Amiens : un proxénète de 17 ans condamné

Jugé lundi devant le tribunal pour enfants, un adolescent a reconnu avoir vendu les services de deux mineures début 2018. Il a été condamné.
Pensionnaires d’un foyer pour mineurs, les deux jeunes femmes s’étaient prostituées à plusieurs reprises sous la contrainte d’un autre adolescent de la maison d’enfants. -/ Crédit : Google Street View

C’est la première condamnation dans l’affaire de proxénétisme qui touche des mineurs d’un foyer du quartier Henriville à Amiens. Un jeune homme de 17 ans a été condamné à deux mois de prison avec sursis pour proxénétisme, lors d’une audience qui s’est déroulée à huis clos au tribunal pour enfants d’Amiens lundi 13 mai. Il devra également respecter son placement en foyer et verser 2500 euros aux deux adolescentes auxquelles il a porté préjudice.

Selon les informations du Courrier picard, l’adolescent avait posté, sur le site internet de chat en ligne Coco.fr, le profil des deux jeunes femmes, elles aussi pensionnaires du foyer. Elles devaient ensuite avoir des relations sexuelles tarifées avec des hommes majeurs. Le proxénète, qui a plusieurs fois accompagné les adolescentes sur les lieux des passes qu’il choisissait lui-même, empochait l’argent de la prostitution.

Une autre prévenue était à l’audience, rapporte France Bleu Picardie. Mineure à l’époque des faits, elle est poursuivie, elle aussi, pour proxénétisme. Un avertissement solennel lui a été prononcé.

Les clients devant la justice en octobre

Le second volet de cette affaire aura lieu le 1er octobre prochain au tribunal correctionnel d’Amiens. Fin avril, les enquêteurs avaient réussi à identifier treize clients, depuis renvoyés devant la justice.  L’un d’entre eux, chirurgien au CHU d’Amiens, avait été placé sous contrôle judiciaire. Il a reconnu avoir consulté le site de rencontres mais affirme avoir renoncé à avoir une relation sexuelle avec les jeunes femmes après avoir découvert leur âge.

Adrien Grange

36 ans après son accident de la route, un septuagénaire va être indemnisé de près de 5 millions d’euros

Il se battait depuis trente-six ans.  Victime d’un accident de la route en 1982, Michel Monsacré va finalement être indemnisé de 4,5 millions d’euros, 36 ans après les faits. C’est ce qu’a décidé la Cour d’appel de Paris lundi.

Michel Monsacré se battait depuis plusieurs décennies pour être indemnisé d’un accident de la route survenu en 1982. – Crédits : Benh LIEU SONG

« Il y a 3,5 millions d’euros pour le préjudice subi par mon entreprise, un million pour moi », détaille le septuagénaire domicilié dans le Calvados. « Avec les intérêts sur dix ans, cela fait un total d’un peu plus de 5 millions d’euros », précise Méhana Mouhou, une des avocates de Michel Monsacré avec Me Nathalie Timotei.

De graves séquelles physiques et neurologiques

Le combat de Michel Monsacré a connu son épilogue lundi. Il avait commencé le 17 octobre 1982 à Paris quand ce dynamique patron de Triton International, société importatrice de matériels de pêche, a vu sa vie basculer après un accident de la route à Paris. Roulant trop vite et ne respectant pas la priorité,  un chauffard l’avait alors violemment percuté. Grièvement blessé, il a survécu, donnant tort à tous les pronostics médicaux. Mais il a conservé de sérieuses séquelles physiques, neurologiques et psychiatriques, le rendant incapable de diriger son entreprise.

Il faudra attendre 2005, après de multiples expertises médicales, pour qu’un neuropsychiatre estime sa reprise de travail impossible. En mars 2017, la justice lui avait déjà donné raison en condamnant l’assureur du conducteur à lui verser 396 000 euros. Michel Monsacré estimait cette somme « très loin du compte » et avait décidé de faire appel.

Adrien Grange 

Procès Balkany : pas de renvoi

La demande de renvoi du procès du couple Balkany a été rejetée par le tribunal correctionnel de Paris ce lundi. Le maire de Levallois est apparu seul en raison de l’hospitalisation de son épouse.
Une nuée de journaliste était au rendez-vous du procès. / Crédit : Yann Haefele.

