Mondial de foot 2018 : on connaîtra bientôt tous les qualifiés en Europe

C’est la dernière ligne droite ! Engagés dans les qualifications pour la Coupe du monde 2018, certains pays européens sont déjà qualifiés, d’autres déjà éliminés, tandis que les derniers groupes rendent leur verdict lundi soir et mardi. On fait le point.

Des 54 nations européennes en lice pour la Coupe du monde en 2018, seules cinq sont déjà assurées de faire le voyage en Russie. Vingt-huit sont également fixées, mais dans le mauvais sens : elles resteront à la maison.

Pour les autres, c’est une autre histoire : il faudra trembler jusqu’au bout. Le dénouement de ce grand thriller, justement, arrive bientôt.

Ils sont déjà qualifiés

La Pologne, l’Allemagne, l’Angleterre ont fini leur campagne de qualifications à la première place et verront la Russie. Cela a été compliqué pour la première, qui a dû attendre le dernier match de poules pour exulter. Beaucoup plus aisé pour les deux dernières, invaincues et qualifiées depuis deux matchs. L’Espagne et la Belgique seront également de la partie. Il leur reste une dernière rencontre à disputer, respectivement ce soir face à Israël et demain contre Chypre. Enfin, la Russie était déjà qualifiée en tant que pays hôte.

l'Angleterre de harry Kane est déjà qualifiée. Crédits Wikimedia Commons, Ben Sutherland.
l’Angleterre de harry Kane est déjà qualifiée. Crédits Wikimedia Commons, Ben Sutherland.

Ils veulent se qualifier ce soir

Pour l’Islande, la Croatie et l’Ukraine, ainsi que la Serbie, le Pays de Galles et l’Irlande, le dénouement c’est dès ce soir. Dans le groupe I, les Islandais, en tête de leur groupe, ont leur destin entre les mains. Si les demi-finalistes surprises de l’Euro 2016 en France gagnent leur dernier match à domicile contre le Kosovo, dernier du groupe et déjà éliminé, ils décrocheront leur qualification. Un match nul devrait leur permettre, au minimum, de finir deuxième avec 20 points et donc de rallier les barrages (parmi les pays qui finissent deuxième de leur groupe, seule une nation – celle avec le plus faible nombre de points – est éliminée, les huit autres sont qualifiées pour les barrages).

Capture d’écran du classement établi par Eurosport des deuxièmes de chaque groupe, calculé sans tenir compte du résultat des équipes concernées contre le dernier de leur poule. Crédits Eurosport

Attention toutefois, car l’Ukraine et la Croatie (deuxièmes ex-aequo avec 17 points), qui s’affrontent rôdent. En cas de défaite voire de match nul de l’Islande, l’une ou l’autre nation pourrait ravir la première place aux Scandinaves, ou, au pire, les barrages. Un match nul entre les deux nations, et la deuxième place sera pour la Croatie (grâce à une meilleure différence de buts). Dans tous les cas, malheur au vaincu, qui ne verra pas la Russie.

Dans le groupe D, on prend quasiment le même scénario et on recommence. En cas de défaite voire de match nul, la Serbie (18 points) peut encore se faire doubler par l’Irlande (2e, 17 points) ou le Pays de Galles (3e, 16 points), qui se défient dans le « match de la mort ». La sérénité reste cependant dans le camp des Serbes, qui reçoivent des Géorgiens déjà éliminés. Dans un choc aux allures de suprématie régionale, Irlandais et Gallois donneront tout pour viser une des deux premières places ou, du moins, ne pas finir sur le carreau. Avantage aux Gallois, qui évolueront à domicile, et qui n’auront besoin que d’un match nul pour voir les barrages.

l'Islande de Birkir Bjarnason est en ballotage favorable. Crédits Wikimedia Commons, Tobias Klenze
l’Islande de Birkir Bjarnason est en ballotage favorable. Crédits Wikimedia Commons, Tobias Klenze

Ils viseront la « qualif » mardi

La France, assurée d’être au minimum barragiste, n’a toujours pas rejoint l’Allemagne, l’Angleterre et consorts dans le train direct pour la Russie. Premiers du groupe A avec un point d’avance sur la Suède, les Bleus chercheront à composter leur ticket, mardi.

