Économie : vers une dégradation de l’évaluation de la dette ?

L’agence de notation Standard and Poor’s doit délivrer son évaluation de la dette française ce vendredi. Ces notes sont de véritables boussoles pour les investisseurs avides de sécurité financière.

L’agence de notation Standards and Poor’s rend son évaluation sur la dette française ce vendredi 2 juin. (Image libre de droit Pexel)

Ce vendredi 2 juin, la France attend avec anxiété l’avis des agences de notation sur sa capacité à rembourser sa dette dépassant les 3 000 milliards d’euros. Bercy est en ébullition et est suspendu au verdict de l’agence de notation Standard and Poor’s, qui a passé l’économie française au crible, comme Fitch il y a quelques semaines. Le gouvernement, qui comptait alors sur la promulgation de la réforme des retraites pour rassurer les marchés sur la situation financière de la France avait déploré cette « appréciation pessimiste« .

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des finances, a réagi sur France Inter ce mercredi 31 mai à l’évocation de cette très probable mauvaise nouvelle pour l’économie française, réaffirmant la politique du gouvernement : « Nous serons intransigeants sur l’équilibre de nos finances publiques, sur la réduction de nos déficits et sur l’accélération de la réduction de la dette« .

A quoi servent ces agences ? 

@celsamaster On vous explique l'importance de cette journée pour l'#economie française ! A quoi servent les agences de notation ? Elles doivent noter la #france🇫🇷 ♬ son original – celsamaster

Ce ne sont pas des arbitres, mais bien des évaluateurs des marchés financiers qui mettent des notes allant de AAA+ à D. Elles sont chargées d’évaluer l’ensemble des titres financiers disponibles sur les marchés dont, notamment, les bons du trésor, part de la dette d’un état. Ces notes sont de véritables indications pour les investisseurs du monde entier afin de savoir quel est le risque de défaut par l’émetteur du titre de dette. 

Les banques et les marchés cherchent à savoir si l’Etat peut payer ses factures. Et pour cela comme à l’école, les trois agences américaines Moodys, Fitch et Standard and Poor’s, notent 90 % des titres financiers.

 

Plus les notes mises par les agences de notations sont proches de AAA, plus cet investissement est sûr.

La France mal notée ?

La France devrait voir sa note passer de AA à AA-. C’est donc encore très loin du risque de banqueroute comme à Athènes en 2008 et 2014. La crainte d’être lâché par les marchés financiers est à mesurer.

Les causes de cette dégradation de la note française sont multiples. Fitch pointait du doigt le contexte social et politique en France. Standard and Poors devrait également insister sur le niveau de dette et des déficits et aussi un contexte plus global de hausse des taux d’intérêt en Europe. Peu de conséquences directes sont à attendre mais le couperet reste une mauvaise nouvelle pour l’économie française.

 

Adrien-Guillaume Padovan

Etats-Unis : comment la police américaine a résolu un meurtre vieux de 53 ans

Résoudre un meurtre vieux de plus de cinquante ans ? Difficile mais pas impossible pour le département « cold case » de la police de l’état de Floride, aux États-Unis, qui a identifié la « Dame du coffre ». Retour en trois questions sur cinquante-trois ans du plus vieux mystère de l’état de Floride.

La mère de famille avait été découverte dans cette malle, ce qui lui donnera le surnom de « Dame du coffre ».
Crédits : St Petersburg Police Department/Facebook

Un corps, une malle, et désormais, un nom. La « Dame du coffre », affaire criminelle énigmatique qui a bouleversé l’état de Floride à la fin des années 1960, pourrait enfin être résolue. Plus de cinq décennies après, l’ADN parle et relance l’espoir des enquêteurs de découvrir la vérité sur ce meurtre barbare.

Qu’est-ce que l’affaire de la « Dame du coffre » ?

St Petersburg, en Floride, 1969. Nous sommes le soir d’Halloween. La police est appelée : deux enfants ont signalé deux hommes traînant un coffre de couleur noire dans les bois, derrière le restaurant Oyster Bar, et en repartir les mains vides. Les officiers se rendent sur les lieux er découvre la malle. À l’intérieur, le corps supplicié d’une femme, enveloppé dans une bâche, selon les déclarations de la police. Sa tête comporte des blessures visibles, et la victime ne porte qu’un haut de pyjama. L’autopsie conclut qu’elle est morte étranglée par une « bolo tie », une cravate de cow-boy.

