Assassinat d’un policier et de sa compagne à Magnanville : six personnes interpellées

Six personnes ont été interpellées lundi matin dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de deux policiers par un jihadiste dans leur pavillon de Magnanville en juin 2016. 

Crédit : CC
Crédit : CC

 

Trois femmes et trois hommes ont été placés en garde à vue lundi matin dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat des deux policiers à Magnanville en juin 2016. Les six personnes ont été interpellées à Versailles sur commission rogatoire d’un juge d’instruction. Les investigations visent à préciser le rôle que ces personnes ont pu jouer dans la commission des faits selon une source proche du dossier.

Une policière et sa fille arrêtées

Une policière, major de police des Yvelines et ancienne déléguée départementale du syndicat Alliance, fait partie des personnes placées en garde à vue. Mais les enquêteurs s’intéressent surtout à sa fille, également placée en garde à vue et présentée comme radicalisée.« Je la connais, je la vois mal tomber là-dedans, je tomberais des nues », a réagi auprès de l’AFP Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint d’Alliance. Selon lui, la policière avait démissionné de ses fonctions pour ne pas entacher l’image du syndicat, après la révélation en interne d’une perquisition diligentée à son domicile car elle avait hébergé une femme fichée S. à une date non précisée.

Un deuxième homme ?

Trois hommes sont déjà mis en examen dans cette enquête. Les deux premiers avaient été vite identifiés. Condamnés en 2013 aux côtés d’Abballa dans une filière afghano-pakistanaise de recrutement au jihad, Charaf Din Aberouz, 31 ans, et Saad Rajraji, 28 ans, sont soupçonnés d’avoir pu apporter un soutien logistique. Mais les enquêteurs ne retenant pas leur complicité directe dans l’attaque, ils ont finalement été relâchés sous contrôle judiciaire.

En revanche, ils pensent avoir identifié un possible deuxième homme en la personne de Mohamed Aberouz, 24 ans. Ce frère cadet de Charaf Din a été mis en examen le 11 décembre pour « complicité d’assassinats terroristes » et incarcéré. Entendu une première fois en avril 2017 en garde à vue, Mohamed Aberouz, 24 ans, était ressorti libre, faute de preuves. Mais à la fin de l’été, les policiers avaient fait le rapprochement entre son profil génétique et l’ADN retrouvé « sur le repose-poignet droit de l’ordinateur » du couple.Mohamed Aberouz, qui reconnaît son amitié avec Abballa mais clame son innocence, est devenu peu à peu aux yeux des enquêteurs le « mentor religieux » du jihadiste et le « co-auteur et inspirateur » de son acte, selon une synthèse de la Sous-direction antiterroriste (Sdat) dont l’AFP a eu connaissance. Mohamed Aberouz leur a assuré que le jour de l’attentat, « il n’avait quitté son domicile que pour se rendre à la mosquée aux heures de prière », en plein Ramadan. « La preuve ADN n’est pas infaillible« , estiment ses avocats Mes Vincent Brengarth et Bruno Vinay, qui ont demandé une nouvelle expertise.

Le 13 juin 2016, Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider avaient été assassinés chez eux, sous les yeux de leur petit garçon de 3 ans et demi, par Larossi Abballa, un homme se revendiquant de Daech. Le tueur avait été abattu par le Raid.

 

AFP et Caroline Baudry