INFOGRAPHIES – Quels sont les groupes qui composent le Parlement européen ?

Les élections européennes ont lieu du 23 au 26 mai 2019, partout en Europe. Les électeurs votent pour des partis politiques issus de leur pays. Une fois élus, ces partis se rassemblent en groupes parlementaires au Parlement européen, en fonction de leur couleur politique.

Le Parlement européen est composé de 705 sièges. Actuellement, huit groupes parlementaires se les partagent. Lors des prochaines élections, ces groupes risqueront d’évoluer ou encore d’être remplacés. Ils rassemblent les partis de chaque pays. Ils ne sont pas organisés par nationalité, mais en fonction de leurs affinités politiques.

Comment former un groupe au Parlement européen ?

Pour former un groupe politique, il faut avoir au minimum 25 députés européens représentants au moins un quart des Etats membres. Un député ne peut appartenir qu’à un seul groupe politique. Dans l’hémicycle, les places attribuées aux députés sont déterminées en fonction de leur appartenance politique, de gauche à droite, après accord des présidents de groupe. Les groupes politiques s’organisent en interne en se dotant d’un président (ou de deux co-présidents pour certains d’entre eux), d’un bureau et d’un secrétariat. Certains députés n’appartiennent à aucun groupe politique, ils font partie des non-inscrits.

Qui sont les groupes actuellement en place ?

 

Parti Populaire Européen (PPE) : la droite conservatrice

 

Le Parti Populaire Européen (PPE) est le groupe parlementaire le plus important au Parlement européen. Il compte 217 sièges occupés par des eurodéputés de tous les Etats membres. Le PPE est majoritairement composé d’eurodéputés issus des droites chrétiennes démocrates et libérales conservatrices. Les principaux partis représentés sont l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU), avec 29 membres, la Plate-forme civique (PO) polonaise avec 18 membres, le Parti populaire (PP) espagnol avec 17 membres, les Républicains (LR) français avec 16 membres et le Fidesz-Union civique hongroise (Fidesz-MPSz) avec 11 membres. Le groupe parlementaire est présidé par l’Allemand Manfred Weber (CSU) depuis juillet 2014

 

 

Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D) : le centre gauche

 

 

C’est la deuxième force politique au Parlement européen avec 187 sièges. L’alliance progressiste des socialistes et démocrates compte lui aussi des députés européens issus des vingt-huit Etats membres, majoritairement d’orientation social-démocrate. Les cinq formations politiques qui y sont les plus représentées sont : le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) avec 27 membres, le Parti démocrate (PD) italien avec 26 membres, le Parti travailliste britannique (Labour) avec 20 membres, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) avec 13 membres, le Parti social-démocrate (PSD) roumain et le Parti socialiste français (PS) avec 10 membres chacun. Il est présidé par l’Allemand Udo Bullmann (SPD) depuis mars 2018.

 

 

Conservateurs et réformistes européens (CRE) : la droite eurosceptique

 

Le CRE est le troisième groupe dans l’hémicycle européen avec 75 sièges. Les eurodéputés du CRE proviennent de partis européens de droite et de la droite nationaliste, eurosceptique et libérale d’un point de vue économique. Ses membres sont originaires de 19 pays de l’UE. Les principaux partis représentés sont : le Parti conservateur britannique (Tories) avec 18 membres, le parti polonais Droit et justice (PiS) avec 14 membres, l’Alliance néo-flamande (N-Va) belge (4 membres) et le Parti populaire danois (DF, 3 membres). Aucun parti français n’y siège. Le groupe est co-présidé par le Britannique Syed Kamall (Parti conservateur) depuis juillet 2014 et le Polonais Ryszard Legutko (PiS) depuis juillet 2017.

