Pakistan : le chef du parti islamiste à l’origine de violentes manifestations contre Asia Bibi libéré

Asia Bibi est aujourd’hui réfugiée au Canada./ HazteOir.org – Flickr – Creative Commons

Khadim Hussain Rizvi, religieux et chef du parti islamiste Tehreek-e-Labaik Pakistan (TLP), a été libéré aujourd’hui, a indiqué son parti politique. Il avait été mis en détention en novembre dernier, après avoir déclenché de violentes manifestations contre l’acquittement d’Asia Bibi qui avaient paralysé le pays durant 3 jours. La jeune femme avait été accusée de blasphème envers l’islam en juin 2009 et condamnée à mort, avant d’être acquittée par la Cour Suprême du pays le Le TLP avait également appelé à assassiner les juges de la Cour suprême ayant pris cette décision et à des mutineries dans l’armée.

Thomas Coulom

La fille de l’ancien dictateur du Guatemala interdite de campagne présidentielle

L’ancien dictateur Efraín Ríos Montt est mort l’année dernière à 91 ans./ Marco Verch – Flickr – Creatives Commons.

La Cour constitutionnelle du Guatemala a interdit mardi la candidature de Zury Rios, fille de l’ancien dictateur Efrain Rios Montt, pour les prochaines élections présidentielles du pays, dont le scrutin se tiendra le 16 juin prochain. Les premiers sondages plaçaient Zury Rios en seconde place des intentions de votes. La constitution guatémaltèque prévoit dans ses statuts qu’un citoyen parvenu au pouvoir suite à un coup d’Etat ainsi que sa famille ne peuvent pas se présenter aux élections présidentielles.

Dans une interview donnée à CNN, elle regrette une décision « politique » de la cour qui viole selon elle les droits de l’Homme. Son père, mort l’année dernière à l’âge de 91 ans, avait pris le pouvoir dans le pays suite à un coup d’Etat en 1982. Il avait notamment été condamné pour crime contre l’humanité pour son implication dans le génocide à l’encontre du peuple des Ixils.

Thomas Coulom

Le Hamas envisage un État palestinien dans les frontières de 1967

Khaled Mechaal, dirigeant du Hamas, en 2009
Khaled Mechaal, dirigeant du Hamas, en 2009

 

L’organisation islamiste a publié lundi soir une nouvelle version de son programme politique dans laquelle elle accepte un État palestinien dans les frontières de 1967, tout en insistant sur le caractère « politique » et non religieux de son conflit avec Israël. Une révolution ?

La mise en ligne du programme politique en plusieurs langues du Hamas, survenue ce lundi au soir, a suscité de nombreuses réactions. Dans ce texte en 42 points, le mouvement islamiste de Gaza indique que « l’établissement d’un État palestinien entièrement souverain et indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem pour capitale, (…) est une formule de consensus national ». Par ailleurs, le Hamas précise que le caractère du conflit qui l’oppose à Israël est avant tout « politique » et non religieux. Les autorités israéliennes ont aussitôt qualifié ce texte de « mensonger » dans un communiqué.

Le texte a été mis en ligne alors que le chef du Hamas en exil, Khaled Mechaal, donnait une conférence de presse à Doha (Qatar), et 48 heures avant que le président des États-Unis Donald Trump ne rencontre Mahmoud Abbas, dirigeant de l’Autorité palestinienne (AP), en conflit avec le Hamas.

Retour à l’international

Cette déclaration semble marquer un changement d’horizon pour le Hamas. Classé comme organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël, le mouvement islamiste veut redevenir un acteur de premier plan dans les négociations internationales liées au conflit israélo-palestinien. Exit les appels au combat contre les juifs et les relents antisémites : cette charte se veut plus modérée, plus lisse, sans pour autant renier l’idéologie du groupe qui refuse toujours de reconnaître l’État d’Israël.
Autre détail important : la publication du texte en plusieurs langues. Comme l’explique la docteure en sciences politiques Leïla Seurat dans un article pour OrientXXI :  « Ce document ne devrait pas être compris comme étant «  adressé  » à quelque partie que ce soit. Son destinataire est autant palestinien qu’étranger. »
Le Hamas s’éloigne également de l’organisation islamiste égyptienne des Frères Musulmans, avec lequel il a longtemps entretenu des liens de proximité.
 2017 s’annonce pour une année charnière pour le Hamas qui doit également renouveler ses dirigeants. Le chef du parti Khaled Mechaal ne peut pas se représenter car il a atteint la limite des deux mandats successifs, et le flou demeure quant à son possible successeur.
Pour rappel, le Hamas est un mouvement politique créé en 1987 par trois membres des Frères Musulmans, qui dispose de sa branche armée, responsables de nombreux attentats. Avant que sa charte ne soit amendée ce lundi, le Hamas prônait la destruction d’Israël et l’instauration d’un État islamique palestinien sur tout le territoire.
Asmaa Boussaha