Célia Laborie et Marie Boscher
Sur la vitrine de cette boutique d’une petite rue cossue du XIIIème arrondissement, le ton est donné. Trois têtes dessinées, une blonde, une brune et une rousse, toutes coiffées de boucles et de frisettes. Au Curl Shop, un seul mot d’ordre : le naturel. Sur les étals mauves, pas un seul kit de défrisage ni de produits lissants. On trouve plutôt des soins pour sculpter ses boucles, ses vanilles (tresses à deux mèches) ou ses locks, des crèmes pour les hydrater, des foulards en soie pour éviter les frisottis mais aussi des poudres végétales pour teindre les cheveux sans les agresser, des peignes en bois pour démêler sans casser, des shampoings sans parabens, silicone ou autres phtalates et sulfates agressifs. La majorité des produits proposés contiennent très peu de produits chimiques. Mais surtout, ils répondent aux besoin spécifiques des cheveux bouclés, crépus et frisés.
Partout sur les murs, des photos de femmes aux cheveux bouclés et des poupées frisées et à la peau mate. On est dans le royaume du cheveu bouclé, loin des boutiques de Château-Rouge ou de Strasbourg Saint-Denis à Paris qui affichent des photos de mannequins aux cheveux défrisés et lissés. Là, des femmes et des hommes passent plusieurs heures pour faire poser les produits chimiques qui détendront leurs boucles, ou viennent acheter les kits pour le faire à la maison, au risque de s’exposer aux vapeurs chimiques ou de se brûler.
Le Curl Shop fait donc figure d’exception dans le monde de la coiffure afro. Si aujourd’hui, avec toutes les boutiques bio et les gammes de produits naturels pour prendre soin de son corps, il paraît normal de voir ce genre de boutiques dans Paris, il n’en était pas de même à l’ouverture de la boutique en 2009, encore moins pour les cheveux afros. Lassée d’importer des États-Unis les produits pour prendre soin de longs cheveux bouclés, Maïka Labinsky, à l’époque hôtesse d’accueil, sent poindre une opportunité. « Je me suis dit que je ne devais pas être la seule à manquer de produits pour mes cheveux, explique-t-elle. Dans les boutiques pour cheveux afros à Paris il n’y a que des produits chimiques à base de pétrolane ou des défrisants, je ne trouvais pas de produits naturels ». Persuadée qu’il y a un marché, elle quitte son travail, démarche les banques qui lui refusent un prêt et se tourne vers sa famille pour lancer son projet de boutique de produits naturels pour cheveux bouclés naturels.
Aujourd’hui, son commerce tourne bien malgré la concurrence des grandes chaînes de produits cosmétiques comme Sephora, qui ont senti le filon et mis en vente des produits qui ne se trouvaient au départ que dans la boutique de Maïka Labinsky. Depuis l’ouverture du magasin, le nombre de clients n’a cessé d’augmenter, avec un panier moyen d’une cinquantaine d’euros.
Ce vendredi midi, les clientes se suivent dans la boutique exiguë, chargée de cartons de produits après une livraison. Rachel vient ici pour la première fois, à la recherche de produits pour réhydrater ses cheveux. Pendant des années, elle a défrisé ses cheveux, « plus simples à coiffer et à démêler lorsqu’ils sont lisses ». Mais aujourd’hui, souffrant d’alopécie (forte perte de cheveux), elle a choisi de revenir au naturel de ses cheveux crépus. « Maintenant on trouve une large gamme de produits pour nos cheveux naturels, avant c’était quasiment impossible car on ne trouvait rien, on se débrouillait », raconte-t-elle.
D’autres clientes n’ont elles jamais défrisés leurs cheveux, comme Stéphanie, 22 ans. Elle vient aujourd’hui pour acheter un kit pour faire des vanilles et un soin de la marque Taliah Waajid, en rupture de stock sur internet et trouvable uniquement au Curl Shop. Ses fines boucles longues jusqu’aux épaules, elle les a toujours eues. Elle ne s’est jamais posée la question du naturel. « Ça fait partie de moi, je ne vois pas pourquoi j’aurais fait autrement », résume-t-elle simplement.
