Urbex : les enfants de l’abandonné
Ils sont étudiant, médecin urgentiste ou dessinateur de bande-dessinée et partagent une même addiction : l’Urbex. Une pratique qui consiste en l’exploration de lieux abandonnés et interdits au public. Enquête sur un milieu fermé qui tend à se médiatiser, pour le meilleur… comme pour le pire.
Un vendredi après-midi, quelque part en Ile-de-France. Chloé, lycéenne, nous a donné rendez-vous à une station de RER dont nous tairons le nom. Elle passe le bac dans dix jours. Qu’importe les révisions, elle ne dit pas non à une exploration. Ses parents ne le savent pas : “J’ai un membre de ma famille que je préviens si je pars dans des lieux comme les catacombes”. Cela fait près de deux ans qu’elle visite et photographie des lieux abandonnés. Une activité illégale qui porte un nom : l’Urbex.
Cette pratique, consistant en l’exploration clandestine de lieux urbains, n’est pourtant pas récente : la visite d’endroits interdits au public aurait émergé en France dès les années 70, période de fin des Trente Glorieuses qui a entraîné la fermeture de nombreuses usines. Depuis les lieux propices à l’exploration n’ont cessé d’augmenter. Toits parisiens, friches militaires, églises abandonnées ou encore métro… Les “spots” comme aiment les appeler les explorateurs ne manquent pas et le terme Urbex (Urban Exploration) a fait son apparition. Avec ce néologisme, le nom d’urbexeur a été donné à celles et ceux pratiquant l’exploration urbaine. Une communauté qui continue de grandir et qui s’est elle même instaurée ses propres règles : ne pas voler, ne pas casser et ne pas partager les lieux, même entre explorateurs.