Fin de la trêve hivernale : elle vit sous la pression de l’avis d’expulsion

Ce lundi 31 mai signe la fin de la trêve hivernale, repoussée de deux mois en raison de l’épidémie de Covid-19. À compter de mardi, Anne, comme près de 30 000 foyers, risque désormais l’expulsion. 

Cela fait 10 mois qu’Anne, mère de quatre enfants, n’a pas pu payer son loyer de 900 euros. © Pixabay

« Je suis parent isolé, femme isolée et auto-entrepreneuse, tous les points de fragilité sont réunis. Alors, même avec toute la bonne volonté du monde, c’est difficile », se désole Anne (le prénom a été modifié), 54 ans, lorsqu’elle évoque sa situation financière. Avec quatre enfants à charge et un avis d’expulsion en cours de négociation, cette professeur de piano, résidente d’un HLM d’une petite ville des Yvelines, s’inquiète de la fin de la trêve hivernale.

Il y a encore deux ans, Anne n’aurait jamais pensé se retrouver dans une telle situation. La quinquagénaire, qui donne des cours de piano depuis plus de trente ans, jouit d’une situation plutôt stable : « Cela fait cinq ans que je travaille dans une école privée, explique-t-elle. À une époque, je donnais même jusqu’à 35 heures de cours par semaine. Un fait rare dans l’enseignement, puisqu’un contrat à temps plein tourne généralement autour des 25 heures ».

Une perte d’aides au logement déterminante

Avec un revenu net annuel d’environ 30 000 euros, elle reconnaît « bien gagner » sa vie. Mais à cela il faut ajouter les nombreuses dépenses fixes dont elle ne peut se départir, telles que la location de la salle de l’école où elle donne cours, les frais d’essence et d’entretien de son véhicule, ou encore les diverses charges liées à sa famille nombreuse. « À la fin, il ne me reste plus qu’un SMIC pour vivre, tout en sachant que mon loyer s’élève à 900 euros », expose méthodiquement Anne, après avoir fait pour la énième fois son calcul.

Jusqu’en 2019, elle bénéficiait de différentes aides qui lui permettaient de s’occuper de ses enfants convenablement. C’est un recalcul de ses droits qui à fait sombrer la famille dans un « engrenage infernal ». Du jour au lendemain, Anne se voit couper son aide personnalisée au logement (APL), élément essentiel de l’équilibre financier du foyer. L’arrêt des versements, qui ne devait être que temporaire – le temps de recalculer son quotient familial – s’est finalement prolongé, laissant la mère de famille dans l’incapacité de régler son loyer. Une situation qu’elle qualifie d’ « inexplicable ». « En plus, en juillet, août, les cours de piano tournent au ralenti », explique-t-elle, de quoi rendre la situation économique d’autant plus tendue.

« Une fois que la machine est enclenchée, c’est fini »

Pour palier ces manques, elle obtient de sa banque un découvert autorisé plus important. Un geste qui ne suffit pas à la sortir de l’embarras, mais qui au contraire, l’entraîne dans la spirale de l’endettement. « Je suis quelqu’un de volontaire, je peux soulever des montagnes pour réussir, mais, à un moment donné, je n’y arrivais plus, j »étais fatiguée »se remémore-t-elle. Lassée de la complexité du parcours administratif et des difficultés à trouver le bon interlocuteur, elle reconnaît avoir un temps cessé de répondre aux administrations. Submergée par un « ras-le-bol général », qu’elle regrette aujourd’hui, car, selon elle, « une fois que la machine est enclenchée, c’est fini ».

Ce qui la désole le plus : le cercle vicieux des administrations. « Sans APL, je ne peux pas payer mon loyer, mais si je ne paye pas mon loyer, les APL sont bloquées. Quant aux solutions de relogement pour payer moins cher, elles sont elles aussi gelées tant que ma dette n’est pas réglée. C’est le serpent qui se mord la queue ! ». À ce jour, entre ses dix mois de loyers impayés et la crise sanitaire qui ralentit son activité, sa dette avoisine les 8 000 euros. Il y a quelques semaines, le couperet est tombé : un avis d’expulsion lui est adressé et son bail est clôturé.

