Jérôme Peyrat, ex-conseiller de Chirac et de Sarkozy, rejoint l’Élysée

Jérôme Peyrat, pilier de la droite rejoint l’Élysée. / Crédit : Nicolas Nova – Flickr

Jérôme Peyrat, ancien conseiller des Présidents Chirac et Sarkozy, a rejoint lundi le cabinet d’Emmanuel Macron, a indiqué l’Élysée. « Nous renforçons le pôle politique. Sa composition reflète l’équilibre de la majorité et montre le dépassement des clivages », a-t-on expliqué dans l’entourage du chef de l’État. Jérôme Peyrat est une figure de la droite. Ex-directeur général de l’UMP, il était conseiller régional d’Aquitaine sous cette étiquette entre 2010 et 2015 et est actuellement maire de La Roque-Gageac (Dordogne), depuis 1995.

Sylvia Bouhadra

Pas de remaniement avant vendredi soir

Emmanuel Macron pendant le Conseil des ministres du 5 septembre 2018 à l'Elysée, à Paris. (Ludovic MARIN / AFP)
Emmanuel Macron pendant le Conseil des ministres du 5 septembre 2018 à l’Elysée, à Paris.
(Ludovic MARIN / AFP)

La composition du nouveau gouvernement se fait attendre depuis une semaine. Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, l’avait annoncé pour ce mardi. Elle n’aura finalement pas lieu avant le retour du président d’Erevan, vendredi, confirme-t-on à l’Elysée.

 

Il n’y aura pas de remaniement avant le retour d’Emmanuel Macron d’Arménie vendredi soir, a annoncé l’Elysée mercredi 10 octobre. Edouard Philippe va continuer à assurer l’intérim au ministère de l’Intérieur d’ici-là, une semaine après la démission de Gérard Collomb. Emmanuel Macron « souhaite prendre tout le temps nécessaire, dans le calme, le professionnalisme et le respect des personnes, à la composition d’une équipe cohérente et de qualité au service des Français », indique la présidence.

L’ensemble du monde politique s’attendait pourtant à ce que le président de la République et le Premier ministre Édouard Philippe annoncent leurs choix avant ce mercredi. Ce mardi, Nicole Belloubet, ministre de la Justice, avait annoncé sur RTL qu’elle attendait le remaniement « dans la journée ». Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux avait, la semaine passée, indiqué que le remplacement de Gérard Collomb serait une question de jours.

Une incertitude qui agace l’opposition 

Emmanuel Macron a qualifié cette séquence de « péripétie ».  Mais depuis la démission de Gérard Collomb, l’incertitude règne tant sur l’ampleur du remaniement que sur son impact sur la politique du quinquennat.

« Il faut croire » qu’Emmanuel Macron ne procèdera pas à un remaniement de vaste ampleur, a déclaré mercredi matin le président de l’Assemblée Richard Ferrand, proche du chef de l’État et qui plaidait jusqu’ici pour un vaste changement avec une déclaration de politique générale du Premier ministre devant l’Assemblée. Depuis, l’Elysée a confirmé à l’AFP que le remaniement concernerait plusieurs ministères, avec des entrants et des sortants.

Dans l’opposition, on en profite pour dénoncer les méthodes d’Emmanuel Macron. Le numéro 3 des Républicains, Guillaume Peltier, a regretté ce mercredi sur franceinfo un remaniement qui tourne à la « mascarade » et qui témoigne d’une « immense fébrilité au sommet de l’État ». « Au fond, ce feuilleton tente de nous détourner de l’essentiel, parce que chacun sait que les Français sont moins intéressés par le casting que par le scénario. Et ce scénario, c’est que ce remaniement, quelle que soit son ampleur, n’effacera en rien dix-huit mois de reniements et de manquements », a assuré Guillaume Peltier.

Malgré le véto de Moscou, les Occidentaux continuent leurs menaces contre Damas

Les Occidentaux maintiennent intacte leur détermination à riposter fermement à l’attaque chimique présumée imputée au régime de Bachar El Assad et faisaient toujours planer mercredi la menace de frappes militaires en Syrie malgré un veto russe à l’ONU.