L’enquête piétine. La police ne parvient pas à identifier la victime, enterré sous le nom de « Jane Doe ». Pour les enquêteurs comme pour le grand public, elle devient la « Dame du coffre ».

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Comment les enquêteurs sont-ils parvenus à identifier la victime ? 

Aux États-Unis, le pôle cold case réunit d’importants moyens et continue d’enquêter sur ce mystère. Pendant ce temps, émissions criminelles, journalistes mais aussi détectives amateurs se passionnent pour l’affaire.

En 2010, le corps de la victime est exhumé pour tenter d’effectuer des prélèvements ADN. Mais le mystère reste entier ; les os et les dents examinés sont en trop mauvais état pour pouvoir être analysés, déplore la police.

Mais en début d’année 2023, un nouveau rebondissement change la donne. Un échantillon ADN est prélevé à partir des cheveux et de la peau, collectés lors de la première autopsie de la « Dame du coffre ». La génétique parle : la victime se nomme Sylvia Atherton. Âgée de 41 ans au moment de sa disparition, elle est mère de cinq enfants rapporte la police de St Petersburg.

« Après 53 ans, cette femme a désormais un nom. Sa famille peut tourner la page« , a commenté Michael Kovacsev, chef adjoint au procureur.

Et ensuite ?

Les enquêteurs ont pris contact avec la famille de la victime. Sa fille, Syllen, peine encore à croire que le corps de la « Dame du coffre », est celui de sa mère. « C’était choquant, cela faisait si longtemps« , s’est-elle exprimé à la conférence de presse.

La jeune femme était âgée de 5 ans lorsque sa mère, originaire de Tucson, en Arizona, a quitté la ville pour s’installer à Chicago avec son nouveau mari, Stuart Brown, et trois de ses enfants, rapporte CNN. Avec son frère de 11 ans, Syllen reste vivre chez son père. « Nous pensions avoir des nouvelles au bout d’un moment… Et puis, les années passent. J’étais très jeune« , explique la jeune femme. « C’est un triste soulagement de savoir ce qui lui est arrivé. C’est évidemment une façon de mourir absolument horrible, à peine quelques années après avoir quitté la ville où nous vivons. »

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Le nouveau mari de Sylvia Atherton, décédé en 1999 à Las Vegas, n’a jamais signalé sa disparition, et ne la mentionne pas sur son testament, a affirmé la police de St Petersburg.

Les enquêteurs tentent désormais de lever le voile sur le dernier mystère de cette affaire : l’identité du meurtrier. « Nous voudrions que cette enquête soit résolue. Savoir qui a fait cela. Et je voudrais aussi retrouver mes sœurs », répète la fille de la victime.

« C’est là que les détectives amateurs entrent en jeu. Toute aide est la bienvenue pour résoudre cette enquête », a lancé la police de St Petersburg.

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Lise Tavelet / CNN

Sommet des Brics : l’Afrique du Sud évite la question russe

Ce vendredi, l’Afrique du Sud a esquivé des questions sur la potentielle venue de Vladimir Poutine dans le pays. Au Cap, la capitale, une réunion avec des représentants diplomatiques des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) en vue du prochain sommet en août 2023, a lieu actuellement.

A l’occasion du sommet, le président russe a officiellement été convié par Pretoria à se rendre dans le pays. L’invitation a été formulée avant qu’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) visant M. Poutine ne soit ordonné.

En tant que membre de la CPI, l’Afrique du Sud est théoriquement censée arrêter le président russe s’il entrait sur son sol. Néanmoins, depuis le début de la guerre en Ukraine, Pretoria refuse de condamner Moscou, souhaitant maintenir leur neutralité, et conserver de bonnes relations avec la Russie.