Pourtant, la plupart des femmes et hommes aux cheveux bouclés, crépus et frisés ont eu du mal à s’approprier leur héritage capillaire dans une société qui a longtemps basé ses standards de beauté sur les cheveux lisses et les peaux claires. Nombreux sont les femmes et hommes noirs qui dépensent des fortunes dans des soins nocifs pour la santé afin d’assouplir et de lisser leurs boucles . Selon une étude l’agence de marketing AKA, les afro-descendants dépensent quatre fois plus d’argent dans leurs produits de beauté que les caucasiennes. Mais depuis les années 2000, un changement commence à s’opérer. C’est ce qu’on appelle le mouvement « nappy ». Au départ, « nappy » était la qualification péjorative des cheveux crépus, un terme hérité de la traite négrière. Repris par les afro-descendants, notamment aux États-Unis, il désigne aujourd’hui la contraction de « natural » et « happy », pour un cheveu heureux au naturel. Le mouvement nappy désigne donc les femmes et hommes qui portent leurs cheveux sans défrisage, laissés au naturel ou coiffés en tresses, nattes, locks ou vanilles.
C’est en observant un retour des coupes afro dans les rues de Paris qu’un groupe d’amies de Sciences Po ont décidé de créer l’association Science Curls en septembre 2016. Elles organisent des conférences, des expositions, des ateliers de coiffure, toujours autour de la question des cheveux bouclés, bien plus compliquée qu’il n’y paraît. Les co-fondatrices Réjane Pacquit et Kemi Adekoya, étudiantes, ont elles-même un rapport complexe à leurs cheveux. Elles ont décidé de cesser d’enchaîner les défrisages et les tissages il y a quelques années. Cette expérience du « big chop », un retour radical au naturel en coupant ses cheveux, elles l’ont vécu comme une renaissance et la racontent avec une émotion non contenue.
Pour Réjane Pacquit, l’objectif de Sciences Curls c’est de « mettre en valeur des beautés plurielles et invisibilisées ». Car il y a bel est bien un enjeu de visibilité : ces jeunes filles ont souffert, à l’adolescence, de l’absence de modèle auxquels s’identifier dans les magazines féminins. Les mannequins noirs y sont quasi absentes, et quand elles sont là, tout est fait pour cacher ce qui les caractérise en tant que noires : les cheveux sont lissés, la peau éclaircie par des retouches numériques. En 2008, une publicité L’Oréal avait ainsi fait scandale parce que laquelle la chanteuse Beyoncé avait été blanchie à outrance.
De cette impossibilité à se construire des modèles esthétiques, des milliers de jeunes filles aux cheveux crépus développent l’idée qu’elles ne peuvent pas être belles en étant elles-mêmes, qu’il faut qu’elles modifient leur apparence. Jeunes adultes, certaines commencent chercher des modèles qui leur ressemblaient sur internet, pour apprendre à s’aimer comme elles sont. « Instagram et youtube sont des mines d’or », glisse Réjane Pacquit. Aujourd’hui, de nombreuses artistes sont devenues les modèles de cette esthétique alternative aux diktats occidentaux. Solange Knowles, la soeur de Beyoncé, chante Don’t Touch My Hair dans un morceau d’hommage à la beauté des femmes noires. Les chanteuses Inna Modja et Janelle Monae ont fait de leurs cheveux crépus la marque de fabrique de leurs styles ultra glamour.
Le phénomène, parti des Etats-Unis, se généralise en Europe. En France, il existe même un concours de “Miss Nappy Paris” depuis 2014 et un salon nommé “Natural Hair Academy” avec des conférences et des ateliers dédiés à la beauté des cheveux crépus, depuis 2016.
En novembre 2015, la journaliste Rokhaya Diallo publie Afro, un ouvrage dans lequel elle interroge des Parisiens sur leur rapport à leurs cheveux crépus ou bouclés. Dans une interview aux Inrocks, elle raconte que porter des cheveux non défrisés est « une manière de dire qu’on a le droit d’être noir jusqu’au bout ».