 

Il se tient debout, les mains dans le dos, le regard vide, seul. A côté de lui, un banc vide. Son épouse, Isabelle Balkany n’est pas venue.  Hospitalisée depuis sa tentative de suicide au début du mois, seul son ombre plane au dessus des débats. En attendant ses juges, lui piétine entre les avocats. Ils sont une dizaine à entourer le maire de Levallois-Perret. Une armée de stars du barreau s’assied au premier rang, derrière l’homme de 70 ans. Eric Dupond-Moretti et Antoine Vey pour Monsieur. Pierre-Olivier Sur pour Madame.

Les premières prises de parole demandent le renvoi du procès. Maître Sur insiste sur l’absence de sa cliente. « Jusqu’à ce matin, il y avait un doute sur sa présence, assure-t-il. Elle veut venir faire face à ses juge« . Puis il lit une partie du certificat médical dressé par la « clinique psychiatrique » où elle est soignée : « elle est incapable de marcher seule et souffre d’une paralysie partielle, du côté droit« . En somme, ni son état physique, ni son état psychique ne permettaient sa comparution cet après midi. Il conclut cette première demande de renvoi ainsi : « Il vous est difficile de juger ce procès dans ce climat là. Si vous l’acceptiez, alors peut-être, peut-être, les seaux de vomi qu’on lui envoie s’amenuiseraient.

« La presse s’est emparée de cette affaire pour l’enterrer elle ; les réseaux sociaux pour la tuer, poursuit son avocat. Elle a reçu des milliers de mails et SMS à l’issue de sa tentative de suicide. » Et d’en citer quelques uns : « je croise les doigts, la prochaine tentative sera la bonne » entre autres messages haineux. « Personne ne peut supporter psychologiquement un tel déferlement, conclut-il. C’est pourquoi elle a craqué« .

Dupond-Moretti tente, sans succès, de faire renvoyer le procès

Éric Dupond-Moretti a lui soulevé une question d’impartialité du président, Benjamin Blanchet, pour motiver le renvoi. Éric Alt, magistrat et ancien vice président du TGI de Paris est aussi un dirigeant de l’association Anticor, elle-même partie civile pour un des volets du procès.

Après une délibération d’un peu plus d’une heure, le tribunal a rejeté les demandes de renvoi, aucun des moyens avancés par la défense ne venant justifier un tel acte.

Sans attendre, Maître Dupond-Moretti se lève. “Je n’ai pas fini”, rétorque le président sans relever les yeux. Il conclut et lui donne la parole. L’avocat forme une demande en déportation du président de l’audience. Benjamin Blanchet se voit reprocher un jugement antérieur qualifié « d’arrêt de règlement » par la défense de Patrick Balkany, qui mettrait en doute son objectivité. Puis l’avocat prévient : « Si vous ne vous déportez pas, je saisirai le premier président d’une demande de récusation« .

L’audience est levée à l’issue de cet échange. Elle reprendra mardi.

Yann Haefele

Revivez le premier jour d’audience avec le live-tweet de notre journaliste Blandine Pied :

 

L’ex-président arménien, accusé de coup d’Etat, devant la justice

L’ex-président aurait truqué la présidentielle de 2008 en faveur de son allié et successeur désigné, Serge Sarkissian. / Crédit : Wikipedia creative commons

L’ex-président arménien Robert Kotcharian, accusé d’un coup d’Etat ayant provoqué de sanglantes manifestations en 2008, est jugé à partir de lundi lors d’un procès qu’il juge orchestré par les nouvelles autorités de ce pays du Caucase. Porté au pouvoir par un mouvement populaire massif, le Premier ministre actuel Nikol Pachinian a lancé une croisade tous azimuts contre la corruption des précédentes élites. Si l’ancien dirigeant, considéré comme pro-russe lorsqu’il était au pouvoir, est reconnu coupable à l’issue de ce long procès, il risque jusqu’à 15 ans de prison.

Cécile Da Costa