 

Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE) : le centre droit

 

L’Alliance des démocrates et des libéraux est composé de 68 eurodéputés, représentants 21 Etats membres. Il rassemble des partis libéraux et centristes européens, très européistes. Les principales formations politiques siégeant à l’ALDE sont les Démocrates 66 (D66) des Pays-Bas (4 membres), le Mouvement des droits et des libertés (DPS) bulgare (4 membres), le Parti libéral-démocrate (FDP, Allemagne), les Libéraux et démocrates flamands (Open VLD, Belgique), le Parti du centre (Kesk, Finlande) et le Parti populaire et démocrate (VVD, Pays-Bas), ces derniers ayant 3 membres chacun dans le groupe. Le Mouvement démocrate (MoDem) est le principal parti français présent à l’ADLE avec 2 membres. Le parti d’Emmanuel Macron, La République en marche (LaREM) pourrait compter, si les intentions de votes actuelles se confirment, une vingtaine d’eurodéputés au sein du groupe à l’issue des élections européennes de mai 2019, s’il décide d’intégrer ce groupe ou d’en créer un nouveau. Depuis juillet 2009, l’ADLE est présidée par l’ex-Premier ministre belge Guy Verhofstadt (Open VLD).

 

Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL) : l’extrême gauche

 

Ce groupe d’extrême gauche rassemble 52 eurodéputés issus de partis de la gauche radicale et de l’extrême gauche, venants de 14 Etats membres. Le groupe défend une ligne politique « altereuropéenne », c’est-à-dire, attachée à la construction européenne, mais rejetant celle mise en place, qualifiée de « néolibérale » par les membres du GUE/NGL. Les partis politiques y siégeant sont : Die Linke (Allemagne, 7 membres), Podemos (Espagne, 5 membres), le Sinn Féin (Irlande, 4 membres), Syriza (Grèce), la coalition Gauche unie (IU, Espagne), le Parti communiste portugais (PCP) et le Parti communiste de Bohême et Moravie (KSČM), ces dernières formations politiques comportant chacune 3 eurodéputés au sein du GUE/GNL. Les eurodéputés français y sont au nombre de 5, dont 3 membres de la France insoumise et 2 du Parti communiste. Le groupe est présidé par par l’Allemande Gabriele Zimmer (Die Linke) depuis mars 2012.

 

Verts/Alliance libre européenne (Verts/ALE) : la gauche écologiste

Le groupe écologiste compte lui aussi 52 eurodéputés, issus de 18 Etats membres. Il rassemble des membres de la gauche écologiste européenne comme l’Alliance 90/Les Verts (Allemagne, 11 membres), Europe Ecologie-Les Verts (EELV) (France, 6 membres), le Parti de l’environnement-Les Verts (MP) (Suède, 4 membres), Les Verts – L’Alternative verte (Autriche, 3 membres) et le Parti vert de l’Angleterre et du pays de Galles (Royaume-Uni, 3 membres). Le groupe est Co-présidé par le Belge Philippe Lamberts (Ecolo) et l’Allemande Ska Keller (Alliance 90/Les Verts) pour la deuxième moitié de la législature 2014-2019 (depuis décembre 2016).

 

Europe de la liberté et de la démocratie directe (ELDD) : la droite souverainiste

La droite souverainiste comprend 41 eurodéputés, venants de 7 Etats membres. Le groupe est issu de membres de la droite populiste et de l’extrême droite. Ils ont une orientation très eurosceptique, voire europhobes. Les principales formations politiques de l’ELDD sont le Mouvement 5 Etoiles (M5S) (Italie, 12 membres), le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP, 3 membres), Debout la France (DLF, 2 membres) et Les Patriotes (LP, 2 membres). Le Royaume-Uni y compte par ailleurs 10 eurodéputés. Le groupe est présidé par le Britannique Nigel Farage (indépendant, ex-UKIP) depuis janvier 2017.

 

Europe des Nations et des Libertés (ENL) : l’extrême droite

Il représente le plus petit groupe du Parlement européen avec 37 membres. Les membres sont originaires de 8 pays membres. C’est le groupe le plus à l’extrême droite sur l’échiquier politique. Tous ses membres sont hostiles à l’immigration extra-européenne, sont anti-islam et se revendiquent souverainistes. Les principaux partis politiques qui y siègent sont le Rassemblement national (RN) (France, 14 membres), la Ligue du Nord (LN) (Italie, 6 membres), le Parti pour la liberté (PVV) (Pays-Bas, 4 membres), le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ, 4 membres) et le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) avec 3 membres qui ont rejoint l’ENL en janvier 2019. Le groupe est co-présidé par le Néerlandais Marcel de Graaff (PVV) depuis juin 2015, rejoint par le Français Nicolas Bay (RN) en septembre 2017 en remplacement de Marine Le Pen (devenue députée française).