Pour Réjane Pacquit, il y a là un « vrai enjeu racial et politique », pour sortir du « diktat du cheveu lisse » qui s’impose dans les normes esthétiques occidentales, dans les magazines féminins, dans les publicités et même sur les pochettes des disques des chanteuses noires. Derrière la volonté de libérer leurs cheveux, il y a une question que se posent ces afro-descendants : pourquoi devrait-on ressembler à des blancs pour être beaux ? Pour les nappies, il semble encore nécessaire de clamer « Black is Beautiful », plus d’un demi siècle après le mouvement des droits civiques américains.
En rendant ces cheveux visibles, les fondatrices de Sciences Curls veulent ainsi lutter contre une forme de racisme latent. « La particularité des cheveux texturés, c’est qu’on peut exclure quelqu’un à cause d’eux, être méchant. Et ça peut concerner tout le monde : il y a aussi des blancs aux cheveux crépus ! », explique Kemi Adekoya. « Quand on a créé l’association, on s’est rendu compte que quasiment toutes les personnes qui assument leurs cheveux crépus ont déjà reçu des remarques désobligeantes, voire traumatisantes. Une amie m’a raconté qu’au travail, un collègue est venu lui planter un crayon dans sa coupe afro devant tout l’open space, en lançant à l’assistance hilare : “Eh, regardez, ça tient !” Elle s’est sentie humiliée, différente des autres. »
Pour Juliette Sméralda, sociologue martiniquaise, les cheveux crépus sont dénigrés dès le début de la traite négrière au le XVIe siècle. Elle l’explique dans Peau noire cheveu crépu, l’histoire d’une aliénation (Jasor, 2005) : « Avant leur déportation, les Africains ont des pratiques esthétiques (…) extrêmement élaborées (…). Cet équilibre sera rompu dès le début de la Traite négrière transatlantique. Dans la cale du bateau négrier, les Africains se retrouvent les poings liés, et dépourvus de tous les accessoires traditionnellement nécessaires à leur hygiène corporelle et capillaire, les conditions de leur arrachement à leur culture ne leur ayant pas permis de les transporter avec eux dans les Amériques, où ils seront asservis sur les plantations », explique-t-elle dans un entretien à Jeune Afrique en novembre 2014. Les maîtres blancs considéraient toutes les caractéristiques physiques des noirs comme laides, et cherchaient à les effacer. Ils faisaient par exemple porter des gants blancs à leurs esclaves. Pour la sociologue, c’est là que vient le désamour du cheveu crépu, aujourd’hui généralisé dans toute l’Afrique, chez des femmes noires qui ont été « dépossédées de leur histoire » et de pratiques esthétiques ancestrales au moment de la colonisation.
La mode nappy arrive aujourd’hui en Afrique subsaharienne. A Abidjan, la communauté des “Nappy de Baby” compte plus de 800 membres, qui se réunissent pour échanger des conseils et se coiffer ensemble. Difficile de dire s’il s’agit d’une affirmation identitaire, ou bien d’une simple mode esthétique. Pour Maïka Labinsky du Curl Shop, le nappy serait même déjà dépassé car « de plus en plus de jeunes filles grandissent sans jamais s’être senties obligées de lisser leurs cheveux », sans considérer leurs cheveux naturels comme un problème. C’est en tous cas une nouvelle option qui s’offre à des millions de femmes qui dépensent des sommes considérables en lissages et rajouts, sans forcément remettre en question cette habitude. « On n’a rien contre les cheveux lissés », sourit Réjane Adekoya, qui elle-même arbore un tissage. « Ce qu’on voudrait, c’est que les femmes aux cheveux crépus savent pourquoi elles portent telle ou telle coiffure, et que ce soit le fruit d’un choix et non d’une aliénation. »
C’est en regardant une interview de Christiane Taubira à la télévision que Rebecca Cathline s’est décidée à créer sa start up. « Un journaliste a raconté qu’elle avait dû faire venir sa coiffeuse de Guyane pour se faire coiffer correctement. Je me suis dit que si même la ministre de la justice n’arrivait pas à trouver de coiffeurs adaptés à ses cheveux à Paris, c’est qu’il y avait un vrai problème ! »
Il y a deux ans, la jeune femme s’est donc lancée dans la création d’une application mobile qui met en lien des client(e)s aux cheveux crépus et des coiffeurs spécialisés, qui travaillent à domicile. Ma coiffeuse Afro, qui a vu le jour en mars 2016, est une sorte d’Uber de la coiffure afro, avec des professionnels triés sur le volet.
