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Le Parlement européen est composé de 705 sièges. Actuellement, huit groupes parlementaires se les partagent. Lors des prochaines élections, ces groupes risqueront d’évoluer ou encore d’être remplacés. Ils rassemblent les partis de chaque pays. Ils ne sont pas organisés par nationalité, mais en fonction de leurs affinités politiques.
Pour former un groupe politique, il faut avoir au minimum 25 députés européens représentants au moins un quart des Etats membres. Un député ne peut appartenir qu’à un seul groupe politique. Dans l’hémicycle, les places attribuées aux députés sont déterminées en fonction de leur appartenance politique, de gauche à droite, après accord des présidents de groupe. Les groupes politiques s’organisent en interne en se dotant d’un président (ou de deux co-présidents pour certains d’entre eux), d’un bureau et d’un secrétariat. Certains députés n’appartiennent à aucun groupe politique, ils font partie des non-inscrits.
Le Parti Populaire Européen (PPE) est le groupe parlementaire le plus important au Parlement européen. Il compte 217 sièges occupés par des eurodéputés de tous les Etats membres. Le PPE est majoritairement composé d’eurodéputés issus des droites chrétiennes démocrates et libérales conservatrices. Les principaux partis représentés sont l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU), avec 29 membres, la Plate-forme civique (PO) polonaise avec 18 membres, le Parti populaire (PP) espagnol avec 17 membres, les Républicains (LR) français avec 16 membres et le Fidesz-Union civique hongroise (Fidesz-MPSz) avec 11 membres. Le groupe parlementaire est présidé par l’Allemand Manfred Weber (CSU) depuis juillet 2014
C’est la deuxième force politique au Parlement européen avec 187 sièges. L’alliance progressiste des socialistes et démocrates compte lui aussi des députés européens issus des vingt-huit Etats membres, majoritairement d’orientation social-démocrate. Les cinq formations politiques qui y sont les plus représentées sont : le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) avec 27 membres, le Parti démocrate (PD) italien avec 26 membres, le Parti travailliste britannique (Labour) avec 20 membres, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) avec 13 membres, le Parti social-démocrate (PSD) roumain et le Parti socialiste français (PS) avec 10 membres chacun. Il est présidé par l’Allemand Udo Bullmann (SPD) depuis mars 2018.
Le CRE est le troisième groupe dans l’hémicycle européen avec 75 sièges. Les eurodéputés du CRE proviennent de partis européens de droite et de la droite nationaliste, eurosceptique et libérale d’un point de vue économique. Ses membres sont originaires de 19 pays de l’UE. Les principaux partis représentés sont : le Parti conservateur britannique (Tories) avec 18 membres, le parti polonais Droit et justice (PiS) avec 14 membres, l’Alliance néo-flamande (N-Va) belge (4 membres) et le Parti populaire danois (DF, 3 membres). Aucun parti français n’y siège. Le groupe est co-présidé par le Britannique Syed Kamall (Parti conservateur) depuis juillet 2014 et le Polonais Ryszard Legutko (PiS) depuis juillet 2017.
L’Alliance des démocrates et des libéraux est composé de 68 eurodéputés, représentants 21 Etats membres. Il rassemble des partis libéraux et centristes européens, très européistes. Les principales formations politiques siégeant à l’ALDE sont les Démocrates 66 (D66) des Pays-Bas (4 membres), le Mouvement des droits et des libertés (DPS) bulgare (4 membres), le Parti libéral-démocrate (FDP, Allemagne), les Libéraux et démocrates flamands (Open VLD, Belgique), le Parti du centre (Kesk, Finlande) et le Parti populaire et démocrate (VVD, Pays-Bas), ces derniers ayant 3 membres chacun dans le groupe. Le Mouvement démocrate (MoDem) est le principal parti français présent à l’ADLE avec 2 membres. Le parti d’Emmanuel Macron, La République en marche (LaREM) pourrait compter, si les intentions de votes actuelles se confirment, une vingtaine d’eurodéputés au sein du groupe à l’issue des élections européennes de mai 2019, s’il décide d’intégrer ce groupe ou d’en créer un nouveau. Depuis juillet 2009, l’ADLE est présidée par l’ex-Premier ministre belge Guy Verhofstadt (Open VLD).
Ce groupe d’extrême gauche rassemble 52 eurodéputés issus de partis de la gauche radicale et de l’extrême gauche, venants de 14 Etats membres. Le groupe défend une ligne politique « altereuropéenne », c’est-à-dire, attachée à la construction européenne, mais rejetant celle mise en place, qualifiée de « néolibérale » par les membres du GUE/NGL. Les partis politiques y siégeant sont : Die Linke (Allemagne, 7 membres), Podemos (Espagne, 5 membres), le Sinn Féin (Irlande, 4 membres), Syriza (Grèce), la coalition Gauche unie (IU, Espagne), le Parti communiste portugais (PCP) et le Parti communiste de Bohême et Moravie (KSČM), ces dernières formations politiques comportant chacune 3 eurodéputés au sein du GUE/GNL. Les eurodéputés français y sont au nombre de 5, dont 3 membres de la France insoumise et 2 du Parti communiste. Le groupe est présidé par par l’Allemande Gabriele Zimmer (Die Linke) depuis mars 2012.