La balle est dans leur camp puisqu’ils affronteront la Biélorussie, avant-dernière du groupe A, tandis que les Scandinaves n’auront pas la tâche facile contre les Pays-Bas, à l’extérieur. Prudence toutefois : tout autre résultat qu’une victoire éjecterait les Tricolores de la première place si les Suédois gagnent en terres néerlandaises. Les anciens partenaires de Zlatan Ibrahimovic pourraient même se contenter d’un match nul si les Bleus perdent.

Les Bleus de Dimitri Payet ne viseront rien d’autre qu’une victoire contre la Biélorussie. Crédits Wikimedia Commons/Clément Bucco-Lechat

Dans le groupe B, choc au sommet entre la Suisse et le Portugal. Assurés d’être barragistes, les deux pays visent mieux. Pour le Portugal, il faudra absolument vaincre les Helvètes, à domicile, pour se qualifier sans passer par la périlleuse case des barrages. Les Suisses se contenteront d’un match nul.

Enfin, dans le groupe H, la Grèce ne peut plus rejoindre la Belgique, qui a sécurisé la première place. Les partenaires du Marseillais Mitroglou devraient capitaliser sur une victoire contre Gibraltar, à domicile, pour finir parmi les meilleurs deuxièmes. Troisième, la Bosnie-Herzégovine part de plus loin et devra espérer un faux-pas grec et une victoire contre l’Estonie pour croire à une miraculeuse qualification pour les barrages.

Ils passeront par les barrages

L’Italie, l’Irlande du Nord et le Danemark sont assurés de finir dans les huit meilleurs deuxièmes.

L'Italie devra en passer par les barrages. Crédits Wikimedia Commons
L’Italie devra en passer par les barrages. Crédits Wikimedia Commons

 

La Slovaquie et la Grèce espèrent en être aussi. Les tickets restants seront récupérés par le deuxième des différents groupes cités, dont le dénouement n’est pas encore connu.

Douglas De Graaf

 

Qualifications au Mondial : quand les Bleus tremblent dans la dernière ligne droite

La qualification au Mondial est souvent un chemin de croix pour l’équipe de France. Comme à leur habitude depuis trente ans, les Bleus sont spécialistes des fins d’éliminatoires difficiles.

L’équipe de France de football joue sa qualification pour le Mondial 2018 ce mardi face à la Biélorussie après avoir laborieusement gagné contre la Bulgarie (1-0) samedi dernier. Depuis 1986, les Bleus n’ont terminé que deux fois à la tête de leur groupe. Or seule la première place est synonyme de qualification directe. Retour sur quatre moments où les Bleus ont retenu leur souffle.

  • Qualifications pour le Mondial 1990 : l’obstacle chypriote

Les Bleus sont plutôt confiants en vue des qualifications. Ils sont dans le groupe de la Yougoslavie, l’Ecosse, la Norvège et la petite équipe de Chypre. Après une première victoire contre la Norvège (1-0), la France se déplace à Chypre le 22 octobre 1988. Un match que les Français abordent avec sérénité. Sauf qu’ils signeront l’une des pires prestations de l’équipe de France. Les Bleus ne font pas mieux qu’un match nul. Le sélectionneur Henri Michel est limogé dans la foulée et remplacé par Michel Platini. Et cette rencontre n’est que le début de la longue descente aux enfers des Bleus : ils s’inclinent face à la Yougoslavie (3-2) puis l’Ecosse (2-0). Ils finissent finalement troisième de leur groupe, à un point de la qualification pour le Mondial. Les Chypriotes peuvent eux se targuer d’avoir gagné… un point.

 

  • Qualifications pour le Mondial 1994 : le traumatisme bulgare

Ce mercredi 13 octobre 1993, les Bleus accueillent l’équipe d’Israël au Parc des Princes. L’objectif est simple : les Tricolores n’ont besoin que d’un nul pour s’envoler vers le mondial disputé aux Etats-Unis. Ils tiennent leur ticket pour le Mondial… jusqu’à la 93ème minute. Les Israéliens reprennent alors l’avantage et remportent le match (3-2). Cet épisode est annonciateur de la débâcle à suivre. Le 17 novembre 1993, ultime chance pour la France de se qualifier, face à la Bulgarie cette fois-ci. Mais à la 90e minute, David Ginola rate une passe. Le Bulgare Emil Kostadinov récupère le ballon et, en trois petites passes, arrive dans la surface française. Il marque alors son deuxième but et crucifie les Bleus. Le soir-même de la défaite, le sélectionneur Gérard Houllier charge son joueur : « David a commis un crime contre l’équipe », déclare-t-il. Une phrase polémique qui ne changera rien au destin des Bleus : ils regarderont la Coupe du Monde devant leur poste.