Pour Rebecca Cathline, il s’agissait avant tout de répondre à un besoin personnel. « Aller chez le coiffeur a longtemps été une source de stress. Impossible d’aller dans un salon classique : il faut débourser 100 euros pour un tissage, et les coiffeuses n’y sont pas spécialisées. » Il faut savoir qu’à l’heure actuelle, aucune formation de coiffure n’enseigne le travail sur cheveux crépus : lors du CAP coiffure, tous les examens se font sur cheveux lisses, même dans les départements d’outre-mer. « Il y a l’option des salons africains du quartier de Château Rouge, à Paris, dont les tarifs sont beaucoup plus bas… Mais les coiffeuses travaillent à un rythme effréné, elles n’ont pas le temps de s’appliquer et il faut faire la queue pendant des heures ! » La solution qu’avait trouvée Rebecca, c’était de passer par e-Bay, mais elle n’avait aucune garantie sur les compétences des coiffeuses et a souvent eu de mauvaises surprises.
A l’heure où il y a des applis pour absolument tout, Rebecca Cathline est la première au monde à avoir créé une appli de réservation de coiffeurs afro. Elle a vu le jour en 2015, après être passée par de prestigieux incubateurs.
« Je me sens un peu investie d’une mission, parce qu’il y a un besoin bien réel mais qu’on ne peut comprendre que si on a les cheveux crépus, ou si on a des proches dont c’est le cas. Lors de la présentation de mon projet à un incubateur de start-up, un membre du jury m’a dit : vous n’avez pas plus de problèmes que les autres, que ceux qui ont les cheveux lisses. Dans ce jury, il n’y avait que des personnes blanches. Elles ne se rendaient pas compte. Pourtant aujourd’hui, j’ai encore des femmes qui m’appellent pour me dire que je leur ai changé la vie. »
Les initiatives autour de la beauté noire font florès ces dernières années : Mixa a commercialisé une gamme de crèmes hydratantes spéciales pour les peaux mates, dont l’égérie est l’ex Miss France Sonia Rolland. L’Oréal est propriétaire de African Beauty Brands, un ensemble de marques de cosmétiques dédiés aux noir(e)s, et a inauguré en 2016 un centre de recherche dédié aux spécificités de la peau et des cheveux africains, à Johannesburg. Mais pourquoi ces initiatives n’arrivent-elles qu’aujourd’hui, alors que la venue massive d’immigrants depuis d’Afrique subsaharienne date des années 1960 ? Pour Rebecca Cathline, le numérique a fait beaucoup pour cette prise de conscience. Les nombreuses youtubeuses, blogueuses et autres influenceuses noires sont très suivies par les marques, car elles créent les tendances autant qu’elles font remonter les besoins des consommatrices.
Ces consommatrices, ce sont des jeunes filles ultra connectées, qui cherchent à personnaliser leur style tout en connaissant les dernières tendances. C’est à elles que Rebecca Cathline a pensé en créant son appli. Elle devrait développer son offre dans d’autres grandes villes de France.
C. L.
La pléthore de magazines féminins qui peuplent les kiosques à journaux sont des relais des tendances beauté et mode, à travers les sujets qu’ils traitent et les mannequins choisis pour les incarner. Et à regarder de près les unes de grands titres, rares sont les femmes noires, métisses ou maghrébines à apparaître sur les couverture. Femme Actuelle est le féminin le plus vendu, avec deux fois plus de vente que le ponte Elle. Pourtant, sur les 10 dernières années, toutes les couvertures de cet hebdomadaire ont affiché des femmes blanches aux cheveux lisses.
