Le football français à une marche des sommets de l’Europe

L’AS Monaco affronte la Juventus Turin ce mercredi soir en demi-finale aller de la Ligue des Champions. Un peu plus tôt, c’est l’Olympique Lyonnais qui rencontrera l’Ajax Amsterdam dans l’autre coupe d’Europe, la Ligue Europa. Une chance unique pour le football français de se hisser au plus haut niveau européen, dont il a souvent été très éloigné ces dernières années.mbappé

Deux clubs français en demi-finale des coupes d’Europe, du jamais vu depuis 2004. A l’époque, c’était déjà l’AS Monaco qui représentait la France en Ligue des Champions. Le club de la Principauté est de nouveau sur le devant de la scène européenne après avoir connu plusieurs années difficiles. En 2013, Monaco était encore en Ligue 2. Il était alors inenvisageable de voir les Monégasques en demi-finale de la plus prestigieuse des compétitions européennes quatre ans plus tard. Pourtant, ce club a déjà tutoyé les sommets au début des années 2000. « Cette performance marque le retour du grand Monaco, en l’absence du PSG (éliminé en huitièmes de finale, ndlr), il a su s’imposer comme le club numéro un en France cette saison », affirme Vincent Duluc, journaliste sportif à L’Equipe.

L’autre formation française engagée en demi-finale d’une coupe d’Europe est l’Olympique lyonnais. Il affrontera mercredi soir les Néerlandais de l’Ajax d’Amsterdam. Le club de Jean-Michel Aulas, auteur d’une saison mitigée en championnat, a fait de la Ligue Europa sa priorité pour la fin de saison. L’OL a l’occasion d’écrire une page de son histoire en disputant sa première finale européenne. Selon Vincent Duluc : « Ce ne sera pas facile pour Lyon, l’Ajax est invaincue depuis onze matchs et possède de très bons joueurs. Mais c’est une opportunité en or pour ce club qui a toujours couru après un succès en coupe d’Europe ».

S’inscrire dans la durée

« Ces résultats, c’est la signature de la Ligue 1, un championnat qui progresse et qui développe de très bons joueurs. Monaco et Lyon récoltent les fruits de leur travail réalisé depuis plusieurs saisons. Avec le PSG qui fait office de locomotive, le football français peut être optimiste » déclare Vincent Duluc. Une constatation qui montre donc que le football français semble être prêt à rejoindre le gratin européen composé aujourd’hui de l’Angleterre, l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie. Mais il ne suffit pas d’être performant sur une saison pour y arriver. Accéder à une demi-finale de Coupe d’Europe, voire plus, ne sert à rien si le club n’est pas capable de réitérer cette performance les saisons suivantes.

Vincent Duluc estime que ce sera difficile pour Lyon de se maintenir ce niveau. « C‘est la fin d’une génération à Lyon avec le départ de plusieurs joueurs cadres comme Tolisso ou Lacazette. Le club va devoir bien investir et ne pas faire n’importe quoi sur le marché des transferts » explique-t-il. Pour Monaco, il se veut plus positif : « Monaco a les moyens de conserver ses meilleurs joueurs, il peut clairement maintenir ce standing pendant plusieurs saisons ». Ces demi-finales sont donc un tournant pour le football français s’il veut montrer à l’Europe entière qu’il occupe une place forte dans le monde du ballon rond.

Clément Dubrul

Retour sur les incidents lors du match Bastia-Lyon en quatre questions

La Ligue de Football Professionnelle (LFP) va statuer ce jeudi sur le cas du Sporting Club de Bastia après les incidents qui avaient émaillé la rencontre face à l’Olympique lyonnais le 16 avril. Mercredi matin, 11 hommes ont été interpellés lors d’une deuxième vague d’arrestations.

Que s’est-il passé ?

Il est presque 17 heures dimanche 16 avril lorsqu’une cinquantaine de supporteurs corses s’introduit sur la pelouse du stade de Furiani à Bastia. Ils s’en prennent alors à une partie de l’équipe lyonnaise qui finit son entraînement. Le match, comptant pour la 33e journée de Ligue 1, débute avec plus d’une heure de retard. Il est finalement interrompu suite à de nouveaux incidents à la mi-temps.

Quelles ont été les suites judiciaires ?

A la suite de ces incidents, deux joueurs lyonnais, Anthony Lopes et Mathieu Gorgelin, ont porté plainte contre X pour « violence en réunion dans une enceinte sportive ». Anthony Agostini, un des dirigeants du Sporting Club de Bastia, a lui aussi porté plainte contre le gardien Anthony Lopes pour « violences, injures et menaces de mort ». M. Agostini sera toutefois jugé le 15 mai pour son implication présumée dans les échauffourées. En attendant son procès, il a été interdit d’accès au stade tout comme un supporteur du club et un stadier. Deux autres supporteurs ont été placé en détention provisoire pour « risque de récidive ».

Que risque le club de Bastia ?

Le SC Bastia risque gros. Actuellement dernier de Ligue 1, un retrait de points pourrait sérieusement compromettre son maintien dans le championnat. La LFP a déjà émise des sanctions à son égard : le stade de Furiani a été suspendu à titre provisoire jusqu’à ce jeudi et les dernières rencontres du club à domicile se joueront sur terrain neutre.

Comment va-t-il se défendre devant la LFP ?

Le succès de Bastia face à Rennes (1-0) samedi dernier donne espoir aux dirigeants corses. Cette victoire pourrait convaincre la commission de la LFP de ne pas leur infliger un retrait de points qui pourrait s’avérer fatal. « On considère qu’on ne va pas faire payer tout un club pour quelques dizaines de supporters qui sont rentrés sur un terrain. On va demander à ceux qui vont nous écouter de ne pas sanctionner un club dans sa totalité et laisser le terrain parler », a confié Pierre-Marie Geronimi, président du SC Bastia, après la fin du match contre Rennes.

Il compte notamment s’appuyer sur un cas récent qui pourrait faire jurisprudence. En octobre 2014 à Nice, en marge d’une rencontre entre les Niçois et Bastia, des supporteurs du club azuréen avaient envahi le terrain pour attaquer les joueurs corses. Le club avait été condamné à la fermeture d’une tribune pendant deux matchs et à un huis clos total. Sauf qu’aucun dirigeant n’était impliqué et, surtout, le match avait pu se jouer. Un contexte complètement différent.

 

Chloé Tixier