Face aux mégots qui polluent Levallois, YouCare veut éveiller les consciences

Des militants de l’association YouCare de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), organisent une marche pour collecter les mégots qui polluent la ville. Une initiative qui vise à faire changer les mentalités sur un phénomène lourd de conséquences.

Pour dépolluer Levallois, les participants sont invités à ramasser autant de mégots que possible. © Pixabay

Les habitants de Levallois et des alentours ont rendez-vous samedi 5 juin à 14h30 pour nettoyer la ville des mégots de cigarette qui polluent ses rues et ses eaux. Cinq points de départs sont proposés mais l’arrivée sera commune et aura lieu devant la mairie. Les participants pourront alors savoir combien de mégots ont été ramassés.

Selon Thomas Moreau, fondateur de l’association YouCare, qui organise l’événement en partenariat avec la municipalité et le Conseil communal des jeunes (CCJ), « un mégot contient assez de matière chimique pour polluer 500 litres d’eau. Dans la nature, il est ingéré par la faune marine et les oiseaux, qui en meurent ».

Il ajoute que les risques de pollutions doivent être pris en compte sur le long terme, puisque « les filtres, qui sont en matière synthétique, mettront plus de 10 ans à se décomposer ».

Cinq points de départ pour cette marche destinée au ramassage de mégots : Les métros Anatole France, Pont de Levallois, Louise Michel, le collège Louis-Blériot et le parvis du cinéma de la galerie So Ouest. © Glenn Gillet/OpenStreetMaps

Des gants, des sacs poubelles et des cadeaux

Pour participer, il est conseillé de ramener ses gants, mais une paire peut aussi être prêtée. Les sacs poubelles nécessaires pour le ramassage seront quant à eux « fournis par le CCJ de la Ville de Levallois ».

YouCare s’est également associé à l’entreprise The Green Emporium, qui fabrique des produits d’hygiène écologiques, pour pouvoir offrir des cadeaux aux personnes qui viendront ramasser des déchets.

YouCare a fait du chemin

A l’origine, YouCare est un moteur de recherche créé en 2018 par deux Levalloisiens, Thomas Moreau, 27 ans, et Charles Thiery, 34 ans. Le principe : les deux fondateurs versent la moitié des recettes publicitaires recueillis à des refuges associatifs pour animaux. En parallèle, les utilisateurs peuvent décider vers quelle bonne cause ils souhaitent flécher l’argent récoltés grâce à leur recherche. Quarante-cinq recherches rapportent environ 20 centimes.

Trois ans après sa création, l’association a grandi et ses fondateurs cherchent à se diversifier, tout en sensibilisant aux causes écologiques au sens large. Elle organise régulièrement des Clean Walks. Les deux fondateurs ont par ailleurs levé près de 3 000 euros à destination des koalas australiens, décimés après le grand incendie qu’a connu le pays fin 2019.

Glenn Gillet

 

Procès Balkany : le maire de Levallois face aux faits

Exit les questions de forme, place au fond. Après avoir étudié et rejeté les demandes de nullité et de jonction des différents volets (fraude fiscale et blanchiment) mardi en début d’après-midi, la 32e Chambre correctionnelle a ouvert les débats sur le fond de l’affaire.
Le maire de Levallois et son avocat Éric Dupond-Moretti arrivent pour le deuxième jour d’audience. – Photo : Yann Haefele

Ce que nous comprenons, c’est que Monsieur et Madame Balkany ne veulent pas être jugé trop vite”, soupçonne l’avocat de la partie civile. Représentant l’Etat et le fisc, il résume ainsi le début de cette journée d’audience, consacrée à des questions de procédure. Inlassablement, les avocats de la défense, Éric Dupond-Morreti et Pierre-Olivier Sur, auront tenté d’obtenir la nullité de l’ordonnance de renvoi du couple devant la justice ainsi que celle de la citation à comparaître. Sans succès.

Dans une salle d’audience plus clairsemée que la veille, les ténors du barreau formulent des demandes en nullité, derrière Patrick Balkany. Le regard vague, ce dernier ne s’anime que pour laisser échapper un grognement désapprobateur ou échanger quelques murmures avec son avocat, Me Dupond-Morreti.