Accompagnée par une association

Dans l’incapacité d’engager un avocat pour l’accompagner dans ses démarches, Anne s’est tournée vers l’association Droit au logement  (DAL) des Yvelines. Celle-ci la conseille et l’appuie dans ses démarches pour faire appel de la décision. « Tant que nous sommes en discussion, l’expulsion ne peut pas avoir lieu », se rassure-t-elle. En parallèle, elle espère bénéficier du Fonds de solidarité au logement (FSL), qui lui permettrait de s’acquitter de la majeure partie de sa dette.

« Ce qui est étonnant dans le cas de cette dame, c’est qu’elle n’a pas le profil typique d’une personne qui se retrouve dans ce genre de situation, expose Etienne Recht du comité DAL. C‘est une personne de classe moyenne, avec un parcours de vie plutôt solide. »

Dans l’attente de la décision, Anne continue d’occuper son logement avec ses enfants. « Les deux grands m’aident pour régler les indemnités d’occupation – qui se sont soustraites au loyer –  C’est grâce à eux que je peux rester dans les lieux, sinon c’était direct la rue », explique-t-elle

La trêve hivernale, prolongée de manière exceptionnelle deux années consécutives, s’interrompt ce mardi 1er juin, après deux mois de sursis supplémentaires accordés par ordonnance le 10 février dernier. La reprise des expulsions menacent cette année environ 30 000 ménages, soit 66 000 personnes selon un communiqué de la Fondation Abbé Pierre, publié le 24 mai. En 2020, très peu d’expulsions avaient été comptabilisées en raison de la pandémie de Covid-19, « seulement 3 200 personnes ont perdu leur logement l’an passé, notamment grâce aux mesures prises par le gouvernement qui rend obligatoire le fait de fournir une solution de relogement en cas d’expulsion», atteste un membre de la fondation. Les dossiers se sont donc accumulés, créant une sorte de « bombe à retardement ». 

Lisa Debernard

 

Les oubliées de la rue

D’après le Samusocial, plus de 20% des sans-abri vivant à Paris sont des femmes. De l’étudiante en philosophie à l’institutrice mère de famille, les chemins qui les ont menées vers la rue sont divers.

Je suis bretonne et scorpion “, martèle fièrement Catherine, 55 ans, arrivée il y a quatre mois à la Cité des Dames. Sa teinture de jais contraste avec le rose de ses ongles et de sa doudoune. Ses bagues et ses boucles d’oreille argentés font ressortir sa peau mate. “Je travaillais dans l’hôtellerie et je m’y connais très bien en oenologie. Je sais reconnaître les vins et le cognac, et leurs années”.  

Cette quinquagénaire est dans la rue depuis sa sortie de prison, il y a presque un an. Après trente ans de mariage et deux enfants, Catherine est retournée vivre chez sa mère à Antony, dans les Hauts-de-Seine. “Elle a Alzheimer. Elle est tombée dans les escaliers et on m’a accusé de la taper. J’ai pris six mois de prison”, tente de justifier Catherine. À sa sortie, elle avait écopé d’une mesure d’éloignement de sa mère pendant trois ans et ne touchait plus le RSA car elle n’avait pas pu renouveler sa demande en prison. “Je suis courageuse”, affirme Catherine, qui raconte avoir perdu un bébé quatre jours après sa naissance. “Mais là j’en peux plus. ça va faire cinq jours que je n’ai pas de nouvelles de mon chéri. Il a disparu. “ Depuis plusieurs mois, Catherine partageait sa vie avec Steven, 32 ans, lui aussi sans domicile. “Il lui est arrivé quelque chose mais je ne sais pas quoi. C’est sûr qu’il m’aime, il ne m’aurait pas laissé. Je suis au bord du suicide mais heureusement je suis chrétienne.”

