Japon: nouvelles têtes dans le gouvernement et plus de femmes ministres

 

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida et son nouveau cabinet posent pour une photo à la résidence officielle du Premier ministre à Tokyo, le 13 septembre 2023. M. Kishida a nommé de nouveaux ministres des affaires étrangères et de la défense le 13 septembre lors d’un important remaniement qui a porté à cinq le nombre de femmes au sein du cabinet. (Photo de Kazuhiro NOGI / POOL / AFP)

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida, en quête d’un nouveau souffle, a procédé mercredi à un remaniement de son gouvernement, avec des changements notables aux Affaires étrangères et à la Défense, ainsi qu’une augmentation sensible du nombre de femmes ministres.

Cinq femmes au gouvernement

Au pouvoir depuis octobre 2021, Fumio Kishida, 66 ans, a vu sa popularité s’affaisser ces derniers mois, fragilisant aussi sa position de président du Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice) alors que des élections internes sont prévues l’an prochain.

Parmi les changements, Fumio Kishida a remplacé son diplomate en chef Yoshimasa Hayashi par Yoko Kamikawa, une politicienne expérimentée de 70 ans qui a été ministre de la Justice à plusieurs reprises entre 2014 et 2021. C’est la première fois depuis 19 ans qu’une femme va de nouveau occuper le portefeuille des Affaires étrangères au Japon.

Au total cinq femmes vont faire partie du nouveau gouvernement, contre deux précédemment, sur 19 ministres. Bien que cette féminisation soit donc toujours limitée, cela égale le nombre record de femmes ministres au Japon déjà atteint en 2001 et en 2014.

Autre signe symbolique de renouvellement, 11 des 13 nouveaux membres du gouvernement vont occuper un portefeuille ministériel pour la première fois.

Un ministre de la défense pro-Taïwan

Le ministre de la Défense Yasukazu Hamada a été remplacé par Minoru Kihara, 54 ans, qui a déjà occupé le poste de secrétaire parlementaire à la Défense (2013-2014) et qui était le conseiller spécial aux affaires de sécurité du Premier ministre de 2019 à 2021.

Minoru Kihara est par ailleurs membre d’un groupe parlementaire en faveur d’un renforcement des relations avec Taïwan, que Pékin considère comme une province chinoise rebelle destinée à revenir dans son giron.

Ces nominations interviennent alors que le Japon, allié étroit des Etats-Unis, fait face à une montée des tensions avec la Chine et la Corée du Nord, et que Tokyo prévoit de considérablement renforcer son budget de la Défense sur la période 2023-2027.

Pyongyang, qui multiplie ces derniers mois les essais d’armement, a d’ailleurs lancé mercredi matin au moins un missile balistique en direction de la mer du Japon, selon l’armée sud-coréenne.

Avec AFP.

 

 

 

Saisons Hanabi : le festival de films japonais est de retour en France

Quelques mois après la dernière édition du festival de films japonais, l’association Hanabi Community annonce le retour des Saisons Hanabi dès le 31 mai 2023 jusqu’au 7 juin pour une nouvelle édition. À cette occasion, sept longs métrages japonais seront diffusés dans plus de deux cents cinémas français.

Les Saisons Hanabi, le plus grand festival de films japonais est revenu en France. 7 films japonais seront projetés dans plus de 200 cinémas français. Crédits : Michael Gaida / Pixabay

Êtes-vous passionné par la culture nippone ? Si oui, alors embarquez pour le Japon grâce à un film japonais par jour avec Les Saisons Hanabi, le plus grand festival de films japonais au monde. Durant cette nouvelle édition, sept longs-métrages japonais seront diffusés dans plus de 200 cinémas en France. « Le concept est simple : un film différent chaque jour de la semaine, agrémenté d’animations thématiques », annoncent les organisateurs.

Les cinémas de France sont libres de choisir leurs dates pendant la saison dédiée pour programmer les projections des films du festival. Des cinémas tels que le Mk2 Bibliothèque, le Pathé Convention, Max Linder Panorama ou l’UGC des Halles, accueillent le festival à Paris pendant cette nouvelle édition.

Rencontre emblématique

Pour la première fois, le festival organisera une rencontre avec le réalisateur japonais Kôji Fukada qui présentera au public son dernier film « Love Life », sélectionné au festival de cinéma Mostra de Venise, et l’un de ses premiers films, « La Comédie humaine », le mercredi 7 juin au cinéma Max Linder Panorama.

D’après les organisateurs du festival, le titre du film est inspiré de la chanson de la chanteuse de jazz et de pop japonaise Akiko Yano et de ses paroles emblématiques : « Quelle que soit la distance qui nous sépare, rien ne peut m’empêcher de t’aimer.« 

Le réalisateur a découvert ce morceau à l’âge de 20 ans et il a été bouleversé par l’oeuvre de la chanteuse. « Akiko Yano n’est pas quelqu’un qui cherche le succès, c’est une musicienne d’une très grande exigence », raconte Kôji Fukada au magazine Troiscouleurs. Il espère que le film sera l’occasion, pour le public français, de découvrir la créativité de la chanteuse. Le film Love Life invite les spectateurs à repenser l’amour, mais aussi l’intimité, la proximité, et la distance.

Tradition de l’Hanabi

L’association Hanabi est portée par des « passionnés » de la culture japonaise depuis 2018. Elle partage au plus grand nombre la culture nippone et ses spécificités. Le nom du festival fait ainsi référence à la tradition du Hanabi, littéralement des « fleurs de feu ». Il s’agit d’un spectacle de feux d’artifice qui se déroule en période estivale au Japon. Au mois de juillet et d’août, au moins 7000 hanabi éclairent le ciel, du nord au sud du pays. Les fusées les plus puissantes peuvent faire plus de deux kilomètres d’envergure.