 

  • Qualifications pour le Mondial 2010 : la main victorieuse de Thierry Henry

Après un Euro 2008 déplorable, les Bleus veulent se racheter. Ils débutent leurs éliminatoires pour le Mondial 2010 par un match contre l’Autriche. Une équipe à leur portée. A priori. Car les Autrichiens humilient les Bleus (3-1) qui signent ainsi une troisième défaite d’affilée. Un record dans l’histoire de l’équipe de France. Les Français doivent donc passer par les barrages pour espérer se qualifier. Le 18 novembre 2009, ils reçoivent les Irlandais. A la 103e minute, Thierry Henry contrôle le ballon de la main et fait une passe décisive pour William Gallas qui marque. Le but est validé malgré les réclamations irlandaises. Même si Thierry Henry se dit « extrêmement désolé pour les Irlandais qui méritent vraiment d’être en Afrique du Sud », le mal est fait. Même les politiques s’en mêlent. Le Premier ministre irlandais Brian Cowen exige de rejouer le match. Les Bleus s’envoleront tout de même pour l’Afrique du Sud avec la suite que l’on connaît : élimination au premier tour et grève de l’entraînement à Knysna après le renvoi de Nicolas Anelka qui avait insulté le sélectionneur Raymond Domenech.

 

  • Qualification pour le Mondial 2014 : l’Ukraine battue

Les Bleus, entraînés dorénavant par Didier Deschamps, se retrouvent dans le même groupe que l’Espagne, tenante du titre. Un tirage difficile donc. Les Français s’inclinent, logiquement, face aux Espagnols au Stade de France (1-0). Mais ils se retrouvent ensuite en difficulté quand l’attaquant Karim Benzema ne trouve plus le chemin du but (1222 minutes sans marquer !). Les Bleus n’ont d’autres choix que de passer par les barrages face à l’Ukraine pour se qualifier. Ils laissent échapper la victoire au match aller (2-0) mais se rattrapent à domicile (3-0). Les Tricolores sont ainsi qualifiés pour le Mondial et atteindront même les quarts de finale. Moralité : des qualifications ratées peuvent être synonyme de beau parcours en Mondial.

 

Chloé Tixier

Ballon d’Or : « Cristiano Ronaldo est grand favori »

Les trente nominés pour le Ballon d’Or 2017 vont être connus ce lundi. Nous avons posé trois questions à Christophe Bérard, journaliste au service des sports du Parisien. Il est spécialiste de l’équipe de France et de la Ligue 1.

Quels sont les trois favoris pour ce Ballon d’Or?

Cristiano Ronaldo sans hésiter. Il n’y a pas de suspense, il est grand favori car il continue de marquer avec le Real Madrid. Il a remporté la Ligue des Champions et le championnat d’Espagne. Au delà de son palmarès, Cristiano Ronaldo a un très bon comportement sur le terrain. Cela compte aussi pour le vote final. En 2000 par exemple Zinédine Zidane avait tout pour gagner le Ballon d’Or. Il venait de remporter l’Euro avec l’équipe de France. Lors d’un match contre Hambourg, il a donné un coup de boule à un joueur, Jochen Kientz. Au moment du vote, cela a joué contre lui. Finalement cette année-là c’est un joueur qui n’avait rien fait, Luis Figo, qui a rapporté le Ballon d’Or.

Lionel Messi est aussi favori. Il a beaucoup marqué avec son club, le FC Barcelone, même si ce n’est pas une grande saison pour l’équipe sauf leur match contre le Paris Saint-Germain (ndlr: le 8 mars dernier, en huitième de finale de la ligue des Champions, le FC Barcelone a battu le PSG 6-1). Enfin, le dernier joueur est Gianluigi Buffon. Il a décroché un sixième titre de champion d’Italie d’affilé avec la Juventus Turin. Cependant c‘est rare qu’un gardien de but soit dans les trois favoris. Le dernier à avoir été sur le podium était Manuel Neuer en 2014.

