Le cirque à l’ancienne en voie de disparition?

Famille Romanes
Famille Romanes

Art ancestral, le cirque est installé depuis plusieurs siècles dans notre culture populaire. Depuis les années 1970, il connaît un renouveau et de plus en plus de cirques prennent la décision d’arrêter les numéros avec des animaux. Est-ce la fin du cirque tel qu’on le connaît ?

Monsieur Loyal, le clown blanc, l’Auguste, la trapéziste ou encore le dompteur de fauves … autant d’images qui rappellent l’univers si singulier du cirque. Cet art du spectacle né à la fin du XVIIIe siècle perdure encore aujourd’hui et les chapiteaux continuent d’attirer petits et grands. Mais depuis les années 1970, de nouveaux acteurs sont entrés en scène. Désormais, les grandes familles du cirque côtoient nouvelles compagnies d’artistes qui souhaitent renouveler le genre.

Aujourd’hui 522 compagnies de cirque contemporain sont enregistrées à l’ARTCENA (le Centre national des arts du cirque, de la rue et du théâtre). Appelé « nouveau cirque » puis « cirque contemporain », il s’éloigne de certains codes du cirque traditionnel en inventant des formes originales de spectacles mêlant danse, théâtre ou encore musique. Si ces spectacles d’un nouveau genre introduisent de nouvelles formes d’expression, elles n’en oublient pas moins l’essence même du cirque, comme la prise de risque ou encore le sensationnel.

Une profession qui a beaucoup évolué

Marine Cordier, maître de conférences à l’université Paris-Ouest Nanterre, s’est spécialisée dans le nouveau cirque. Selon elle, les acteurs du cirque contemporain n’ont rien à voir avec le cirque traditionnel : « Après mai 68, ces gens ont voulu inventer des nouvelles formes de spectacle. Ils sont allés chercher du côté du spectacle populaire pour se différencier du théâtre et de son image plus bourgeoise. Ils se sont réappropriés l’imaginaire pour faire un spectacle unique et original avec une mise en scène nouvelle. Ils revendiquent davantage une démarche de création. » Très loin des familles Bouglione ou encore Pinder, ces nouveaux artistes n’ont pas le même mode de vie. Il ne s’agit plus de parcourir la France en caravane et de rester en famille, mais plutôt d’accueillir toutes sortes d’artistes comme dans une troupe de théâtre.

L’arrivée de nouveaux acteurs

« Ce sont principalement des gens issus des arts de la rue qui ont créé ces premières compagnies vers le milieu des années 1970 et ce sont les journalistes qui ont utilisé ce terme de « cirque nouveau » pour qualifier ces nouvelles formes et marquer l’opposition avec le cirque traditionnel. » explique Marine Cordier. Parmi ces figures emblématiques qui ont contribué à l’essor de ce nouveau genre on peut retrouver par exemple l’écuyer Bartabas qui a fondé en 1985 le cabaret équestre Zingaro. Qualifié de « théâtre équestre et musical », son spectacle mêle théâtre, danse et musique tout en reprenant les codes du cirque traditionnel. « Au départ ce sont les cavaliers anglais qui ont créé des spectacles équestres. Ils utilisaient des pistes circulaires, d’où le terme « cirque » », rappelle Marine Cordier.

Aujourd’hui le Cirque Électrique, installé Porte des Lilas depuis une vingtaine d’années, fait office de référence en terme de nouveau cirque. Hervé Vallée, son directeur, y vit à l’année. Bien plus qu’un simple spectacle, le Cirque Electrique offre un espace de création à de nouveaux artistes désireux de se lancer dans le cirque contemporain. Séverine Bellini est artiste de cirque, elle travaille avec Hervé Vallée depuis 2010 et a participé pendant deux ans au « Cabaret Electrique ». Elle parle avec nostalgie de ce spectacle emblématique du Cirque Electrique : « Les gens venaient un peu pour s’encanailler, c’était vraiment l’univers des grands cabarets parisiens. Comme dans un cirque on avait un monsieur Loyal et des numéros qui s’enchainent, c’est un spectacle très engagé, très rock’n’roll» Mais le Cirque Electrique lui permet aussi de développer ses propres créations : « La chambre simple est un spectacle que j’auto produis avec ma compagnie Mona Lisa, je me nourris beaucoup de l’univers du Cirque Electrique mais je garde mon univers qu’est la contorsion. »