 

Non-inscrits (NI)

Ils sont 22 eurodéputés à n’appartenir à aucun groupe au Parlement européen. Ils sont le plus souvent issus de l’extrême droite, même si ce n’est pas systématique. Ils sont originaires de 9 Etats de l’Union européenne. On y trouve ainsi des membres d’Aube dorée (Grèce), du Jobbik (Hongrie) ou encore du Parti national-démocrate d’Allemagne (NPD), qualifiés par certains de formations politiques néonazies. Côté français, Jean-Marie Le Pen, exclu du Front national (devenu Rassemblement national), fait, par exemple, partie des eurodéputés non-inscrits.

 

La future composition du Parlement européen :

Les sondages compilés par l’AFP et le Parlement européen permettent de faire une estimation de la probable composition du futur hémicycle. Les groupes d’extrême gauche et les socio-démocrates verraient leur nombre de sièges diminuer, tandis que les écologistes gagneraient cinq sièges. Les centres droits gagneraient eux aussi des sièges, avec en partie l’arrivée de La République en Marche. À droite, le PPE perdrait 37 sièges. Les eurosceptiques perdraient des sièges eux aussi en faveur de l’extrême droite qui elle, en remporteraient. 62 sièges sont prévus pour des nouveaux partis.

Simon Tachdjian.

INFOGRAPHIES – Les élections européennes illustrées

À moins d’une semaine du renouvellement du Parlement européen,  retour sur les chiffres clés des élections européennes.  Les enjeux du scrutin sont inédits : montée des populismes, sortie d’un État membre, le Royaume-Uni, redistribution des sièges au Parlement.

 

Dans de nombreux pays de l’Union européenne (UE), les clivages politiques traditionnels sont remis en cause par des partis populistes lors des élections nationales. Quelles répercussions au niveau européen ?  Selon le dernier sondage édité par le Parlement européen, le nombre de députés issus de partis d’extrême droite pourrait doubler.

En attendant la sortie du Royaume-Uni de l’Union, 73 eurodéputés britanniques seront élus le 23 mai prochain. Une fois l’accord du Brexit validé, 27 sièges seront redistribués à d’autres pays. Les 46 restants constitueront une réserve en cas d’élargissement de l’UE.

 

Fanny Rocher et Yann Haefele

Élections européennes : « Pas d’enthousiasme particulier » à Neuilly-sur-Seine

A Neuilly-sur-Seine, les taux de participation sont entre 5 et 10% au dessus de la moyenne nationale./ Thomas Coulom
À J-6  du dimanche de vote des élections européennes en France, comment le scrutin se prépare-t-il dans les mairies ? Nous avons posé trois questions à Anthony Berget, directeur de la citoyenneté et du service des élections de la ville de Neuilly-sur-Seine.

À l’approche des élections, comment s’organise-t-on dans les services de la mairie ?

On s’occupe à plein temps des élections car il y a donc un grand nombre de tâches à accomplir. En ce moment, on reçoit les bulletins de vote. Auparavant il a fallu organiser la gestion des bureaux de vote. Les présidents sont désignés principalement parmi les élus de la ville, mais il y a aussi les assesseurs à désigner ainsi que des agents municipaux, qui sont extérieurs au service des élections, mais qui viennent prêter main forte aux élus  pendant le dimanche des élections. Il y a également toute une logistique à assurer, prenez par exemple toutes les personnes qui passent la journée aux bureaux de vote, ils ont besoin de manger. Il y a toute la logistique d’affichage, de livraison de bulletins aussi.
Les panneaux sont mis en place dès le début de la campagne. L’affichage a été réalisé en partie mais comme on est sur une élection avec beaucoup de listes tous les candidats n’ont pas forcément les moyens d’imprimer suffisamment d’affiches ou n’ont pas nécessairement les militants disponibles pour le collage. C’est pour ça que vous verrez finalement assez peu d’affiches sur les panneaux. Aujourd’hui quasiment toute la logistique est lancée en fait. On attend maintenant le dimanche.