Le groupe écologiste compte lui aussi 52 eurodéputés, issus de 18 Etats membres. Il rassemble des membres de la gauche écologiste européenne comme l’Alliance 90/Les Verts (Allemagne, 11 membres), Europe Ecologie-Les Verts (EELV) (France, 6 membres), le Parti de l’environnement-Les Verts (MP) (Suède, 4 membres), Les Verts – L’Alternative verte (Autriche, 3 membres) et le Parti vert de l’Angleterre et du pays de Galles (Royaume-Uni, 3 membres). Le groupe est Co-présidé par le Belge Philippe Lamberts (Ecolo) et l’Allemande Ska Keller (Alliance 90/Les Verts) pour la deuxième moitié de la législature 2014-2019 (depuis décembre 2016).
La droite souverainiste comprend 41 eurodéputés, venants de 7 Etats membres. Le groupe est issu de membres de la droite populiste et de l’extrême droite. Ils ont une orientation très eurosceptique, voire europhobes. Les principales formations politiques de l’ELDD sont le Mouvement 5 Etoiles (M5S) (Italie, 12 membres), le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP, 3 membres), Debout la France (DLF, 2 membres) et Les Patriotes (LP, 2 membres). Le Royaume-Uni y compte par ailleurs 10 eurodéputés. Le groupe est présidé par le Britannique Nigel Farage (indépendant, ex-UKIP) depuis janvier 2017.
Il représente le plus petit groupe du Parlement européen avec 37 membres. Les membres sont originaires de 8 pays membres. C’est le groupe le plus à l’extrême droite sur l’échiquier politique. Tous ses membres sont hostiles à l’immigration extra-européenne, sont anti-islam et se revendiquent souverainistes. Les principaux partis politiques qui y siègent sont le Rassemblement national (RN) (France, 14 membres), la Ligue du Nord (LN) (Italie, 6 membres), le Parti pour la liberté (PVV) (Pays-Bas, 4 membres), le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ, 4 membres) et le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) avec 3 membres qui ont rejoint l’ENL en janvier 2019. Le groupe est co-présidé par le Néerlandais Marcel de Graaff (PVV) depuis juin 2015, rejoint par le Français Nicolas Bay (RN) en septembre 2017 en remplacement de Marine Le Pen (devenue députée française).
Ils sont 22 eurodéputés à n’appartenir à aucun groupe au Parlement européen. Ils sont le plus souvent issus de l’extrême droite, même si ce n’est pas systématique. Ils sont originaires de 9 Etats de l’Union européenne. On y trouve ainsi des membres d’Aube dorée (Grèce), du Jobbik (Hongrie) ou encore du Parti national-démocrate d’Allemagne (NPD), qualifiés par certains de formations politiques néonazies. Côté français, Jean-Marie Le Pen, exclu du Front national (devenu Rassemblement national), fait, par exemple, partie des eurodéputés non-inscrits.
Les sondages compilés par l’AFP et le Parlement européen permettent de faire une estimation de la probable composition du futur hémicycle. Les groupes d’extrême gauche et les socio-démocrates verraient leur nombre de sièges diminuer, tandis que les écologistes gagneraient cinq sièges. Les centres droits gagneraient eux aussi des sièges, avec en partie l’arrivée de La République en Marche. À droite, le PPE perdrait 37 sièges. Les eurosceptiques perdraient des sièges eux aussi en faveur de l’extrême droite qui elle, en remporteraient. 62 sièges sont prévus pour des nouveaux partis.
Simon Tachdjian.
A chaque élections sont lot de fake news et les élections européennes n’échappent pas à la règle. Sur les réseaux sociaux de nombreuses fausses informations circulent encore à l’approche du scrutin le dimanche 26 mai en France. Décryptage de trois d’entre-elles :
Cette info relayée sur les réseaux sociaux provient à l’origine d’un article publié sur un blog participatif du site de Mediapart. Son auteur affirmait que plusieurs instituts de sondage projettent un score de 3 à 5% pour la liste LREM aux élections européennes, alors que les sondages publiés depuis plusieurs mois évoquent plutôt au-delà de 20% d’intentions de vote. Selon cette rumeur, les résultats de ce sondage auraient été censurés par l’Elysée. « Le dernier sondage qui donne LREM à 6% est passé entre les gouttes de la censure. Macron et son équipe de sondeurs sont furieux ! », expliquait l’article. L’article a depuis été supprimé.
#Macron tente de censurer le sondage qui place LREM à 6% !
