LVMH mise à nouveau sur Rihanna pour le lancement de la maison de mode Fenty

La star américaine et le géant français du luxe s’associent une nouvelle fois, après avoir déjà collaboré en 2017 pour la création d’une ligne de cosmétiques. Cette nouvelle marque proposera du prêt-à-porter, des accessoires et des chaussures, vendus essentiellement sur Internet. La puissante image de Rihanna sur les réseaux sociaux explique le succès de sa « reconversion » en femme d’affaires.
Après avoir lancé sa ligne de cosmétiques en 2017, Rihanna vient de renouveler son partenariat avec LVMH pour créer une marque de mode inédite. / Crédit : Celebrityabc/Flickr.

La nouvelle a été officialisée vendredi 10 mai, mais le milieu de la mode en parlait déjà depuis le début de l’année. LVMH, numéro un mondial de l’industrie du luxe, s’apprête à lancer au printemps une marque de mode intitulée Fenty, en partenariat avec la chanteuse Rihanna, âgée de 31 ans. Cette collaboration n’est pas une première pour les deux parties, qui s’étaient déjà associées en 2017 lorsque la jeune femme avait imaginé sa ligne de produits cosmétiques.

L’annonce est de taille, puisque c’est la première fois depuis la marque Christian Lacroix, créée en 1987, que LVMH lance une maison de mode ex nihilo, alors que le groupe a plutôt l’habitude de racheter des marques existantes pour les revitaliser. Surtout, Rihanna va devenir la première femme à diriger une maison dans l’histoire du groupe. Le siège de cette nouvelle marque sera d’ailleurs basé à Paris, où toute une équipe est déjà mobilisée en vue du lancement officiel prévu avant la fin du printemps selon Les Echos.

Rihanna, femme d’affaires et icône planétaire qui maîtrise les codes du digital

La star du R&B a indiqué que Bernard Arnault, PDG de LVMH, lui avait donné « carte blanche » dans la gestion de sa nouvelle marque. Comme pour sa collection de produits de beauté, Fenty Beauty, et sa ligne de lingerie, Savage x Fenty, Rihanna compte bien axer la réussite de son nouveau défi sur le digital et la commercialisation de ses produits sur Internet. Il y a deux ans, la chanteuse avait créé Fenty Beauty avec l’aide de Kendo, filiale de LVMH et incubateur de marques de cosmétiques, dont la stratégie marketing et le modèle de diffusion reposent exclusivement sur le web. Fenty, comme Fenty Beauty, sera donc une « instamarque », une marque digitale née sur le réseau social Instagram, et qui se sert de la notoriété de son égérie pour vendre des produits. Il faut dire qu’avec plus de 70 millions d’abonnés, le compte Instagram de Rihanna est un marché potentiel énorme. Son statut de popstar est un atout majeur qui lui permet de fédérer une communauté de fidèles prêts à acheter ses articles de mode.

La communication de la chanteuse, femme engagée socialement et politiquement en faveur de la diversité et de l’inclusion des minorités, lui a permis d’affirmer sa stratégie pour toucher un public très large. « Lorsqu’elle a créé sa marque de cosmétiques, elle a su proposer plus de 40 couleurs différentes pour les fonds de teint, notamment pour les afro-américaines, qui avaient du mal à trouver des produits adaptés alors que les canons de la mode aux États-Unis sont encore très blancs », explique Stella Jacquet-Rubinstein, étudiante en deuxième année de master en marketing à HEC Paris et spécialisée dans l’industrie du luxe et le marketing de la mode. « Pour sa ligne de sous-vêtements, elle avait aussi tenu à proposer toutes les tailles possibles, pour s’adapter à toutes les morphologies. Elle est parvenue à imposer l’inclusion d’un plus grand nombre de femmes dans les codes de la beauté ». Cette stratégie s’est avérée payante, puisqu’en moins de deux ans, Fenty Beauty a atteint un chiffre d’affaires avoisinant les 500 millions d’euros, a annoncé Bernard Arnault début 2018.

LVMH veut se donner un coup de jeune

En terme d’image, ce nouveau partenariat est une aubaine pour LVMH, car il illustre la volonté du groupe de se renouveler en jouant la carte de la jeunesse de l’audace. « Avec ce partenariat, LVMH montre à son public qu’il a pris en compte cette problématique de l’inclusion et du changement des codes de la beauté aujourd’hui. Le groupe prend un engagement résolument féministe et en faveur de la diversité, chose peu commune dans le luxe », poursuit Stella Jacquet-Rubinstein. L’objectif du groupe n’est cependant pas uniquement symbolique, puisqu’il s’agit aussi pour LVMH de ne pas perdre de terrain vis-à-vis du groupe Keiring, qui dispose de son côté de marques comme Gucci ou Balenciaga, très axées sur la création et la séduction des jeunes consommateurs.

