Dans les enclos des animaux sauvages, du bien-être et du business
Traditionnellement, ils cherchaient à divertir. Aujourd’hui, les zoos endossent le rôle de protecteur de la biodiversité. Leur fréquentation ne cesse d’augmenter, alors que la contestation des associations de défense animale s’intensifie. Et si derrière le bien-être des espèces sauvages en captivité se cachait un business lucratif ?
“Le prix de votre ticket, c’est celui de ma liberté”, peut-on lire à côté d’une photographie de dauphins au milieu d’un océan. Les affiches de l’association Les Sans Voix Paca veulent frapper les esprits. Une nouvelle fois, le parc aquatique d’Antibes, Marineland, fait l’objet d’une mobilisation pour la fermeture des delphinariums. Ce 13 mai, une centaine de personnes se sont réunies pour manifester devant ce parc à l’appel du mouvement “Empty the tanks” [“vider les bassins”]. Pour Sandra Guyomard, présidente de l’association Réseaux Cétacés, “ce parc est totalement dans le show, il y a peu d’informations pédagogiques sur les animaux dans les delphinariums ou les cirques. Il y a de la musique, des applaudissements, on n’est pas du tout dans la philanthropie.”
En France, entre 60 000 et 100 000 animaux sauvages vivent en captivité dans des zoos, des cirques, et des parcs animaliers. Avec quelque 20 millions de visiteurs en 2016, la fréquentation des zoos augmente légèrement depuis 2010. Une hausse notamment due à la présence d’animaux rares, érigés en objets marketing. Au risque de les faire souffrir ? « Par exemple, exhiber la naissance de pandas qui ne seront jamais remis en liberté n’a aucun intérêt pour la préservation de l’espèce », s’indigne la Fondation Droit animal. Pourtant, la naissance du panda Yuan Meng au zoo de Beauval, l’année dernière, a fait venir 100 000 visiteurs de plus que les années précédentes.