De gauche à droite: Cristiano Ronaldo, Lionel Messi et Gianluigi Buffon, favoris pour le Ballon d'Or. Crédits: Chris Deahr, Enric Lamarca Rizo, Puma
De gauche à droite: Cristiano Ronaldo, Lionel Messi et Gianluigi Buffon, favoris pour le Ballon d’Or. Crédits: Chris Deahr, Enric Lamarca Rizo, Puma

 

Quel joueur pourrait créer la surprise?

Je mets une petite pièce sur un autre joueur de la Juventus Turin, Paulo Dybala. C’est un attaquant tout simplement exceptionnel, qui marque beaucoup de buts. Il a été finaliste de la dernière Ligue des Champions et il a été très bon en ce début de championnat. C’est la nouvelle génération qui monte.

Paulo Dybala, attaquant de la Juventus Turin, pourrait créer la surprise pour le Ballon d'Or. Crédit: Leandro Ceruti
Paulo Dybala, attaquant de la Juventus Turin, pourrait créer la surprise pour le Ballon d’Or. Crédit: Leandro Ceruti

 

Est-ce qu’un Français pourrait remporter le Ballon d’Or?

J’ai vu que N’Golo Kanté faisait partie de la liste des trente joueurs. Mais il ne passera pas ce stade, il est milieu de terrain or c’est un poste trop dans l’ombre pour espérer gagner. Ensuite il y a bien sûr Kylian MBappé. On parle beaucoup de lui dans les médias et il ne faut pas oublier qu’un panel de journalistes participe au vote. Il pourrait être choisi au nom de son talent.

 

Propos recueillis par Chloé Tixier

Dernière marche pour l’AS Monaco avant la finale de la Ligue des Champions

La dernière équipe jouant en Ligue 1 encore en lice pour la Ligue des Champions, l’AS Monaco, rencontre ce mercredi soir, en match aller, le club turinois de la Juventus. Il doit s’imposer pour espérer accéder à la victoire.

L’équipe la plus excitante d’Europe contre la plus pragmatique. C’est cette opposition de style que nous propose la deuxième demi-finale de Ligue des Champions ce mercredi soir. L’AS Monaco est l’une des équipes les plus plaisantes à voir jouer cette saison. Tout a déjà été dit, tout a été écrit sur le jeu de cette équipe. Des latéraux très offensifs, deux milieux défensifs autant récupérateurs qu’accélérateurs de jeu, deux créateurs sur les côtés et bien évidemment, le duo d’attaquants irrésistible. Tout cela pour former la deuxième meilleure attaque d’Europe sur le plan statistique (95 buts en Ligue 1 pour Monaco contre 105 buts en Liga pour Barcelone), derrière le FC Barcelone. À cela s’ajoute le petit bonus : la révélation Kylian Mbappé, probablement encore titulaire ce mercredi soir à Louis II. Bref, autant de raisons d’aimer cette équipe.

Kylian Mbappé, 18 ans, tentera de marquer un peu cette Ligue des Champions de son empreinte.
Kylian Mbappé, 18 ans, tentera de marquer un peu cette Ligue des Champions de son empreinte.

Mais, face à elle, se dresse un obstacle bien différent que ceux proposés jusque-là à la bande de jeunes. C’est la Juventus Turin et son armada … défensive. Quand Manchester City et Dortmund proposaient un jeu tourné vers l’avant qui les déséquilibrait et laissait des espaces aux attaquants monégasques, la Juve sera beaucoup plus pragmatique. Pas de ruée vers l’or mais une tactique stricte. Barcelone peut en parler : zéro but en deux matchs lors de la phase précédente. De plus, le club italien a de l’expérience. Aucun joueur de Monaco n’est arrivé à ce stade de la compétition, et pour beaucoup d’entre eux, le palmarès est encore vierge. Les Italiens, eux, sont arrivés en finale de la Ligue des Champions en 2015, où ils se sont inclinés face au FC Barcelone.

Enfin la moyenne d’âge de l’effectif de Monaco et de 25,28 ans contre 29,55 pour celui de la Juventus. L’opposition de style est complète.

 

Ryad Maouche