« Nous ne pouvons pas permettre qu’un conflit dans une partie du monde remplace l’ambition d’éradiquer la pauvreté dans le monde, le plus grand défi mondial« , a déclaré la ministre des Affaires étrangères sud-africaine, Naledi Pandor. Depuis le début du conflit, l’insécurité alimentaire est croissante dans les pays pauvres, notamment en Afrique, en raison de l’augmentation du prix des denrées alimentaires.

Emma Larbi / AFP

Immigration : les Républicains durcissent leur proposition de loi

Les Républicains (LR) ont déposé ce jeudi 1er juin un premier texte ordinaire sur l’immigration. Sept nouvelles dispositions, plus fermes, viennent s’ajouter aux 48 mesures déjà présentées en mai.

Crédit : Les Républicains

Les atermoiements de l’exécutif en matière d’immigration ont laissé la porte ouverte à une offensive organisée des Républicains (LR), qui multiplient les propositions visant à réduire drastiquement l’immigration. Dans un entretien croisé au JDD, Éric Ciotti, Bruno Retailleau et Olivier Marleix avaient déjà annoncé déposer deux propositions de loi sur le sujet – la première, ordinaire, et la seconde, constitutionnelle. Le premier texte a été déposé ce jeudi 1er juin et vient renforcer les 48 mesures de sept dispositions supplémentaires, dévoilées dans Le Figaro.

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Des nouvelles mesures plus fermes

Dans sa première version, la proposition de loi ordinaire visait notamment à requalifier le séjour irrégulier sur le territoire français comme un délit pénal, à durcir les critères du regroupement familial, à restreindre les soins accessibles aux étrangers sans-papiers, à rendre impossible l’acquisition de la nationalité française à un enfant né sur le territoire, mais dont les parents étaient sans-papiers à l’époque, ou encore à conditionner à cinq ans de présence le droit à bénéficier d’une protection sociale.

Parmi les sept nouvelles mesures de la droite, on retrouve la réduction du délai pour le dépôt d’une demande d’asile à 15 jours, le placement en centre de rétention administrative des demandeurs d’asile venant des pays sûrs, la fermeture immédiate des droits à protection maladie universelle pour les déboutés du droit d’asile, la prononciation d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) en cas de rejet de la demande d’asile par l’OPFRA ou encore l’impossibilité pour un étranger qui rentre ou se maintient en situation irrégulière d’être régularisé.

LR doit encore déposer sa proposition de loi constitutionnelle qui devrait réaffirmer la primauté du droit national sur les normes internationales lorsque le sujet relève des intérêts fondamentaux de la nation. Les Républicains souhaitent ainsi organiser un référendum sur l’immigration, « élever au rang constitutionnel le principe d’assimilation » ou encore faire voter des quotas d’immigrés par le Parlement.

Front commun à droite

Face au « en-même temps » de l’exécutif, qui souhaite lutter plus durement contre l’immigration irrégulière tout en régularisant les travailleurs sans papiers dans les métiers en tension, Les Républicains veulent s’imposer sur une ligne plus ferme. LR souhaite tourner la page de l’épisode des retraites qui s’est déroulé sur fond de divisions internes. Alors que Les Républicains affichaient une position ambiguë face à une majorité relative qui comptait sur leur appui pour voter la réforme, ils sont désormais déterminés à faire front commun sur le thème de l’immigration.

La secrétaire d’État française chargée de l’Europe, Laurence Boone, a réagi ce vendredi 2 juin sur Europe 1 à la proposition de loi de la droite, estimant qu’elle n’était ni sérieuse, ni réaliste. « Sur la forme, tangenter le RN, cela rapporte des voix au RN« , a-t-elle déclaré. Si le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est prêt aux compromis avec Les Républicains, il pose des conditions. « Le texte immigration, ça ne peut pas être du 100% LR et 0% du texte du gouvernement », a indiqué son entourage. « Il y a un Conseil des ministres de l’Intérieur la semaine prochaine et on va faire des avancées« , a déclaré Laurence Bonne. Le projet de loi, qui a été annoncé à l’automne 2022 par l’exécutif, voté en commission des lois du Sénat en mars, n’a cessé d’être reporté depuis.

Eloïse Cimbidhi