Devant le bâtiment, la frêle et pâle Léa fait peigner ses longs cheveux bruns par une copine. La jeune femme de 23 ans s’est retrouvée à la rue il y a deux semaines après avoir quitté son compagnon violent. “Le mot pervers narcissique est galvaudé mais je pense que c’en était un. Il me rabaissait tous les jours et voulait tout contrôler. Je voulais reprendre mes études. Il voulait que je travaille. Il m’a éloigné de ma famille et de mes amis.”, raconte Léa, qui révèle par ailleurs avoir subi un viol dans son adolescence. Originaire d’Auxerre, elle a déménagé à Paris après son bac pour étudier la philosophie à l’université de Tolbiac. L’ex-étudiante détentrice d’une licence rêvait également de se lancer dans la musique, sa passion. Léa renoue peu à peu avec sa mère mais refuse encore que celle-ci lui vienne en aide financièrement.

 

 

Un camouflage de protection

 

Les derniers chiffres de l’Observatoire du Samusocial indiquent que 5391 femmes ont composé  le 115 au moins une fois en 2016, soit 23% du total d’appels. Lors de la “Nuit de la solidarité” -grande maraude organisée par la mairie de Paris en février dernier- 10% de femmes sur 3622 personnes sans-abri ont été recensés. Si les femmes comptées sont moins nombreuses lors du recensement physique, c’est qu’elles développent différentes stratégies pour se rendre invisibles.

Un mot revient systématiquement dans la bouche des travailleurs sociaux et des membres d’associations : les femmes sans-abri sont des “proies”. D’après Mathieu Darnault, 95% des femmes qui fréquentent la Cité des Dames ont subi des violences conjugales, dans la rue ou pendant leur parcours migratoire et une grande majorité d’entre elles, des violences sexuelles. Ici on est plus tranquille car on est entre femmes mais quand il y a des hommes c’est beaucoup plus dangereux. On est violentée, harcelée, violée” confesse Mounia, 36 ans. Karine Boinot, psychologue clinicienne au CHU de Nantes qui travaille avec les femmes sans domicile, révèle avoir rencontré de nombreux cas de grossesses issues de viol chez les femmes non-domiciliées.

Sur la place de la République, tous les mardi à 20h, se déroule une grande distribution de repas à destination des sans-abris. Dans la foule, à peine une dizaine de femmes. Elles cachent leur visage sous des couches de vêtements et des capuches. Leur assiette à la main, elles s’écartent de la soupe populaire pour se rapprocher des animations, avant de s’empresser de partir, méfiantes. “Il y a des soirs où on ne voit pas du tout de femmes. Elles essayent de se rendre le moins visibles possibles, surtout dans les lieux où il y a beaucoup d’hommes”, explique Célia Allard, maraudeuse de La Croix- Rouge française.

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Une autre façon de se camoufler est de dissimuler sa situation. Comme Catherine et Léa, la plupart des femmes de la Cité des dames sont soignées sinon coquettes. Beaucoup sont maquillées, portent des bijoux, assortissent leurs vêtements. Des séances de tressage s’organisent entre les femmes d’origine africaine. “Bien habillées, elles passent inaperçues. Elle se fondent dans la masse. Avec leurs valises, on dirait des voyageuses”, explique Mathieu Darnault, coordinateur de la Cité des dames.

Les femmes développent d’autres techniques de protection : passer la nuit dans les gares, les stations de métro et surtout les aéroports où elles passent inaperçues, dormir le jour dans des lieux de passage et se déplacer dans les bus de nuit, simuler une relation de couple, trouver un compagnon, se cacher entre deux voitures dans des parkings ou derrière des poubelles…

 

Des histoires de violence

 

Chaque cas de femme sans-abri est singulier mais on retrouve de façon très récurrente des carences affectives pendant l’enfance et des violences intrafamiliales ”, explique Karine Boinot.

Un accident de parcours comme un licenciement ou une séparation ou un évènement violent sont souvent le point de bascule qui mène à la rue des femmes déjà fragilisées par un passif difficile et un milieu familial éclaté.