“Balkany n’est pas au-dessus des lois, mais il n’est pas en-dessous non plus”

Pour tenter d’obtenir le renvoi, la défense essaie de souligner ce qu’elle considère comme des irrégularités. “Balkany n’est pas au-dessus des lois, mais il n’est pas en-dessous non plus”, martèle Me Dupond-Morreti. Confusion des dossiers, absence d’éléments à décharge dans l’ordonnance de renvoi et citation à comparaître pour le 13 mai pour l’ensemble de l’affaire (alors que le blanchiment ne sera jugé qu’à partir du 20 mai)… : les arguments de la défense n’auront pas convaincu les magistrats.

Tant pis pour Me Dupond-Morreti, qui se dit “ulcéré” par ce qu’il considère être des irrégularités. “C’est singulier au sens premier du terme, s’indigne-t-il, et je pèse mes mots. Il m’en viendrait d’autres mais je ne les prononcerai pas ici.

En matière de fraude fiscale, le couple est accusé d’avoir minoré ses déclarations de revenus au titre de l’impôt sur la fortune, ainsi que celles sur le revenu, entre 2009 et 2015. Celles-ci ne correspondraient pas à ses possessions immobilières et son train de vie, détaillés par le président du tribunal dans un long et laborieux exposé des faits.

La lecture du témoignage de nombreux employés des Balkany, ainsi que de celui de commerçants locaux, met en lumière une préférence marquée du couple pour les paiements en liquide. “Il ne faut jamais utiliser de cartes bancaires, on peut nous traquer”, aurait expliqué le maire de Levallois-Perret à une de ses employées de maison.

Des billets de 500 euros retrouvés dans un costume

Le gérant d’un pressing raconte lui aux enquêteurs avoir découvert sept billets de 500 euros dans la poche d’un costume déposé par Patrick Balkany. Les billets violets, un mode de paiement habituel pour le couple qui rémunérerait une partie de son personnel en espèces.

Quant à la question des biens immobiliers que posséderait le duo d’élus, le Président détaille des montages complexes visant à en brouiller la propriété. Notamment des sociétés basées au Liechtenstein et en Suisse, propriétaires de certains de leurs biens – y compris la fameuse villa Pamplemousse de Saint-Martin – et dont la principale bénéficiaire serait Isabelle Balkany.

En dissimulant ces biens, le couple aurait diminué ses déclarations à l’administration fiscale et n’aurait donc pas été imposé comme il aurait dû l’être.

Après plus d’une heure et demi d’exposé des faits, Me Dupond-Morreti interrompt, furibond, la lecture du Président. Il s’insurge contre un long exposé “à charge”, contre son client. “Est-ce que vous trouvez que c’est loyal ?”, rugit-il, remettant en cause le respect du contradictoire. Le magistrat lui demande de ne pas l’interrompre avant de reprendre son énoncé.

Il est 17h30 environ quand Patrick Balkany est enfin appelé à la barre pour s’exprimer. Après une remise en cause de l’exposé des faits par le Président qu’il juge incomplet, il entame la lecture de deux lettres écrites par son épouse. Se tournant successivement vers les magistrats et les journalistes, il dénonce ce qu’il considère comme des violations du secret de l’instruction et un « acharnement médiatique« . 

L’audience reprendra mercredi à 13h30 avec l’interrogatoire de Patrick Balkany. Exercer son droit au silence ? « Sûrement pas !« , rétorque-t-il aux magistrats.

Blandine Pied

Levallois célèbre la photographie émergente avec une exposition

33 photographies sont à découvrir dans les salons d’honneur de l’Hôtel de ville de Levallois-Perret. Crédits : Lucas Martin

L’Hôtel de ville de la commune des Hauts-de-Seine expose depuis le 6 octobre les travaux des lauréats du Prix Levallois. Depuis 10 ans, ce dernier récompense les jeunes talents de la photographie.

En un mouvement de tête, nos yeux passent d’un portrait en noir et blanc à des témoignages visuels du conflit israélo-palestinien. Plus loin, les photographies d’Alexander Gronzky figent dans le temps l’urbanisation anarchique et frénétique des villes chinoises. Une diversité assumée par le Prix Levallois, qui récompense chaque année depuis 2008 un ou une photographe de moins de 35 ans, toutes nationalités confondues. Aucun thème ou format n’est imposé, seule compte la cohérence du projet.

Révélateur des talents de demain

Le prix fête cette année ses 10 ans et propose depuis le 6 jusqu’au 21 octobre une rétrospective des oeuvres primées, dans le cadre de l’exposition « Prix Levallois, 10 ans ! ». L’occasion de découvrir les salons d’honneur du luxueux Hôtel de ville de Levallois-Perret, transformés le temps d’une quinzaine de jours en galerie d’art éphémère, mais surtout 33 photographies qui témoignent de la richesse de la photographie moderne.