Séverine Bellini, contorsionniste du Cirque Electrique
Séverine Bellini, contorsionniste du Cirque Electrique

A l’image de beaucoup d’artistes, Séverine Bellini pâtit du manque de soutien financier « dans le paysage culturel français tout tourne en rond, ça fait vingt ans que ce sont les mêmes compagnies et qui ont les subventions » déplore-t-elle. Selon le Centre national des arts du cirque, en 2010, 61% des équipes de cirque répertoriées déclaraient un budget annuel moyen inférieur à 100 000 euros. Si beaucoup de compagnies misent sur des petites productions, les spectacles de grande envergure sont plus rares.

Un cirque hybride

Depuis l’apparition du nouveau cirque : « on ne parle plus du cirque mais des arts du cirques au pluriel. » souligne Emmanuelle Floch, responsable de Spring, festival des nouvelles formes de cirque en Normandie.« Il y a des spectacles de cirque nouveau qui vont tirer vers le théâtre, la danse, certains parfois ne revendiquent même pas l’étiquette de cirque, même s’il y a des points communs comme certains agrès ou de la contorsion, l’usage du corps acrobatique et la prise de risque. »  ajoute Marine Cordier. Une chambre simple de Séverine Bellini traduit cette volonté de mélanger les genres en utilisant principalement la contorsion comme langage dramatique pour mettre en scène l’histoire d’une femme délaissée. Utiliser le corps comme moyen d’expression reste le dénominateur commun à toutes ces nouvelles formes de cirque.

Le cirque se rapproche de plus en plus du théâtre, il ne s’agit plus simplement d’une succession de numéros. Les élèves de première année de l’Académie Fratellini proposent par exemple de représenter le drame des migrants à travers des numéros d’acrobaties, habillés en costume d’époque du début du XXème siècle, qui rappellent les immigrés italiens d’Ellis Island.

Les dialogues, principalement en italien, déplacent l’attention du spectateur vers les mouvements des corps. Le propos du spectacle semble primer sur le sensationnel.

Découvrez la performance des premières années de l’Académie Fratellini : 

Une contre-culture qui s’institutionnalise?

Si le nouveau cirque se voulait marginal par son mode de vie il a été rapidement reconnu comme « forme culturelle » en 1978 par le ministre des Affaires culturelles Jean-Philippe Lecat. Auparavant le cirque traditionnel était sous la tutelle du ministère de l’Agriculture à cause de la présence d’animaux dans les spectacles. Cette reconnaissance artistique s’est accompagnée de la création d’écoles comme l’Académie Fratellini à Saint-Denis en 1971 ou encore le Centre national des arts du cirque à Châlons-en-Champagne en 1986. Aujourd’hui ces écoles permettent un mélange de disciplines plus important comme l’explique Eva, 24 ans, venue de Slovénie pour étudier le théâtre corporel à Paris. Elle suit les cours du soir de jonglage à l’Académie Fratellini depuis le début de l’année. « Je m’exprime essentiellement par le corps et le jonglage ça m’apporte un truc en plus. J’en faisais déjà en Slovénie et j’ai souhaité me perfectionner en France, c’est pour ça que j’ai choisi l’Académie Fratellini », affirme-t-elle.

Une élève de troisième année de l'Académie Fratellini
Une élève de troisième année de l’Académie Fratellini

Une institutionnalisation que Séverine Bellini déplore : « Ils font tous la même chose, ont tous le même style. ils sont super forts mais il n’y a plus de spontanéité. » Paradoxalement, cette multiplication d’institutions voulait accompagner l’émergence du cirque contemporain pour permettre aux artistes non issus de familles circassiennes de pratiquer eux aussi. Pour Marine Cordier : « Les artistes de nouveau cirque ont toujours eu la volonté de proposer une forme de contre-culture pour parler au grand public. »

Entre tradition et innovation

Même si certains cirques restent intemporels, certaines familles font le choix de se réinventer en répondant aux demandes nouvelles du public. A l’instar de la famille Gruss qui proposait essentiellement des spectacles équestres mais qui a innové en s’associant à la compagnie d’acrobates aériens les Farfadets issue du nouveau cirque.

