Accompagner les jeunes et protéger leur santé

L’union des joueurs de rugby a été créée en 1998.

Le syndicat national de joueurs de rugby Provale, créé en 1998, offre notamment un suivi juridique et médical à ses quelque 500 adhérents, entre témoignages et conseils d’anciens auprès des plus jeunes et accompagnement à la reconversion des joueurs en fin de carrière. “On insiste auprès des jeunes sur le fait que le corps est leur outil de travail et qu’il faut prendre soin de soi, explique son vice-président Laurent Semperé, joueur au Stade Français. Dans la culture de ce sport, il n’est pas admis de dire quand on a mal. On pense que pour se dépasser, il ne faut pas parler de ses souffrances.”

La structure veille particulièrement à ce que les joueurs préservent leur intégrité physique et alerte sur les dangers, notamment en organisant une à deux visites annuelles dans les clubs. “Les jeunes que l’on forme découvrent souvent les risques. Lorsqu’un joueur confirmé apporte son témoignage, cela a du poids car il connaît le fonctionnement du système de l’intérieur.” L’organisation insiste également sur l’importance de ne pas délaisser une formation scolaire parallèle à la pratique sportive.

 

A.H. & M.L.

Les jeunes à la conquête des partis politiques

En France, seuls 3% des jeunes de 18 à 24 ans sont encartés dans un parti politique. Comment des vocations peuvent-elles naître alors que les partis politiques connaissent un discrédit ? Rencontre avec des jeunes parisiens, ambitieux et loin d’être de simples machines à tracter.

Par Esther Michon et Camille KauffmannLes jeunes à la conquête des partis politiques

« Cette inexpérience, c’est tout le sens d’Allons Enfants »

Trois questions à Pierre Cazeneuve, 24 ans, le fondateur d’« Allons Enfants » (AE), un parti composé de jeunes de 18 à 30 ans qui se présente aux élections européennes. Europhiles et écologistes, ils veulent redorer l’image du jeune en politique.

Pierre Cazeneuve, 21 ans, a fondé en 2014 le parti « Allons Enfants », composé de militants de 18 à 30 ans.

Pourquoi avoir créé un parti de jeunes en 2014 ?

Pierre Cazeneuve : J’étais à Sciences Po à l’époque et vivais à Saint Cloud. J’étais dépité par le manque d’activité de la ville et un conseil municipal rempli de vieux croûtons. La seule solution : créer un parti, faire rentrer des jeunes dans le conseil municipal et redynamiser la ville. J’ai été élu à 19 ans. Puis, face au désintérêt et l’abstention des jeunes, et la montée du FN, on a transformé AE en une structure nationale.

Souhaitez vous faire de la politique votre métier?

P.C : Aujourd’hui je n’ai plus de rôle dans le parti. Ici, on ne peut pas faire plus de deux mandats en tant que président. Il faut savoir partir. C’est dans l’ADN d’Allons Enfants de ne pas s’accrocher à son poste.

Est-ce un choix stratégique pour se faire une place en politique ?

P.C : « Allons Enfants », c’est le pire choix pour quelqu’un qui veut faire de la politique. A l’échelle nationale, on va prendre un tollé aux élections. C’est le plaisir de ne pas déléguer sa représentation par défaut. Ce qu’on va chercher avec un élu c’est qu’il défende des positions, qu’ils aient des idées. Cette inexpérience c’est tout le sens d’AE.

Esther Michon et Camille Kauffmann

Décès de Goolaerts et Diop : la mort subite des sportifs est « un vrai sujet d’inquiétude » pour les cardiologues

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Le coureur belge Michael Goolaerts, 23 ans, est décédé dimanche des suites d’un arrêt cardiaque. Samedi, Samba Diop, footballeur au Havre (L2), a été retrouvé sans vie à son domicile. Début mars, Thomas Rodriguez, milieu de terrain du centre de formation de Tours (L2), avait trouvé la mort en raison d’une malformation cardiaque. La question de la mort subite des sportifs est « un vrai sujet d’inquiétude », pour le cardiologue du sport Dominique Choquet.

Dimanche soir, à Lille, le coureur belge Michael Goolaerts, âgé de 23 ans, est décédé des suites d’un arrêt cardiaque. Il avait été retrouvé dans l’après-midi inanimé sur le deuxième des vingt-neuf secteurs pavés de la « reine des classiques », à laquelle il participait pour la première fois. Une autopsie du coureur sera pratiquée en France dans les prochains jours, a indiqué lundi le parquet de Cambrai qui a ouvert une enquête afin d’élucider « les circonstances » de ce décès. Samedi 7 avril, c’est le jeune espoir Samba Diop, footballeur du club de L2 du Havre, qui était retrouvé inanimé au domicile de ses parets, dans des circonstances encore inconnues. Début mars, Thomas Rodriguez, un milieu de terrain du centre de formation de Tours (L2) également âgé de 18 ans, avait trouvé la mort, en raison d’une malformation cardiaque. Les décès de ces jeunes sportifs de haut niveau surprennent et inquiètent. Le cardiologue du sport Dominique Choquet a accepté de répondre à nos questions.

Celsa Lab : Quelles peuvent-être les causes des morts subites des sportifs ?

Dominique Choquet : Il y a deux types de cas : les plus de 35 ans, et les moins de 35 ans. Dans le premier cas, on a quasiment toujours à faire à des infarctus. Dans le second, ce sont généralement des maladies du coeur pas faciles à déceler. La plus courante, c’est la cardiomyopathie hypertrophique. C’est une maladie du muscle cardiaque vraiment pas évidente à diagnostiquer, notamment parce qu’elle se confond souvent avec le coeur d’athlète. Quand quelqu’un fait régulièrement du sport, et notamment à haut niveau, il est parfaitement normal que son coeur « grossisse, qu’il y ait une augmentation de sa masse musculaire. L’évolution est similaire, on peut donc mélanger les deux. Toute la difficulté réside dans le fait de pouvoir distinguer la pathologie de la physiologie. Les morts subites peuvent aussi être provoquées par l’utilisation de substances, particulièrement le dopage. Ce n’est pas du tout exhaustif mais ce sont les deux causes principales.

Quels moyens existent-ils pour prévenir ces décès ?

D.C. Les sportifs, notamment de haut niveau, bénéficient d’un suivi très soutenu. Les footballeurs par exemple doivent faire minimum une fois par an une échographie cardiaque pour vérifier leur état de santé. Personnellement je trouve que c’est un peu trop, mais bon. Dans le football, on fait très attention. Globalement, pour prévenir les accidents, il vaut mieux respecter les dix règles d’or publiées par le club des cardiologues du sport.

Est-ce que le rythme demandé aux sportifs est à remettre en cause ?

D.C. Non, pas spécialement. On peut faire du sport de haut niveau. N’oublions pas que quelqu’un qui fait une mort subite, c’est quelqu’un de malade à la base. Le sport peut être une gâchette, un élément déclencheur, mais il n’est pas toxique. Un marathonien ou un cycliste par exemple peuvent déclencher une insuffisance respiratoire s’ils ne sont pas bien nourris, ou bien hydratés. Après, c’est une réalité que le sport est bon pour la santé mais surtout pratiqué à intensité légère à modérée, et de façon régulière. A plus haute intensité, le bénéfice diminue. Quoiqu’il en soit, cette question de la mort subite des sportifs est très importante pour les médecins du sport. Tous les ans, les cardiologues du sport se réunissent en congrès, et les meilleurs spécialistes de la question échangent autour de cette question, vrai sujet d’inquiétude.

Imen Mellaz