Interrogée à ce sujet, une des journalistes du magazine l’explique par un choix de cible : « Sur le print (version papier du magazine, NDLR), on doit parler de sujets qui touchent tout le monde, donc les thèmes très spécifiques comme la beauté black sont souvent recalés. » Elle précise qu’un effort a été fait ces dernières années pour inclure les femmes noires et métisses dans les sujets beauté : « On ne propose pas de sujets dédiés à 100% à la beauté black car ce n’est pas notre cible mais on les inclut dans des sujets plus larges pour pouvoir toucher un maximum de gens. »
L’élément déclencheur dans la rédaction de Femme Actuelle pour inclure plus de femmes noires dans les sujets a été… la publicité. Un partenariat avec une grande marque de cosmétiques qui lançait sa gamme pour femmes noires et métisses a permis de lancer des sujets dédiés au soin des peaux et des cheveux de ces femmes peu représentées jusque là dans ce magazine. Uniquement déclinés sur la version web du journal, ils restent très minoritaires comme dans de nombreux magazines féminins. Souvent, les sujets beauté noire sont l’objet de dossiers spéciaux ou de hors-séries, rarement intégrés dans les pages classiques des journaux.
Un vrai problème pour la construction des jeunes femmes noires, explique Chayet Chiénin. Elle qui a été journaliste pour des magazines féminins comme Madame Figaro, en avait marre de n’être consultée que pour des dossiers liés à la beauté noire, et de ne voir que ces sujets n’étaient traités qu’à des moments exceptionnels, comme à l’arrivée de l’été : « Les sujets qui concernent les noirs sont toujours considérés comme exotiques. » En 2010, la journaliste a fondé le blog Nothing but the wax, devenu un webzine il y a quelques mois. Avec ce pureplayer qui « raconte les histoires des millenials noirs », elle veut participer à la représentation et à la visibilité des afro-descendants. Elle y parle mode, culture, beauté, diversité. Son média s’adresse à tous, pour décloisonner : « Il y a une méconnaissance, un entre soi qui fait qu’il y a une uniformisation de la pensée dans les médias. Les gens ont du mal à appréhender ce qu’il y a derrière le mot diversité. » Une méconnaissance qui, logiquement, amène à des clichés, pouvant eux-mêmes créer des frustrations et des complexes.
Mais la jeune femme souligne une certaine avancée ces dernières années, grâce notamment aux réseaux sociaux. « On est une génération qui s’exprime beaucoup sur les réseaux sociaux, donc beaucoup de choses remontent aux journalistes qui reprennent ces sujets », explique-t-elle, en soulignant aussi l’intérêt économique et l’entrée dans les tendances de la culture africaine. Elle considère qu’au-delà des tendances, la culture africaine est en train d’entrer « dans la pop culture globale ».
M. B.
Big chop : opération qui consiste à couper toute la partie dénaturée, colorée, défrisée de la chevelure. Littéralement, signifie en anglais “grande coupe”, c’est un retour radical au naturel. La pratique a été popularisée il y a quelques années aux Etats-Unis par des célébrités comme la chanteuse Solange Knowles ou l’actrice Raven Symone.
Coiffure afro : coiffure très dense et arrondie, portée par les personnes aux cheveux crépus. Cette coupe est associée au mouvement d’émancipation des Noirs des années 1960. En portant l’ afro, la militante des droits civiques Angela Davis et la chanteuse Diana Ross s’affirment en tant que femmes noires, dans la droite lignée de la philosophie du mouvement “Black is Beautiful”.
Dreadlocks : mèches de cheveux emmêlées. Elles peuvent s’acheter, se réaliser à l’aide d’un peigne ou un crochet, ou bien se former toutes seules. Portées dans le monde entier, en Egypte antique, chez différents peuples d’Afrique subsaharienne, mais aussi au Mexique, chez les Aztèques. Le terme de “dreadlocks” est popularisé par les Rastafari en Jamaïque dans les années 1950. C’est leur coiffure emblématique, symbole du refus de la décadence de la société contemporaine. Aujourd’hui, on les retrouve sur les tapis rouges et même dans les défilés de haute couture.
Tissage : technique qui consiste à coudre sur les cheveux des extensions, des mèches de cheveux naturels ou synthétiques. On fait des tresses collées avec les cheveux naturels et on y coud les tissages d’extension.
Vanilles : tresses à deux mèches roulées sur elles-mêmes. Souvent réalisées sur cheveux naturels, elles sont vues comme un compromis entre les dreadlocks et les tresses.