Animaux sauvages dans les cirques : manifestation de l’association Zoopolis pour interpeller le gouvernement

Ce lundi midi, l’association Paris Animaux Zoopolis protestait devant le ministère de la Transition écologique et solidaire contre l’utilisation d’animaux sauvages dans les cirques.

Cirque animaux

Pour protester contre l’inaction du gouvernement en matière de régulation de l’utilisation d’animaux sauvages dans les cirques, une douzaine de militants ont mis en scène lundi le dressage d’un éléphant et déployé des pancartes, sous les fenêtres de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire.

« Nous demandons au gouvernement d’être courageux et ambitieux vis-à-vis de la condition animale et de résister face aux lobbies », a expliqué Amandine Sanvisens, coprésidente de l’association, à nos confrères du Parisien.

Le collectif souhaite un engagement ministériel fort visant la disparition de cette pratique à long terme, avec notamment des mesures transitionnelles comme l’interdiction de la reproduction de mammifères et l’acquisition de nouveaux animaux par les cirques.

Etape suivante pour ces militants : des rendez-vous pris aux ministères de la Transition écologique et de la Culture courant avril.

Guillemette de Préval

Alexandre Romanès, chef de file tzigane

Symbole du cirque à l’ancienne, survivant de la tradition nomade, le cirque d’Alexandre Romanes est à l’opposé des spectacles contemporains. Rencontre avec une pointure de la profession.

Assis à la table de sa caravane en pleine après-midi, Alexandre Romanes, 66 ans, vêtu d’une petite chemisette, claquettes aux pieds, ne donne pas l’impression d’être aux manettes d’un des cirques les plus connus de Paris. Pourtant, depuis 22 ans, la famille Romanes sillonne la France et enchaîne les succès dans la presse. Installés pour quelques mois Porte Maillot, emplacement qui leur est réservé depuis plusieurs années, les Romanes se donnent en spectacle trois fois par semaine. Conscient de sa chance, Alexandre Romanes parle des préjugés à leur égard : « Vous savez « rom » c’est un terme administratif, nous on est tziganes, et même ça les villes n’en veulent pas ». Celui qui est très fier d’appartenir à cette communauté explique qu’ils évitent désormais le Sud-Est : « Un jour un mec m’a même accueilli avec deux revolvers. Il a dit qu’il viendrait me dépouiller tous les jours, j’ai dit « les enfants on démonte tout et on s’en va » ».

Et si à Paris la famille est plus tolérée, ils n’en restent pas moins des marginaux. « On a l’impression d’être dans un zoo, et que les animaux c’est nous… Tous les jours des photographes viennent nous voir, ça devient pesant… »Et pour cause, le chapiteau est rempli à chaque représentation. Un succès qui reposerait essentiellement sur le bouche-à-oreille. Impressionnant en chef d’entreprise, Alexandre Romanes cultive aussi sa sensibilité poétique. Avec six recueils à son actif, il souhaite faire connaître la culture tzigane qui est souvent dévalorisée.

Alexandre Romanes
Alexandre Romanes

Un tantinet taiseux, cet ancien dompteur de fauves ne dompte aujourd’hui dans son spectacle plus que des chatons et son chien Biki. Une manière de tourner en dérision le cirque traditionnel dont il est issu : « On fait pas du cirque à la Pinder avec des gros éléphants. » A la fin du mois, comme le veut la tradition tzigane, Alexandre Romanes, sa femme Delia ainsi que leurs six filles repartiront sur les routes.

Blanche Vathonne & Mathilde Poncet

 

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L’académie Fratellini a été la première école de cirque créée en France par Anne Fratellini. A sa mort, c’est sa fille Valérie qui en a pris la direction.

Comment l’Académie Fratellini a t-elle évolué depuis sa création?

Si je pars de l’école du cirque Fratellini, la première école du cirque en Europe, sans « cursus » et non diplomante,  elle est devenue l’Académie Fratellini, un CFA , centre de formation professionnelle, une école supérieure dont le cursus est en trois ans. A la fin des études les « apprentis » sortiront avec 2 diplômes: un DNSP ( diplôme national supérieur professionnel) et une licence théâtre avec ParisVIII puisque pendant leur trois années ils iront à l’université.

Elève de première année l'Académie Fratellini pratiquant la roue Cyr
Elève de première année l’Académie Fratellini pratiquant la roue Cyr

Est-ce que ce n’est pas un peu paradoxal d’enseigner les arts du cirque de manière institutionnelle alors même que le cirque peut se définir comme une « contre-culture » ?

Le cirque au même titre que la danse et le théâtre doit s’inscrire dans une formation « diplomante ». C’est aux élèves d’apprendre que ce n’est pas le diplôme qui va les faire trouver du travail!

Le nouveau cirque se dirige t-il vers une forme de théâtralité plus poussée avec moins de performances et de prises de risques et plus de dramaturgie ?

Le cirque n’a pas attendu le « nouveau cirque », qui n’est plus nouveau d’ailleurs, pour travailler théâtralement. Les trois clowns, Fratellini dans leurs entrées de clown » jouaient » leur rôle de clown blanc et d’auguste. Ce que le cirque a développé, c’est l’écriture d’un spectacle, une histoire, un début, une fin, des personnages. Le cirque est ce qu’en feront les étudiants des écoles. C’est eux qui feront le cirque de demain!

Découvrez la performance d’une élève d 3ème année de l’Académie Fratellini

Propos recueillis par Blanche Vathonne & Mathilde Poncet

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Photo tigres cirque
Photo tigres cirque

Pendant longtemps, le dressage d’animaux sauvages a été l’un des symboles du cirque. Pourtant beaucoup ont décidé d’arrêter les numéros avec les animaux, conscients que le public était de plus en plus soucieux du bien-être animal.

Coup de théâtre dans le milieu du cirque : le 16 mai 2017, André Bouglione, petit-fils de Joseph Bouglione, pionnier du cirque traditionnel, annonce qu’il arrête les numéros avec des animaux. Une décision symbolique qui atteste de l’essoufflement du cirque tel qu’on le connaît. Malgré cette annonce, de nombreux spectacles sont encore sous le coup des critiques de différentes associations qui luttent contre la maltraitance animale. Le site « Cirques de France » recense tous les spectacles qui détiennent des animaux dans leurs numéros. Ils seraient près de 81.

Mais qu’en est-il de la législation? En France, rien n’est officiellement interdit par la loi malgré un arrêté datant de 2011 qui fixe les conditions de détention. En Belgique en revanche, l’utilisation d’animaux sauvages est déjà interdite, contrairement à celle d’animaux domestiques tels que les chameaux, lamas et chiens.

Aux Etats-Unis, le cirque Ringling Bros. And Barnum and Baily Circus, l’un des plus anciens du pays, a été obligé, après la suppression de ses numéros avec des éléphants en janvier dernier, de mettre la clé sous la porte le 22 mai, car la fréquentation avait trop baissé.

Si les animaux sauvages tendent à disparaître des numéros, les animaux domestiques eux, semblent être encore appréciés des artistes et du public.

Blanche Vathonne et Mathilde Poncet

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