Je suis partie parce que c’était trop. Mon mec me battait, confie Mounia. J’ai choisi un homme brutal comme mon père. J’ai fait comme ma maman”. Un sourire timide ou des larmes ponctuent le récit de la femme aux cheveux bouclés. Depuis ses vingt-sept ans, moment où elle rencontre son ex-compagnon, Mounia s’est retrouvée plusieurs fois à la rue. “Ma mère a une maladie mentale et je n’ai plus de lien avec mon frère qui habite dans le 16e arrondissement” raconte-t-elle. Comme Catherine, Mounia est sortie de prison il y a trois mois sans logement ni RSA. Elle y est restée six mois pour violence contre une policière. “ Je dormais dans un hall d’immeuble et elle m’a soulevée par le col en me criant dessus pour que je me réveille. Elle ne voulait pas que je sois là. J’ai pris peur donc je l’ai frappée pour me défendre. ”

La non-domiciliation des femmes étrangères s’explique plutôt par une migration en urgence et une situation irrégulière. Mariama a quitté le Sénégal à cause de “problèmes familiaux”.  “J’ai voulu disparaître quelques temps pour me faire oublier” précise la quinquagénaire.

 

Les stigmates laissés par la survie

 

Les troubles psychologiques ou psychiatriques plus graves se développent souvent une fois qu’on est dans la rue. Bien sûr, à cause de fermetures de lits d’hôpitaux, il y une errance de personnes atteintes de maladie psychiatrique mais les troubles apparaissent principalement à cause de la violence et des conditions de survie. Les produits et l’alcool peuvent les majorer. Certains troubles ne seraient pas advenus chez des personnes avec une fragilité si le cadre affectif et matériel avait été apaisé” , précise Karine Boinot.

Selon la psychologue, les femmes développent une honte et perdent l’estime d’elles-même. “ Je peux pas demander de l’argent. J’ai peur que les gens aient pitié, qu’ils me prennent pour une clocharde. Los clopes, je peux. Tout le monde demande des clopes dans la rue ”, raconte Catherine.

Les enfants de Catherine connaissent sa situation. Ce n’est pas le cas des fils de Mariama, restés au Sénégal. L’un est journaliste et l’autre avocat. “Si je leur dis, je vais souffrir. Je ne veux pas les mêler à ça. Je vais leur causer du tort pour rien et les angoisser”, déclare cette ancienne institutrice. Avant de quitter le Sénégal, elle travaillait dans l’administration du prestigieux lycée pour filles Mariama-Bâ. “Ici, certains travailleurs sociaux ne nous respectent pas toujours et on est obligés de supporter ça. Ils croient qu’on ne connaît rien, qu’on n’a pas de manières. ”

L’estime de soi est affectée à cause du sentiment d’échec mais également d’un rapport au corps très compliqué, qui s’explique parfois par une prostitution contrainte. Les femmes sans-abri développent également une méfiance durable ”, précise Karine Boinot. Placée par le Samusocial dans un hôtel, Mounia s’est fait harceler par le gérant. “Maintenant je suis agressive d’emblée avec les hommes”, affirme-t-elle.

Les traces laissées par l’instabilité et le sentiment d’insécurité mettent du temps à s’effacer mais ne sont pas irréversibles. Plus on attend et plus c’est compliqué d’accéder à une résilience. Les femmes à la rue jeunes ont plus de risques de développer des troubles graves”, précise la psychologue clinicienne.

Elle estime qu’un accompagnement psychologique n’est possible que lorsque la situation d’une personne est stabilisée et non pas dans la phase de mise à l’abri. Les personnes atteintes de troubles psychiatriques sérieux sont mal suivies et placées dans de simples espaces d’hébergement, alors qu’elles devraient être hospitalisées.