La forte personnalité de Rihanna, reconnue pour ses tenues audacieuses et sa capacité à s’affirmer en tant que femme d’affaires, est un atout de poids pour un groupe qui cherche à se repositionner sur le marché. Dans la forme, on sait encore peu de choses sur la teneur des opérations de commercialisation des produits de la future marque Fenty. En plus de la vente en ligne, quelques boutiques éphémères à travers le monde pourraient être imaginées afin de créer de la demande et renforcer le caractère exclusif de cette nouvelle maison de luxe. Reste maintenant à découvrir si la marque de prêt-à-porter rencontre autant de succès que la ligne de cosmétiques.

Auguste Canier

Alerte au tsunami après un séisme de magnitude 7.5 en Papouasie Nouvelle-Guinée

La secousse se serait produite à une profondeur de 10 km. / Capture d’écran USGS (U.S. Geological Survey)

Un séisme de magnitude 7.5 sur l’échelle de Richter a été enregistré près des côtes de Papouasie-Nouvelle-Guinée, au nord-est de l’Australie, mardi à 14h58 heure française.

La menace de tsunami concerne en particulier les côtes de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, mais les vagues pourraient toucher les côtes situées à plus de 1000 km de l’épicentre du séisme. La Papouasie-Nouvelle-Guinée se remet à peine d’un tremblement de terre de magnitude 7.5, survenu en février dernier dans le centre du pays et qui avait fait au moins 125 morts.

Thomas Coulom

Le Sidaction tourne-t-il le dos aux jeunes ?

Vingt-cinq ans après sa création, le Sidaction poursuit sa prévention et son appel aux dons via des campagnes publicitaires. Aujourd’hui, 31% des jeunes estiment avoir moins de risques que les autres d’être contaminés. Le Sidaction manque-t-il de visibilité auprès de ce public ?

 « N’oublions pas que le virus du SIDA est toujours là » : c’est le message du Sidaction, diffusé cette année dans le métro et les médias. Cette campagne peut sembler destinée aux jeunes. Ils sont nés lorsque la trithérapie, le traitement qui combat le VIH, est arrivée en France, et peuvent donc parfois avoir l’impression que le Sida n’est plus important. En réalité, cette campagne vise les adultes d’une cinquantaine d’années. Florence Thune, directrice générale du Sidaction, explique qu’ils  « ont vécu les débuts de la maladie et face à l’avancée de la recherche, ils oublient que le virus est toujours là ». En effet, une étude de Santé publique France dévoile que 20% des Français qui ont découvert leur séropositivité en 2016 avaient plus de 50 ans.

Léonie, Max, Salomé et Anouk sont en Première au Lycée Turgot, dans le 3ème arrondissement de Paris. Aucun d’eux n’a vu passer la campagne de prévention du Sidaction. S’ils ont entendu parler du Sidaction et du Sida, c’est grâce au film « 120 battements par minute », réalisé par Robin Campillo et primé au Festival de Cannes en 2017. Pour Salomé, les seuls moments où elle entend parler du Sida, c’est à la télévision ou dans les films. Elle admet : « C’est vrai qu’aujourd’hui, on peut vivre avec, donc c’est chiant oui, mais c’est moins grave ». C’est ce contre quoi le Sidaction se bat actuellement : l’invisibilisation de la maladie.

Les jeunes ne sont pas la cible…

Si les jeunes ne voient pas les campagnes du Sidaction, c’est aussi parce qu’ils ne s’informent pas de la même manière que leurs aînés. Ils sont beaucoup à délaisser la télévision pour les réseaux sociaux. Si le Sidaction a du mal à s’adapter, c’est aussi un choix de leur part. « Nous visons les quinquagénaires parce qu’ils sont susceptibles de faire des dons, mais on essaie quand même d’être plus présents sur les réseaux sociaux. On fait parfois appel à des youtubeurs pour faire passer des messages. Malgré tout, une vidéo génère des vues, mais pas des dons », explique Florence Thune. Les campagnes du Sidaction sont destinées à récolter des dons dans l’immédiat, plutôt qu’à faire de la prévention. Cette vision à court terme empêche donc de toucher les jeunes.

