Roland-Garros : des rassemblements d’Ukrainiens dénoncent Lacoste

Alors que se déroule ce jeudi 1er juin le deuxième tour du tournoi de Roland-Garros, un rassemblement d’Ukrainiens se tient en ce moment porte d’Auteuil, a annoncé sur Twitter le journaliste de Libération Julien Lecot.

Les manifestants dénoncent les agissements de Lacoste, sponsor du tournoi. La marque de vêtements poursuit ses activités commerciales en Russie depuis le début de la guerre. « Lacoste, arrêtez de faire avec Poutine », peut-on lire sur les pancartes des manifestants.

Ulysse Llamas

Tennis : Lucas Pouille balayé à Metz par la tornade Hubert Hurkacz

 

Nouvelle déception pour le tennisman français qui continue sa terrible année 2021 avec une défaite en huitième de finale de l’Open de Moselle face à Hubert Hurkacz (6-2, 6-3).

La sixième victoire de l’année pour Lucas Pouille attendra. Opposé au dernier demi-finaliste de Wimbledon Hubert Hurkacz, le Français a eu toutes les peines du monde à exister face à la tête de série numéro 1 du tournoi de Metz. Le Polonais s’est aussi assuré de mettre toutes les chances de son côté en commençant la partie pied au plancher avec la bagatelle de trois jeux inscrits contre le Français en moins de 10 minutes.

Il aura fallu attendre le quatrième jeu pour voir le Français véritablement entrer dans la partie à l’aide d’un solide jeu de service (deux aces). Mais il en fallait plus pour déstabiliser la marche en avant du 14ème joueur mondial. Malgré un autre jeu de service blanc infligé en 3 minutes pour revenir à 4-2, Lucas Pouille va céder cette première manche en moins de 30 minutes à son adversaire et ne peut que regagner son banc l’air déçu.

Hurkacz trop fort 

La présence de Jo-Wilfried Tsonga, double vainqueur du tournoi, n’y aura rien fait, le Polonais continue sa marche inexorable vers l’avant et remporte sa mise en jeu d’entrée. Bien aidé par son excellent service (73% de points gagnés au service), le Polonais continue de s’affirmer en tant que grand favori de cet Open de Moselle. Pourtant, les quelques spectateurs présents croient au réveil de Lucas Pouille lorsque celui-ci va écarter trois balles de break pour conserver sa mise en jeu et éviter un bis repetita de la dernière manche.

Leurs espoirs seront de courte durée puisque le Polonais reprend consciencieusement son entreprise de démolition en empochant trois jeux d’affilée pour se mettre en excellente posture pour remporter ce huitièmes de finale. Lucas Pouille réagit brièvement en arrachant un nouveau jeu très disputé pour revenir une nouvelle fois à 4-2 mais ce break de retard lui sera encore fatal. Ce jeu décisif pour passer à 5-3 et disputer pendant plus de 10 minutes pour ne pas céder une nouvelle fois sur le score de 6-2 symbolise parfaitement cette rencontre. Lucas Pouille s’est beaucoup débattu mais s’est trop souvent heurté à la défense de fer de son adversaire du jour lorsqu’il ne commettait pas de fautes grossières durant de trop bref échanges. Hubert Hurkacz finit par l’emporter (6-2, 6-3) en un peu plus d’une heure de jeu et ira défier le revenant Andy Murray en quarts de finale ce vendredi.

Louis de Kergorlay

Les fléchettes, un véritable sport de compétition en Angleterre

Les plus grands champions de fléchettes continuent de s’affronter lors de la deuxième semaine du tournoi « Modus Darts Online Live League ». De lundi à vendredi, les joueurs tentent de se qualifier pour la finale hebdomadaire de samedi, à Southampton, en Angleterre.

Capture d’écran © Youtube Online Darts TV

Si les fléchettes évoquent souvent aux Français une partie entre amis dans un bar, les Anglais sont de vrais professionnels. La deuxième semaine du « Modus Darts Online live league » 2021 débute ce lundi 31 mai et confrontera les plus grands joueurs de fléchettes jusqu’à vendredi, à Southampton, en Angleterre. Les vainqueurs de cette session disputeront la finale hebdomadaire samedi, avant de pouvoir atteindre la « Semaine des champions » et gagner le titre ainsi que la somme de 10 000£ (environ 11 600€).

A la fin de cette première journée, Colin Osborne, Jarred Cole et Scott Baker sont en tête. L’ancien triple champion du monde Martin Adams a déjà assuré sa place pour cette fameuse grande finale, qui réunira les vainqueurs de chacune des quatre semaines de la compétition. La semaine dernière, il s’est notamment illustré en gagnant tous ses matches lors de la finale samedi 29 mai.

