Roundup : Bayer condamné à verser plus de deux milliards de dollars à un couple californien

Le 26 avril, les actionnaires de Bayer ont voter contre la direction du groupe / Credit: Mike Mozart – Flickr – Creative Commons
C’est le troisième jugement d’affilée que perd Bayer aux États-Unis dans le dossier de l’herbicide controversé. La firme a immédiatement annoncé faire appel du verdict de la cour supérieure d’Oakland

Le jury a estimé que l’exposition au Roundup, produit commercialisé par Monsanto qui appartient désormais au groupe Bayer et dont la substance active est le glyphosate, aurait causé le cancer de Alberta Pilliod et de son mari Alva, deux septuagénaires américains atteints d’un lymphome. La cour reproche à la multinationale d’avoir failli à l’obligation de prévenir du grave danger que représenterait le désherbant pour la santé. Le jury a également reconnu que « Monsanto avait agi avec malveillance, oppression ou fraude et devait être puni pour son comportement », souligne la firme « Baum, Aristei & Goldman », l’un des cabinets qui défend le couple. Le jury a ordonné le versement de deux milliards de dollars de dommages compensatoires et plus de 50 millions de dommages punitifs au couple Pilliod.

Bayer dans la tourmente

Ce nouveau revers judiciaire aux États-Unis intervient un an après le rachat de Monsanto, spécialiste des désherbants et semences OGM, par l’industriel allemand Bayer pour 63 milliards de dollards. Le procès du couple Pilliod contre Monsanto s’est ouvert fin mars, quelques jours après la condamnation du groupe à verser 80 millions de dollars à un septuagénaire pour les mêmes raisons. En août 2018, Monsanto avait déjà dû verser 78 millions de dollars à un jardinier atteint d’un cancer, qu’il attribue à son utilisation prolongée du Roundup dans le cadre de son métier.

Aujourd’hui, le groupe est confronté à plus de 13.400 procédures similaires aux États-Unis. Il a vu sa capitalisation boursière dégringoler de 45% depuis le rachat du groupe américain. Mais Bayer persiste et écarte tout lien entre ces cancers et son produit. En 2015, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), une institution qui dépend de l’OMS, avait pourtant considéré que le glyphosate était « probablement cancérigène ».

Une situation différente en Europe

De son côté, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) n’ont pas reconnu à ce jour le Roundup comme dangereux. Par ailleurs en France, une étude sanitaire, réalisée par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, fait débat. Pour cause, les déclarations de Pierre Médevieille, vice-président de l’Office qui estime que le « climat d’hystérie » autour du produit est une « névrose française ».

 

L’étude sera rendue publique le 16 mai.

 

Thomas Coulom

 

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Manifestations en Inde après le viol d’un enfant de trois ans

 

On dénombre déjà 12 blessés grave suites aux manifestations. /Harsha K R – Flickr – Creative Commons

Des manifestations ont éclaté lundi dans la région du Cachemire indien en représailles du viol d’un enfant de trois ans. Ils étaient des milliers à défiler dans les rues de Srinagar. Plusieurs blessés graves sont à dénombrer. Selon les premières informations, l’accusé est majeur et a déjà été appréhendé par les forces de l’ordre. La colère des manifestants a éclaté quand les premiers éléments de l’enquête ont révélé que le proviseur d’une école voisine aurait délivré un faux certificat d’étude censé prouver que l’accusé était mineur.  

Thomas Coulom 

Soudan : reprise des discussions après la destitution du Président

L’ex président soudanais Omar el-Béchir / Crédit : Martin H. – Wikipédia

Le Conseil militaire au pouvoir au Soudan et les représentants des manifestants ont repris lundi les discussions sur le transfert du pouvoir à une autorité civile, exigé par la rue. Le président Omar el-Béchir a été destitué par l’armée le 11 avril dernier. Les contestataires, organisés en sit-in, demandent au Conseil militaire, qui dirige désormais le pays, de céder le pouvoir à une administration civile.

L’Union européenne lance un dernier avertissement à la Roumanie

L’institution européenne pourrait user de l’article 7 contre l’État roumain./ Crédit : TeaMeister – Flickr, Creative Commons 

La Commission européenne a averti aujourd’hui l’État roumain qu’elle « n’hésiterait pas » à déclencher des sanctions financières si le pays poursuivait les réformes de son système judiciaire. En cause notamment la menace que laisse planer Bucarest sur l’indépendance des magistrats roumains. L’institution européenne estime que la réforme met en péril la lutte anti-corruption dans le pays. La situation est d’autant plus périlleuse que la Roumanie assure jusqu’à fin juin la présidence du Conseil de l’Union européenne. 

Thomas Coulom