Djihadistes de Lunel : Jawad S reconnaît avoir joué un rôle dans la radicalisation des jeunes

Le procès de cinq Lunellois soupçonnés d’être au coeur d’une filière djihadiste s’est ouvert jeudi dernier à la 16ème chambre correctionnelle de Paris. Ce lundi, Jawad S a reconnu un lien entre son discours et la radicalisation des jeunes partis en Syrie.

Lunel
Le hall du tribunal correctionnel de Paris, où se déroule le 3ème jour du procès de la filiale djihadiste de Lunel.

Cinq hommes décrits dans le dossier d’instruction comme ayant, « créé les conditions d’une émulation djihadiste collective » comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris depuis jeudi pour association de malfaiteurs terroriste : Hamza Mosli, Adil Barki, Ali Abdoumi, Jawad S. et Saad B (les deux derniers comparaissent libres). Âgés de 29 à 47 ans, ils avaient été interpellés fin janvier 2015.

Le procès s’est concentré lundi après-midi sur la personnalité de Jawad S, qui disposait d’une certaine aura auprès des jeunes Lunellois. Le tribunal a tenté de déterminer son rôle dans le départ en Syrie de 20 jeunes entre 2013 et 2014. Son implication au sein de la communauté musulmane de Lunel, ses prises de positions outrancières – qu’il dit derrière lui – font de lui un élément central du dossier.

Radicalisé en 2014

Élevé suivant les préceptes de la religion musulmane, Jawad S déclare s’y être plus particulièrement intéressé à partir de 22 ans. Il se rend alors deux à trois fois par semaine à la mosquée et affirme avoir mené des campagnes de sensibilisation contre la radicalisation. Lors de l’audience, Jawad S admet avoir présidé des assises sur l’Islam en 2013 à Lunel. La présidente du tribunal dévoile certains témoignages de Lunellois affirmant qu’il se positionnait en faveur du Djihad en Syrie. « C’est faux! » a récusé l’intéressé. Avant d’admettre s’être radicalisé en 2014.

Jawad S, ému, explique que son divorce est à l’origine de sa radicalisation. « J’étais perturbé. Je suis passé d’un Islam du juste milieu à un islam littéraliste ». Quand la présidente  poursuit « Je suis navrée d’insister mais comment expliquer vous ce basculement aussi brutal? », Jawad S répond :  « Au contact d’Hamza Mosli et d’Internet« . La présidente lit ensuite de longues conversations entre Jawad et ses interlocuteurs. Antisémitisme, soutien aux ambitions conquérantes et mortifères de l’EI, haine de l’Occident etc… « J’étais dans la radicalité » admet-il.

Après avoir minimisé son implication pendant deux heures, Jawad, bousculé par son conseil, reconnaît avoir joué un rôle dans la radicalisation des jeunes. Il nie cependant les avoir formellement incités à partir en Syrie. « Nous avons besoin de réponses. Est-il possible qu’il y ait un lien entre le discours que vous avez pu tenir et la radicalisation de certains jeunes partis en Syrie? » Jawad S acquiesce timidement : « Oui ». « J’admets avoir tenu des propos obscurs mais je n’ai jamais incité les jeunes au djihad » ajoute-t-il. Il ne nie pas sa radicalité d’alors ni sa propension au prosélytisme mais se défend d’avoir facilité le départ des jeunes Lunellois.

Le procès des cinq hommes doit se poursuivre jusqu’au mercredi 11 avril.

Victor-Isaac Anne et Caroline Baudry

Filière djihadiste de Lunel : revivez le troisième jour de procès.

Le procès de cinq Lunellois soupçonnés d’être au coeur d’une filière djihadiste s’est ouvert jeudi dernier à la 16ème chambre correctionnelle de Paris. Lundi après-midi, Hamza Mosli et Jawad S étaient entendus.

Entre 2013 et 2014, la petite ville de Lunel (Hérault) avait vu une vingtaine de ses jeunes partir pour le djihad. La plupart étant morts ou restés en Syrie, seuls cinq hommes sont jugés pour association de malfaiteurs terroriste : Hamza Mosli, Adil Barki, Ali Abdoumi, Jawad S. et Saad B (les deux derniers comparaissent libres). Âgés de 29 à 47 ans, ils avaient été interpellés fin janvier 2015.

Live Blog Suivi du procès de la filière djihadiste de Lunel
 

Ce qu’il faut retenir de l’actualité de ce lundi matin à Paris

Grève SNCF, visite du Prince d’Arabie Saoudite, fac occupée, marathon de Paris… Il est 11 heures. Voici un récapitulatif de l’actualité parisienne de ce lundi 9 avril.

 

Le taux de déclaration de grévistes à la SNCF s’élève à 43% ce lundi matin. Crédit photo : Flickr, Dorinser.
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Nouvelle journée de procès au tribunal correctionnel de Paris de la filière djihadiste de Lunel (Hérault). Cinq hommes sont jugés devant la 16e chambre correctionnelle pour association de malfaiteurs à visée terroriste. Entre 2013 et 2014, cette ville de 26 000 habitants a connu une vague de départs d’une vingtaine de jeunes vers la Syrie, partis faire le djihad. Le procès des prévenus, âgés de 29 à 47 ans, se tiendra jusqu’au 11 avril.

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Noémie Gobron