… Et pourtant, ils restent mal-informés

Un manque d’accès à l’information ressort d’un sondage mené par le Sidaction cette année. 23% des jeunes interrogés s’estiment mal informés sur le VIH, soit une augmentation de 12 points par rapport à 2009. Au lycée de Turgot, aucun ne se sentait capable d’expliquer clairement ce qu’est le sida. S’ils ont des cours sur la sexualité, ils les jugent « inutiles ». Léonie explique « cette année par exemple, on devait aller au planning familial, mais ça n’a jamais eu lieu, la personne qui devait nous accueillir était malade. » En effet, 73% des jeunes estiment que l’Education Nationale n’en fait pas suffisamment en matière d’information sur le VIH. Pourtant, c’est elle qui  demande aux enseignants de biologie de faire de la prévention du sida depuis 1988. Florence Thune en a conscience : « Si les professeurs donnaient réellement les trois heures d’éducation sexuelle, ça serait beaucoup plus simple. Mais ça n’est pas non plus évident de parler de sexualité avec son professeur. »

Que ce soit à l’école ou dans l’espace publique, les jeunes entendent moins parler du sida que dans les années 1990 et ont donc l’impression qu’il est moins présent. Léonie ne «  se sent pas concernée », « j’ai l’impression que c’est un mythe le sida, que c’est un truc qu’on n’attrapera jamais ». Max lui rétorque « ouais, jusqu’à ce que tu l’aies ». A 17 ans, Max avoue avoir déjà eu peur d’être contaminé, suite « à des rapports sexuels avec des corps pas très propres ».

Si l’usage du préservatif s’est banalisé, certain restent réticents. « Moi la capote, ça me casse les couilles » exprime Max, de façon catégorique. Salomé, elle, explique vouloir l’utiliser avec son copain, mais « ça le gêne, il me dit que  ça le saoule et qu’il ne sent rien. Du coup il l’enlève. Mais je vais bientôt prendre la pilule ». Un silence s’installe. « Ah oui, c’est vrai que ça ne protège pas. »

Camille Kauffmann

Coupe du monde féminine : « La Fédération française de football n’encourage pas assez les petits clubs »

Du 8 au 15 mai, la Fédération française de football organise la « semaine du foot féminin », une initiative pour valoriser les actions menées en faveur du développement de la pratique de ce sport chez les filles et son encadrement par des femmes. Sonia Sbitli, coach au sein du FC Paris 20, une association sportive du XXe arrondissement de Paris, lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes dans le système sportif depuis maintenant trois ans. A trois semaines du début de la Coupe du monde féminine, organisée en France, elle revient sur la situation des clubs amateurs de football féminin dans l’Hexagone.
Le football féminin s’est grandement démocratisé au cours des dernières années / Crédit : Photo by Jeffrey F Lin on Unsplash
Comment a été créé le club du FC Paris 20 ?

Sonia Sbitli : Il y a trois ans, en discutant avec les jeunes filles présentes dans le XXe arrondissement, je me suis rendue compte qu’il y avait une envie croissante de leur part de pratiquer le football. Comme c’est un milieu encore très masculin, j’ai eu l’idée de lancer une structure pour améliorer la mixité dans ce sport et permettre à celles qui le désirent de le pratiquer régulièrement.

Est-ce que la Fédération française de football soutient des clubs comme le vôtre ?

S.S. : La politique de la Fédération française de football n’encourage pas assez les petits clubs comme le FC Paris 20. Nous essayons de travailler directement sur notre territoire, d’amener les jeunes éloignées du sport à le pratiquer et de développer la pratique sportive. La FFF se concentre surtout sur le développement de la compétition et pas sur la situation des associations. C’est difficile pour une petite structure comme la nôtre d’organiser les déplacements pour disputer les matchs, et les temps de trajets sont très contraignants. La FFF n’est pas assez flexible pour nous, et au bout de deux forfaits elle élimine automatiquement le club de la division. Nous sommes maintenant adhérents à la Fédération sportive et gymnique du travail, et c’est devenu plus simple pour nous au niveau de la compétition.

Comment pourrait-elle améliorer cette situation ?

S.S. : Il faudrait créer une alternative pour permettre aux petits clubs de participer aux compétitions. Elle devrait aussi mettre des éducateurs sportifs à disposition des petites structures pour leur permettre de se développer. Je sais que des formations organisées par la FFF existent déjà, mais elles ne correspondent pas toujours à nos besoins.

Avez-vous observé une évolution positive du football féminin au cours des dernières années ?

S. S. : Je pense que le déclic remonte aux Jeux Olympiques 2012, qui a permis de mettre en lumière l’équipe de football féminine française. Il y a eu une revalorisation de la pratique sportive féminine, notamment grâce à une meilleure diffusion des matchs de football et une montée en puissance de l’envie de compétition. Les filles qui jouent aujourd’hui au football sont plus légitimes qu’avant, et les familles acceptent plus facilement de les laisser jouer au football. Au niveau du club, il y a eu un boom à la rentrée avec deux fois plus de demandes d’inscription. C’est très positif car cela permet d’améliorer la mixité et de de jouer ensemble. La Coupe du monde de football féminin organisée le mois prochain va encore plus accélérer cette évolution, et même si ce n’est pas ce qui a directement entraîné les récents changements, c’est quand même la cerise sur le gâteau.

Valentin Berg