hôpitaux en grève en ce début de mois d’avril.

En orange : tensions avec la direction.

En jaune : les situations préoccupantes.

 

Camille Sarazin