La Chine autorise les familles à faire trois enfants

Face à une baisse de la natalité et un vieillissement de la population, le Comité du bureau politique du Parti communiste chinois (PCC) a annoncé ce lundi 31 mai que les couples pourraient désormais avoir jusqu’à trois enfants.

Démographie chinoise
La politique de l’enfant unique a été arrêtée en 2015 © Illustration Alexander Müller

Le bureau politique du Parti communiste chinois a décidé, lundi 31 mai, d’autoriser les couples à avoir jusqu’à trois enfants. Jusqu’à présent, le nombre était limité à deux. Cette évolution, annoncée par l’agence de presse nationale Xinhua, intervient alors que le nombre d’enfants par femme (1,3) est inférieur au niveau nécessaire pour maintenir une population stable, selon le bureau politique du PCC.

La politique de planification des naissances a été mise en place à partir de 1979 pour éviter une surpopulation. Malgré les incitations gouvernementales récentes, les naissances ont atteint un niveau historiquement bas en 2020 avec seulement 12 millions de nouveau-nés, selon le Bureau national des statistiques de Chine.

La menace d’une crise démographique

Jamais deux sans trois. En 2015, les familles ont enfin été autorisées à avoir deux enfants, ce qui a mis un terme à près de quarante ans de politique de l’enfant unique. Le vieillissement rapide de la population et la baisse d’habitants en âge de travailler ont en effet fait craindre une crise démographique et une stagnation économique.

Démographie chinoiseLa politique de l’enfant unique est en partie responsable d’un déséquilibre homme/femme dans les naissances. Une préférence traditionnelle pour les garçons a pour conséquence de nombreux avortements sélectifs et l’abandon des petites filles.

Reste à savoir si cette nouvelle autorisation convaincra les chinois. Le manque d’argent, d’espace et la surcharge de travail amènent certaines familles à ne pas vouloir d’enfant du tout. Alors trois…

Jean Cittone

Caroline Garcia : pourquoi elle carbure (enfin)

Après un début de saison décevant, Caroline Garcia vient de remporter deux tournois de suite, en Chine. Les raisons d’une telle embellie ? Sa stratégie gagnante de renoncer à la Fed Cup pour se consacrer sur sa carrière individuelle, notamment. Mais pas que…

Caroline Garcia en Chine, c’est : 2 titres – Wuhan et Pékin, où elle a notamment vaincu la n°1 mondiale Simona Halep en finale, ce dimanche -, 11 victoires d’affilée, cinq joueuses du top 20 battues et une 9e place mondiale à la clé. Plus question, désormais, de la cataloguer « joueuse de coups ». Cette même Caroline Garcia, qui était capable de terrasser des cadors du circuit avant de balbutier son tennis contre des joueuses plus modestes, semble avoir passé un cap au niveau de la régularité. Qui pourrait bien l’emmener tutoyer les sommets dans un futur proche …

En janvier, la Lyonnaise annonçait sa décision de ne pas jouer la Fed Cup cette année, pour se donner plus de chances de bien figurer dans les tournois individuels. « C’est une compétition qui demande beaucoup d’énergie mentale et physique », se justifiait-elle. « Quand je joue en équipe de France, je me donne au maximum, je donne tout ce que j’ai et parfois je le paie un peu après. »

Le revers de Caroline Garcia, l'une de ses armes principales.
Le revers de Caroline Garcia, l’une de ses armes principales. Crédits Wikimedia Commons, Robbie Mendelson 

Un choix critiqué… mais gagnant

Ce choix avait surpris bon nombre d’observateurs du tennis, qui doutaient également de sa pertinence. Jean-Baptiste Baretta, journaliste à Tennis Magazine, était de ceux-là. « Je ne pensais pas que ce serait une bonne idée, confie-t-il. Des rencontres où tu affrontes les meilleures joueuses d’un pays, avec la pression des médias et du public français, sont des expériences très bénéfiques. Elle pouvait aussi beaucoup progresser aux côtés d’Amélie Mauresmo (capitaine de l’équipe de France de Fed Cup, ndlr). »

Mais force est de constater que cette décision a porté ses fruits. Pour expliquer son étincelante forme actuelle, la principale intéressée n’hésitera sûrement pas à placer son choix comme facteur n°1. « C’est vrai que cette compétition, qui est une institution en France, pompe pas mal d’influx. Ça lui a aussi permis de se recentrer sur son environnement familial, qui est très important pour elle », concède Jean-Baptiste Baretta.

Un cap mental franchi

Mais le journaliste estime que ce sont plutôt les conséquences inattendues de cette décision qui ont profité à la Française de 24 ans. « Elle a été énormément critiquée, ça l’a beaucoup touchée, mais je pense que c’était un mal pour un bien. C’était son premier gros coup dur et ça lui a permis de s’endurcir. Cela se ressent sur le terrain où elle a énormément progressé au niveau mental, qui était son point faible. »

Un déclic psychologique qui est à situer bien avant Wuhan et Pékin. « Avant, elle n’arrivait pas à jouer son jeu à Roland-Garros à cause de la pression. Mais, cette année, pour la première fois, elle a fait un bon résultat (quarts de finale) parce qu’elle s’est détachée du regard des autres. Désormais, elle peut se dire : ‘J’ai réussi à passer outre mes peurs à Roland-Garros donc je peux le faire partout' ».

Surfer sur la vague de confiance

C’est donc surtout hors des terrains que la nouvelle n°1 française a construit les fondements de son renouveau tennistique. « Certes, elle est également plus régulière dans l’échange, elle cherche moins à faire le point tout de suite. Mais son niveau de jeu ces dernières semaines, c’est avant tout une question de confiance. Et la confiance, ça peut aussi s’effriter… »

Une question subsiste donc : celle qui est coachée par son père Louis-Paul parviendra-t-elle à maintenir son niveau de jeu sur le long terme ? Jean-Baptiste Baretta en est convaincu : « Tout le monde sait qu’elle a le niveau tennistique et le physique, il lui manquait juste le mental. Ça y est, c’est fait. Elle est désormais épanouie dans les tournois individuels, il n’y a pas de raison pour que ça ne dure pas. Je suis même persuadé qu’elle pourra combiner sa propre carrière et la Fed Cup dès l’an prochain. » Histoire que tout le monde soit content.

 

Douglas De Graaf