D’après Mathieu Darnault, quasiment toutes les femmes du centre d’hébergement sont en état dépressif. “Lorsque quelqu’un est déprimé et saoul, il peut avoir un comportement qui laisse penser qu’il est fou alors qu’il s’agit d’un moment d’égarement.” Mounia et Catherine se disent profondément affectées par le mal-être et la situation des autres résidentes et confient avoir besoin de boire régulièrement pour oublier et dormir. Mariama et Fanny, ex-étudiante en psychologie venue du Gabon, s’efforcent de garder une routine. La première veille à ne pas manquer les séances de prière organisées dans le centre d’accueil de jour Halte aux femmes, dans le 12eme arrondissement. Quant à Fanny, elle se rend régulièrement à la bibliothèque, où elle étudie le droit administratif et juridique. “Il faut bien avoir les outils pour changer les choses et se défendre légalement.”  

 

Des mesures d’urgence pointées du doigt

 

Le nombre de femmes à la rue augmente drastiquement depuis une dizaine d’années. Selon Mathieu Darnault, l’arrivée de migrants explique en partie cette augmentation, mais c’est surtout la hausse de la précarité cumulée à la montée des prix de l’immobilier à Paris qui rend l’accès au logement de plus en plus difficile. “ Les critères pour obtenir un logement à Paris sont de plus en plus durs. C’est quasiment impossible quand on a un CDD, un temps partiel ou qu’on gagne le smic.

Fanny, gabonaise de 28 ans, est venue en France pour étudier la psychologie après son baccalauréat. Comme beaucoup d’étudiants étrangers non-européens, elle n’est pas éligible aux bourses du CROUS, ni prioritaire pour obtenir un logement étudiant. Sans garant pour un logement privé, elle est passée de colocation en colocation, parfois non-déclarées. Cette instabilité et son emploi à mi-temps pour payer ses études occupaient une place trop importante dans sa vie. Malgré l’obtention de sa licence, elle n’a pas pu poursuivre ses études en master. Deux redoublements ont conduit au non-renouvellement de son titre de séjour. “ En France, on a les moyens d’éradiquer l’exclusion du logement, d’intégrer les gens et de leur redonner la possibilité de redevenir autonomes. Les hébergements d’urgence sont un cache-misère. ”

Une enquête sur le droit au logement en France, mené par la rapporteuse de l’ONU Leilani Farha, met en cause les manquements du système français pour l’accès au logement. Dans le Monde, elle affirme que 40 % des appels n’aboutissent pas et que les centres d’hébergement sont saturés”. Alors que la plupart des séjours dans un centre d’hébergement ne durent que quelques jours -quatre à la Cité de dames- , les résidentes doivent appeler le 115 plusieurs fois par semaine. Il n’est pas rare qu’elles attendent des heures avant de pouvoir parler à un interlocuteur, sans aucune garantie d’avoir un lieu où dormir le soir.

Sur 20 000 places d’hébergement pour les personnes sans-domicile à Paris, 140 sont disponibles dans des centres réservés aux femmes seules. La Cité des dames est l’un de ces trois espaces. Il propose cinquante places d’hébergement par nuit : vingt-cinq sur des couchettes pour les femmes les plus vulnérables, le reste sur les canapés individuels de la salle d’accueil de jour. Il est le seul à proposer des consultations médicales et psychologiques. Le centre a ouvert en décembre 2018, comme celui de la mairie du 5ème arrondissement (15 places) et la Halte pour les femmes à l’Hôtel de ville (75 places).

Mounia réside depuis deux mois à la Cité des dames. Elle est l’une de rares à bénéficier d’un séjour plus long. “ Dès son arrivée, Mounia s’est lancée dans des démarches pour trouver un logement. On a fait une demande au Samusocial pour lui donner une stabilité qui lui permet de les poursuivre plus tranquillement”, explique Mathieu Darnault.

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Malgré l’incertitude, beaucoup continuent de se projeter. “ Si un jour je deviens PDG d’une grande entreprise, je raconterais mon histoire “, plaisante Fanny. De son côté, Mounia envisage de faire une formation pour devenir hôtesse d’accueil. Je ne pensais pas tomber aussi bas mais je ne me fais pas de souci. Je sais que je vais m’en sortir.

 

Eva Mbengue et Antonella Francini

Logement : 20 millions investis par Paris dans les logements sociaux

La ville de Paris a dévoilé mardi 10 avril le plan « Réparer et embellir » doté de 20 millions d’euros pour la rénovation de logements sociaux. 