Renaissance en chute libre à la 5 ème place ! La meilleure nouvelle de la semaine 🤣🤣🤣https://t.co/8loesPjYJ2— CitoyensMéprisés (@citoyensmepris1) May 15, 2019
L’information a été vivement démentie par les instituts de sondage. « Cette rumeur est absurde, notre travail est vérifié et validé par la Commission des sondages. Laisser penser que les instituts de sondage sont aux ordres d’Emmanuel Macron relève de la farce. Et quel serait notre intérêt de publier des enquêtes truquées, qui ne reflètent pas la réalité ? », proteste Jean-Daniel Lévy, directeur du département Politique et opinion de l’institut de sondage Harris Interactive auprès de 20 Minutes. Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’institut Ifop, confirme : « C’est bien sûr complètement faux. On envoie à chaque fois une notice à la Commission. »
Les instituts de sondage sont en effet soumis à certaines obligations. Ils doivent notamment envoyer une note à la Commission des sondages dans laquelle sont compilées toutes les informations relatives au sondage avant sa publication (nom de l’organisme à l’origine du sondage, nombre de personnes interrogées, questions posées…).
L’une des affiches de campagne de La République en Marche a créé la polémique. La raison ? Celle-ci met en scène le Président de la République, Emmanuel Macron. Il y apparaît sans mention de la tête de liste Nathalie Loiseau. Au dessous, figure le slogan : « ¨Pour l’Europe ! Le 26 mai, je vote Renaissance. »
Sur les réseaux, certains contestent la légalité de cette campagne d’affichage « sauvage ». A droite comme à gauche, on fustige l’utilisation de l’image du chef de l’Etat pour promouvoir la liste du parti majoritaire. Néanmoins, cette pratique est totalement légale. Si les symboles de la République sont exclus (le drapeau tricolore, cocarde…) dans les campagnes d’affichage, rien n’empêche un représentant de l’Etat de s’impliquer dans la propagande.
Suite à une apparition sur la profession de foi LREM Macron apparaît sur une affiche de campagne. Cela ne s’est jamais vu dans l’histoire de la Vème République.
Détournement scandaleux de la fonction présidentielle.
Le 26 mai dites Manon à Macron !#maNONàMACRON #26mai pic.twitter.com/4hM6sTBch5— Mathilde Panot (@MathildePanot) May 15, 2019
« [Le Code électoral] fixe la taille des affiches. Il interdit aussi la combinaison des trois couleurs bleu, blanc et rouge sur les affiches, à l’exception de la reproduction de l’emblème d’un parti ou groupement politique. Mais il ne précise aucune mention obligatoire ou prohibée », explique à franceinfo Thierry Vallat, avocat au barreau de Paris. De plus, le procédé n’est pas nouveau, contrairement à ce qu’a déclaré sur Twitter la député La France Insoumise, Mathilde Panot. Il n’est en réalité pas le premier président à avoir agi de la sorte. En 2009, l’UMP avait utilisé une photo de Nicolas Sarkozy pour faire campagne avec le slogan « Quand l’Europe veut, l’Europe peut ».
Le droit européen autoriserait un Etat membre à tuer des manifestants en cas d’émeute. C’est bien sûr une information fausse mais qui circule massivement sur des groupes Facebook. Elle provient d’un blog nommé « Réveillez-vous » et notamment d’un article écrit par une certaine Jeanne. Celle-ci affirme que « c’est pourtant écrit noir sur blanc dans un traité européen ». Le traité mentionné dans l’article est la Convention européenne des droits de l’homme. Loin de donner un quelconque « permis de tuer » aux Etats, celui-ci consacre en fait, le droit à la vie.
« La Convention européenne des droits de l’Homme dit exactement l’inverse de ce que dit ce blog. L’article 2 reconnaît le droit à la vie, qui est un droit fondamental, le premier droit à devoir être respecté tant par les individus que les autorités », explique la professeure de droit public Marie-Laure Basilien-Gainche, interrogée par 20 minutes. L’article mentionne effectivement un « recours à la force rendu absolument nécessaire » et précise que la répression d’une émeute doit se faire « conformément à la loi ». Elle doit donc respecter le cadre légal de chaque État-membre.
Cette intox a été partagé par une cinquantaine de groupes Facebook, dont le groupe Anonymous France. Celui-ci, suivi par plus d’un million de personnes a donné une importante visibilité à l’article de ce blog.
Alors que des initiatives pour lutter contre les fausses informations sont créées, l’agence de cybersécurité américaine SafeGuard a publié mercredi 8 mai un rapport mettant en exergue la prolifération sur internet de fausses informations sur le scrutin européens. La lutte contre les fake news est donc loin d’être terminée.
Dans de nombreux pays de l’Union européenne (UE), les clivages politiques traditionnels sont remis en cause par des partis populistes lors des élections nationales. Quelles répercussions au niveau européen ? Selon le dernier sondage édité par le Parlement européen, le nombre de députés issus de partis d’extrême droite pourrait doubler.
En attendant la sortie du Royaume-Uni de l’Union, 73 eurodéputés britanniques seront élus le 23 mai prochain. Une fois l’accord du Brexit validé, 27 sièges seront redistribués à d’autres pays. Les 46 restants constitueront une réserve en cas d’élargissement de l’UE.
Fanny Rocher et Yann Haefele