Les macronistes font leur porte-à-porte pour l’Europe
Toc toc toc, « qu’est-ce qui ne marche pas, selon vous, en Europe ? » Depuis samedi, les militants du parti d’Emmanuel Macron sont lancés pour cinq semaines de campagne pour l’Europe. Le principe ? Faire du porte-à-porte pour recueillir les avis des citoyens sur l’Union européenne. Les questionnaires récoltés seront centralisés pour préparer le programme en vue des élections de mai 2019.
Nous avons suivi deux militantes de La République en Marche, dans le 5e arrondissement parisien.
Rendez-vous à 16 h, à la Brasserie Balzar, Rue des Ecoles. Sur le site de La République en marche, les directives sont précises : d’abord, briefing des troupes, puis distribution des feuilles de route, répartition des secteurs, et retour à 18 heures pour faire le point. C’est clair, efficace.
Ce mardi, deux marcheuses sont au rendez-vous. C’est le minimum requis, car les bénévoles ne doivent jamais être seuls, « en cas d’agression », expliquent-elles.
« Samedi, pour le lancement, on était une centaine, et on a frappé à 300 portes », assure Isabelle Donnay, qui a lancé bénévolement un comité Port-Royal pour LREM en juin 2017. Elle mise sur des opérations « coup de poing ». C’est-à-dire la venue de ministres, comme Marlène Schiappa, samedi, pour le lancement de l’événement.
C’est Isabelle Donnay qui coordonne les Grandes Marches pour l’Europe de son secteur. « J’ai toujours été pro-européenne. J’ai toujours voyagé ». Diplômée en tourisme, elle a travaillé pour une agence de voyage, puis à l’institut Jacques Delors, un groupe de réflexion sur l’Europe, qui conseille notamment les dirigeants de l’Union. La quinquagénaire a récemment obtenu un master « management des organisations », dont le mémoire portait sur… Macron, et la manière dont il a construit son image pendant sa campagne présidentielle. Elle souhaite décrocher un poste comme Chargée d’affaires au G7, dont la France assurera la présidence en 2019.
Ce mardi 11 avril, c’est le troisième rendez-vous de la Grande marche pour l’Europe. Le comité compte se réunir 5 à 6 fois par semaine, pour 5 semaines de campagne.
« On n’est pas en campagne, corrige la militante : on est en écoute active. » Les marcheurs ont comme seule mission de recueillir les avis des habitants sur l’Europe. Leur opinion sera à la base du programme de LREM pour les élections du Parlement européen, en mai 2019.
Mais Isabelle Donnay n’exclut pas les débats. Et si les discussions dépassent la question européenne, la militante invite ses interlocuteurs à écrire au Parti. « Certains nous disent que la politique d’Emmanuel Macron n’est pas assez sociale. On fait remonter « , informe-t-elle.
Pour cette « écoute active », La République en marche réitère sa méthode de la campagne présidentielle : le porte-à-porte. « On aurait pu envoyer des mails dans notre base de données, mais on n’aurait pas touché les gens qu’on ne connaît pas. Notamment ceux qui n’ont pas internet et qui peuvent être isolés, dans les campagnes. »
Mais son secteur à elle, c’est la Sorbonne, les 5e et 6e arrondissements. « Le ciblage est fait pas l’agence Liegey Muller Pons », explique Isabelle Donnay. Quel est le profil des habitants ? « C’est un panel représentatif… », explique la militante. Des non-convaincus ? « Oui, on essaie de convaincre ».
Marie-France Maniglier, journaliste retraitée, arrive. Sa vision de l’Union européenne ? « Je suis pour l’Europe, mais ça ne marche pas. On est trop nombreux à 27. »
Le duo peut commencer le porte-à-porte. Par ce temps radieux, Marie-France Maniglier propose plutôt d’interroger les passants dans le square. Puis en attendant qu’une porte s’ouvre, les marcheuses essaieront de heller les passants.