Des grands noms du milieu

D’autres grandes figures de ce sport font partie du tournoi, dont Andy Jenkins, ex-vice-champion du monde, ou Jared Cole, star montante des fléchettes qui s’affrontent cette semaine. Ils font partie du groupe A de cette session et se disputent la victoire avec quatre autres joueurs de lundi à mercredi.

En effet, chaque semaine, douze nouveaux joueurs entrent dans la compétition. Ils sont ensuite divisés en trois poules, les groupes A (composé de six joueurs), B et C (composés de trois joueurs). Le vainqueur du groupe A décroche directement sa place pour la finale du samedi, tandis que les 2e et 3e rejoignent le groupe B et les  4e, 5e et 6e, le groupe C. A la fin de la semaine, les trois premiers du groupe B et et les deux derniers du C sont qualifiés pour la finale hebdomadaire.

Une grande finale des champions

Six joueurs disputent donc la finale du samedi. Les trois premiers sont qualifiés pour la cinquième semaine, la « Semaine des champions ». Douze joueurs sont donc à nouveaux opposés pour cette finale, qui reprend les mêmes règles. Pour gagner, les joueurs doivent atteindre un score de 501 en sept manches.

Cette compétition est organisée pour la deuxième année compétitive, mais les conditions sont plus favorables cette année. En raison de la crise sanitaire liée au Covid-19, les matchs de 2020 étaient joués en ligne, via une connexion webcam. Ils ont cette fois lieu en présentiel, mais tout de même à huis clos pour respecter les règles sanitaires. Tous les matchs peuvent être visionnés sur la chaîne Youtube Online Darts TV.

Encore méconnu en France, ce sport est très populaire en Angleterre. Selon un article de Slate, « les fléchettes sont le sport d’intérieur le plus populaire d’Angleterre, avec des publics qui atteignent parfois les 10.000 personnes, et sont programmées plus de 700 heures par an à la télé. »

Inès Mangiardi

 

NBA vs Chine, un match sous tensions

Des rencontres avec les basketteurs annulées à Shanghai , des matchs d’exhibition qui ne seront pas diffusés à la télévision, le gouvernement chinois poursuit ses représailles contre la NBA, après un tweet de soutien à Hong-Kong du directeur général des Houston Rockets, vendredi 4 octobre.

 

Un match de pré-saison doit voir s’affronter, ce jeudi, les Lakers et les Nets. Crédit : GREG BAKER / AFP

Les Chinois pourraient finalement ne pas voir jouer LeBron James et son équipe. Les deux matchs d’exhibition du « NBA Care », prévus à Shanghai dès jeudi entre les Los Angeles Lakers et les Brooklyn Nets, ne seront pas diffusés par les chaînes de télévision chinoises et leur tenue reste incertaine. A l’origine de ces annulations, un tweet de soutien à Hong-Kong qui a fait polémique et déclenché la colère du gouvernement chinois. « Battez-vous pour la liberté. Soutenez Hong Kong « , publiait Daryl Morey, directeur général de l’équipe NBA des Houston Rockets. Le message a été supprimé depuis, mais il continue de faire des remous.

 

Un tweet à rebondissement

Le tweet ne passe pas inaperçu en Chine, où les Rockets bénéficient d’une forte popularité depuis que le pivot Yao Ming y a joué entre 2002 et 2011. La chaîne publique CCTV annonce immédiatement qu’elle ne diffusera plus les matchs des Texans et des sponsors menacent d’arrêter de soutenir le club. Sous les pressions, les excuses commencent à pleuvoir. Le joueur vedette de l’équipe, James Harden, se désolidarise de ces propos en conférence de presse : « Nous nous excusons. Nous aimons la Chine. Nous aimons jouer là-bas. » La ligue présente ses excuses, allant jusqu’à se dire « profondément déçue par les remarques inappropriées », dans un communiqué sur le réseau social chinois Weibo. Daryl  Morey, lui-même, revient sur ses propos dans deux tweets. « Je n’avais pas l’intention d’offenser les fans des Rockets ni mes amis en Chine avec mon tweet », écrit-il.

 

 

Ces excuses ne suffisent pas à apaiser la situation. Mardi dernier, la NBA Chine a annoncé l’annulation d’une rencontre de fans avec des joueurs des Nets, qui doivent jouer un match de gala jeudi. Dans la foulée, la CCTV déclare qu’elle ne diffusera pas les matchs d’exhibition des clubs américains. Elle explique sa prise de position dans un communiqué de presse : « Nous estimons que tout propos qui remet en cause la souveraineté nationale et la stabilité sociale n’entre pas dans le champ de la liberté d’expression », et indique l’ouverture d’une « enquête sur toutes nos coopérations et tous nos échanges avec la NBA ».