Les élections européennes intéressent-elles vos concitoyens ?

Personnellement je ne considère pas que ce soient les élections les plus importantes, le parlement européen a acquis de nouvelles compétences certes, mais on reste sur un organe qui n’a pas le même pouvoir législatif qu’une assemblée ou un parlement national.
Autour de moi je ressens plutôt une désaffection grandissante pour le projet européen. Même chez les plus jeunes chez qui on ressentait plus de ferveur auparavant.

Je ne ressens pas forcément d’enthousiasme particulier y compris au niveau municipal.

Finalement il n’y a pas beaucoup plus de listes que lors des élections européennes précédentes. On est toujours sur une trentaine. Par rapport à une élection présidentielle, ou législative, on sent qu’il y a moins d’enjeux. Ça galvanise moins qu’une élection locale aussi, faute d’enjeux de proximité. On sent que ça rassemble moins. On a enregistré moins de demandes de procurations par exemple. L’année prochaine, pour les municipales, on en aura beaucoup plus.

Finalement, les élections européennes mobilisent-elles beaucoup de moyens pour pas grand-chose ?

En effet, le nombre de listes qui se présentent aux élections complique la tâche des organisateurs. 34 listes c’est autant de bulletins de votes, d’affiches, de programmes et de complications dans les bureaux de vote. Ça demande beaucoup de moyens. Je pense que beaucoup de personnes sont assez éloignés des institutions de Bruxelles. Dans l’esprit des citoyens français on reste sur une machine assez largement technocratique, avec un fonctionnement assez difficile à distinguer. La répartition des rôles des institutions restent flous pour la plupart des citoyens. Cette difficulté que les citoyens ont à saisir les enjeux de l’élection fait qu’on observe une dissonance entre les moyens mis en place et les taux de participation. A Neuilly-sur-Seine, on a environ 40 bureaux de votes pour accueillir 1000 électeurs par bureaux. Pour les 60.000 habitants de Neuilly, c’est une grosse logistique à mettre en place en effet. 500 personnes interviennent d’une manière ou d’une autre sur l’organisation du dimanche des élections. 300 personnes rien que pour les bénévoles et environ 120 agents municipaux. C’est une machine importante, pour toutes les communes de France même si nos organisations diffèrent.

Thomas Coulom

INFOGRAPHIE – Qui sont vos députés européens ?

De jeudi à dimanche, les 28 pays de l’Union européenne voteront pour élire 751 députés au Parlement européen. Ceux-ci, malgré leurs différences de langues et de nationalités, devront travailler ensemble et à voix égale pour les cinq prochaines années. Que savons-nous cependant de ces parlementaires qui nous représentent ? Âge, sexe, trajectoire de vie, quel est le profil-type du député européen actuel ?

Un homme d’environ 55 ans. C’est le profil-type de l’euro-député, d’après les statistiques du Parlement européen pour les élus de 2014 à 2019. Selon les chercheurs Willy Beauvallet, Sébastien Michon, Victor Lepaux et Céline Monicolle, de l’université de Strasbourg, le député européen actuel est aussi doté, a minima, d’un Bac +5 et il est issu des professions intellectuelles supérieures. Dans leur ouvrage Le Parlement européen au travail, les universitaires ont étudié l’évolution sociologique des élus européens de 1979 à aujourd’hui.

Ces chiffres cependant sont à remettre en contexte politique plus général. Ainsi, bien qu’il n’y ait que 36,2% de femmes au Parlement européen, cela représente bien plus que la moyenne nationale d’élues parlementaires des pays de l’Union, qui est de 25,4% seulement.

 

 

Audrey Dugast et Blandine Pied