Ou comme Alexandre Romanes, directeur du cirque tzigane installé Porte Maillot l’explique : « On fait pas du cirque à la Pinder avec de gros éléphants ». Il reprend néanmoins de nombreux codes du cirque traditionnel : la vie en caravane ainsi que le spectacle familial et autodidacte mais mise aussi sur l’autodérision en proposant des numéros de haute voltige suivis de dressage de Biki, le chien de la famille.

Mais ne plus miser sur les animaux est une donnée que les grandes familles traditionnelles commencent progressivement à intégrer. « J’ai vu un sondage qui indiquait que 80 % des Français étaient sensibles à la cause animal. Notre métier, c’est de faire un spectacle pour la famille. Si une très large majorité des familles est sensible à la cause animale, on ne peut pas continuer à faire un spectacle qui les dérange. Je ne me voyais pas continuer à présenter des animaux à des gens qui ressentent une gêne morale en venant au cirque » expliquait ainsi André Bouglione à 30 millions d’amis.

Mais pas d’inquiétude, si les éléphants commencent à déserter les chapiteaux, le célèbre Auguste a encore de beaux jours devant lui.

Plus d’informations :

Alexandre Romanes, chef de file tzigane 

3 questions à Valérie Fratellini, directrice adjointe de l’Académie Fratellini

Un cirque sans animaux, c’est possible.

 

Les débats télévisés influencent-ils le vote?

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Marine le Pen et Emmanuel Macron vont débattre mercredi 3 Mai. Photo d’illustration @Gaël Flaugère

Jamais il n’y a eu autant de débats télévisés dans une campagne présidentielle en France. Ce soir aura lieu le neuvième débat majeur entre responsables politiques candidats au poste suprême.  Après les six débats des primaires du PS et de LR (et de leurs alliés respectifs) et les deux débats précédant le premier tour, les citoyens les plus courageux pourront assister à une ultime confrontation télévisuelle opposant Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Si ces débats ont assuré aux chaînes de très bonnes audiences, leur influence sur le vote n’est pourtant pas assurée.

Le débat télévisé est devenu une tradition en France depuis le 10 mai 1974 avec celui qui opposa Valéry Giscard-d’Estaing et François Mitterrand devant 25 millions de téléspectateurs. De ce face-à-face, une phrase rentrée dans la culture populaire: «Vous n’avez pas le monopole du cœur». Mais aucun mouvement dans l’élection de 1974. Trois jours avant ce débat, Valéry Giscard-d’Estaing s’était stabilisé à environ 51% des intentions de votes dans les sondages d’opinions, et n’évoluera plus jusqu’au scrutin final, le 19 Mai. Le vote s’était cristallisé.


Selon Christian Delporte, historien, spécialiste de la communication politique interrogé par La Croix« un débat télévisé ne change pas l’opinion des gens. Ceux qui ont été organisés par le passé entre les deux tours de la présidentielle n’ont jamais modifié l’écart enregistré entre les candidats ». Pour l’historien, la succession des confrontations télévisées a prouvé que, malgré certaines paroles qui sont restées,  les débats d’entre-deux tours ne modifient qu’à la marge les dynamiques électorales. À quelques jours du scrutin final, elles sont largement cristallisées, qu’elles soient en faveur d’un candidat, de l’abstention ou bien du vote blanc; et le climat politique actuel de front républicain ne semble pas avoir vocation à changer cet état de fait.

« La télévision est en train de devenir le lieu du choix électoral »

Pourtant, de ces débats émergèrent quelques surprises, notamment lors des primaires de la gauche et de la droite. Avant les trois débats de la primaire de la droite et du centre, François Fillon stagnait à 11% des intentions de vote. La télévision a aidé les candidats Fillon et Hamon à montrer leur stature présidentielle. D’après Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’Ifop, cette élection présidentielle a été le théâtre d’une publicitarisation des primaires qui ont donné la prime aux candidats « les mieux préparés« .