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30 000 logements sociaux vont bénéficier de la rénovation des locaux avec le plan « Rénover et embellir » de la mairie de Paris.

« Réparer et embellir ». Telle est la mission de la ville de Paris qui va investir 20 millions d’euros pour améliorer le quotidien des familles en logement social. C’est au coeur du 19e arrondissement de la capitale, au 97/99 avenue Simon Bolivar que la maire de Paris Anne Hidalgo a présenté ce mardi à 16 heures le plan « Réparer et embellir ». Une partie de ce plan avait déjà été présentée en janvier dernier. Cette dotation de plusieurs millions d’euros servira à accélérer la rénovation des parties communes, la réfection des cages d’escaliers, ou encore l’amélioration des espaces extérieurs. 30 000 logements en bénéficieront.

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Depuis son élection à la tête de Paris en avril 2014, Anne Hidalgo a fait du logement une priorité de sa mandature. Le plan concerne prioritairement les immeubles de logements sociaux des quartiers populaires, notamment les « briques rouges » des boulevards des Maréchaux.

Lors de la présentation du plan étaient présents au côté d’Anne Hidalgo : Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris en charge du logement, de l’habitat durable et de l’hébergement d’urgence, François Dagnaud, maire du 19e arrondissement et Stéphane Dauphin, Directeur général de Paris Habitat. Cette présentation s’est tenue sur un site emblématique du parc social : le groupe Bolivar-Chaufourniers-Moreau, avenue Simon Bolivar (19e).

 

Noémie Gobron

Dans l’actualité de ce mardi à Paris

Plan de rénovation des logements sociaux de la mairie de Paris, des cours en Facebook Live ou encore une campagne contre les animaux sauvages dans les cirques… Voici un récapitulatif de l’actualité 100% Paris de ce mardi 10 avril.

Plusieurs cours sont dispensés en Facebook Live à l'Université Paris-I, suite au blocage de l'Université.
Plusieurs cours sont dispensés en Facebook Live à l’Université Paris-I, suite au blocage de l’Université.
  • La Mairie de Paris présente son plan « Réparer et embellir » 

Anne Hidalgo se rend cet après-midi, à 16 heures, dans le 19e arrondissement pour présenter le plan de la ville de Paris « Réparer et embellir ». Destiné aux familles en logement social, le plan est doté de 20 millions d’euros permettant la rénovation des parties communes, la réfection des cages d’escaliers, ou encore l’amélioration des espaces extérieurs. Anne Hidalgo a fait du bien-être des habitants en logement social l’une des priorités de sa mandature. Le plan cible en priorité les immeubles des quartiers populaires. Les 20 millions d’euros bénéficieront à 30 000 logements.

  • Dernier jour de campagne pour l’association « Paris Animaux Zoopolis »

L’association de défense des intérêts des animaux mènent depuis le 3 avril une campagne d’affichage dans le métro parisien en faveur des cirques sans animaux. 130 affiches, montrant notamment un petit singe vêtu d’un costume d’arlequin, corde autour du coup, avec le slogan « exigeons une loi », ont été réparties dans les couloirs du métro. Lundi, les bénévoles de l’association ont mené un happening devant le ministère de la Transition écologique et solidaire. Cette action se termine aujourd’hui.

 

  • Blocus des Universités : des cours en Facebook Live

Lundi, le CelsaLab vous a proposé un reportage aux côtés des étudiants de Nanterre, bloquant l’accès à leur université pour protester contre la loi Vidal, qui impose la sélection à l’entrée des universités. Le site Tolbiac de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a voté le blocage illimité jusqu’au retrait de la loi. Cette dernière propose d’ailleurs de suivre les cours avec des Facebook Live afin de palier le blocage de l’université. Lundi, la professeure Laurence Dubin a entamé son cours de « Relations internationales et introduction au droit international public » non pas en amphithéâtre, mais face à son écran d’ordinateur. L’expérience est renouvelée aujourd’hui.

 

 

Noémie Gobron