« Peu de prix de photographie tiennent 10 ans, d’autant plus lorsqu’ils sont nés d’une initiative communale. Cette exposition, c’est l’occasion de marquer le coup », se réjouit Clotilde Juvin. La chargée des expositions et de la médiation culturelle de Levallois-Perret est fière du chemin parcouru : « Certains lauréats ont fait de la photographie leur métier, cela signifie qu’on ne s’est pas trompé ! » Par exemple, la Belge Bieke Depoorter, lauréate en 2017 grâce à ces travaux en Egypte, collabore avec la prestigieuse agence internationale Magnum.

Le photographe russe Alexander Gronzky, lauréat du Prix Levallois en 2011, est réputé pour ses travaux sur les paysages. Crédits : Lucas Martin
Le photographe russe Alexander Gronzky, lauréat du Prix Levallois en 2011, est réputé pour ses travaux sur les paysages. Crédits : Lucas Martin

« Une approche esthétique toujours intéressante »

Et dans le petit monde de la pellicule, le prix compte. C’est du moins l’avis de Dimitri Beck, directeur de la photographie chez Polka, un trimestriel français spécialisé dans l’image. « Il y a de beaux lauréats à chaque fois. Ce sont des artistes qui ont des visions diverses, mais toujours une approche esthétique intéressante. Le Prix Levallois a réussi à s’imposer comme un prix ouvert aux pas de côtés », souligne-t-il. Le magazine a même décidé d’être le partenaire de l’édition 2018, afin de soutenir la démarche. « Cela permet d’apporter sa contribution à la promotion de la photographie émergente », se félicite Dimitri Beck.

Cette année, c’est le Français Pierre-Eli de Pibrac qui a décroché la victoire pour son projet sur les travailleurs de la canne à sucre à Cuba. Comme chacun de ces prédécesseurs, il devra léguer à Levallois-Perret deux oeuvres qui iront rejoindre la collection de la ville. « Cette exposition est aussi un moyen de restituer à la collectivité ce qui lui appartient. Il n’y a aucune retombées économiques liées à ce prix, mais on sensibilise les gens à la jeune création photographique, une tâche loin d’être évidente », estime Clotilde Juvin.

Les curieux ont jusqu’au 21 octobre pour découvrir cette exposition. Le vernissage aura lieu ce jeudi 11 octobre à partir de 19 heures, en présence des commissaires et directeurs artistiques, mais aussi de certains lauréats.

Lucas Martin

À Levallois, La Poste n’a pas été épargnée par la panne

Le bureau de poste rue Paul Vaillant Couturier ne fait pas exception: lui aussi est frappé par un bug informatique.

Le bureau de Poste de Levallois ne fait pas exception, lui aussi étant touché par un bug informatique.
Le bureau de Poste de Levallois ne fait pas exception lui aussi est par un bug informatique. Photo Hugues Garnier

De l’extérieur rien d’inhabituel. Toujours cette devanture jaune inimitable, la porte ouverte pour accueillir les clients, tous plus pressés les uns que les autres. Mais en ce lundi 9 avril, ces derniers devront prendre leur mal en patience. Une panne informatique survenue en début de journée bloque toutes les opérations aux guichets.

« Rien ne fonctionne. »

La cause exacte ? On l’ignore. Alors un seul et même discours sort ici de la bouche des employés: « Seuls les distributeurs automatiques de billets fonctionnent aujourd’hui, pour le reste il va falloir attendre. » Jusqu’à quand ? Demain ? Dans une semaine ? Peut-être plus ? Difficile à dire pour le personnel. Du côté des clients on est plus embêté qu’en colère, à l’image de François, un retraité loin d’être pressé: « J’étais venu déposer un colis à envoyer en province mais on m’explique que rien ne fonctionne. Bon ce n’est pas urgent, je repasserai demain en espérant que ça marche. »

Retour à la normale vers 17h

Pour Mathilde, venue effectuer un mandat de versement sur compte pour son neveu accidenté en Thaïlande, l’inquiétude prédomine: « Je ne sais pas comment faire, j’espère que tout rentrera dans l’ordre demain c’est urgent pour moi. » Le bug informatique a finalement été identifié en milieu d’après-midi avant d’être réparé aux alentours de 17h. Les clients pouvaient toutefois se rendre sur l’application mobile ou le site internet de La Poste au cours de la panne. Pratique. Mais pour les 8500 bureaux de France, la journée est loin d’être passée comme une lettre à la poste.

Hugues Garnier