Au moment des primaires, l’électorat se retrouvait dans une même famille politique. Les mouvements pouvaient être fluides entre chaque candidat. Ce qui fut le cas.

Dans le cadre d’une primaire, lorsque le vote n’est pas cristallisé ou qu’il s’agit de choisir un projet ou la ligne d’un parti, les débats télévisés semblent pouvoir renforcer les dynamiques. La montée en puissance des candidats Fillon et Macron coïncident avec la période de débats télévisés qui a précédé leur victoire, mais impossible de connaître la part active de ces diffusions grand public dans le résultat final.

Si selon Alain Duhammel, éditorialiste politique à RTL, « la télévision est en train de devenir le lieu du choix électoral, » elle l’est dans la mesure où sont organisés des événements politiques en amont de l’élection. Cette primauté donnée à la télévision est liée au format de la primaire : organiser un premier vote avant l’élection a confronté une opinion politique incertaine aux arguments de chacun. Les retransmissions des face-à-face ont aussi permis à tous les candidats, petits ou grand, de s’exprimer dans un format ou ils sont à égalité, le 4 Avril Dernier sur BFMTV.

« Un moment intense de convivialité politique »

Mais comme preuve du fait que les débats n’influent pas sur le vote des candidats à la présidentielle, le score des « petits » candidats est resté quasiment inchangé malgré l’égalité d’exposition médiatique,  si ce n’est pour Philippe Poutou, crédité dans certains sondages d’un point supplémentaire en récompense à sa saillie envers François Fillon. Lui aussi, a peut-être fait son entrée dans la culture populaire.

L’entrée de certains de ces moments de démocratie dans la culture du grand public n’est pas anodine. Elle montre une réaction du corps social à ces moments. Pour Gaël Villeneuve, politologue et auteur de Les débats télévisés en 36 questions-réponses, les débats télévisés sont « un moment intense de convivialité politique« . Ils revitalisent ceux qui sont impliqués dans le processus politique, et, bien qu’ayant peu d’effets sur les scrutins, perpétuent la culture politique du pays.

Gaël Flaugère

 

 

 

 

Un centaine de cinéastes français se positionnent contre le Front national

La Cinéaste française fait parti des signataires de cette pétition anti-FN @CreativeCommons
La Cinéaste française fait parti des signataires de cette pétition anti-FN @CreativeCommons

Une centaine de cinéastes français se sont mobilisés dans une tribune parue mardi contre le Front national dont l’arrivée au pouvoir serait, pour eux, « une épouvante et une désolation » avec « la censure érigée comme principe » pour la culture.

La mobilisation du monde de la culture a été tardive. Parmi les signataires de cette tribune parue sur le site du Huffington Post, figurent des grands noms du cinéma français comme Costa-Gavras, Bertrand Tavernier,Agnès Varda, Cédric Klapisch, Jacques Audiard ou encore Pascale Ferran. « L’arrivée du Front national au pouvoir serait une épouvante et une désolation », écrivent-ils, dénonçant aussi la politique culturelle de l’extrême droite qui cherche « à faire interdire la diffusion de certaines oeuvres ».

« C’est aussi cela le Front national: la censure érigée comme principe, la mise sous tutelle de la presse, la disparition de certains livres dans les bibliothèques, de certaines oeuvres d’art dans les expositions, de pièces de théâtre ou de films dans les salles », dénoncent les signataires.

Leurs craintes portent également sur les risques de stigmatisation et de violence que pourrait engendrer une victoire de Marine Le Pen (FN) à la présidentielle. Selon les signataires, l’arrivée de Marine le Pen au pouvoir « libérerait le nuage d’énergies toxiques qui plane déjà au-dessus de nos têtes. Et la haine d’une fraction (ou d’une faction) de ses électeurs envers les étrangers, les homosexuels, les juifs, les arabes, les noirs ». (…) « Le risque est grand que la violence verbale, déjà à l’oeuvre sur les réseaux sociaux de la part de la fachosphère, se transforme en actes envers tout ou partie de ceux-là », pointent-ils.

Mardi soir, un millier de représentants du monde de la culture, dont le pianiste Alexandre Tharaud et l’humoriste Christophe Alévêque, ont participé en présence de la ministre Audrey Azoulay à un rassemblement contre le FN à Paris, à l’appel d’une soixantaine d’organisations notamment syndicales.