Anna Vasylenko

 

Sur l’île d’Hokkaido au Japon, le reconfinement après le déconfinement

Au Japon, le déconfinement de l’île d’Hokkaido a conduit à un nouvel état d’urgence sanitaire liée à l’épidémie du Covid-19, étendu à l’ensemble de l’archipel. Une leçon pour le reste du monde qui commence à envisager un assouplissement des mesures pour lutter contre le coronavirus.

Les habitants d’Hokkaido sont de nouveau encouragés à rester chez eux. Crédits : Flickr

L’exemple de l’île japonaise d’Hokkaido montre bien qu’un déconfinement trop rapide peut être contre-productif. L’île avait été la première touchée par la pandémie de Covid-19 mais le premier confinement avait été levé le 19 mars. Avec seulement un à deux nouveaux cas détectés chaque jour, les écoles avaient pu rouvrir début avril. Les mesures de confinement semblaient porter leurs fruit.

Mais depuis le 12 avril, la population  été de nouveau confinée car les cas de Covid-19 sont en recrudescence. Les écoles sont fermées et les grands rassemblements interdits. L’archipel japonais tout entier a pris la même voie. Le Premier ministre, Shinzo Abe, a déclaré l’état d’urgence à Tokyo et dans six autres départements le 7 avril. Le dispositif a été entendu à tout le pays le 16 avril et au moins jusqu’au 6 mai. Le Japon et ses 126 millions d’habitants sont jusqu’ici relativement épargnés par la pandémie en comparaison aux Européens. En trois mois, seuls 5 000 cas de coronavirus y ont été détectés. Mais ce nombre a plus que doublé en neuf jours, dépassant les 13 000 cas à la fin avril. A la date du 28 avril, près de 400 personnes sont décédées à cause du coronavirus au Japon.

Un gouvernement japonais désavoué

La réactivité tardive du gouvernement s’explique par un conflit entre les exigences économiques et sanitaires. Exemple marquant : Yasutoshi Nishimura, le ministre de la revitalisation économique, est aussi chargé de la coordination de la lutte contre la propagation du virus. Ce conflit entre les partisans du maintien de l’activité économique et les exigences sanitaires a pour effet de dégrader la confiance des Japonais envers leur gouvernement : plus de 70 % des Japonais sont mécontents de la gestion de la pandémie.

Contrairement à la Corée du Sud toute proche, le Japon n’a pas mis en place de campagne de dépistage massive. Or, pour les scientifiques, mesurer la propagation du Covid-19 est indispensable à la réussite du déconfinement. En l’absence de vaccin ou de traitements efficaces, seul ce dépistage pourrait empêcher la reprise de l’épidémie. Les nouveaux malades seraient rapidement identifiés et isolés.

Thibault Clément

Coronavirus : si l’épidémie persiste, les JO de Tokyo en 2021 seront annulés

Les Jeux olympiques de Tokyo, reportés à l’été 2021 à cause de l’épidémie de COVID-19, seront annulés si la pandémie n’est pas maîtrisée, a déclaré ce mardi le président du comité japonais d’organisation Yoshiro Mori.

Et si les JO de Tokyo 2020 étaient annulés définitivement ? C’est une éventualité devenue plausible depuis l’interview du président du comité japonais d’organisation Yoshiro Mori, accordée ce mardi au quotidien sportif Nikkan. Affirmant que, si en 2021 la pandémie de Covid-19 est toujours en cours au Japon, « alors il faudra annuler » les Jeux olympqiues, le président a été catégorique sur l’impossibilité de les repousser une nouvelle fois en 2022.

Yoshiro Mori avait d’ailleurs déjà balayé l’hypothèse d’un second report jeudi dernier en soulignant qu’ « en pensant tant aux athlètes qu’aux problèmes engendrés pour l’organisation, il est techniquement difficile de reporter de deux ans » la compétition. Pour rappel, dans l’histoire des Jeux olympiques, seules deux olympiades avaient été annulées, en période de guerre : en 1940 à Tokyo et en 1944 à Londres. Le président du comité japonais a d’ailleurs comparé la lutte contre le Covid-19 à « une bataille contre un ennemi invisible« .

Le corps médical pessimiste

Yoshitake Yokokura, président de l’association médicale du Japon, a également fait part de ses réserves concernant la tenue des olympiades en 2021. Interrogé sur la question lors d’un point presse ce mardi, il a estimé que la bonne tenue des Jeux ne pourrait se faire uniquement à condition d’avoir trouvé un vaccin d’ici-là. »Je ne dis pas qu’ils ne devraient pas avoir lieu mais ce serait excessivement difficile« , si aucun vaccin n’était trouvé, a-t-il déclaré.

Et Yoshitake Yokokura n’est pas le seul à faire part de son pessimisme sur la situation. Le 20 mars dernier déjà, le spécialiste des maladies infectieuses de l’université de Kobe (ouest), Kentaro Iwata, affirmait : « Honnêtement, je ne pense pas qu’il soit probable que les Jeux olympiques aient lieu l’année prochaine ». Le nombre de cas d’infection au coronavirus confirmés au Japon est passé lundi à 13 613 contaminés et 394 nouveaux décès selon le diffuseur public NHK. Si ces chiffres restent encore assez faibles et sont en baisse depuis plusieurs jours, la gestion de crise du gouvernement de Shinzo Abe demeure critiquée, particulièrement concernant le peu de tests effectués. La question des Jeux olympiques de 2020 avait également suscité certaines polémiques autour du gouvernement, accusé de mettre bien trop de temps à se résigner à reporter les olympiades d’un an. Ce report représente un immense défi logistique et économique, et une annulation définitive des Jeux olympiques serait une véritable catastrophe pour l’archipel.

Louis Augry