La question des corps des terroristes palestiniens divise en Israël

La paix n’est décidément pas pour tout de suite entre Israël (où Manuel Valls s’est rendu hier) et les territoires palestiniens. Le conflit divise même au sein de la nation israélienne. Le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan a annoncé aujourd’hui avoir interdit à la police de « restituer les corps de terroristes palestiniens » tués. Pour lui, leurs funérailles constituent en effet « des incitations à la violence et au soutien des terroristes »

Cette déclaration survient après l’enterrement lundi soir d’Alaa Abou Jamal, qui avait tué un rabbin israélien en octobre à Jérusalem-ouest. Conformément aux recommandations de la Cour suprême israélienne (ayant appelé au début du mois à rendre les corps à leurs familles avant le Ramadan, début juin), la police avait accepté de restituer le corps, à condition que l’enterrement se fasse de nuit, en présence de 40 personnes au maximum et sans aucune manifestation. Des conditions respectées selon la police, mais pas selon le ministre Gilad Erdan : à l’extérieur du cimetière, des centaines de Palestiniens ont en effet crié des slogans anti-Israël.

En désaccord avec le ministre, les responsables militaires qui ont la responsabilité des corps des Palestiniens (au nombre de neuf selon des sources palestiniennes) estiment néanmoins que ne pas les restituer aux familles serait contre-productif et alimenterait les violences.

Gilad Erdan, ministre israélien de la Sécurité
Gilad Erdan, ministre israélien de la Sécurité

 

Richard Duclos (avec AFP)