Gaël Flaugère (avec AFP) 

 

Violette and Co : l’unique librairie féministe et lesbienne de Paris

Violette and Co, situé dans le XIème arrondissement de Paris est la seule librairie féministe indépendante de France. Crédit : Julien Percheron
Violette and Co, situé dans le XIème arrondissement de Paris est la seule librairie féministe indépendante de France. Crédit : Julien Percheron

Installée depuis 2004 dans le XIème arrondissement de Paris, Violette and Co est devenu le lieu de référence des mordus de littérature féministe, et des militants LGBT. La librairie est aujourd’hui la seule librairie indépendante, féministe spécialisée dans l’homosexualité, à Paris et en France. 

 

« Violette and Co, c’est une librairie féministe engagée mais pas militante. Nous ne sommes rattachées à aucun groupe ni mouvement féministe » explique Christine Lemoine, l’une des gérantes de l’établissement.

Christine Lemoine et Catherine Florian sont les gérantes de la librairie. Crédit : Julien Percheron
Christine Lemoine et Catherine Florian sont les gérantes de la librairie. Crédit : Julien Percheron

Située à l’angle du boulevard Voltaire et de la rue de Charonne dans le XIème arrondissement de Paris, la librairie Violette and Co se distingue par sa devanture violette. Loin d’être choisie au hasard, cette couleur est, pour les deux libraires Catherine Florian et Christine Lemoine, « une manière de rendre hommage à la féministe française,Violette Leduc. Le violet c’est aussi la couleur identificatoire des lesbiennes dans les années 1970, et puis ça n’est ni rose ni bleu« .

Un rayon LGBT et un rayon dédié au féminisme

Violette and Co, qui a fêté ses dix ans en 2014, est la seule librairie féministe indépendante spécialisée dans l’homosexualité à Paris. « En littérature, nous privilégions les romans de femmes ou dont l’héroïne est une femme. Et pour les enfants, nous choisissons des livres qui ne reproduisent ni stéréotypes racistes, ni stéréotypes sexistes », explique Christine Lemoine.

Rien n’est laissé au hasard dans la petite boutique parisienne. Dès lors que l’on pousse les portes de la librairie, on distingue au mur une affiche retraçant « les 100 dates qui construisent nos luttes féministes aujourd’hui« . En dessous, une centaine de cartes de vœux à l’effigie des féministes Virginia Woolf, Simone de Beauvoir ou Olympe de Gouges sont à vendre. La boutique se démarque également en proposant un rayon dédié à l’histoire du féminisme, et un rayon LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres).

Un lieu de partage

C’est cette liberté de choix dans la sélection des ouvrages qui a séduit Christine P. et Elizabeth D. Toutes deux ont préféré l’anonymat pour s’exprimer. « Je suis très sensible à ce que vivent les femmes en Iran. On ne trouve pas beaucoup de librairies qui vendent des livres sur ce sujet, c’est pour cela que je viens ici », explique Christine P. qui se déplace du Val-de-Marne. Quant à Elizabeth D., habitante de Dijon, elle profite de son passage dans la capitale pour  » dénicher des bouquins qui traitent de l’homosexualité. J’étais abonnée à Lesbia magazine, mais il n’existe plus aujourd’hui. Chez Violette and Co, je retrouve ce genre de lectures », ajoute-t-elle.

La librairie féministe est spécialisée dans la littérature LGBT. Crédit : Julien Percheron
La librairie féministe est spécialisée dans la littérature LGBT. Crédit : Julien Percheron

Mais Violette and Co, ce n’est pas seulement une librairie. La mezzanine, qui fait office d’étage, a été aménagée pour accueillir des expositions et des rencontres avec des auteurs. « La boutique n’est pas seulement un commerce, c’est un lieu d’échanges où l’on peut débattre et discuter autour de la question de la femme », insiste Christine Lemoine. Cependant, elle l’assure, « Violette and Co est avant tout un lieu où l’on partage le goût de la lecture, et qui permet de se retrouver soi-même dans les livres ».

Garance Feitama