 

La ligue américaine change alors de position. Fini les excuses, son dirigeant, Adam Silver prend parti pour la liberté d’expression de ses joueurs et de ses salariés. Il refuse de s’excuser et ajoute : « Nous ne nous attendions pas à cette crise, c’est dommage, mais si c’est là l’effet de notre respect de nos propres valeurs, nous considérons qu’il demeure crucial que nous respections ces valeurs. »  Il se rendra en Chine pour assister aux matchs d’exhibition et devrait en profiter pour s’entretenir avec les responsables chinois.

 

En attendant, ce mercredi, on enlevait les affichages promotionnels pour les matchs de pré-saison, dans les rues de Shanghai. Si ils n’ont, pour l’instant, pas été annulés, leur tenue reste encore incertaine. Et à Pékin, certains habitants ne cachent pas leur déception. « Je ne pense pas pouvoir continuer à regarder les matchs de la NBA, explique à l’AFP Fu Hao. En tant que Chinois, nous devons soutenir notre pays ».

 

A Shanghai, les affiches promouvant les matchs d’exhibition sont retirées des rues.
Crédit : HECTOR RETAMAL / AFP

 

Un feuilleton à enjeux multiples

Si les multiples rebondissements de l’affaire attirent les regards, c’est en grande partie à cause des enjeux économiques importants liés aux ambitions de la ligue de basket américaine en Chine. « La NBA essaye de se développer en Chine depuis 15 ans, explique le journaliste spécialisé Loïc Ralet. Il y ont des contrats très importants. Outre les contrats de diffusion, il y a les ventes de maillot et de produits dérivés. Les marques qui travaillent avec la NBA , comme Nike, profitent aussi de cette mise en avant. »  Il y a donc un intérêt financier réel pour la NBA à rester en bons termes avec le gouvernement chinois. Toutefois, l’impact des sanctions prises par la Chine à l’heure actuelle reste à tempérer. « On parle juste de matchs de pré-saison, rappelle le journaliste. Les répercussions ne sont pas encore très fortes, ce n’est pas comme si la Chine avait complètement banni la NBA du pays. » Pour Pierre Haessig, de Parlons NBA, il faut tout de même s’attendre à des conséquences : « La Chine est le plus gros consommateur de basket après les USA et il y aura un boycott. Cela commence déjà avec les matchs des Rockets qui ne seront pas diffusés. « 

Sportifs, économiques, politiques, les enjeux sont multiples dans cette affaire. Pour Bastien Fontanieu, fondateur du site spécialisé #Trashtalk, il est encore difficile de se prononcer sur les suites concrètes de la polémique. « Pour la NBA, il s’agit de savoir quelle image ils ont envie d’avoir dans cette situation. Courber l’échine ou faire bloc ? », analyse-t-il. Il pense que la situation s’apaisera mais que cela risque de prendre du temps : « Retirer les affiches, suspendre la diffusion, pour la Chine, c’est une façon de faire pression, développe-t-il. Je pense que la NBA est en train de calmer le jeu, pour que tout se passe bien. C’est pour cela qu’ils envoient des joueurs vedettes, comme James Harden, pour dire qu’ils aiment la Chine etc. La NBA voit la Chine comme un gros gâteau à croquer. » Un gâteau très appétissant quand on considère le fait que, l’an dernier, plus de 500 millions de chinois auraient regardé un match de NBA. Autant de clients potentiels donc, pour Tencent, qui diffuse la NBA en Chine, mais aussi pour les différentes marques qui sponsorisent la ligue. « Sur l’année, on estime entre 1,1 et 2 milliards le manque à gagner que représenterait la perte totale du marché chinois pour la NBA », conclut le spécialiste.

Mais le tweet à l’origine de cette affaire qui secoue le monde du basket depuis une semaine n’est pas un cas isolé. Les messages de soutien aux manifestants hong-kongais se multiplient sur les réseaux sociaux et dans des nombreux événements. Ce mardi, un jeune joueur d’e-sport a été banni d’une compétition à Taiwan, pour avoir affirmé en mandarin son soutien aux protestataires. Activision-Blizzard, la société de jeu vidéo américaine organisatrice, a pris la décision de l’exclure de la compétition et de le bannir de toute participation à un tournoi officiel pour une durée d’un an. Deux situations similaires qui ont ainsi suscité deux réactions très différentes de la part de leur direction. Si la NBA réaffirme le droit à la liberté d’expression, le géant du jeu vidéo a, lui, préféré, conserver les bonnes grâces du marché chinois.

 

Blandine Pied