Emmanuel Macron, Theresa May et Donald Trump envisagent de frapper le régime de Damas. (© Number 10)
Emmanuel Macron, Theresa May et Donald Trump envisagent de frapper le régime de Damas.  (© Number 10 – Licence)

La confrontation entre les Etats-Unis et la Russie sur le dossier syrien s’est durcie : Moscou, soutien indéfectible de Damas, a posé mardi son veto au Conseil de sécurité à un projet de résolution américain visant à créer un mécanisme d’enquête indépendant sur le recours aux armes chimiques en Syrie. L’ambassadeur de Russie aux Nations unies, Vassily Nebenzia, a justifié le 12e veto russe en sept années d’un conflit qui a fait plus de 350.000 morts, par la volonté de « ne pas entrainer le Conseil de sécurité dans des aventures ».

Mais en face, les Occidentaux, Etats-Unis et France en tête, ont redoublé de détermination après avoir déjà fait clairement planer la menace de représailles militaires. « La France mettra tout en oeuvre contre l’impunité chimique », a assuré l’ambassadeur français François Delattre. La France annoncera donc « dans les prochains jours » la « décision » sur sa riposte, en coordination avec les alliés américain et britannique, a précisé à Paris le président Emmanuel Macron.

S’inscrivant dans cette fièvre diplomatique, Donald Trump et la Première ministre britannique Theresa May sont aussi « tombés d’accord », lors d’une conversation téléphonique, « pour ne pas laisser l’usage d’armes chimiques se poursuivre », a rapporté la Maison Blanche. Le président américain, qui avait promis lundi une décision « très bientôt », a annulé un déplacement prévu en fin de semaine au Pérou afin de continuer à gérer le dossier syrien, renforçant le sentiment d’une action imminente.

La classe politique française divisée

La France doit-elle intervenir ? Le dilemme s’était déjà posé pour François Hollande, avec Barack Obama, en 2013, quand la Syrie avait franchi la fameuse « ligne rouge ». Peu suivie, la France avait laissé Damas agir. Invité du journal de 20 heures de France 2 mardi soir, François Hollande s’est aligné sur la position de l’exécutif, qui promet une réponse forte. « Ne rien faire serait une impunité et conduirait le régime de Bachar El Assad à continuer à massacrer son peuple. » Mais ces menaces sont loin de faire l’unanimité dans la classe politique française.

Interrogé par RFI, le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan rappelle l’intervention américaine en Irak en 2003. « Je regrette tellement Jacques Chirac et Dominique de Villepin. Eux n’avaient pas fait la connerie du siècle d’intervenir en Irak. Et ils veulent nous refaire le coup des armes chimiques en Syrie ? C’est une honte. D’abord on vérifie« , a-t-il martelé. Une position partagée par la présidente du Front National, qui s’est dit étonnée de l’absence d’enquête approfondie sur le sujet.

Colin Gruel avec AFP

 

 

 

Syrie : Benjamin Griveaux promet « une riposte » de la France si « la ligne rouge a été franchie »

 

Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement a précisé les intentions de la France à la suite des attaques chimiques présumées en Syrie.
Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement a évoqué d’éventuelles représailles de la France à la suite des attaques chimiques présumées en Syrie. @Europe1

Faisant référence à l’attaque chimique présumée ayant fait plus de 40 morts à Douma en Syrie, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a averti qu’une « riposte » serait envisagée si « la ligne rouge a été franchie » par le régime de Bachar al-Assad.

« Si les responsabilités sont établies, le président de la République l’a rappelé à maintes reprises, si la ligne rouge a été franchie, elle donnera lieu à une riposte », a averti le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux ce mardi 10 avril.

Après les attaques chimiques présumées ayant fait plus de 40 morts le 7 avril à Douma en Syrie, le régime de Bachar al-Assad est mis en cause par les Occidentaux, au premier rang desquels la France et les Etats-Unis. « Le président de la République et le président des Etats-Unis ont échangé des informations qui confirment a priori l’utilisation d’armes chimiques », a indiqué Benjamin Griveaux sur Europe 1, après un entretien téléphonique dans la nuit entre les deux chefs d’Etat.


C’est la deuxième fois en deux jours qu’Emmanuel Macron et Donald Trump s’entretiennent par téléphone, les deux présidents appelant à « une réaction ferme de la communauté internationale », comme l’a annoncé l’Elysée dans la nuit de lundi à mardi. « Le président de la République a convenu de reparler dans les 48 heures au président Trump », a précisé le porte-parole du gouvernement.

Alexandre BERTEAU (avec AFP)